La plateforme Territoires en Commun
Une plateforme numérique au service de l’engagement citoyen et de la coopération territoriale.
Veille Territoires d'engagement
Les lacunes de la démocratie locale
Anne-Cécile Douillet et Gilles Pinson, professeurs en science politique à Lille et à Bordeaux, discutent des problèmes et des potentialités démocratiques du système local français. Dans cette émission animée par Fabien Escalona et Manuel Jardinaud, les deux chercheurs reviennent sur cette sédimentation de collectivités locales, leur régimes particulier, leur modes d’élection. Ils font un détour sur la spécificité de la Métropole de Lyon, retracent l’émergence des métropoles et intercommunalités dans une concurrence avec l’Etat, et l’inscrivent dans une histoire des idées politiques.
Intercommunalité
Dans cette notice, Christophe Paret explique le déficit démocratique des intercommunalités par la manière dont ont été fabriquées les lois faisant émerger les intercommunalités, et en particulier la loi MAPTAM. Il retrace l’esprit de négociation des élus dans la construction de ces échelons politico administratifs, les tentatives de certains d’entre eux d’inscrire dans la loi des dispositifs démocratiques liés au intercommunalités, sans succès. Ainsi, si les dispositifs participatifs se diffusent aujourd’hui largement à cet échelon, cela se fait dans un contexte peu propice et qui reproduit dès lors les tendances de la participation citoyenne à échelle communale (dépolitisation, professionnalisation, faible capacité de transformation).
Enquête sur l’évolution de la participation citoyenne à l’échelle intercommunale et des conseils de développement
Deux ans après la loi Egalité et Proximité, qui a rendu les conseils de développement facultatifs dans les intercommunalités, la coordination Nationale des Conseils de Développement réalise un état des lieux sur l’état de la participation citoyenne dans les intercommunalités et le rôle qu’y jouent les conseils de développement. Basée sur des entretiens, cette enquête dresse un constat en demi-teinte, et montre que les enjeux de démocratie ne sont pas encore au cœur des politiques publiques intercommunales ou de leur construction, bien que les dispositifs de participation citoyenne s’y développent. Ce rapport dresse des pistes de travail et d’amélioration, qui s’appuient largement sur les conseils de développement.
L’intercommunalité a contribué à éloigner les citoyens du décideur public
Dans cette tribune, la chercheuse et économiste Sonia Paty revient sur la progression de l'intercommunalité comme échelon de l’action publique locale et dessine tout à la fois la place de plus en plus importante que ces institutions jouent dans les territoires, dans les compétences de proximité exercées, dans l’impact sur l’économie locale et le fait que cet échelon est celui qui est le plus en déficit de démocratie. Sur cette base, documentée par une chronologie des récentes lois de décentralisation, elle dresse des pistes pour renforcer la démocratie au niveau des intercommunalités
Le numérique va-t-il hacker la démocratie locale ?
Utilisation des données personnelles, intégration dans une démarche présentiel et distanciel, potentiel d’inclusion de publics élargis, les outils numériques de participation citoyenne, dits de “civic tech” sont à présent un outil, parfois une norme, de la démocratie locale. Pourtant, leur bonne utilisation requiert savoir et savoir-faire pour les utiliser à bon escient, en particulier dans un écosystème qui a vu se multiplier les solutions numériques. Dans ce guide, une présentation de cet écosystème, des fiches pour s’outiller à faire les bons choix selon les types de projets ou niveau d'implication citoyenne recherchés et enfin une méthode pour se poser les bonnes questions avant de choisir un outil numérique de participation citoyenne. Si certaines données sont datées (le numérique ça va vite!), l’approche et les réflexions restent valables.
(Dé)Formations des professionnels de la participation
Le compte-rendu de cet atelier tenu aux Rencontres Européennes de la Participation citoyenne est une première exploration de l’état des formations liées à la participation citoyenne en France. Structuré autour de deux axes, formation initiale et formation continue, ce chantier vise à dégager l’existant mais aussi les besoins et les manques. Ce chantier permet aussi de faire l’état de la réflexion sur ce métier, cette profession de la participation citoyenne, tant sur le plan des compétences, des outils, de la déontologie. Profession en grand questionnement à ce moment-là sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle.
Professionnalisation des praticiens de la participation citoyenne
Dans cette notice, les autrices reviennent sur l’histoire de la professionnalisation de la participation citoyenne et dégagent trois étapes : les années 60 et 70 marquées par une revendication d’association dans le cadre de luttes urbaines ou écologiques, dans les années 80 marquées par la politique de la Ville et la décentralisation et enfin les années 90-2000 qui voient augmenter le nombre de dispositifs participatifs déployés en France. On parle alors d’accumulation, “d’inflation” de dispositifs. Si la qualité procédurale s’est donc bien accrue, ancrée dans des outils, des méthodes, des formations qui ont été construits et promus au cours des années, les autrices identifient la diminution de la charge politique de ces dispositifs au profit de la création d’une nouvelle modalité de l’action publique, mais aussi une surenchère procédurale expliquée par la nécessité pour les professionnels de se démarquer sur ce qui est devenu un marché, pour conclure sur l’absence d’effet transformatif profond au regard des pratiques de l’administration locale.
Journée d’étude “Les métiers de la participation”
Tout au long d’une journée l’association Astérya réunit des profils variés (praticiens, chercheurs, associatifs), dans une logique de recherche-action. Retracée grâce à la vidéo, cette journée propose deux ateliers autour de l’éthique dans les métiers de la participation d’une part et de la professionnalisation des métiers de la participation d’autre part. C’est dans ces échanges croisés mais aussi avec la salle, que se déploie un réflexion sur la pratique professionnelle de la participation, dans un moment qui vient de voir finalisé et consolidé le cadre des garants au titre de la CNDP, quelques année après la création du Master Ingénierie de la concertation à Paris 1 - Sorbonne. Une manière de découvrir des réflexions encore d’actualité autour des enjeux de la professionnalisation des métiers de la participation : parcours de formation initiale et continue, déontologie professionnelle, cadre de régulation, difficultés de l’exercice professionnel…
Administrer la participation : l’invention d’un métier entre valorisation du militantisme et professionnalisation de la démocratie locale
Au travers de l’étude de cas d’agents en charge du budget participatif en Poitou-Charentes et des rencontres de professionnels de la participation citoyenne, l’autrice montre que la construction de la professionnalisation de ces praticiens, internes aux collectivités locales, suit le mouvement d’institutionnalisation de la participation citoyenne. Si elle rappelle que leurs origines et leurs profils sont très divers, elle dégage des constantes : une disposition au militantisme, une évolution dans un cadre institutionnel et professionnel flou, une pratique ancrée, voire légitimée, dans la pratique de terrain et un socle, paradoxalement dépolitisée, dans la croyance dans le fait d’être d’avant-garde.
Les citoyens de l’Union européenne et leurs droits
Les droits de chaque citoyen et la citoyenneté européenne sont consacrés par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE) et l’article 9 du traité sur l’Union européenne (traité UE). Ils constituent des leviers essentiels de la formation de l’identité européenne. Un État membre peut être sanctionné en cas de violation grave des valeurs fondamentales de l’Union européenne.
Les chiffres clés de la vie associative 2023
À partir des résultats de son enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons, l’INJEP dresse le portrait quantitatif de l’engagement des français à travers différentes dimensions : la vie associative (nombre, gouvernance), le bénévolat, le budget et les dons aux associations.
Chiffres clés du bénévolat 2023
Un Français sur 5 pratique le bénévolat et donne de son temps au travers d’une structure associative. La majorité des bénévoles œuvrent dans des secteurs comme les loisirs ou l’action sociale, le sport, la culture, tandis que d’autres œuvrent pour la défense de droits ou de causes, tels la protection de l’environnement… Voici l’un des nombreux enseignements du Baromètre du bénévolat réalisé par France Bénévolat. Si le bénévolat ne se révèle pas en crise dans la dernière vague du baromètre (2023), il reste un véritable enjeu pour les associations.
Le congé solidaire, un dispositif méconnu mais efficace pour sensibiliser aux enjeux environnementaux
Ce modèle de coopération tripartite associe entreprises, citoyens et engagement. Les entreprises l’adoptent pour motiver leurs salariés et en attirer de nouveaux, tout en contribuant aux objectifs de développement durable.
Le Plan d’action national du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) pour la France 2024-2026
En décembre 2023, à travers l’impulsion conjointe de Transparency International et Démocratie Ouverte, le gouvernement français réadhère au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO). Cette réadhésion est un symbole important : la France est un acteur historique du PGO, à travers une implication depuis 2014. Au-delà du symbole, le gouvernement s’est doté d’un plan d’action visant à renforcer les trois piliers de la démocratie ouverte et comportant des promesses ambitieuses telles que l’instauration d’un statut de citoyen participant.
Les étrangers et la démocratie locale participative : les exemples français
Le colloque "Regards sur le droit des étrangers" aborde des thèmes souvent perçus négativement, donnant une impression pessimiste. Néanmoins, cette approche est courante dans les travaux juridiques. Le sujet "les étrangers et la démocratie locale participative" aurait pu être plus optimiste, mais ce n'est pas le cas. La notion de "démocratie locale participative" est sans définition légale précise. Elle inclut l'information, la consultation, la concertation, la codécision et la prise de décision par les citoyens à la place des représentants. Les étrangers, définis comme toute personne non française, avec une distinction pour les ressortissants de l'UE, devraient avoir accès à la démocratie participative selon la Charte de l'environnement. En pratique, ils ont accès à de nombreux procédés consultatifs mais sont souvent exclus des mécanismes les plus influents, sauf s'ils appartiennent à l'UE.
Débat sur le droit de vote des étrangers en France
Cette archive de journal télévisé porte sur le débat sur le droit de vote des immigrés en France en 2002. Yves Jégo, député UMP, avait soumis un rapport au gouvernement en faveur de cette mesure. Historiquement, cette proposition a été portée par la gauche, notamment par François Mitterrand en 1981, qui promettait ce droit dans ses 110 propositions, mais ne l'a jamais concrétisée. Une tentative à Mons-en-Baroeul en 1985 a provoqué des manifestations du Front National et a été abandonnée. Malgré des tentatives ultérieures, notamment par Mitterrand en 1987 et la montée de SOS-Racisme, aucune avancée n'a été faite. En 1997, sous Lionel Jospin, la réforme est jugée impossible en période de cohabitation. Par la suite, la municipalité communiste de Stains a relancé le débat en organisant un référendum local ouvert aux étrangers en 2002
Faut-il être citoyen pour être électeur ?
La Révolution de 1789 en France a transformé les sujets du roi en citoyens, inspirée par Rome et les cités grecques. Elle visait à faire de chaque individu un "aristocrate" citoyen, exigeant une émancipation des appartenances communautaires et une forte allégeance politique, y compris le sacrifice militaire. Depuis la IIIe République, citoyenneté et nationalité coïncident, réservant le droit de vote aux citoyens français. La controverse de cet article porte sur l'élargissement du droit de vote aux étrangers, notamment ceux de l'Union européenne. Une proposition de loi en ce sens a été adoptée par le Sénat en 2011, mais son adoption par l'Assemblée nationale est incertaine. Les opposants craignent une multiplication des votes ethniques et communautaires, ce qui remettrait en question l'idéal républicain de citoyenneté abstraite et universelle.
Doit-on rémunérer les citoyens qui participent ?
Face-à-face sur la rémunération de la participation citoyenne entre Luc Picot, directeur de Décider ensemble, et Patrick Norynberg, formateur-consultant de Construire Ensemble.
Démocratie : renforçons le droit à la participation des citoyens
Dans cette tribune, les acteurs et analystes de la participation citoyenne et de la gouvernance publique appellent à ce que le droit à la participation soit élargi pour que cette pratique infuse plus largement dans la société et pour que de plus en plus de citoyens y participent.
Quel est le statut juridique d'un citoyen ?
Les textes législatifs qui découlent de la Constitution de 1958 définissent les conditions d'obtention du statut juridique du citoyen (avoir la nationalité française) et ses implications (jouir d'un certain nombre de droits et être soumis à des devoirs vis-à-vis de la communauté nationale et des autres citoyens). Fiche complémentaire : quels rôles un citoyen peut-il jouer dans la société ?
La citoyenneté- Être (un) citoyen aujourd’hui
Cette étude du Conseil d’État analyse l’ensemble des ressorts contemporains de la citoyenneté, dans son champ national mais aussi local et européen. Elle en souligne bien sûr les dimensions juridiques et institutionnelles, en analysant les évolutions du statut du citoyen ébranlé par la crise de confiance dont souffre le système représentatif, par la persistance d’inégalités et par une perception brouillée des devoirs inhérents à la vie civique.Mais l’étude s’attache également à analyser la seconde dimension de la citoyenneté, relative à l’engagement des citoyens dans des actions d’intérêt collectif, qui n’exprime plus un statut dans le champ politique, mais une vertu dans le champ social
Statut citoyen
La question du statut juridique de citoyens participants à la vie de la cité n’est pas nouvelle. Elle remonte à aussi loin que la démocratie elle-même. Dans la Grèce antique, la solution trouvée fut celle de l’obole, une pièce de monnaie donnée à tout citoyen (donc mâle de plus de 30 ans) pour lui permettre d’assister à l’assemblée du peuple pendant une journée. Plus récemment la question a fait surface en force lorsque les modèles de type mini-public se sont multipliés et que la question du statut des participants tirés au sort est devenue centrale : les praticiens de la démocratie délibérative se sont rendus compte que le taux de retour aux invitations était faible voire très faible. L’analyse des réponses montre qu’une bonne partie des refus vient de circonstances externes comme le fait que l’employeur n’autorise pas de congés, ou que les personnes ne peuvent couvrir les frais de garde des enfants. La solution jusqu’à présent consiste soit à mettre de plus amples efforts dans le recrutement soit à trouver des solutions de motivation financières ou non. Mais c’est justement cette approche de type « bricolage » qui pousse à une réflexion plus structurelle sur le temps sacralisé pour la démocratie.
Vers une clarification de la participation citoyenne en France
Cet article d’une revue juridique examine les dispositifs participatifs existants en France et leurs sources légales, tels que les référendums, les consultations citoyennes et les conseils de quartier. Il explicite dans quelle mesure une reconnaissance constitutionnelle de la démocratie participative et l'établissement d'un statut juridique pour les citoyens participants contribuent à renforcer leur rôle dans le processus décisionnel.
Les paradoxes de la citoyenneté : statut juridique ou agir politique ?
Forgée en Europe par l’expérience des révolutions anglaise, américaine et française et façonnée par la tradition libérale, la citoyenneté républicaine est un concept juridico-politique qui désigne un double lien : un lien d’appartenance et un lien d’allégeance. Un lien d’appartenance d’un individu à une communauté, d’une part ; un lien d’allégeance de cet individu à l’autorité s’exerçant sur cette communauté, d’autre part. Soumis à cette double obligation (être obligé signifiant littéralement : être lié à une entité par un devoir ou une dette), le citoyen bénéficie en retour des droits sociaux, civils et politiques dont jouissent les membres de la communauté à laquelle il appartient. Il est alors reconnu membre du Souverain, c’est-à-dire membre du peuple souverain, au même titre que (à égalité avec) tous ses concitoyens.
Du savoir d’usage au métier de citoyen ?
Dans les démarches participatives contemporaines, des expressions comme « savoir citoyen », « savoir ordinaire » ou « savoir d'usage » sont utilisées de façon inflationniste. L'article clarifie analytiquement ce que recouvrent ces expressions en étudiant successivement trois ensembles épistémiques mobilisables dans les dynamiques de participation : la raison ordinaire, l'expertise citoyenne et le savoir politique. Il interroge les enjeux politiques de cet appui revendiqué sur ces formes spécifiques de savoir, et contribue à renouveler l'opposition classique entre théories élitistes et théories « participationnistes » de la démocratie. Si la résorption du savoir des professionnels de la politique dans un savoir politique plus générique est improbable, l'appui sur les savoirs citoyens n'est-il pas susceptible de contribuer à redynamiser la politique dans son ensemble ?
Davantage de démocratie au travail et négociations collectives vertes pour un travail décent et une croissance durable et inclusive
L’Espagne a fait du dialogue social l’une des priorités de sa présidence du Conseil de l’UE. Soutenues par la France, les conclusions du Conseil sur la « démocratie au travail et la négociation collective verte pour un travail décent et une croissance durable et inclusive » invitent les États à renforcer les droits des travailleurs, en vue de garantir une transition écologique juste et des emplois décents.
Hé Patron ! Pour une révolution dans l'entreprise
En s’appuyant sur les réflexions d’un groupe d’expert·es ayant cherché à comprendre pourquoi les processus décisionnels dans les entreprises n’étaient pas davantage démocratiques, la sociologue Isabelle Ferreras incite dans cette bande dessinée au développement de la démocratie dans le monde professionnel.
S’intéresser au sens du travail est aussi une aspiration démocratique
Refus des bullshits jobs, télétravail, réorientation des emplois face à la crise écologique… les salarié-e-s donneraient aujourd’hui la priorité au sens du travail. C’est en tout cas l’analyse de l’économiste Thomas Coutrot. Le management par les chiffres, qui a envahi le secteur privé comme public, se heurte aux aspirations des salarié-e-s d’aujourd’hui et dégrade leur santé mentale. Pire, la recherche de sens au travail est en totale contradiction avec les modes de gouvernance et d’organisation actuels.
Délibérer en politique, participer au travail : répondre à la crise démocratique
Aux yeux de beaucoup, la démocratie ne fonctionne pas de façon satisfaisante. Cela se traduit par une désaffection et, depuis quelques mois, par l’expression d’une colère. La société et les individus qui la composent ont profondément changé alors que le fonctionnement de nos institutions et le comportement de ceux qui les dirigent ont, eux, continué à fonctionner globalement de la même manière. Et ce qui est frappant dans la vie politique l’est aussi dans l’entreprise : les décisions sont souvent prises sans que les personnes concernées se sentent véritablement impliquées. C’est ce parallèle entre les intermittences de la démocratie dans l’espace public et le manque de dialogue dans les entreprises et les organisations que Terra Nova a voulu explorer dans ce rapport.
Peut-on partager la direction de l’entreprise ? Retour sur les “entreprises démocratiques”
Historiquement, les « entreprises démocratiques » se sont opposées à la prédominance du capital sur le travail ainsi qu’à toute forme de hiérarchie susceptible de porter atteinte à l’autonomie au travail. Ce faisant, les « entreprises démocratiques » se sont en pratique limitées à des secteurs de métiers qualifiés où les besoins de gestion étaient restreints par l’autonomie des professionnels. Les « entreprises démocratiques » sont-elles pour autant limitées à de telles conditions ? Dans cet article, nous souhaitons discuter, à partir d’un cas empirique actuel, les conditions dans lesquelles l’exercice de la direction d’entreprise peut être partagé. Nous montrons notamment qu’il faut repenser le fonctionnement démocratique sur la base du « bien commun », ce qui est solidarisé, et des besoins de gestion associés. Des formes de gouvernance sont alors envisageables et soutenables.
Au-delà de l’entreprise libérée… démocratiser l’entreprise ? Une analyse agonistique de deux organisations de l’ESS
Malgré des discours de démocratisation de l'entreprise, la littérature critique sur les entreprises libérées souligne le manque de délibération et de pluralisme : ces dernières demeurent dominées par un leader libérateur hégémonique. En mettant en évidence la limite de l'accès à la propriété et à la gouvernance d'entreprise, cet article explore le potentiel démocratique de la combinaison d'un statut de l'ESS au modèle libéré via deux études de cas. Il démontre le potentiel démocratique de la combinaison entre une organisation du travail libérée et une gouvernance de l'ESS, en particulier par la mise en place d'une pluralisation organisationnelle.
L’entreprise est une entité politique qu’il faut démocratiser !
La coautrice de la bande dessinée « Hé Patron ! Pour une révolution dans l’entreprise » explique, dans un entretien au « Monde », pourquoi il importe de changer la gouvernance actuelle des entreprises et de reconnaître les travailleurs eux-mêmes comme des investisseurs.
Après la réforme des retraites, le “printemps social" peut-il durer ?
Alors que certains affirmaient que le syndicalisme français était en “phase d'hibernation”, le début des années 2020 est marqué par un certain nombre de signaux témoignant de son retour en force (des adhérents plus nombreux, une forte mobilisation contre la réforme des retraites…). Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, constaté également dans d’autres pays.
Après la réforme des retraites, un début de regain syndical en entreprise ?
Le cabinet d'expertise Syndex a publié hier son 6e baromètre sur l'état du dialogue social en France. Il en résulte que la mobilisation sociale contre la réforme des retraites produit un regain d'intérêt pour l'action syndicale en entreprise. En revanche, les élus de CSE peinent toujours autant à recruter des candidats aux élections professionnelles.
Comment le modèle de la société à mission permet de répondre aux défis liés aux limites planétaires ?
La société à mission constitue une réelle occasion de réduire les risques et d’améliorer la performance sur le long terme, expliquent, dans une tribune au “Monde”, la banquière Hélène Bernicot et l’entrepreneur Guillaume Desnoës, tous les deux coprésidents de la Communauté des entreprises à mission.
Qu’est-ce qu’une entreprise collective et démocratiques ? Enquête sur les pratiques de démocratisation de la SCIC GRAP
Cet article s’interroge sur les modes d’encastrement de la question démocratique dans les relations économiques, pour contribuer à une réflexion sur les fondements des entreprises démocratiques qui entendent mettre en œuvre des principes et des pratiques marchandes alternatives. Il revient sur une expérience collective, celle de la SCIC GRAP (Groupement Régional Alimentaire de Proximité) créée en 2012, Il s’agit d’adopter une approche pragmatique en considérant les dispositifs de réponse à des problèmes.
Mettre en œuvre une gouvernance démocratique suite à une reprise en SCOP
Cet article s’intéresse à la mise en place d’une gouvernance démocratique suite au rachat d’une entreprise par ses salariés sous la forme d’une société coopérative et participative. Les auteurs montrent que trois catégories de travail institutionnel sont nécessaires pour réussir cette transition :
Transformer l’identité des salariés afin qu’ils se projettent en tant que sociétaires et propriétaires
Maintenir la légitimité de l’entreprise dans son champ organisationnel
Développer de nouvelles pratiques et outils de gestion démocratiques. Ils contribuent par cette recherche à enrichir la compréhension des formes démocratiques de gouvernance des entreprises
Participation et projet de territoire : une alliance évidente !
La participation citoyenne est incontournable pour accélérer la transition écologique. Une évidence ? Pas tant que cela, si l'on regarde les contraintes auxquelles nous renvoient ces ambitions participatives : organisationnelles, financières, culturelles... Et pourtant, les expériences et méthodes sont nombreuses.
Pour la troisième édition de la collection "Interview d'expert·e", Le Centre Ressource du Développement Durable (CERDD) est allé à la rencontre de Christian Leroy, président de la Communauté de communes du Pays de Lumbres.
Du savoir d’usage au métier de citoyen ?
Dans les démarches participatives contemporaines, des expressions comme « savoir citoyen », « savoir ordinaire » ou « savoir d'usage » sont utilisées de façon inflationniste. L'article clarifie analytiquement ce que recouvrent ces expressions en étudiant successivement trois ensembles épistémiques mobilisables dans les dynamiques de participation : la raison ordinaire, l'expertise citoyenne et le savoir politique. Il interroge les enjeux politiques de cet appui revendiqué sur ces formes spécifiques de savoir, et contribue à renouveler l'opposition classique entre théories élitistes et théories « participationnistes » de la démocratie. Si la résorption du savoir des professionnels de la politique dans un savoir politique plus générique est improbable, l'appui sur les savoirs citoyens n'est-il pas susceptible de contribuer à redynamiser la politique dans son ensemble ?
Entretien avec Sonia Lavadinho : “réduire la place de la voiture ne sert à rien si on ne redonne pas cette place à l’humain”
Comment mieux partager la rue pour mieux partager la ville ? Quelle place pour la voiture dans cette logique ? Autant de questions sur lesquelles Sonia Lavadinho, anthropologue et géographe urbaine active dans les champs de la mobilité, de l’espace public et de la prospective des modes de vie, réfléchit depuis plusieurs années. Interview.
Les Autorités Organisatrice de Mobilité (AOM) et la coopération territoriale
Dans cette FAQ réalisée par France Mobilités, découvrez tout ce que vous souhaitez savoir sur les coopérations possibles en matière d’organisation de la mobilité sur le territoire.
Pour des mobilités durables et inclusives dans les zones peu denses : l’avis co-construit du CESE
Le CESE a souhaité construire son avis avec les territoires, représentés par 8 CESER, et avec les habitants grâce à la mise en place d’une plate-forme de participation en ligne (plus de 10 000 participants), renforcée par un volet de consultation directe des personnes par les agents de la Poste dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Cette participation a été aussi relayée par des ateliers citoyens dans les territoires et s’est poursuivie par une journée délibérative au CESE. Dans cet avis, le CESE propose notamment de privilégier le niveau intercommunal pour rapprocher la décision et l’ouvrir aux citoyens.
Inclure des citoyens dans la gouvernance de la mobilité
Les panélistes de la Convention Citoyenne pour le Climat ont émis des propositions concernant la mobilité à l’échelle du territoire français. L’une d’elle propose d’inclure les citoyens dans la gouvernance de la mobilité. Plus précisément, il s’agit :
De prévoir systématiquement la participation de citoyens dans l’élaboration, la mise en place et l’évaluation des stratégies de mobilité ;
D’intégrer des citoyens aux Autorités organisatrices de la mobilité à toutes les échelles du territoire
Vers une gestion coopérative de l'eau
Attention : l'accès à cette ressource est payant. (4€)
L’eau est un bien commun dont chacun est en droit de disposer. L’aspiration des citoyens à prendre part aux choix concourant aux biens communs peut amener à développer une conception coopérative des services publics et proposer une nouvelle forme de gestion. Dans cette perspective, Jean Huet nous propose d’étudier l’utilisation du statut de Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), apparu en 2001, pour développer une approche multi-sociétariale et désintéressée de la gestion de l’eau.
Cette recherche met en lumière le fait coopératif pour la gestion des services publics d’eau. La diffusion de cette idée permet de soulever des questions novatrices en matière de mode de désignation de l’intérêt général et des conditions pratiques de sa mise en œuvre.
La coopérative d’usagers, un modèle de commun pour la gestion des services urbains d’eau et d’assainissement ? Le cas de SAGUAPAC à Santa Cruz (Bolivie)
La prise en charge des services urbains d’eau et d’assainissement relève généralement d’une gestion publique directe – le plus souvent locale – ou d’une gestion privée – majoritairement sous la forme de la délégation de services. Si d’autres formes de gestion relevant de dynamiques collectives locales existent, parmi lesquelles la coopérative d’usagers, ces structures opèrent principalement en milieu rural ou dans des contextes urbains « périphériques » (quartiers éloignés des grands centres urbains et petites villes secondaires). C’est pourquoi le cas de la coopérative SAGUAPAC (Servicio de Agua Potable y Alcantarillado de Santa Cruz) qui gère les services d’eau et d’assainissement de la plus grande agglomération bolivienne interpelle.
À un moment où l’on assiste à un « retour des communs » (Coriat, 2013), il paraît pertinent d’étudier cet exemple en analysant les conditions qui l’ont rendu possible et en s’interrogeant sur la place que pourrait jouer ce type de structure dans le secteur : à quelles conditions la coopérative d’usagers constitue-t-elle une déclinaison possible d’une logique de communs pour la prise en charge des services d’eau et d’assainissement de centres urbains ?
La participation citoyenne au prisme de la gestion de l'eau. Quel rôle et quelle place pour les Parcs Naturels Régionaux français ?
La participation des citoyens à la gestion de l’eau s’impose aujourd’hui non seulement en tant qu’injonction réglementaire, mais aussi comme une profonde aspiration sociale. La mise en œuvre de pratiques participatives, en vertu de la Gestion intégrée de la ressource en eau (GIRE), est désormais partie intégrante de la mission des gestionnaires, ce qui implique de nouveaux modes de gouvernance et de travail. En France, les législations en la matière fixent les lignes directrices de cette approche participative, mais restent très floues sur ses objectifs et les moyens de sa mise en œuvre. Cette ambiguïté laisse une marge de manœuvre considérable aux gestionnaires, mais génère également des incertitudes sur ses tenants et aboutissants.
Dans cet article, en analysant le cas de la gestion de l’eau dans les Parcs naturels régionaux (PNR) du Sud-Est français, les auteurs mettent en lumière la complexité de la mise en œuvre de la participation citoyenne. Ils proposent des réponses possibles des collectivités territoriales pour institutionnaliser la participation, afin de dégager les principaux défis et moyens pour optimiser l’efficience de l’approche participative de la GIRE, à partir du retour d’expérience des PNR.
La coopération dans le domaine de l'eau pour relever les défis du XXIe siècle
Le constat dressé par l’ONU est sans appel : La pénurie d’eau causée par la sécheresse, la dégradation des terres et la désertification a déjà affecté 1,5 milliard de personnes dans le monde et est étroitement associée à la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
La croissance démographique sans précédent, les changements climatiques, l’urbanisation rapide, le développement des infrastructures, la migration, la conversion des terres et la pollution ont un impact sur les flux, les voies et le stockage de l’eau – de la fonte rapide des glaciers au déclin des eaux souterraines causé par la surexploitation.
Cette chronique revient sur les engagements de l’ONU pour aider et guider les États Membres en ce qui concerne les questions scientifiques, de conservation, de protection, de gestion et de politique de l’eau.
"Mega-bassines" : aux sources d'un conflit pour l'eau
Les protestations de Sainte-Soline, et leur répression violente par les forces de l’ordre, ont médiatisé la conflictualité importante qui traverse la question de la gestion de l’eau. Benoît Grimonprez revient sur l’émergence de la politique des “méga-bassines”, structure de rétention d’eau qui tombe en abondance l’hiver pour la conserver en vue d’arroser les cultures en saison estivale, les arguments et contre-arguments les entourant et les courants sous-tendants chaque camp de ce conflit.
L'eau, ses enjeux et ses risques - Entretien d'Emma Haziza
L’eau, nous en buvons tous les jours. Mais que savons-nous réellement à son sujet ? A force de pouvoir obtenir de l’eau d’un simple tour de robinet, nous en sommes venus à considérer cette ressource comme quelque chose d’évident, d’acquis. Or, cette évidence cache une réalité bien plus complexe, reposant sur des équilibres naturels fragiles, qui sont d’autant plus difficiles à maintenir que de nombreux secteurs de notre économie sont très consommateurs d’eau, qu’il s’agisse du nucléaire, de l’industrie textile ou de l’agroalimentaire. Pour parler avec les étudiants HEC des enjeux contemporains liés à cette ressource, les associations Esp’R et Data Minds ont eu l’honneur d’inviter ce mercredi 29 mars l’une des plus grandes expertes françaises sur le sujet, Emma Haziza. Dans un contexte de sécheresses de plus en plus régulières, de pression croissante sur les nappes phréatiques et de tensions autour des mégabassines, elle apportera avec pédagogie et bienveillance son regard sur la situation de l’eau en France.
L'eau, les territoires et les nouveaux conflits d'usage
Le 10 mars 2023 était organisée la deuxième séance du séminaire « L’art de gouverner les transitions ». Consacrée à la gestion de l’eau, son intention était identique à la séance précédente : comprendre les enjeux posés par la transition écologique, de façon à en tirer des leçons plus globales pour gouverner les transitions.
La synthèse de cette séance reprend les thématiques abordées : les conflits d’usage de la ressource en eau, les limites et leviers de transition du modèle économique de l’eau et la repolitisation de la gestion de la ressource en eau.
Le contexte de la participation citoyenne dans la gestion de l'eau en France
Cet article a pour objectif d’apporter des éléments permettant de comprendre le contexte entourant les démarches de participation citoyenne en France. Il aborde les tendances actuelles à travers notamment l’ordonnance pour la démocratisation du dialogue environnemental ; les faits marquants comme le conflit autour du projet de barrage de Sivens ou l’introduction de la taxe Gemapi ; les principaux freins et leviers comme la volonté des élus ou l’articulation entre les différentes politiques territoriales ; et enfin quelques anecdotes et recommandations aux porteurs de futures démarches participatives. Il est à noter que cet article aborde surtout les démarches participatives qui viennent en appui à l’élaboration ou à la révision des politiques publiques, comme mentionné au début de ce numéro spécial. Les démarches participatives plus « spontanées » (manifestations, pétitions), portées exclusivement par des acteurs de la société civile ou mettant l’action au premier plan (living labs ou laboratoires citoyens) ne sont pas abordées.
Principes, formes et modalités du débat public pendant l’épidémie Covid-19 CNDP, 4 mai 2020
L'usage exclusif du numérique crée une rupture d'égalité pour les citoyens, alertent les juristes. En effet, certaines personnes n’ont pas accès à internet chez elles ou ont une connexion de mauvaise qualité. D’autres personnes ont simplement des difficultés à utiliser les outils numériques. En partant de ce constat, la Commission nationale du débat public dresse une liste de recommandations pour maintenir les moments en présentiel en adaptant les modalités.
Fiche - La santé communautaire : étude des différents modes de participation dans le domaine de la santé Planète Publique, pour la Direction générale de la santé (DGS), juillet 2011
La Direction générale de la santé (DGS) a souhaité approfondir la question de la participation des usagers-citoyens au système de santé à travers plusieurs démarches. A cette fin, elle a confié à Planète Publique la réalisation d’une étude sur les différents modes de participation, réalisée à partir d’une cinquantaine d’entretiens et d’une revue documentaire. Ce travail a abouti à la production de deux rapports : un rapport stratégique et un autre, complémentaire et plus opérationnel, prenant la forme de 12 fiches thématiques. La présente fiche est un extrait de ce deuxième rapport.
Participer en régime d'urgence, quelle place pour les citoyens ? Conférence de la 5e Rencontre Européenne de la Participation, septembre 2021
(Re)vivez le débat inspirant du mardi 14 septembre, de 16h à 17h45, porté par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), en présence de :
- Chantal Jouanno, Présidente de la CNDP
- Ilaria Casillo, Vice-présidente de la CNDP
- Lina Calandra, Professeure Université de L’Aquila
- Jean-François Delfraissy, Président du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé
- Audrey Lebeau-Livé, Cheffe du service des politiques d’ouverture à la société, IRSN
Ne sacrifions pas la démocratie sur l’autel du coronavirus ! Courrier international, 3 avril 2020
Pour le politologue néerlandais Cas Mudde, la rhétorique guerrière des dirigeants mondiaux est dangereuse et les mesures prises dans certains pays lors du confinement représentent des menaces sur les libertés individuelles. Cet article questionne l’utilisation du mot “guerre” pour désigner la crise sanitaire (ou d’autres crises) et les implications qu’il a sur notre manière d’envisager et de gérer la crise en question.
COVID-19: Can democracy cope ? Democracy digest (Etats-Unis). 27 mars 2020
La crise invite les autocrates du monde entier à recourir à l’autorité. Les conséquences sociales et économiques peuvent fragiliser ceux d’entre eux qui auront fait le choix de l’insouciance (Etat-Unis, Brésil, Royaume-Uni, Inde...) et renforcer ceux qui auront fait preuve de volontarisme (Chine, Corée du Sud). Les institutions fondées sur la transparence, la réactivité, la responsabilité et l'état de droit arriveront-elles à atténuer les crises de santé publique et à maintenir la stabilité sociale et économique ? Les stratégies des gouvernements démocratiques et autocratiques sont mises en concurrence. Pour certains, la victoire de la démocratie est loin d'être assurée ; pour d'autres, la crise pourrait amplifier dans certains pays les demandes envers plus de démocratie.
Le coronavirus est une chance pour l'intelligence collective Slate, 8 avril 2020
Un exemple qui montre que des évolutions rapides sont possibles : dans le monde de la recherche, la pandémie a donné un coup d’accélérateur aux démarches coopératives dans le monde entier. Individuellement, tout le monde est démuni devant la crise du Covid-19. Un boom collaboratif mondial est en train de changer la manière dont la science se fait.
La Sociale, le film sur la Sécu Gilles Perret, Rouge Production, 2016
La Sécurité Sociale est née il y a 70 ans sous l’impulsion de l’homme politique Ambroise Croizat, parachevant ainsi l’un des vieux rêves des Français qui désiraient vivre sans l’angoisse du lendemain. Mais comment ce beau projet qui démocratise le droit à une protection sociale contre la maladie a-t-il pu voir le jour ? Qu’est-il devenu au fil des décennies ? Et comment agir pour le faire persister à une époque où les critiques pleuvent sur son fonctionnement ?
En racontant l’étonnante histoire de la Sécu, La Sociale rend justice à ses héros oubliés, mais aussi à une utopie toujours en marche.
Favoriser la participation des usagers à leur rétablissement Florence Defrain dans Pratiques en santé mentale, n° 2016-2 (62e année), page 23-27
Il existe aujourd’hui une littérature abondante sur les facteurs favorables à l’engagement des personnes souffrant de troubles psychiques dans leur processus de rétablissement.
Ces concepts apportent des repères pour les professionnels souvent démunis face aux difficultés de ces individus à formuler un projet ou encore à passer à l’action.
Redonner de l’espoir, permettre la redéfinition d’une identité positive, renforcer un sentiment de contrôle constituent, d’après ces travaux, autant de leviers pour renforcer la participation des personnes dans ce cheminement personnel.
Or comment sur le terrain se saisir de ces préceptes pour créer un environnement favorable à l’émergence de choix, d’envies, de besoins ? Le Service d’Accompagnement à la Vie Sociale (S.A.V.S) d’Espoir 54 s’est penché sur cette question.
Qu’est-ce que la santé communautaire ? Un exemple d’approche participative et multisectorielle dans une commune du Canton de Genève, en Suisse Sandrine Motamed , dans L’information psychiatrique, n°2015-7 (Volume 91), pages 563 à 567
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé communautaire est le processus par lequel les membres d’une collectivité, géographique ou sociale, conscients de leur appartenance à un même groupe, réfléchissent en commun sur les problèmes de leur santé, expriment leurs besoins prioritaires et participent activement à la mise en place, au déroulement et à l’évaluation des activités les plus aptes à répondre à ces priorités. Cette vision participative de la santé est inscrite dans la constitution de l’OMS : “une opinion publique éclairée et une coopération active de la part du public sont d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé des populations”.
Les approches collectives de la santé communautaire contrebalancent le modèle dominant de la médecine hautement technologique, qui laisse peu de place à la prévention et ne résout pas les mécanismes d’un environnement générateur de maladies. La participation citoyenne est indispensable à une approche communautaire qui résout les dysfonctionnements de ce modèle dominant.
Démocratie sanitaire, qu’est-ce à dire ? Jean-Paul Arveiller et Philippe Tizon dans Pratiques en santé mentale, n° 2016-2 (62e année), page 2
Derrière ce mot savant se cache un concept en fait très simple, celui de la participation citoyenne aux politiques de santé. La définition qu’en donnent les ARS est même particulièrement concise et pragmatique : « La démocratie sanitaire est une démarche qui vise à associer l’ensemble des acteurs du système de santé dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de santé, dans un esprit de dialogue et de concertation. ».
La seule question qui se pose, finalement est celle de la définition des « acteurs du système de santé ». Si, dans les années quatre-vingt cette définition aurait pu s’entendre simplement puisque, par « acteurs du système de santé » on entendait l’ensemble des professions médicales et paramédicales d’un côté, l’administration chargée de la politique de soin de l’autre, les choses sont devenues moins simples puisque, depuis les années quatre-vingt dix, les usagers ont commencé à revendiquer puis à prendre une place de partenaire parmi ces acteurs.
Qu’est-ce que la démocratie sanitaire ? Agence Régionale de Santé Île de France, mai 2022
L’Agence Régionale de Santé d’Île de France propose une définition de ce qu’est la démocratie sanitaire.
Cette région affiche de très fortes inégalités de santé inter et intra-départementales. Un état de santé qui apparaît globalement bon au regard de grands indicateurs mais avec de fortes disparités sociales et populationnelles.
C’est là que l’exercice de la démocratie sanitaire prend tout son sens: faire dialoguer et débattre l’ensemble des acteurs du système de santé sur des sujets de fonds pour permettre d’enrichir les actions de l’ARS dans le but d’améliorer la santé des franciliens.
Soigner la démocratie
Conférence de Cynthia Fleury à l’USI
Cynthia Fleury, Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire « Humanités et Santé », est également professeure associée à l’École des Mines (ParisTech). Sa recherche porte sur les outils de la régulation démocratique.
À l'USI, elle utilise la métaphore de la santé pour comprendre les maux qui traversent l'État de droit et la dynamique qui relie la santé psychique d'un individu et la santé collective d'un corps, celui de la démocratie.
Qui sont les jeunes qui s'engagent pour le climat ? France Inter, mars 2020
Depuis le lancement par Greta Thunberg des premiers «Friday for future», des grèves étudiantes, actions de mobilisation et désobéissance civile se sont multipliées… un nouveau mouvement mondial, composé d’adolescents et lycéens, s’engage en faveur du climat.
Cette émission radio revient sur ces mobilisations des jeunes pour le climat en se demandant quelles franges de ces jeunesses se mobilisent, avec quelles conceptions du système politique et avec quels impacts sur leur pratique quotidienne ?
Avec :
Yan Le Lann, maître de conférences en sociologie au CERIES (Centre de Recherche Individus, Epreuves, Sociétés) de Lille.
Maxime Gaborit, doctorant en science politique à l’Université Saint-Louis – Bruxelles
Territoires ruraux : perceptions et réalités de vie, étude Famille Rurale, 2021
Familles Rurales publie son étude 2021 "Territoires ruraux : perceptions et réalités de vie" La volonté de penser et consommer local, la prise de conscience écologique, l’expérience du télétravail donnent un rôle majeur aux territoires ruraux, acteurs-clefs d’un nouveau modèle de développement durable et répondant aux aspirations de la société.
Le réarmement des territoires et le soutien à la vie associative qui les anime, doivent être une priorité, avec une mobilisation gouvernementale forte pour préparer l’après crise et accompagner les transitions à l’œuvre, souligne Dominique Marmier, président de Familles Rurales.
Les Jeunes Conseillers pour le Climat de l’ONU, Organisation des Nations Unies, 2020
S'appuyant sur les mouvements de jeunes pour le climat, le Secrétaire général de l’ONU a constitué un groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques le 27 juillet 2020 afin d'amplifier la voix des jeunes et d'engager les jeunes dans un dialogue ouvert et transparent. Les membres de ce Youth Advisory Group on Climate Change font entendre la voix des jeunes dans la prise de décision de haut niveau et conseillent le Secrétaire général sur la mise en œuvre des stratégie de l’ONU sur les changements climatiques.
Nathan Méténier, 23 ans, fait partie des 7 jeunes à avoir été sélectionné·es pour la période 2020-2022.
Engagement : quels leviers pour mobiliser les jeunes en retrait ?, INJEP, 2017
Mobiliser les jeunes en retrait de toute forme de participation (emploi, formation, engagement) est un enjeu majeur de cohésion sociale et d’insertion sociale. Bien que l’engagement des jeunes soit en hausse, de fortes disparités sociales demeurent. Plusieurs expérimentations du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) et leurs évaluations ont porté sur l’engagement des jeunes, avec un focus particulier sur la mobilisation des jeunes en retrait. Elles ont ainsi permis d’identifier les freins et les ressorts à activer afin de diversifier les profils des jeunes engagés.
Travail, jeunesse, planète, podcast de France Culture, juin 2020
L'avenir de la Terre et de ses habitant·es appellerait, selon nombre de chercheur·euses de disciplines différentes, à repenser notre relation au travail, à son utilité positive et à sa finalité. Une aspiration portée, ces derniers temps, par des mouvements de jeunes à l'échelle mondiale, inquiets non seulement pour leur devenir, mais aussi de leur impact sur l’environnement. Un constat qui pousse désormais le monde économique à être inventif, créatif et à modifier en profondeur les modèles économiques, scientifiques, sociaux.
Mais un tel programme est-il audible aujourd'hui ? Quels chemins devrait-il emprunter ? Au-delà du travail et de ses formes, comment revoir la formation et l'enseignement pour accompagner ce changement de société qui semble se profiler à l'horizon ?
Cette émission a été diffusée sur France Culture le 21 juin 2021, avec le philosophe Bernard Stiegler et Cécile Renouard, présidente du Campus de la Transition, directrice de recherche à l’ESSEC, professeure de philosophie/éthique au Centre Sèvres, à l’École des Mines de Paris et Sciences Po.
Les jeunes sont terrifiés par la crise climatique… et l’inaction des gouvernants, Reporterre, Marie Astier, 14 septembre 2021
Il s’agit d’une enquête de septembre 2021 menée auprès d’un panel de 10 000 jeunes âgé·es de 16 à 25 ans, réparti·es dans dix pays dans le monde et choisi·es pour représenter à la fois le Nord et le Sud, une diversité de cultures, de revenus, et de vulnérabilité au changement climatique.
Il en ressort notamment que 60 % des jeunes sont très voire extrêmement inquiet·es du changement climatique, que 83 % pensent qu’on a échoué à prendre soin de la planète, ou que 75 % sont effrayé·es par le futur.
L’enquête abordée dans l’article : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3918955
L’âge de l’engagement (épisode 2/3), France Culture, série « Jeunesse : la fin des illusions », 27 janvier 2021.
Invité-es : Patricia Loncle, sociologue, professeure de sociologie à l’École de hautes études en santé publique (EHESP) et Geoffrey Pleyers, sociologue, chercheur au Fonds de la recherche scientifique (en Belgique) et au Collège d’Études mondiales à Paris. Il est vice-président de l’Association internationale de sociologie.
Derrière les mobilisations de la jeunesse se cachent des réalités bien différentes. Alors qu’ils et elles sont en moyenne plus diplômé·es que leurs parents, certain·es jeunes ne profitent pas de l’accès facilité aux études supérieures. La fracture entre jeunesses urbaines et rurales vient s’ajouter aux difficultés socio-économiques qui rendent l’engagement plus compliqué ou du moins moins visible. Comment la jeunesse fera-t-elle muter le système capitaliste global ? En quoi ses formes d’engagement diffèrent-elles de celles des générations précédentes ? Quelles sont les problématiques qui lui tiennent à cœur ?
Alteractivisme : comprendre l’engagement des jeunes, Geoffrey Pleyers et Brieg Capitaine, Agora débats/jeunesses, 2016/2 (N° 73), pages 49 à 59
Pour comprendre l’engagement des jeunes, il faut d’abord le penser au niveau local, dans leurs vies de tous les jours, dans les établissements et structures qu’ils fréquentent (villes, quartiers, campus, quotidien). Cet engagement est le résultat de la construction de soi et il souhaite dépasser les clivages de la séparation entre la vie privée et l’engagement public ainsi que celui du monde virtuel sur internet et le “vrai” monde, dans lequel se joue la politique et l'exercice de la citoyenneté.
Engagement et relation à soi chez les jeunes alteractivistes, Geoffrey Pleyers, Agora débats/jeunesses 2016/1 (N° 72), pages 107 à 122
Les jeunes ne sont pas des citoyens en devenir, ils sont déjà des acteurs importants de la société et de la démocratie. De nombreux jeunes sensibles aux enjeux globaux mais développant leurs initiatives au niveau local s’engagent dans une certaine culture militante, distante des acteurs plus institutionnels : l’«alteractivisme ». Pour ces jeunes, une partie de l’engagement se fait en ligne mais également dans l’alignement entre leurs opinions et valeurs et leur mode de vie, par exemple en expérimentant la démocratie directe dans les mouvements sociaux, en consommant différemment, … Ce sont moins les structures institutionnalisées que leur construction d’eux-mêmes qui donnent aux jeunes le sens et les ressources de leur engagement.
Climat (marches, grèves), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la Participation, DicoPart (2ème édition), L.Knops et M.Gaborit, (2022)
Les marches des jeunes pour le climat désignent un ensemble hétérogène de manifestations, au niveau mondial, organisées par des jeunes (souvent moins de 25 ans) qui se sont mobilisés, à partir d’août 2018, contre l’inaction climatique des gouvernements. Elles s’inscrivent dans la continuité de la grève scolaire initiée par Greta Thunberg, et sont impulsées principalement, à l’échelle internationale, par l’organisation Fridays For Future qui en est née.
Cet article vise à questionner la sociologie des manifestant-es, les pratiques et horizons démocratiques, ainsi que la différence de discours entre les sciences et les émotions.
La non-mixité choisie racontée par celles qui la pratiquent
Les réunions non mixtes suscitent souvent incompréhension et rejet. Mais selon les minorités concernées, elles garantissent une liberté de parole dans un espace sécurisant. Cet article revient sur la polémique de la non-mixité récemment survenue concernant les réunions non-mixtes de l’Unef, pour y apporter un éclairage historique et sociologique.
"Faire genre" : le premier podcast de vulgarisation de la recherche scientifique autour du genre
Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.
Lutter contre la violence sexiste à l'égard des femmes en politique au niveau local et régional
Le rapport s'appuie sur des textes antérieurs du Congrès et du Conseil de l'Europe sur la participation politique des femmes et la violence à l'égard des femmes, afin d'examiner le cas spécifique de la violence sexiste perpétrée contre les femmes en politique aux niveaux local et régional, lorsqu'elles sont candidates ou occupent des postes élus. Il fait le point sur l'augmentation des incivilités, des insultes et des attaques, notamment par le biais des médias sociaux, tant des pairs que des citoyens, contre les femmes qui deviennent visibles dans l'arène politique. Elle souligne également comment les attitudes qui soulignent la violence sexiste portent atteinte au droit des femmes de participer pleinement et sur un pied d'égalité à la vie politique et publique, compromettant ainsi les fondements de la démocratie et l'exercice des institutions démocratiques
La créativité sous influence du genre
La littérature en créativité prône l’impact positif de la diversité au sein du groupe créatif mais s’intéresse peu à la place de la diversité de genre et à son impact sur la qualité de la créativité du groupe. Cet article questionne l’impact de la composition du groupe en termes de genre sur la performance créative et sur le jugement que l’organisation peut avoir de la créativité des groupes. Il examine aussi l’effet du genre des évaluateurs sur l’évaluation des idées.
Se fondant sur deux études expérimentales respectivement menées auprès de 99 professionnels et de 463 étudiants, cette étude confirme qu’il n’y a pas de différence de performance créative entre hommes et femmes. En revanche, les hommes et les femmes évaluent différemment les idées. Enfin, s’il n’y a pas de plafond de verre d’idées émises par des femmes, les idées émises par les groupes mixtes sont moins sélectionnées par l’organisation.
Genre et discours participatif dans les villes françaises
Dans son étude, Christophe Prémat s’intéresse à la question de savoir s’il existe une manière spécifique des femmes françaises maires à communiquer sur la démocratie participative en les comparant aux pratiques de leurs homologues masculins. En effet, la démocratie participative, présentée comme méthode innovante en France, permet à un certain nombre d’élus de renouveler leur image. Il importe de savoir si, dans un contexte de la féminisation des instances représentatives françaises induite par l’obligation paritaire réglementaire, les femmes nouvellement entrées en politique utilisent ce répertoire pour s’affirmer au sein de l’espace public ou si elles sont en retrait par rapport aux hommes. Est–il possible à l’inverse d’analyser cette thématique participative comme une volonté pour les élus locaux masculins de briser une image souvent présentée comme paternaliste ?
Les voitures de métro réservées aux femmes protègent-elles du harcèlement sexuel ?
L’introduction d’espaces non mixtes dans les transports collectifs pour protéger les femmes du harcèlement sexuel est débattue dans de nombreuses métropoles à travers le monde. Marion Tillous revient dans cet article sur la controverse qui a pris place à São Paulo entre 2013 et 2014, qui illustre autant les tensions suscitées par cette mesure dans les rangs féministes que leurs répercussions sur les dispositifs de participation traitant de la question du rapport femme-homme.
Les comportements politiques au prisme du genre
Rencontre avec Anja Durovic, jeune docteure qui a soutenu sa thèse au Centre d’études européennes et de politique comparée sur les niveaux de participation politique des femmes et des hommes. Elle revient sur son parcours et ses réflexions dans cet article de Sciences Po.
Replay du webinaire d'ouverture du chantier "Genre et Participation" de l'ICPC
L'Institut de la Concertation et de la Participation citoyenne (ICPC) propose un cycle de rencontres visant à partager des connaissances concernant l’état des lieux mais aussi des expériences et pratiques face aux inégalités de genre dans les démarches participatives ou de concertation.
Ce cycle de rencontres s'ouvre par un webinaire pour partager l'état de la connaissance sur le sujet avec :
🎙Catherine Achin - Professeure de science politique à l'université Paris-Dauphine depuis 2014. Elle est spécialisée sur les questions de genre en politique dans une perspective comparée. Ses domaines de recherche concernent la sociologie des carrières politiques, la sociologie des pratiques électorales, l'histoire sociale des mouvements féministes et les études sur le Parlement.
🎙Nolwen Le Chevalier - Diplômée du Master 2 - Concertation et territoires en transition, Sciences Po Rennes Campus de Caen, sur la base de son mémoire "Le genre dans la participation : quels leviers d'inclusion ?"
20 ans après la loi sur la parité, un bilan nuancé
La première loi sur la parité a été votée le 6 juin 2000. Après deux décennies et l’expérience de quatre scrutins municipaux, quel bilan tirer de la mise en œuvre de la parité au niveau local? En 2020, la féminisation des instances municipales s’avère ambivalente. Si la parité est loin d’être advenue, notamment à la tête des exécutifs, les conditions semblent aujourd’hui réunies pour que des femmes s’installent durablement dans l’espace politique local.
La démocratie participative a-t-elle un sexe ?
La démocratie représentative a longtemps, indubitablement et officiellement, eu un seul sexe. En France, « il a même fallu », comme le rappelle Michèle Riot-Sarcey, « inventer un mot pour permettre aux femmes de parvenir à la représentation publique comme à la gestion des affaires de la cité » (2013, p. 153). Le terme « parité » est de ce fait « un aveu d’impuissance », ajoute-t-elle. Par contraste, cet autre modèle que constitue la démocratie participative a pu apparaître, d’emblée, comme le terrain politique par excellence que pourraient/devraient investir les femmes. Affichant ses ambitions inclusives et égalitaristes, la démocratie participative s’est imposée comme une proposition corrective pour tous les groupes subalternes historiquement exclus de la représentation politique. Elle s’est déployée avec la promesse de rapports plus horizontaux (entre groupes sociaux et entre gouvernants/gouvernés), laissant à distance la libido dominandi qui structure la lutte pour les places et la représentation. Cependant, au regard de la densité des discussions théoriques et du développement croissant des recherches sur la démocratie participative, les travaux empiriques sur le genre de la démocratie participative sont somme toute assez rares. L’enjeu de ce dossier est donc de leur donner une visibilité. Ce numéro de Participations se demande dans quelle mesure la démocratie participative est genrée. Il cherche à voir comment les femmes et les hommes, ensemble ou séparément, prennent part, s’expriment, interviennent, sont entendu.e.s, dans les dispositifs participatifs contemporains.
INITIATIVES CITOYENNES & ACTION PUBLIQUE LOCALE : LES TRANSITIONS EN COMMUN ?
Les défis sociétaux auxquels nous sommes confronté·e·s ne peuvent trouver de réponse entière et pleinement satisfaisante en se limitant aux seules capacités des acteurs publics ou à celles de la société civile. L’articulation des deux mouvements semble à la fois souhaitable et nécessaire au déploiement des transitions dans les territoires.
La crise sanitaire a mis en lumière la question de la préparation des collectivités et structures territoriales à la gestion des risques dans un contexte de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu, et sur fond d’effondrement de la biodiversité et de changement climatique. Elle vient aussi interroger le sens même de l’action quotidienne des acteurs des territoires, leurs capacités d’adaptation, de coopération et d’innovation, tout en révélant souvent la contribution de nombreuses initiatives citoyennes solidaires et l’intérêt pour les collectivités de s’appuyer sur elles.
Comment se redéfinissent et renouvellent les relations entre initiatives citoyennes et action publique ? Comment les initiatives citoyennes sont des espaces où se fabrique de l’action publique-? Comment la mobilisation de la société civile locale et son articulation avec la puissance publique permet d’accélérer la transition ?
Ce rapport restitue les « Écoutes territoriales » réalisées par l’Unadel en 2021 et 2022 et portant sur les relations entre initiatives de la société civile et collectivités locales dans le contexte de la transition écologique et sociale. Il contient les enseignements tirés des 9 territoires explorés par ce dispositif d’éducation populaire et des échanges avec les femmes et les hommes acteurs de leur territoire
L’énergie citoyenne, qu’est-ce que c’est ?
Partout en France, des habitants, collectivités et acteurs locaux se rassemblent pour produire ensemble une énergie renouvelable. Tournés vers l’intérêt général avant tout, ils ouvrent le financement et la gouvernance des projets aux citoyens qui souhaitent s’y investir.
Découvrez la définition d’un projet d’énergie renouvelable citoyen et les actualités de ces projets.
Les coopératives citoyennes : l'énergie par et pour les citoyens
Qu’est-ce qu’une coopérative citoyenne d’énergie renouvelable ?
Ce sont des citoyens qui se rassemblent avec les acteurs locaux de leur territoire, collectivités locales et entreprises, afin d’agir concrètement en faveur de la transition énergétique.
Ces coopératives sont guidées par 4 principes d’action :
Développer les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biogaz…) et mobiliser le plus largement possible les acteurs du territoire dans la transition énergétique
Développer l’économie locale en choisissant des fournisseurs et des partenaires locaux, ancrés dans le territoire
Décider collectivement au travers d’une gouvernance ouverte, démocratique et participative où chaque voix compte
Faire preuve de solidarité en menant des actions de sensibilisation et de lutte contre la précarité énergétique
Découvrez-en plus dans cet article de La Finance Pour Tous, publié le 31 mai 2021.
Pour une réforme de nos solidarités alimentaires
Entre juillet et novembre 2017, une consultation publique a été menée en France sur la thématique de l’alimentation : les États généraux de l’alimentation (EGA). Parmi les dix grandes questions abordées, l’une portait sur la précarité alimentaire. Ce communiqué synthétise les pistes de réflexion ouvertes par ces Etats généraux.
Des formes nouvelles de solidarité alimentaire citoyennes se multiplient, micro-associatives, non repérées par les pouvoirs publics, parce qu’informelles, silencieuses et non labellisées. Ces formes de solidarité ne prennent pas forcément la forme d’aide alimentaire. Elles peuvent passer par de l’aide budgétaire, par des achats groupés bénéficiant de prix plus avantageux, par des dispositifs évitant les conditions de dévoilement de la pauvreté, de justification de ses faibles ressources, d’engagement dans des démarches d’optimisation de sa vie. Caractériser ces pratiques, révéler en quoi elles permettent d’inclure une diversité de populations qui sortent des jeux formels habituels, ou en quoi elles inventent de nouvelles formes de solidarité revivifiant la citoyenneté, apparaît aujourd’hui comme un enjeu important pour contribuer à faire évoluer une nécessaire réforme de nos solidarités alimentaires.
Aides alimentaires : les collectivités territoriales impliquées au quotidien
Les bénéficiaires de la Banque alimentaire ont augmenté de 20% à cause de la crise du Covid-19, notamment chez les jeunes et les étudiants. Face à la précarité alimentaire, certaines collectivités mettent en œuvre des actions pour aider les populations au quotidien. Elles ont intensifié leurs activités avec la crise du Covid-19. Parmi elles figurent le département de l’Isère et la métropole de Rennes, qui montrent le chemin vers une plus grande solidarité territoriale.
Quand les chantiers participatifs redessinent l'espace public
Les Chantiers Ouverts au Public (COP) sont un outil en plein essor pour favoriser le faire ensemble entre les habitant·es et leur collectivité, dans un élan de co-construction de l’aménagement des espaces publics. À Grenoble, les COP travaillent en lien étroit avec les Maisons des Habitants (MDH) et les Conseils de Quartier pour s’insérer au mieux dans leur environnement, concerter les besoins et les envies des habitant·es et susciter du lien et de l’engagement citoyen.
Pour Margot Belair, conseillère municipale chargée des chantiers ouverts au public, “[les COP] sont bien plus qu’un simple outil de transformation de l’espace public. Leur capacité à agir sur le quotidien renforce le sentiment d’appartenance des citoyens à la communauté. Ils réinventent le travail des agents en les repositionnant comme des médiateurs, un rôle qui les grandit. En plus d’embellir la ville, ce dispositif offre des moments conviviaux permettant de retisser du lien social, de favoriser la rencontre entre les voisins et les générations par le faire-ensemble. Notre ambition est d’élargir ce dispositif aux bâtiments, au domaine du sport et de la culture.”
Synthèse de l'OCDE : Participation citoyenne innovante et nouvelles institutions démocratiques - la vague délibérative
Cette Synthèse évoque les principales conclusions et propositions découlant du rapport « Innovation en matière de participation citoyenne et nouvelles institutions démocratiques : être au rendez-vous de la vague délibérative ». À tous les niveaux d’administration, les autorités publiques font de plus en plus appel à des assemblées, jurys, panels de citoyens et autres processus délibératifs représentatifs, pour examiner des enjeux stratégiques complexes allant du changement climatique aux décisions d’investissement dans les infrastructures. Dans ce cadre, les autorités réunissent un large échantillon représentatif de la population pour au moins une journée entière — et souvent plus. Les participants sont invités à s’informer, à délibérer et à formuler des recommandations collectives qui tiennent compte de la complexité des enjeux stratégiques pluridimensionnels et des compromis qu’ils nécessitent. Cette « vague délibérative », que l’on sent monter depuis les années 1980, a pris de l’ampleur autour de 2010. Fondé sur l'analyse de près de 300 pratiques représentatives de délibération, le rapport examine les tendances de ces processus, recense différents modèles et analyse les compromis entre les différents choix de conception, ainsi que les avantages et les limites de la délibération publique. Il comprend des Principes de bonnes pratiques en matière de processus délibératifs dans la formulation des décisions publiques. Ces Principes, qui se fondent sur des données empiriques comparatives rassemblées par l’OCDE, ont été définis en collaboration avec des spécialistes appartenant au secteur public, à la société civile et au monde universitaire. Enfin, ce rapport aborde les raisons et les voies d'intégration des processus délibératifs dans les institutions publiques afin de donner aux citoyens un rôle plus permanent et significatif dans l'élaboration des politiques qui concernent leur vie
ETUDE : Logiciels libres et participation citoyenne numérique
Dans le cadre de son Observatoire des Civic Tech & de la Démocratie numérique, Décider Ensemble a lancé, au début de l'année 2021, une étude sur les logiciels libres au service de la participation citoyenne.
Cette note, à destination des collectivités mais également de tout autre acteur qui souhaite mettre en place un outil numérique de participation, reprend les différents éléments présentés au cours de l'atelier. Elle vise une meilleure compréhension de ce que signifient "logiciel libre" et "logiciel open source" en comparaison avec "logiciel propriétaire".
Elle recense également une large gamme d’outils de participation "libres" qui ont été développés depuis les années 2000 ainsi que leurs spécificités, pour lesquels nous avons pu vérifier les informations auprès des développeurs.
L'implication citoyenne à Loos-en-Gohelle
« Il n’y a pas de transition écologique possible sans transition démocratique ». Depuis 30 ans, la ville de Loos-en-Gohelle a expérimenté, développé et conceptualisé une méthode de conduite du changement où l’implication citoyenne a une forte importance. Ce document référentiel présente ainsi sous forme de retour d’expériences, les résultats (et les limites) de cette démarche et apporte des éléments de méthodes et des idées pour la suite.
Ce document référentiel décrit également comment l’implication est à la fois envisagée comme un levier de développement du territoire et une réponse aux crises de la démocratie représentative et du dérèglement climatique.
Accéder à l'outil.
Faut-il en finir avec... La démocratie participative ?
Sans remettre en cause le bienfondé des démarches de participation citoyenne, deux consultants s’interrogent ouvertement sur les effets pervers des nombreuses initiatives prises à l’échelle locale comme nationale. Un exercice d'introspection utile pour engager le débat sur la transformation en profondeur des institutions et questionner le respect de la promesse démocratique.
Cet article Médiacités est en libre accès.
Les citoyennetés enfantines. Promouvoir et expérimenter la participation des enfants au travers de cadres pédagogiques « alternatifs »
Analyse théorique des nouvelles alternatives pédagogiques, et de leur impact sur les citoyennetés
enfantines.
"Pédagogies Montessori, Freinet, Steiner, Sudbury, etc., nombreuses sont les autres voies qui composent la « galaxie » (Wagnon, 2018) des pédagogies « alternatives » 1 . Tantôt anciennes tantôt récentes elles sont aujourd'hui, pour une partie d'entre-elles, bien implantées sur le territoire français et connues du grand public. Ainsi, bien que loin d'être mues par les mêmes principes et modus operandi, ces pédagogies voient leur nombre d'établissements et leur public croître année après année. Une situation qui n'a pas été sans interpeller le Sénat, qui, en 2018 a remis un rapport faisant état de la croissance exponentielle des établissements privés hors-contrat et de la scission d'une partie des familles françaises avec le modèle promu par l’Éducation nationale (Billon, 2018). Si ces écoles atypiques dans un premier temps – et dont se fait de plus en plus le relais le champ médiatique – sapent progressivement le monopole que s'était constitué l’État en matière d'éducation, elles se révèlent, ensuite, être de véritables laboratoires où s'élaborent et se testent de nouvelles manières de faire société."
"Rue aux enfants, Rues pour tous" : appel à initiatives 2022-2023
Fermer temporairement des voies à la circulation motorisée permet aux enfants mais aussi à tous de se réapproprier l’espace public et de faire évoluer ses usages.
Le collectif national des « Rues aux enfants, Rues pour tous », dont l’Anacej est co-fondatrice avec Vivacités IDF, Cafézoïde et Rue de l'avenir, a soutenu à travers les groupes d’appui régionaux 150 projets depuis 2015.
Le groupe d’appui régional a pour mission de faire émerger, soutenir des initiatives collectives pour mettre en place de manière régulière une « Rue aux enfants » en collaboration avec les collectivités territoriales concernées. Il apporte une attention particulière aux projets issus des quartiers en politique de la ville, ainsi qu’à ceux situés dans les secteurs périurbains et ruraux.
Les porteurs de projet retenus bénéficieront d’un accompagnement méthodologique dans les différentes phases de la réalisation de leur projet par d’anciens porteurs de projets et/ou par des experts. Leur initiative sera valorisée au niveau local, régional en particulier par la remise d’un label et le porteur pourra participer aux actions du réseau telles que des rencontres d’échanges, visioconférences, diffusion de ressources…
Qui peut répondre ?
Les collectifs d’habitants, les conseils de quartiers, les conseils citoyens, les associations, en particulier les associations de quartier, les cafés des enfants, les conseils d’enfants et de jeunes, les ludothèques, les collectivités locales et leurs structures (centres sociaux, maison de quartier, centres de loisirs…), pourront déposer un projet :
Soit jusqu’au 15 décembre 2021 : recueil des projets présentés par les différents participants pour un examen du comité régional de validation en janvier 2022.
Soit jusqu’au 15 juin 2022 : recueil des projets présentés par les différents participants pour un examen du comité régional de validation fin juin 2022.
Le dossier de candidature est accessible dès maintenant sur le site de Rues aux enfants
Petite enfance et participation : une approche démocratique de l’accueil.
Inscrit dans un contexte de recherches et d'expériences internationales, cet ouvrage met en dialogue des points de vue de chercheurs, de professionnels et de parents. Il présente, sur différentes échelles, quelques dispositifs, outils et pratiques participatifs, expérimentés en France, Italie, Belgique, Suisse, dans divers lieux de la petite enfance : consultation PMI, crèche collective, familiale, halte-garderie, jardin maternel, jardin d'éveil, école maternelle, classe passerelle...
Référence : Bouve Catherine. Rayna Sylvie. Petite enfance et participation : une
approche démocratique de l’accueil. 2013.
Disponible en accès restreint sur cairn.info
Pour une démocratie participative, la participation des enfants et des jeunes aux décisions dans la famille : pourquoi ? Comment ?
Partant du principe que la participation démocratique des enfants est, aujourd’hui, un droit et non
plus seulement une possibilité laissée à la discrétion des adultes, Jean Le Gal propose certaines
réflexions pour permettre d’intégrer ce droit à l’ensemble des temps de vie des enfants.
Il propose notamment la mise en place d’ateliers de démocratie familiale, basés sur la pratique d’une
classe coopérative.
Jean Le Gal anime des formations pour la promotion de la participation démocratique des enfants avec des enseignants, des animateurs, des parents. Il est à l'origine en 2002 des ateliers de démocratie familiale de Nantes. Il est l'auteur avec Frédéric Jésu de « Démocratiser les relations éducatives – La participation des enfants et des parents aux décisions familiales et collectives », Chronique Sociale, 2015.
Enfance, Familles, Parentalité - Les ressources de l'Acepp
L'acepp est un mouvement parental, éducatif et citoyen qui promeut les initiatives parentales où les pratiques de coéducation se caractérisent par une collaboratino entre parents et professionnels autour de l'accueil et de l'éducation de l'enfant.
Son espace ressource recense différents articles de presses, études, émissions et autres documents traitant des questions autour de l'enfance, de la famille et de la parentalié.
Séminaire "Premiers pas. Développement du jeune enfant et politique publique"
Quand la finalité recherchée est celle du développement de l’enfant, l’action publique est perfectible et ce d’autant plus que les effets qu’elle peut générer à cet âge sont primordiaux pour les enfants. À cet égard, la France peut s’appuyer sur des dispositifs de petite enfance et de parentalité de bonne qualité, efficaces et avec un maillage territorial conséquent d’acteurs et de services dédiés. La synthèse du séminaire “Premiers pas” (publié par la CAF, en partenariat avec France Stratégie et HCFEA) dessine les contours d’une politique de la petite enfance favorisant la coopération entre parents, professionnels et territoires.
Le pilotage d'un projet de changement à la crèche
L'exercice de modifier le regard que nous portons sur l'enfant, pour passer de la pédagogie traiditionnelle aux méthodes actives, n'a rien d'évident. Le contexte est souvent source d'incertitudes, ce qui ne fait qu'amplifier la tâche. Nathalie Rétif revient sur son expérience professionnelle dans l'accompagnement de ses équipes vers le changement de la culture de travail à la crèche.
Pour en savoir plus
Du travail avec les parents à la coconstruction de l'espace de délégation
Quelles conditions doivent être remplies pour permettre une coéducation des jeunes enfants entre parents et professionnels ? C'est la question à laquelle tente de répondre Pierre Moisset, dans la revue Pour un accueil de qualité de la petite enfance : quel curriculum ? à travers l'analyse d'expériences singulières permettant d'explorer les conditions d'un travail "avec".
La coconstruction d'une culture de l'enfance entre crèches, familles et services au Tessin
Il existe aujourd’hui un large consensus dans la littérature scientifique sur le fait que les structures d’accueil de la petite enfance, en particulier les crèches, sont essentielles pour le développement des compétences de l’enfant ; elles peuvent prévenir les -inégalités éducatives et promouvoir l’inclusion sociale.
Cet article parue dans la revue Espaces de socialisation extrafamiliale dans la petite enfance offre une évaluation détaillée de l'expérience d'un laboratoire de réflexivité et d'innovation avec les professionnels, les familles et la collectivité du canton du Tessin, en Suisse.
A retrouver en accès restreint sur cairn.info.
Référentiel des civic tech actives en France
Décider Ensemble publie la première version de son référentiel des civic tech actives en France.
L’objectif de ce référentiel, qui sera mise à jour régulièrement et qui est à destination de tout type d’acteurs ayant mis ou souhaitant mettre en place un dispositif numérique de participation citoyenne, est d’éclairer et faciliter leurs choix et de leur permettre de trouver des outils adaptés à leurs besoins. Il présente également une vue globale de l’offre existante recensée.
Pour consulter le référentiel : https://airtable.com/shrHxa55lmozJYo2S/tbl8rKJQgpiQv7mMt
Pour lire la note d'analyse associée : https://www.deciderensemble.com/page/1377720-etudes-sur-la-civic-tech
Programme de recherche - action: "Vieillir Vivant !"
Le Projet "Vieillir Vivant !" est un projet intergénérationnel qui vise à mettre en lien des territoires afin d’imaginer des hypothèses pour “mieux vieillir” dans un contexte social, culturel et environnemental spécifique.
La démarche initiée s'appuie sur différentes méthodes, pour appréhender au mieux toute la diversité du sujet : enquêtes sensibles, hypothèses créatives, expérimentations de terrains, montages de projets et partages d'expérience.
Il est piloté par l'association Carton Plein et différents partenaires : Esopa-Productions (pour l'Île de France), Ninon Bardet, Wakup Studio (pour Tours), La Capitainerie (pour le Lot), Carton Plein, Laura Pandelle (pour Livradois Forez, la Drôme et Cran Gevrier).
Villes Amis des aînés : participation citoyenne
Comment passer de la "retraite consommatrice" à la participation active des citoyens retraités à la cité ? Le réseau francophone “Villes amies des aînés” mobilise les citoyens, habitants de tout âge, élus, professionnels de terrain et chercheurs pour partager les initiatives et développer la participation des seniors via des instances : conseils des quartiers, conseils des sages.
Deux villes sont particulièrement mobilisés dans ce réseau :
- Besançon organise ses Rendez-vous annuels de l’âge par les élus, les professionnels du CCAS, les représentants des conseil des sages, des clubs du 3eme âge, les associations.
- Dijon et son Observatoire de l’âge est une instance ouverte aux habitants âgés ou non, tirés au sort, avec des experts, universitaires, professionnels, représentants des retraités, élus.
Découvrez le réseau : http://www.villesamiesdesaines-rf.fr/
Une concertation pour améliorer la vie des séniors
La Mairie de Paris a lancé une concertation citoyenne de février à mars 2022 afin d'améliorer le quotidien des seniors, les professionnels du sector et les aidants. Deux ateliers participatifs ont été animés les 8 et 17 mars 2022.
Découvrez la concertation : https://www.paris.fr/pages/une-concertation-pour-les-seniors-a-paris-19833
La Hallyu ou comment apprendre des petites choses : une éducation au cosmopolitisme par le bas
Cet article interroge la passion des jeunes franciliens pour la Hallyu, mot qui designe l’ensemble des produits culturels coreens, et s’inscrit dans une analyse de la contribution de la “consommation de la difference” (Schroeder 2015) a la formation de soi a travers la nouvelle figure de “l’amateur cosmopolite” (Cicchelli & Octobre 2017). Il etudie l’emergence de nouveaux modes d’apprentissages par ces amateurs, apprentissages qui echappent aux educations formelles et relevent le plus souvent d’une auto-education. Apres avoir fourni des explications du succes global de la Hallyu, l’article se penche –a l’aide de vingt entretiens aupres de jeunes âges de 18 a 29 ans– sur les competences cosmopolites de ces derniers, mobilisees dans –et acquises par– la consommation de ces produits. Il questionne ensuite l’eventuelle transferabilite de ces competences dans d’autres champs, scolaires ou professionnels, leur usage dans la construction d’une trajectoire biographique avant d’examiner le role des institutions scolaires en la matiere
Cicchelli Vincenzo, Octobre Sylvie, « La Hallyu ou comment apprendre des petites choses : une éducation au cosmopolitisme par le bas », Éducation et sociétés, 2019/2 (n° 44), p. 131-148. DOI : 10.3917/es.044.0131. URL : https://www.cairn.info/revue-education-et-societes-2019-2-page-131.htm
Écouter les jeunes des quartiers populaires pour les accueillir dans la démocratie
Écouter les jeunes des quartiers populaires pour les accueillir dans la démocratie
Mieux comprendre pour mieux agir. C’était l’objectif de la recherche-intervention conduite par Joëlle Bordet. C’est aussi la mission de l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) : diffuser les connaissances utiles aux acteurs territoriaux et proposer des méthodes et des outils directement opérationnels. Nous avons donc choisi de publier simultanément deux ouvrages confiés à Joëlle Bordet, car ils sont complémentaires.
La politique de la ville a décidé de soutenir une recherche-intervention animée par Joëlle Bordet, psycho-sociologue et auteure de nombreuses publications sur les jeunes et les politiques locales en direction des jeunes. Cette recherche s’est déployée pendant trois ans dans cinq sites en politique de la ville autour de la question du renforcement de l’esprit critique. S’appuyant sur un corpus conséquent d’entretiens avec 350 jeunes sur le terrain et sur la confrontation des hypothèses de recherche avec les encadrants de ces jeunes sur le terrain, ce travail renouvelle profondément nos connaissances sur les jeunes et sur leurs représentations, en particulier leur rapport au monde et à leur environnement immédiat, l’importance des réseaux sociaux, ou la place de la religion.
Il rappelle aussi utilement que l’adolescence est un processus complexe de construction de l’identité et qu’il faut se garder de figer cette évolution dans des images stéréotypées. Il faut au contraire se saisir des pistes permettant de dialoguer avec les jeunes autour de leurs sujets de préoccupation et renforcer ainsi leur inscription dans la démocratie locale.
Les enseignements de ce travail doivent d’abord servir aux acteurs locaux – élus, professionnels de la jeunesse, de l’éducation et de la politique de la ville – pour enrichir leur réflexion sur des sujets sur lesquels ils expriment régulièrement le besoin d’être outillés. La recherche a permis la mise en place dans les sites concernés de démarches pédagogiques qui peuvent inspirer d’autres sites. L’expérimentation des ateliers de la pensée critique en est une illustration particulièrement prometteuse que nous avons décidé de déployer dans le cadre du programme national des cités éducatives
Lancement d'une consultation publique pour élaborer la future "stratégie française pour l'énergie et le climat"
Avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050, le ministère de la Transition écologique va élaborer une Stratégie française sur l'énergie et le climat. Pour cela, une consultation citoyenne est menée du 2 novembre 2021 au 15 février 2022 via la plateforme web https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/.
On y retrouve un ensemble de ressources utiles et divers thèmes ouverts au débat citoyen.
Neutralité carbone : les quatre scénarios de "transition(s)" de l'Ademe pour 2050
Dans le cadre du rapport "Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat", l'ADEME présente 4 scénarios prospectifs visant à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Ces scénarios nommés "Génération frugale", "Coopérations territoriales", "Technologies vertes", "Pari réparateur" détaillent comment cet objectif -s'il est atteint- pourrait considérablement changer les modes de vie. Cela impliquerait de réelles évolutions des modes de gouvernance territoriale et de nombreux secteurs clés de l'économie (bâtiment, mobilité, alimentation, agriculture, forêts, industrie, déchets, énergie).
Le travail de l'ADEME a été réalisé dans la perspective de la prochaine Stratégie française Energie-Climat.
Les 4 scénarios sont à consulter ici.
La participation citoyenne : Le sens, les objectifs et les acteurs - Cahier du Labo’M21
L’élaboration de ce guide est le résultat de 10 ans d’expériences dans le cadre des projets inscrits en Agenda 21 de la Gironde et plus spécifiquement d’un travail de deux stages de trois mois menés au sein de la Mission Agenda 21 durant l'été 2014.
Il a pour objectif de dessiner des pistes de réflexion, sur le sens, les objectifs, la gouvernance et les acteurs à mobiliser pour la mise en œuvre des dispositifs participatifs.
Sommaire :
Introduction
Le questionnement
Les acteurs de la participation citoyenne
Les expériences
Comment la mobilité électrique va interroger notre modèle de démocratie
L'actualité climatique est intimement reliée aux réalités économiques et politiques, ce qui amène dès aujourd'hui à réfléchir ces thématiques de manière croisée.
Dans cette tribune, Emmanuel Flahaut, CEO de Retrofleet et CEO de MONA Automotive explique en quoi l'enjeu des ressources énergétiques est majeur pour nos démocraties et nos stratégies d'ouverture sur le monde. Il invite à se saisir de la convergence entre mobilité électrique et révolution énergétique pour établir des changements structurels profonds dans une perspective de transition globale et de justice sociale.
La tribune est à consulter ici : https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-mobilite-electrique-va-interroger-notre-modele-de-democratie-896539.html
La participation citoyenne, un gisement d’emplois pour nos territoires
Cette tribune tient pour postulat que les grands projets de concertation et de participation citoyenne peuvent constituer de nouveaux leviers d’emplois pour les territoires, donnant des portes d'entrées conséquentes à des populations actuellement éloignées de l'emploi.
Pascal Nicolle et Antonin Lafaye, directeurs de La suite dans les idées évoque l'ingénierie participative, les logiques de concertation et les autres voies qui peuvent permettre de "faire de la démocratie locale une réalité plus vivante", pour reprendre l'expression de Jacques Chirac.
La tribune est à lire ici : https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-la-participation-citoyenne-un-gisement-demplois-pour-nos-territoires-1368555
Etre bénévole ou volontaire : un tremplin vers l’emploi ?
Un article qui détaille comment le bénévolat ou le volontariat peuvent constituer une passerelle vers l'emploi, tout en représentant une voie d'engagement citoyen privilégié.
Ces expériences permettent d'entrer en contact avec des acteurs de la vie locale, investis dans le fonctionnement socio-économiques d’un territoire et développant des valeurs de solidarité et de vivre ensemble.
L'article propose des témoignages et retours d'expériences de jeunes ayant connu des expériences bénévoles ou volontaires bénéfiques à leur insertion professionnelle.
L'article est consultable ici : https://www.cidj.com/vie-quotidienne/citoyennete-volontariat/etre-benevole-ou-volontaire-un-tremplin-vers-l-emploi
La place essentielle de la culture dans les transitions écologique, sociale, et démocratique (1/2)
La pandémie a fait disparaître l’illusion d’une spécificité d’intérêt général pour la création, l’art, la culture. Le secteur artistique a hélas perdu la dimension essentielle de la culture… L’est-elle vraiment, essentielle, notamment en cette époque de transitions écologique, sociale et démocratique ?
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Ce texte est la première partie de l’intervention donnée par Jean-Michel Lucas, le 3 septembre 2021 à Strasbourg, lors de la journée de réflexion et d’échanges et artistes et acteurs culturels autour des transitions écologiques, sociales et démocratiques.
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Madame la Maire, je ne vous cacherai pas que je suis très honoré d’intervenir comme témoin dans la réflexion que vous avez engagée sur ce thème redoutable des transitions écologiques, sociales et démocratiques susceptibles de concerner les artistes et les acteurs culturels. Redoutable, car en cette période de sortie hésitante de la crise sanitaire, il est bien difficile d’y voir clair.
Comment penser, actuellement, la place de la culture et des arts dans ces transitions que vous espérez de vos vœux ?
Ma réponse est que cette place est « essentielle« , mais pas pour les raisons que l’on évoque habituellement quand on parle du secteur artistique ou des acteurs culturels. Pour d’autres arguments qui considèrent que, pour la famille humaine, il est « essentiel » que la « culture » soit construction de relations d’humanité.
C’est sur cette base qu’en ce moment, à Bordeaux, nous avons engagé, modestement mais avec détermination, un programme de transition centré sur les droits culturels comme conditions d’une humanité durable sur une planète durable !
Pour vous en parler, j’aimerais d’abord rappeler le destin de cette dimension « essentielle » que l’on associe, généralement, aux arts et à la culture.
Le prestigieux passé de la politique culturelle
En France, la politique culturelle s’est depuis ses origines affirmée comme essentielle pour la société sinon l’humanité entière. Par exemple, quand Malraux nous disait : « La culture est devenue l’autodéfense de la collectivité, la base de la création et l’héritage de la noblesse du monde. » Quand Malraux s’exprimait devant les députés, on savait que ce n’était pas le ministre de l’économie qui parlait.
Rappelons-nous lorsqu’il évoquait le cinéma ou le théâtre, ces « machines à rêves »... en affirmant : « Elles n’ont pas été inventées pour le plaisir des hommes mais seulement pour apporter de l’argent à ceux qui les fabriquent et n’ont de puissance magistrale que dans la mesure où chez nous – je parle clairement – elles rapportent le maximum d’argent, que si elles font appel, chez nous, à ce qui est le moins humain, le plus animal, le plus organique et, disons-le clairement, le sexe et la mort. » La politique culturelle était alors résistance, absolument essentielle pour l’humanité de demain.
Jack Lang a renouvelé l’ambition de l’essentiel pour la culture… On ne peut pas oublier la belle utopie des attributions du ministère de la Culture en 1982, avec cette mission si souvent rêvée de « permettre à tous les Français de cultiver leur capacité d’inventer et de créer, d’exprimer librement leurs talents et de recevoir la formation artistique de leur choix » doublée par cette autre ambition de « contribuer au rayonnement de la culture et de l’art français dans le libre dialogue des cultures du monde ». Une culture de la liberté d’être, essentielle à la réconciliation du monde avec lui-même.
Voilà de belles perspectives que la politique offrait à la transition vers un monde meilleur.
La disparition de l’essentiel dans l’ordinaire du monde
Toutefois, ce rappel des grandes heures de la politique culturelle paraît aujourd’hui bien déplacé. L’essentiel est passé à la trappe. Les négociations autour de la crise sanitaire ont fait tomber l’illusion. On a bien dû admettre qu’au final, la culture, les arts, étaient traités comme des pratiques de loisir, comme des activités secondaires dans l’échelle des besoins et qu’elles devaient attendre que l’essentiel de la vie collective devienne sain avant de retrouver le plaisir des temps libres… de ses consommateurs.
De fait, les acteurs professionnels des arts de la culture, intermittents comme entreprises, n’ont pas été épargnés.
Certes, à titre individuel, les artistes et leurs défenseurs ont continué à croire à la dimension vitale de l’art*. Ils sont nombreux à placer l’œuvre d’art au-dessus des contingences des politiques publiques et à revendiquer la puissance civilisatrice de la création artistique et de l’éducation artistique et culturelle.
Néanmoins, force est de constater que cette vitalité des arts est restée un ciment de l’entre-soi, une conviction privée, au mieux sectorielle : elle n’a pas eu de traduction publique ; elle n’a pas eu de valeur d’intérêt général imposant au pouvoir public un traitement à part, imposant des clauses spécifiques à la politique sanitaire. Pour le responsable public, concernant l’art et la culture, il n’y a eu que des offres de produits, sans doute même de marchandises, comme les autres.
Pour insister un peu, puisqu’il s’agit aujourd’hui de parler d’art et de création, j’ai surtout observé que, dans cette crise sanitaire, les activités artistiques et culturelles n’avaient même pas bénéficié du statut à part qu’elles avaient pourtant acquis au titre de l’exception culturelle, négociée dans la convention 2005 de l’UNESCO sous l’appellation souvent si mal comprise de « diversité culturelle ». Dans ce cadre politique, au moins, la culture n’était pas « une marchandise comme les autres ».
La COVID-19 a fait disparaître l’illusion d’une spécificité d’intérêt général pour la création, l’art, la culture. Pour les politiques des transitions, le constat est que le secteur d’activités artistiques et culturels ressemble fort aux autres, même si beaucoup d’acteurs du secteur ont une autre estime de leur rôle dans la société.
D’ailleurs, vous avez observé, comme moi, que la plupart des organisations professionnelles du milieu des arts n’ont pas hésité à revendiquer cette approche sectorielle des arts et de la culture. Elles ont vanté la vitalité économique de leurs offres artistiques, plutôt que de défendre leur valeur d’humanité dont nous parlait tant Malraux comme J. Lang. Vous avez sûrement entendu mille fois cette joyeuse affirmation que la culture – il fallait plutôt entendre « les entreprises du secteur culturel » – pèse plus que l’industrie agroalimentaire**. En somme, plus lourd que le beurre et les yaourts !
Un secteur culturel important (économiquement) mais plus du tout essentiel (pour l’humanité). Malraux est donc bien loin et, si ces négociations économiques ont réussi, elles ont surtout été des interventions publiques relevant de politiques de régulation des marchés, plus ou moins mondialisés, des marchandises artistiques et culturelles. Un ministère de l’Économie aurait suffi !
En contraste, vous avez sans doute remarqué, comme moi, que les personnes croyantes et militants des Églises avaient négocié autrement, en revendiquant un autre essentiel : la perte de sens pour leur existence, quand il leur est interdit de fréquenter les lieux de culte. Ces personnes ont affirmé qu’il était essentiel que leur droit humain fondamental de pratiquer leur religion dans les lieux adéquats soit respecté. Cette liberté du culte a été reconnue dans les négociations et les consignes sanitaires, aménagées en conséquence.
Le secteur des arts et de la culture, quant à lui, n’a pas tenu à exprimer que le droit de participer à la vie culturelle était aussi un droit humain fondamental, de même valeur universelle que le droit au culte. Il en est resté, comme l’ont fait les autres secteurs, à ses chiffres d’affaires et ses emplois, directs et indirects.
Quelle place du secteur dans les transitions ?
Je ne veux pas critiquer cette approche de l’art et de la culture comme secteur d’offres et de demandes de marchandises. Je ne veux surtout pas nier la nécessité de négocier les intérêts économiques des entreprises du secteur et de leurs salariés et, par-là, la nécessité de négocier la place de ses activités dans les défis écologiques ou sociaux. Ces négociations des intérêts sectoriels sont nécessaires et opportunes.
On l’a vu récemment avec le G20, qui a ouvert les portes des négociations publiques pour ce secteur qui produit des « effets d’entraînement sur l’économie dans son ensemble » et qui, de plus, « a un impact social et des répercussions sur le bien-être, l’inclusion sociale, l’égalité des genres ou encore la promotion de modes de production et de consommation durables ».
On peut dire que c’est un bon signe pour les transitions que soit redite, au G20 des riches, la place honorable du secteur dans les politiques publiques. Mais, si vous regardez bien le communiqué du G20, le secteur en question est celui des « industries culturelles et créatives »… Je vous laisse méditer sur l’absence de la catégorie « art » dans les politiques culturelles prônées par le G20. J’en dirai autant de la faible importance que ces négociations accorderont à la vie associative ou coopérative.
Cette réduction de l’enjeu culturel pour la planète à la seule vitalité du secteur n’est pas le fait des seuls intérêts économiques. Je suis fasciné de retrouver cette approche sectorielle en termes d’entreprises appliquée à la création artistique, surtout de la part de militants qui veulent habiter le monde autrement. J’ai lu, ainsi, que les « entreprises de création » doivent jouer un rôle majeur dans la résolution de la crise climatique.
C’est votre sujet aujourd’hui et il conduit à ouvrir des négociations publiques pour inciter les entreprises de création à devenir vertueuses, avec cette idée forte que « la création artistique capte les questionnements sociétaux et influence à son tour nos modes de vie […] et […] qu’elle alimente de nouveaux imaginaires, change nos valeurs et inspire d’autres secteurs d’activités […] qu’aujourd’hui, les artistes s’emparent massivement des discours d’écologie politique et martèlent, à travers leurs créations ou lorsqu’ils.elles prennent la parole, l’urgence de faire face aux enjeux environnementaux. » Alors, nous dit-on, il faut encourager les entreprises artistiques à adopter la RSE, être « éco-responsables et faire en sorte que les différents secteurs artistiques et culturels puissent avoir accès à des formations en éco-conception, matériaux biosourcés, recyclage, circuit court, sobriété numérique, etc. »
On ne peut que se féliciter que se développent les activités vertueuses des entreprises du secteur artistique et culturel pour qu’elles participent aux transitions écologiques. Elles doivent s’y engager comme toutes les autres entreprises des autres secteurs.
Je ne mettrais donc pas en cause, par réalisme, le bien fondé de négociations qui considèrent l’art et la culture comme un secteur producteur de marchandises utiles à la société, à l’inclusion sociale, à la sortie de la crise sanitaire et à la résolution de la crise climatique. Renoncer à cette approche utilitariste du secteur des arts serait trop risqué.
D’ailleurs, les acteurs du secteur, comme les élus, ne comprendraient pas d’être privés de ce terrain de négociations, tellement consensuel. Il faut absolument, au niveau local comme à celui national, le conserver, même si, dans ce cadre, les acteurs des arts ne peuvent prétendre à être plus essentiels que ceux du secteur de l’alimentation ou des mobilités !
TINA or not TINA
Cela étant affirmé, je soumets quand même à votre attention cette question cruciale : pour l’art et la culture, TINA or not TINA ? Doit-on considérer qu’il n’y a pas d’alternative et que ces négociations publiques sur les arts et la culture doivent être uniquement sectorielles, autour des mille manières pour les entreprises de marchandises artistiques, culturelles ou créatives de contribuer aux défis des transitions ? Doit-on, pour l’art, la culture et l’humanité, donner raison à madame Thatcher : ‘‘There is no alternative’’ !
La réponse est négative. Il y a une autre approche possible, je dirai même nécessaire, pour retrouver la dimension essentielle de la culture que l’approche par le secteur a perdu.
Ouvrir la voie à l’approche globale de la culture
L’alternative consiste à adopter une approche globale de la culture. Non plus une culture réservée à un secteur d’entreprises, mais une culture qui importe à l’ensemble des personnes, libres et dignes, qui participent à faire humanité ensemble.
Cette approche globale ne vient pas de nulle part ; elle est issue de longues négociations, au plan mondial, sur les valeurs communes à la famille humaine. Elle est le fruit de mille discussions, souvent houleuses, sur la valeur universelle des droits humains fondamentaux, parmi lesquels, vous le savez, figurent le droit de chacun de prendre sa part à la vie culturelle et, plus largement, les droits culturels des personnes.
Cette approche globale peut se résumer aujourd’hui par cette phrase : pour espérer une terre durable, il faudra bien que l’humanité soit, elle aussi, durable, donc que les droits humains fondamentaux soient respectés. Il faudra bien que les mentalités, les modes de vie, les pratiques des uns et des autres se concilient pour faire humanité ensemble, pour reconnaître l’autre comme être exprimant son humanité, pour prendre conscience des responsabilités des humains vis-à-vis d’eux-mêmes comme des non-humains.
Sinon, la planète ne sera pas durable et l’humanité non plus.
Voilà la définition de ce qui fait culture dans ce cadre politique des droits humains fondamentaux : la culture est cette valeur essentielle qui conduit les personnes à faire humanité ensemble, malgré leurs différences.
À suivre…
Jean-Michel LUCAS
La mission Handicap Foussier avec la Fondation AMIPI
À travers le parcours de Toufik Akkouche, découvrez comment la Mission Handicap Foussier travaille avec les autres acteurs engagés de la région. Le partenariat avec la Fondation AMIPI a permis de recruter et de former 5 travailleurs en situation de handicap en 2021.
La mission Handicap Foussier est le lauréat du des Trophées de l’Insertion 2021.
Le reportage sur la mission Handicap : https://www.youtube.com/watch?v=7FuHgS-pMVY
L'association Wake Up Café aide les détenus à trouver un emploi
L'association Wake Up Café, crée en 2014, oeuvre à la réinsertion des détenus de la fin de leur peine jusqu'à leur réemploi dans le monde professionnel. Elle propose un suivi et des formations aux individus sortant de prison mais également des campagnes de sensibilisation vouées à changer le regard que la société porte sur eux. Impliquée dans des projets artistiques, l'association organise aussi des soirées événementielles pour rendre compte de tout le travail qu'elle effectue sur ces questions.
" Sortir de détention c’est expérimenter un sentiment de liberté, c’est aussi devoir réinventer sa vie, réécrire son passé et refaire son carnet d’adresse "
Pour connaître la démarche de l'association, consultez l'article suivant : https://www.carenews.com/fr/news/10294-positivons-l-association-wake-up-cafe-aide-les-detenus-a-trouver-un-emploi
La place essentielle de la culture dans les transitions écologique, sociale, et démocratique (2/2)
La culture est « essentielle » en tant qu’elle construit les relations d’humanité. Les droits culturels sont la condition d’une humanité durable sur une planète durable. Quatre chantiers ou expérimentations peuvent aider face aux défis des transitions sociales, démocratiques et écologiques pour habiter la terre différemment.
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Ce texte est la seconde partie de l’intervention donnée par Jean-Michel Lucas, le 3 septembre 2021 à Strasbourg, lors de la journée de réflexion et d’échanges et artistes et acteurs culturels autour des transitions écologiques, sociales et démocratiques.
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Dans la première partie de notre exposé, nous avons développé la véritable dimension « essentielle » de la culture et avons invité à une approche globale de ladite culture, en concluant par cette définition précise : la culture est cette valeur essentielle qui conduit les personnes à faire humanité ensemble, malgré leurs différences.
Tenter de concrétiser les abstractions
Ceci dit, cette approche globale de la culture paraît abstraite et bien éloignée des intérêts que les acteurs veulent légitimement défendre. Elle a, notamment, déclenché des formes d’hostilité dont vous avez eu des échos dans la presse, quand de nouveaux élus municipaux ont osé prononcer les mots « droits culturels » !
Dans cette atmosphère redoutablement guerrière, si peu culturelle en somme, j’ai proposé à la nouvelle municipalité de Bordeaux de renoncer à imposer cette approche globale de la culture aux personnes revendiquant une approche sectorielle de l’art et de la culture. Inutile de demander à tous de mettre en œuvre les droits culturels aussi mal compris.
En revanche, j’ai suggéré qu’autour de ce défi de la culture comme relation d’humanité, puissent se regrouper des personnes volontaires, disons plutôt de bonne foi, pour faire collectif. Je dis bien uniquement des « personnes » et non des services, des institutions, des entreprises ou leurs représentants. Dans les services de la mairie, dans les associations qu’elle subventionne, dans des entreprises privées, dans des hôpitaux comme dans les centres sociaux ou les écoles, les tiers-lieux ou les centres commerciaux, il y a des personnes qui se sentent concernées par cette dimension essentielle de la culture, qui est de faire humanité ensemble, et souhaitent progresser dans cette voie ; c’est uniquement avec elles qu’il faut travailler à la transition.
Je peux même vous dire que le chef de chœur de l’Opéra a déjà déclenché une étude sur la manière dont les interventions du chœur dans les écoles et les centres sociaux étaient cohérentes avec les valeurs des droits culturels. Une étude pour mieux savoir en quoi le chœur fait « humanité ensemble » avec les personnes qui l’écoutent !
C’est déjà moins abstrait car l’idée que nous avons retenue est que chaque personne volontaire arrive avec ses pratiques ; on ne lui demande pas de changer ses projets pour en faire des projets « droits culturels » ! En revanche, on lui demande d’interroger ses pratiques, de les regarder avec les lunettes des droits culturels.
Cette interrogation est collective, sous forme d’invitations réciproques, permettant à chaque volontaire de découvrir ce que font les autres et de partager avec eux deux ou trois de ses préoccupations. Il n’y a plus rien de « théorique » dans cette démarche collective où l’on aborde les droits culturels par touches successives, autour de discussions sur les pratiques vécues par les volontaires, qui seront nourries des apports d’autres expériences nationales et internationales.
De ces discussions naîtront des échanges réguliers avec les équipes de la municipalité pour déterminer les préconisations les mieux adaptées.
C’est ainsi qu’au sein de l’association la Halle des Douves*, nous avons démarré la politique de transition vers les droits culturels, coordonnée par le laboratoire bordelais des droits culturels regroupant les personnes volontaires.
Et, pour être encore plus prosaïque, je précise que ces temps de mises en relation, d’écoute, de discussion collective sont, en tant que telles, des temps culturels précieux pour établir des relations d’humanité et respecter les droits culturels des personnes.
Les équipes du service « culture » de la municipalité ont, bien entendu, considéré que ces temps de relation seraient intégrés à l’activité normale des volontaires. Les membres du laboratoire verront leur structure de rattachement subventionnée, de manière spécifique, pour la part de l’engagement des personnes dans la politique de transition.
Avoir le temps de réfléchir, voilà bien un luxe indispensable qui est devenu si rare dans l’approche sectorielle de la culture, trop souvent débordée par la nécessité de passer d’une action à l’autre.
Des chantiers prioritaires pour la transition
Je ne vous décris pas en détail le fonctionnement du laboratoire, surtout que nous allons certainement tâtonner au départ. Néanmoins, comme l’enjeu de faire humanité ensemble est vaste, nous avons réduit cette expérimentation collective à quatre chantiers d’interrogations et de préconisations. Ils recoupent, en partie, les préoccupations négociées dans l’approche sectorielle de la politique culturelle, mais avec un regard différent grâce aux lunettes des droits culturels.
Je vous donne les grandes lignes des expérimentations qui alimentent, me semble-t-il, les défis des transitions sociales, démocratiques et écologiques pour habiter la terre différemment.
1e chantier : expérimentation dans le domaine de la liberté d’expression artistique et les droits culturels.
Je rappelle, tout de suite, que la liberté d’expression artistique doit s’entendre comme un droit humain fondamental qui ne peut être l’objet de restrictions que pour des raisons elles aussi fondamentales (article 19 du PIDCP). Faire humanité ensemble implique, ainsi, de faire place à la liberté d’expression artistique en tant que telle.
Les lunettes des droits culturels ont ici un nom : on interrogera les pratiques des volontaires à partir d’une référence commune : le Rapport sur le droit à la liberté d’expression artistique et de création, de la rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels, Mme Farida Shaheed.
Il s’agit, alors, de faire ressortir les situations vécues par les volontaires, qui limitent la liberté effective d’expression des artistes. On songe aux conditions sociales de précarité comme aux conditions économiques pesant sur le développement de la liberté artistique des personnes qui veulent vivre de leur art… comme de celles qui ne l’envisagent pas.
Peuvent aussi peser sur la liberté effective d’expression sous une forme artistique, les contraintes politiques, médiatiques ou sociétales qui provoquent des interdits ou des formes d’autocensure.
Les volontaires ouvriront ce chantier en invitant des personnes ressources pour identifier comment la liberté effective artistique pourrait s’élargir (lieux d’expositions, logements d’artistes, mobilisation de réseaux, bourses, etc.). Ils chercheront à cerner les marges de progression de ces multiples formes de liberté effective artistique, tant d’un point de vue professionnel que d’un point de vue amateur.
Il n’y a pas de solutions parfaites et définitives avec les droits culturels : dans l’esprit de la transition, on cherche surtout à obtenir des améliorations, même modestes, de la liberté réelle d’expression artistique.
Toutefois, il ne faut pas s’y tromper : la transition vers les droits culturels espère une ville pacifiée, une ville où chacun accepte de reconnaître la liberté des autres de faire ses choix (artistiques ou pas) différents des siens et vice-versa. Dans cette ambition, dans cette utopie d’une humanité plus juste, la liberté artistique ne peut guère être contrainte à être utile ou raisonnable.
Dans l’avenir d’une planète durable, il ne faudra pas oublier que les modes de vie, les mentalités des uns et des autres, les relations des personnes aux autres sont faits de « récits ». On ne devra pas oublier que les relations les plus fonctionnelles de notre quotidien sont imprégnées d’une part sensible, d’une dose d’imaginaire, des jeux symboliques qui se heurtent aux fonctionnalités si excessives du monde. En somme, au-delà d’être utiles à la cause, les artistes participent à faire humanité ensemble par cette dimension de la liberté de dire et redire nos imaginaires. Dans la doctrine des droits culturels, on peut dire, comme l’écrit si bien George Steiner, « l’homme est celui qui sait que toute parole est un jeu de mots, que les signes sont sans piste… » Faire humanité ensemble suppose « le poème », « l’opacité comme condition de nos libertés », disait Édouard Glissant. Essentielle pour l’humanité durable est donc cette valeur universelle de la liberté artistique.
2e chantier : les accompagnements de qualité
Puisque le défi culturel est celui de la relation d’humanité, les membres du laboratoire vont s’interroger sur la manière dont ils établissent des relations avec les personnes.
On connaît le plus souvent les relations avec « le public » ; toutefois, avec les lunettes des droits culturels, nous allons surtout regarder comment ces relations conduisent à accompagner les personnes sur des parcours d’élargissement de leurs libertés de choix et de développement de leurs capacités d’agir en autonomie.
C’est l’Observation générale 21 du comité PIDESC qui orientera notre regard collectif. Ce texte établit les conditions de ce que nous appelons maintenant des accompagnements de qualité, au sens où ils participent à rendre les personnes plus libres et plus dignes, à élargir leurs possibilités de faire un peu mieux humanité avec les autres, à leur ouvrir des chemins d’émancipation.
Au-delà des plaisirs de la fréquentation des œuvres, le défi est ici la relation de reconnaissance des personnes, porteuses de libertés effectives de prendre – vraiment – leur part à la vie collective : « essentiel » pour nourrir une démocratie vivante comprise comme « gouvernement par la discussion ».
C’est en tout cas cette voie que nous examinerons avec les lunettes des droits culturels.
Si cette approche globale retient votre attention, je peux faire référence ici aux premiers « tests d’humanité » que j’ai réalisés. Il s’agit d’interroger des professionnels sur leurs relations avec les personnes en se demandant si l’accompagnement a permis aux personnes de disposer un peu mieux de leurs droits humains fondamentaux. Je prendrai juste l’exemple des Clameuses : une compagnie de création théâtrale a accompagné des femmes de quartiers prioritaires pour les amener à programmer, elles-mêmes, une pièce de théâtre. La DRAC a aidé cet accompagnement, estimant formidable que des femmes vulnérables accèdent aux œuvres de la création, mais au-delà de la sémantique convenue, le test d’humanité, avec les lunettes des droits culturels, pose la question qui fâche : les femmes ont apprécié et applaudi le spectacle mais, justement, que se passe-t-il ensuite pour leurs parcours d’émancipation ?
Imaginez : le spectacle était inspiré des Frustrées de Claire Bretécher, et les femmes n’ont pas mis longtemps à se demander pourquoi elles devaient s’arrêter à la contemplation d’un spectacle qui évoque si bien leur situation de femmes, d’épouses, de mères… Et de demander à la compagnie de les accompagner dans leurs démarches de négociations, vis-à-vis de la CAF, de l’Académie, du bailleur social… Évidemment, la compagnie ne peut les accompagner sur ces chemins émancipateurs ; la politique d’accès à la culture s’arrête là où la politique des droits culturels exige d’aller plus loin, c’est-à-dire d’accompagner ces personnes vers des négociations qui leur apporteraient plus de liberté effective de choix de vie et plus de reconnaissance de la part des autres.
J’ai laissé le test d’humanité à mon ami DRAC ; peut-être qu’il parviendra à se coordonner avec d’autres acteurs publics pour que les chemins d’émancipation, pour plus d’humanité, ne s’arrêtent pas au plaisir éphémère du spectacle d’un soir.
3e chantier : l’expérimentation patrimoniale
Cette dimension de l’expérimentation se nourrit des récits des différentes personnes, venues d’ici ou d’ailleurs, et qui apportent leur humanité à la vie quotidienne des rues et des quartiers.
Les lunettes des droits culturels sont, ici, apportées par la Convention européenne sur la valeur du patrimoine culturel en Europe, dite Convention de Faro. Chaque personne est une ressource patrimoniale à valoriser dans la cité pour faire humanité ensemble. Il faut alors parcourir les rues, marcher ensemble, être à l’écoute de ces valeurs patrimoniales comme des silences et blessures du passé !
Mais, pas de naïveté, le défi est politique. Il est essentiel pour la transition vers une humanité apaisée : on voit bien que les passés des uns et des autres sont souvent incompatibles, même hostiles. Or, les lunettes des droits culturels imposent de résister au repli sur son histoire propre et sur celle de sa communauté. C’est l’ambition politique de la Convention de Faro de rechercher à faire humanité ensemble là où les récits des uns paraissent si inconciliables avec les récits des autres.
À Bordeaux, ça ne manque pas d’histoires où la richesse des uns fut liée à l’esclavage des autres.
L’avenir durable de la planète ne se fera pas sans, progressivement, pas à pas, quartier par quartier, réconcilier ces passés irréconciliables. La Convention de Faro apporte un cadre de valeurs d’humanité et de pratiques démocratiques (qui contraste avec le concept absurde de PCI – patrimoine culturel immatériel – que l’UNESCO continue de promouvoir). C’est un chantier particulièrement enthousiasmant, surtout en relation avec le réseau international des « amis de Faro ».
4e chantier : la dimension culturelle des (autres) politiques publiques
Cette expérimentation est la plus importante mais la plus difficile, nous semble-t-il, à mettre en route : il s’agit de prendre en compte, dans chaque politique publique, la dimension culturelle des personnes. On pourrait dire « leurs mentalités », les manières dont chacune « donne sens à son existence ». La culture des personnes est, ainsi, comprise comme l’expression de leur humanité ; elle dépend de la réalité de leur emploi, de leur logement, de leur santé, de leurs rites quotidiens, de leurs croyances comme de leurs rêves, leurs langues ou leur éducation, etc. Ce qui signifie que toutes les politiques publiques sont interpellées car, toutes, elles influencent ces manières d’être (ou pas) en relation d’humanité avec soi et avec les autres.
Il va nous falloir interroger les volontaires des différentes politiques publiques sur la manière dont elles permettent aux personnes, libres et dignes, de se reconnaître mutuellement, en humanité. Une politique de droits culturels craint par-dessus tout l’indifférence, pire l’hostilité, des uns vis-à-vis des autres, la perte de liberté, le refus de la conciliation avec les autres manières d’habiter le monde. Ici, les lunettes des droits culturels sont lourdes à porter mais néanmoins essentielles.
La grande difficulté est que chaque secteur public a son propre système de valeurs (culturelles) et d’actions pour établir des relations avec des personnes. De plus, ces politiques publiques sont organisées en silos. Or, avec les droits culturels, il convient que la personne, libre et digne, soit approchée de manière globale ; comme une « personne » et pas seulement comme usager, bénéficiaire, habitant, public, client, migrant, ou « gens », ou mille autres regards qui enferment l’humanité d’une personne dans un rapport si fonctionnel qu’il en omet la relation d’humanité.
J’avoue que ce chantier est au-dessus des forces de notre labo mais nous allons, quand même, tenter d’ouvrir des pistes, avec patience.
Pour éviter trop de blocages, chaque membre du labo proposera le nom de personnes travaillant dans les différents secteurs de la vie publique, des hôpitaux jusqu’à la CAF, les prisons, la police, l’équipement ou l’urbanisme… Nous irons doucement, en nous appuyant sur des volontaires attentifs à l’approche globale des personnes. Nous y retrouverons la méthode des invitations réciproques, en évitant, comme la peste, les réunions solennelles transversales entre services !
Une école de responsabilité vis-à-vis des humains et des non-humains
J’en ai assez dit sur cette démarche qui fera le point régulièrement sur ces progrès et ces obstacles dans la transition vers les droits culturels. La Transition doit montrer, en vrai, que les droits culturels sont une école de liberté et d’émancipation (pas seulement d’épanouissement ou de bien-être), une école de responsabilité vis-à-vis des humains comme des non-humains. Et que son ambition est d’inciter d’autres acteurs des différents secteurs à s’engager aussi dans la Transition pour faire un peu mieux humanité ensemble.
C’est pour cela, et ce sera ma conclusion, que, dans notre esprit, toute initiative du labo devra commencer par poser ses modalités d’évaluation, engageant les personnes elles-mêmes à en être actrices de manière Publique, Partagée, Permanente. 3 P pour faire vivre, ainsi, la démocratie.
Le défi est difficile mais, dans cette politique de transition vers les droits culturels, nous ne prenons rien à personne et nous avons la conviction qu’arrimé aux droits humains fondamentaux, l’enjeu culturel redeviendra aussi essentiel qu’il l’était dans le glorieux passé de la politique culturelle.
Jean-Michel LUCAS
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* L’équipe permanente de la Halle des Douves, en animant et conseillant les projets, favorise la mutualisation, encourage les rencontres, stimule l’interaction, oriente sur des ressources détenues par les associations elles-mêmes.
Vieillir vivant - Le laboratoire de recherche et de création sur le vieillissement
Comment changer de regard sur le grand âge, et le considérer comme une richesse pour nos territoires et nos organisations sociales, et non pas comme une charge, ou un synonyme de relégation ? Quand le moment est venu de se questionner sur le vieillissement, se mélangent peur de la mort, déni, crispations familiales, sentiment d’abandon, désarroi, résignation ou révolte… et parfois un manque de solutions pragmatiques à des problématiques concrètes.
La crise du Covid-19 a mis en lumière les fragilités du système de prise en charge collective du grand-âge, l’isolement des aîné·es, l’impuissance des aidant·es, et la vulnérabilité des professionnel·les qui travaillent auprès d’elle·ux. Dans ce contexte, il semble important de ne pas céder le pas aux réponses standardisées de la silver economy, mais de valoriser les initiatives locales, citoyennes, publiques ou privées, pour ouvrir les horizons, nourrir les imaginaires et alimenter les pratiques professionnelles.
Vieillir vivant invite à explorer un nouvel imaginaire du bien vieillir pour porter ce sujet sur la place publique.
Suivez le projet et les différentes expérimentations menées ->
Femmes et ruralités : en finir avec les zones d'ombre
À l’issue de dix mois de travaux sur la situation des 11 millions de femmes vivant dans les territoires ruraux, soit une femme du pays sur trois, la délégation aux droits des femmes du Sénat offre à travers un rapport un tour d'horizon des difficultés qu'elles rencontrent et formule 70 recommandations. Celles concernant la mobilité seraient "la clef de tout". La délégation appelle le gouvernement à intégrer les problématiques spécifiques aux femmes au sein de son Agenda rural.
Pour consulter le rapport complet : http://www.senat.fr/espace_presse/actualites/202110/femmes_dans_les_territoires_ruraux.html
En 2050 les mobilités durables seront-elles réellement inclusives ?
Ce podcast propose d'interroger les mobilités de demain et leur caractère inclusif : une mobilité écologiquement responsable et socialement juste est-elle possible ?
Avec Ryadh Sallem, ambassadeur Paris 2024, multi-champion handisport, militant associatif et acteur de l’inclusion dans la cité, mais aussi Francis Demoz, Délégué Général du laboratoire pour les mobilités inclusives, Charlotte Tollis, chargée de mission à la fondation Macif, et Wilfrid Perdu chargé de Prévention Macif.
Podcast à écouter ici : https://usbeketrica.com/fr/article/utopie-2-en-2050-les-mobilites-durables-seront-elles-reellement-inclusives-sous-titre-le-futur-des-mobilites
Crise sanitaire : Les impacts sur la jeunesse
La jeunesse a fortement ressenti les effets aussi bien de santé mentale, de sociabilité, de parcours scolaire, de précarité économique et de vie sociale dégradée d’une manière globale. Peu d’études ont été mises en œuvre afin de mesurer l’impact de la crise sanitaire et de la Covid-19 sur les jeunes. Pourtant de nombreuses initiatives ont pu être prises afin d’accompagner les jeunes durant cette période si particulière.
Espaces publics : reconquérir les délaissés
Le Covid-19 a permis aux urbanistes de vérifier certaines de leurs théories. Comme l’importance d’investir et de valoriser tous les espaces publics, y compris les minuscules, les bancals, les plein Nord… Bref, les « sans potentiel particulier », du moins à première vue. Car ce fameux virus a paré tous les espaces publics d’une seule et même vertu égalitariste : celle d’exister. Pour se dégourdir les jambes, organiser un concours de corde à sauter avec son enfant, prendre le soleil quelques minutes… pendant et après le confinement, chaque bout de trottoir de nos villes a pris de la valeur. Et si cela perdurait ?
Article à retrouver ici : https://www.urbislemag.fr/espaces-publics-reconquerir-les-delaisses-billet-581-urbis-le-mag.html
Les délaissés urbains : supports d'une participation citoyenne constitutive de nouveaux territoires ? Le cas des jardins partagés de l'est parisien
La ville est composée d'espaces bâtis, d'espaces verts, de cours d'eau et de friches que l'on appelle le délaissé urbain. Cet espace autrefois marginalisé est désormais envisagé comme un support de participation des citoyens à la production de territoires urbains. Un tiers des jardins partagés, apparus à Paris à la fin des années 1990, a été installé sur des délaissés constituant une valorisation majeure de ces espaces en creux. Gérés par les habitants, regroupés en association, ils sont encadrés par la Municipalité dans le cadre du Programme Main Verte.
Mais, dans quelle mesure le jardinage des délaissés par les citoyens permet-il la constitution de nouveaux territoires urbains coproduits? Et l'investissement dans ces projets traduit-il une implication des habitants dans la vie politique du quartier et de la Cité ?
Cette étude, débutée en 2009, s'appuie sur l'emploi de techniques d'enquêtes sociologiques et est centrée sur les délaissé jardinés de l'est parisien. L'objectif de cette communication est double : dégager le rôle des habitants dans la production de l'espace urbain et dans les processus décisionnels ; analyser le délaissé jardiné comme potentiel catalyseur de participation des citoyens à la vie politique locale par l'étude des dynamiques d'entre-soi et d'entregent.
À retrouver ici : https://www.participation-et-democratie.fr/les-delaisses-urbains-supports-d-une-participation-citoyenne-constitutive-de-nouveaux-territoires
Conseils de jeunes et participation : étude auprès des collectivités et de jeunes engagés
Ce rapport de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) sur les conseils des jeunes en France entend apporter de nouveaux éléments à la fois sur les conseils de jeunes, leur fonctionnement, leur structure, ainsi que sur les jeunes qui y participent et sur leur perception du dispositif. Deux enquêtes ont été menées et alimentent les résultats présentés. Tout d’abord, une enquête conduite auprès des collectivités (communes, départements et régions) porte sur l’historique, les pratiques de fonctionnement, la structure et l’utilité du dispositif (voir Encadré 1). Une deuxième enquête a été menée auprès des jeunes, constituée d’un volet quantitatif et d’un volet qualitatif (voir Encadré 2). Ces deux enquêtes fournissent des éléments riches sur les jeunes engagés dans les conseils de jeunes, sur leurs profils, ainsi que sur leur participation politique et citoyenne en général. Le volet qualitatif quant à lui permet d’appréhender le sens que les jeunes mettent dans leur engagement dans un conseil de jeunes, les compétences et ressources qu’ils peuvent en tirer ainsi que leur perception de ce dispositif.
Manuel - Mobiliser les jeunes, mission impossible ?
“Et comment faites-vous pour toucher des jeunes ?”, une question souvent entendue à laquelle cette publication de l’association belge Periferia apporte des éléments de réponse. Cette publication aborde les contours de la question, les pièges qu’elle comporte. Elle met en débat plusieurs portes d’entrée souvent évoquées quand on parle des jeunes et présente des pratiques inspirantes développées par d’autres.
Rapport sur les principaux enjeux de la gouvernance alimentaire territoriale
GouTer (Gouvernance territoriale des systèmes alimentaires) est un projet de recherche-action qui vise à promouvoir une alimentation responsable et durable à travers des méthodologies et outils de gouvernance alimentaire territoriale.
Á ce titre, l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance (IRG) a identifié et analysé un échantillon de 11 initiatives innovantes de gouvernance alimentaire en France, menées par différents échelons de territoires (Région, Métropole, Agglomération, Département, Pays, Commune) et impulsées par différents acteurs (Collectivités locales et association principalement). Ce rapport les présente.
Vers une démocratie alimentaire durable ?
Une rencontre entre Yuna Chiffoleau, agronome et directrice de recherche en sociologie à l'INRA, spécialiste des circuits courts ; Mathilde Coudray, chargée de mission à la chaire UNESCO Alimentations du monde et Aurélie Luneau, animatrice et productrice de l'émission "De cause à effets le magazine de l'environnement" sur France Culture.
Elles échangent concernant la mise en place de systèmes pour produire de manière durable comme les circuits courts, l'aquaponie, l'agriculture urbaine.
Elinor Ostrom, La gouvernance des biens communs : pour une nouvelle approche des ressources naturelles
La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la privatisation ont été mises en avant mais ni l’État ni le marché n’ont été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources communes. Remettant en question les fondements de l’analyse politique telle qu’appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d’étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus, de manière satisfaisante ou non. Le Dr Ostrom décrit d’abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l’État ou le marché. Elle passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d’illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les chapitres suivants, elle fait appel à l’analyse institutionnelle en vue d’examiner diverses stratégies fructueuses ou infructueuses de gouvernance des biens communs.
Juristes embarqués : une exploration juridique pour l'épanouissement des communs
L’Agence Nationale de la Cohésion des territoires, l’association France Tiers Lieux et le laboratoire de transformation publiques La 27e Région mènent depuis septembre 2020 une exploration juridique sur le terrain des tiers lieux créateurs de communs.
La Ville de Grenoble et la Métropole Européenne de Lille, les 7 juristes embarqué.e.s dans ce projet, les 8 tiers-lieux qui ont ouverts leur porte et les complices accompagnateurs tout au long du projet présentent leur rapport de travail.
Juristes Embarqués s’inscrit dans un dialogue entre communs et transformation publique amorcé à La 27e Région depuis plusieurs années. Celui-ci participe à l’émergence d’une nouveau regard sur la transformation de l’action publique, répondant à des finalités démocratiques, sociales et écologiques, par exemple en ouvrant la gouvernance de la gestion des ressources naturelles aux citoyennes et citoyens, en reconnaissant la légitimité de communautés d’usage d’un lieu, en facilitant la contribution des habitantes et habitants à la gestion de l’espace public …
Pour des départements participatifs
Découvrez le message de l'ICPC, partenaire de Territoires en Commun, à l'attention des départements. Un partage de repères et points de vigilance pour une démocratie participative vivante à l'échelon départemental.
Vers la résilience alimentaire. Faire face aux menaces globales à l'échelle des territoires
Une publication inédite qui expose les vulnérabilités du système alimentaire face aux différents défis environnementaux du XXIe siècle (changement climatique, épuisement des ressources, effondrement de la biodiversité…).
Rapport : Porter un projet de territoire en transition - articuler les démarches méthodologiques
Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), programme Cit’ergie, appel à projets Territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV), contrat de transition écologique… depuis une quinzaine d’années, l’État accumule les dispositifs d’accompagnement de la transition écologique dans les territoires. Derniers nés, les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) sont amenés à se généraliser sur l’ensemble du territoire national dès 2021.
Pour les collectivités, notamment les plus petites, c’est un véritable casse-tête. Le CLER a réalisé le guide “Porter un projet de territoire en transition, articuler les démarches méthodologiques” pour vous aider à vous y retrouver dans cette jungle de dispositifs. Objectif : se poser les bonnes questions afin de bâtir un projet de territoire en transition cohérent.
Qu’est-ce qu’un projet de territoire ?
À quoi sert-il ?
Comment le construire ?
Quelles sont les différentes démarches territoriales de transition ?
Lesquelles choisir en fonction des spécificités de mon territoire ?
Comment les articuler ?
Le guide répond à toutes ces questions, en s’appuyant sur des expériences concrètes ou encore des recherches-actions menées sur des territoires pionniers. Car il n’y a rien de mieux que l’expérience vécue par les utilisateurs pour concevoir, améliorer et faciliter l’usage des dispositifs.
Enquête nationale "École et citoyenneté" du CNESCO
Le Cnesco a réalisé une enquête nationale "École et citoyenneté" auprès de 16 000 élèves de 3e et de Terminale. Le premier volet de cette enquête, présenté dans ce dossier, porte sur les engagements citoyens des lycéens (septembre 2018).
L’enquête nationale inédite réalisée par le Cnesco montre que les lycéens développent de nouvelles formes d’engagement dans la vie de la cité. Alors qu’ils ont une confiance modérée dans les institutions et s’engagent peu dans la vie politique, ils se tournent vers des actions de bénévolat, à travers des associations humanitaires et environnementales. Ils plébiscitent également un engagement revendicatif ponctuel (pétitions, manifestations, boycotts). Face à ce constat, l’école n’a que peu évolué en s’ouvrant encore trop rarement aux projets citoyens et en valorisant peu le rôle de délégués. Ainsi, les élèves ont le sentiment que leurs représentants sont peu écoutés par l’institution. Certains profils demandent une attention particulière : des élèves totalement désengagés, des écarts entre filles et garçons, et une élite qui envisage un engagement limité à l’âge adulte.
Les chartes de la participation, ça sert à quoi ?
Depuis plusieurs années, fleurissent des chartes qui posent la question du dialogue entre élu.e.s, technicien.ne.s et citoyen.ne.s. Elles proposent des principes et des règles concernant la démocratie locale. Ces chartes sont diverses dans leurs formes, leurs modalités de rédaction, leurs dispositifs de suivi et d’accompagnement. Quels sont leurs objectifs ? Comment sont-elles élaborées et mises en œuvre ? Sont-elles utiles au renforcement d’une culture locale de la participation ?
Découvrez la fiche rédigée par l'Institut de la Concertation et de la Participation Citoyenne, construite à partir de retours d'expériences de collectivités territoriales : https://i-cpc.org/document/les-chartes-de-la-participation-ca-sert-a-quoi/
Dispositifs de participation des jeunes au niveau des conseils régionaux
Une étude sur l'état des lieux des dispositifs de participation au niveau régional a été réalisée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), dont un rapport a été remis au Comité interministériel de la jeunesse (CIJ) en janvier 2014. Il répond au chantier n°12 visant à « renforcer la représentation des jeunes dans l’espace public » et dont l’objectif est d’« encourager et soutenir le dialogue avec les jeunes afin de les considérer comme des acteurs et des porteurs de solutions sur les sujets qui les concernent […] enjeu majeur pour le renouvellement de la vie démocratique ». Autrement dit, l'enjeu est de renforcer la participation des jeunes à la vie démocratique et leur donner une plus grande place, une plus grande reconnaissance et représentation dans l'espace public institutionnel.
Découvrez le rapport de l'INJEP : https://injep.fr/wp-content/uploads/2018/09/Lardeux_DEF2.pdf
Expérience délibérative de la jeunesse : le cas des "parlements libres des jeunes"
« Les PLJ proposent un cheminement délibératif menant de l’expression des “rêves et des colères” (…) à la co-construction de propositions et de projets d’action ».
L’expérience des « parlements libres des jeunes » propose une nouvelle approche pour articuler les rapports entre diversité sociale et participation civique vis-à-vis du public des adolescents et des jeunes adultes. Occasion d'une rencontre entre des jeunes issus de parcours divers et d'horizons variés, ce dispositif constitue une véritable expérience permettant de mettre en discussion et en débat les mécanismes de discrimination et les logiques de convergence entre des jeunesses invitées à croiser ensemble leurs rêves et leurs colères.
Découvrez cette note publiée par l'INJEP en septembre 2016 : https://injep.fr/wp-content/uploads/2018/09/JES34_convergences-et-divergences.pdf
Etudes autour de la thématique "Jeunesse" par l'INJEP
Les jeunes connaissent des difficultés croissantes à s'intégrer dans la société contemporaine, renforcées par un développement des inégalités entre les générations, mais aussi entre jeunes eux-mêmes. Il apparaît indispensable d'étudier la diversification des parcours éducatifs, professionnels ainsi que de la socialisation citoyenne et politique au bénéfice de l'action publique.
Découvrez en continu les études produites par l'INJEP autour de la thématique "Jeunesse" : https://injep.fr/thematique/jeunesse/
La participation associative des jeunes par l'INJEP
L'Institut National de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) a publié une note en juillet 2021 sur la participation associative des nouvelles générations. Cette publication révèle des aspirations nouvelles de l'engagement citoyen des jeunes en termes de participation à la prise de décision au sein des associations, qu'ils désirent moins hiérarchisée et plus horizontale.
Etude : le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) Délibératif
Le RIC Délibératif
La rédaction de cette note a été coordonnée par le think tank Terra Nova
Plusieurs membres de Démocratie Ouverte ont contribué à ce travail.
INFO
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Le Référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne répond pas seulement au désir légitime des citoyens d’être plus souvent consultés : il leur donne à la fois le choix des réponses et celui des questions. En ce sens, il accomplit pleinement le rêve d’une démocratie directe reconnue en droit depuis la Révolution, mais toujours savamment corsetée, voire empêchée.
Les risques associés à cette procédure sont cependant nombreux et doivent être pris en compte : affaiblissement des autorités démocratiquement élues, multiplication de consultations aux effets potentiellement incontrôlables et contradictoires, manque de délibération préparatoire au vote, forte exposition à toutes sortes de manoeuvres démagogiques…
La présente étude s’efforce de poser les conditions qui permettraient de tirer les bénéfices du RIC tout en maîtrisant autant que possible les risques qu’il comporte. Pour cela, elle explore les solutions qui ont été adoptées à l’étranger par les pays qui pratiquent ce type de référendum et formule un certain nombre de propositions pour développer, dans le cadre français, un « RIC délibératif ».
Notre thèse principale est qu’il importe de combiner aussi étroitement que possible démocratie directe et démocratie participative. C’est pourquoi nous proposons que le processus référendaire déclenché par la collecte d’un certain nombre de signatures s’accompagne de la constitution d’une assemblée de citoyens tirés au sort qui, avant le vote, délibèrent publiquement sur l’impact et les conséquences du scrutin. C’est ce que nous appelons le « RIC délibératif ».
SOMMAIRE
Introduction
1. Pourquoi le Référendum d’initiative citoyenne est légitime
1.1. La légitimité du référendum
1.2. L’initiative citoyenne
1.3. Démocratie directe et délibération
2. Quels sont les risques associés au RIC ?
2.1. Le règne de la démagogie et des manipulations
2.2. La complexité des questions
2.3. Les différents biais liés à la question
2.4. Les dérives plébiscitaires
2.5. La délégitimation des parlementaires
2.6. Le risque d’inflation électorale
2.7. La disqualification de la politique
3. Comment répondre aux risques ?
3.1. Combiner démocratie directe et démocratie participative
3.1.1. Islande : l’assemblée constituante de 2011
3.1.2. Colombie-Britannique : l’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale
3.1.3. Irlande : la Convention constitutionnelle et l’Assemblée des citoyens
3.1.4. Le « Oregon system »
3.2. Répondre aux autres risques identifiés
3.2.1. Le nombre de souscriptions requises et le délai pour les réunir
3.2.2. La fonction du référendum
3.2.3. La question posée peut-elle concerner tous les domaines ?
3.2.4. Les protocoles de vérification
3.2.5. Les conditions de validation du résultat
3.2.6. La portée du résultat
4. Propositions pour un RIC délibératif
4.1. Initiation du processus et contrôle de constitutionalité
4.2. Mode, nombre et calendrier des souscriptions
4.3. Droit d’interpellation
4.4. La fonction du référendum
4.5. Validité de la question posée
4.6. Les protocoles de vérification
4.7. L’assemblée des citoyens
4.8. Les conditions de validation du résultat
4.9. La portée du résultat
4.10. Organisation et financement des campagnes
4.11. Affaiblissement du Parlement
Conclusion
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Merci et bravo à Quentin Sauzay (co-président de Démocratie Ouverte) et Loïc Blondiaux (chercheur – membre de Démocratie Ouverte) pour avoir activement contribué à la rédaction de cette note.
Livre Blanc « Rénover la démocratie régionale »
Livre blanc de l’Observatoire de l’éthique publique – Juin 2021
INFO
Les fiches de cette boîte à outils sont toutes publiées avec une licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez l’auteur : l’association Démocratie Ouverte.
LE LIVRE BLANC
Découvrez le livre blanc de l’Observatoire de l’éthique publique !
L’Observatoire de l’éthique publique souhaite saisir l’opportunité des élections régionales pour proposer plusieurs réformes qui permettront de donner un nouveau souffle à la démocratie régionale. Après la publication d’un premier livre blanc, en partenariat avec le journal en ligne Mediacités lors de l’élection municipale de 2020, l’OEP propose ici de nouvelles pistes pour réformer le droit des collectivités territoriales et améliorer les pratiques et comportements des acteurs politiques. Il s’agit de donner aux élus locaux de nouvelles clefs pour exercer leur mandat dans l’indépendance et avec impartialité et objectivité, pour leur permettre ainsi de diriger leur collectivité d’une manière démocratique et efficace.
Démocratie participative et quartiers prioritaires : réinvestir l’ambition politique des conseils citoyens (Rapport)
RAPPORT AUX MINISTRES J. GOURAULT ET J. DENORMANDIE PAR LA CNDP
INFO
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LE RAPPORT
Les conseils citoyens sont un dispositif participatif de la politique de la ville institué par la loi 2014 – 173, dite loi Lamy de 2014. Ce dispositif est obligatoire dans chaque quartier prioritaire (QPV). Néanmoins, on constate un essoufflement de ce dispositif de participation citoyenne qui se confronte à des problématiques partagées dans de nombreux territoires : la participation des TLMs (Toujours Les Mêmes), une récupération partisane des débats, des doléances et revendications individuelles en-dehors du cadre de l’intérêt général…
Le 21 mars 2017, le ministre Julien Denormandie et l’ancien ministre Jacques Mézard ont saisi la Commission nationale du débat public pour demander un rapport sur les conseils citoyens, instance de démocratie participative prévue exclusivement pour les quartiers prioritaires par la loi 2014 – 173, dite loi Lamy de 2014. Ce rapport a comme objectif d’identifier les freins qui risquent de mettre en cause la pérennisation et la consolidation de cette instance de démocratie participative. Les ministres ont également demandé à la CNDP de proposer des leviers d’action susceptibles d’ancrer les conseils citoyens dans le temps et dans les territoires.
Découvrez le rapport de la CNDP !
Livret numéro 1 – Baromètre de la santé sociale et environnementale et de la qualité démocratique
La collection les livrets du Pacte civique sort son premier numéro à partir des réflexions de l'atelier Démocratie-Observatoire citoyen de la qualité démocratique : le Baromètre de la santé sociale, environnementale et de la qualité démocratique. Cette étude articule la corrélation entre la qualité démocratique du pays d'une part et la santé sociale et environnementale de la société française, d'autre part : "Dit autrement, elle cherche à vérifier, chiffres à l’appui, qu’il est possible d’améliorer la santé sociale et environnementale d’un pays en améliorant son processus démocratique".
Découvrez le travail réalisé par l'atelier autour de trois séries d'indicateurs statistiques : "la première sur la Santé sociale, la deuxième sur la Santé environnementale du pays et la troisième sur la Qualité démocratique de la France. Au total 3 indices intégrés et 13 indicateurs divisionnaires, sont étudiés sur la période 2010-2018".
Le livret sur le site du Pacte civique : https://pactecivique.fr/2020/12/14/livret-numero-1-barometre-de-la-sante-sociale-et-environnementale-et-de-la-qualite-democratique/
L'accompagnement de la participation
Découvrez le N°57 des cahiers de l’action auquel l’ICPC a contribué !
Ce numéro vise ainsi à mieux saisir la diversité des ancrages professionnels de l’accompagnement à la participation en explorant, tout d’abord, plusieurs trajectoires d’acteurs inscrites dans différents champs institutionnels (collectivités, services de l’État, bureaux d’études, associations, etc.), à travers lesquelles on peut identifier certaines des évolutions à l’œuvre. Il propose ensuite une plongée dans les pratiques d’accompagnement à la participation envisagées comme une activité de la mise en relation, qui incite à réfléchir à la posture à adopter, aux instruments à mobiliser ainsi qu’aux dynamiques organisationnelles à instituer.
Enfin, ce numéro donne également à voir comment les pratiques d’accompagnement à la participation peuvent s’inscrire dans une aspiration à faire éclore de nouveaux espaces de relations démocratiques, à la fois en suscitant l’émergence de cadres de mobilisation plus ascendants à l’échelle locale – y compris dans une perspective électorale, comme le montre le cas des listes participatives – et en réfléchissant à la façon dont les technologies numériques interrogent les formes de la délibération publique en démocratie.
Découvrez le N°57 des Cahiers de l'action : https://i-cpc.org/2021/05/19/parution-laccompagnement-de-la-participation/
UNCCAS Aide alimentaire : une enquête barométrique trimestrielle nationale
La crise sanitaire a été marqué par une forte hausse des demandes d'aides alimentaires. La précarité alimentaire touche désormais de nouveaux publics : étudiants, intérimaires et autres ménages fragilisés par la crise.
L’Unccas a sollicité à plusieurs reprises les CCAS et CIAS de son réseau afin de mesurer la progression des demandes d’aides facultatives, et notamment de l’aide alimentaire. Après des échanges avec les services de l’Etat autour de ces constats, l’Unccas a été associée à un nouveau dispositif national de suivi, qui permettra de mesurer plus précisément les besoins.
L’Insee et la Drees viennent de créer deux nouveaux outils :
un système de remontée quantitative de données chaque trimestre, de la part du réseau associatif,
une enquête barométrique ; également trimestrielle. Visant l’ensemble des acteurs impliqués dans l’aide alimentaire, ce deuxième outil comporte plusieurs questions concernant spécifiquement les CCAS et CIAS. Un questionnaire, demandant quinze minutes environ, a été mis en ligne. Il permettra aux pouvoirs publics de mieux comprendre l’évolution des activités d’aide (alimentaire ou autres) et des profils des bénéficiaires, en vue notamment d’identifier les ménages qui se retrouvent en situation de précarité du fait de la crise sanitaire.
Le rôle des collectivités territoriales dans l'accès au foncier - webinaire RTES
Inscrit dans le cadre du projet TRESSONS, ce webinaire a réuni plus de 130 participants et portait sur les différents leviers et montages techniques sur lesquels peuvent s'appuyer les collectivités pour l'accès au foncier des structures de l'ESS en zones rurales en matière de terres agricoles, de lieux d'activité et d'habitat.
Retrouver le webinaire sur RTES.fr
Rapport de synthèse | Concertation sur le service public de l’insertion et de l’emploi
À l’occasion de la présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le 13 septembre 2018, le Président de la République a fixé une ambition claire à l’ensemble des acteurs impliqués dans les politiques d’insertion. Au-delà des mesures prévues et financées dans le cadre de cette stratégie, il s’agit plus largement de repenser en profondeur l’organisation de l’ensemble de nos politiques en la matière en visant un objectif majeur : la création d’un véritable service public de l’insertion et de l’emploi, dont l’État serait le garant.
À cet effet, la construction de ce nouveau service public a été pensée en concertation avec les acteurs, les bénéficiaires et les territoires. Six ateliers en région, neuf comités de pilotage, 14 expérimentations, et divers groupes de travail ont nourri cette réflexion.
Une session lab associant des bénéficiaires des politiques d’insertion a été organisée afin de définir précisément les besoins auxquels doit répondre ce service public.
Retrouvez dans ce rapport de synthèse les conclusions de la concertation sur le service public de l’insertion et de l’emploi.
Enquête décennale sur les associations culturelles employeuses - OPALE
Depuis 1988, Opale – centre national de ressources Culture & économie sociale et solidaire, intervient auprès des porteurs de projets artistiques et culturels, particulièrement les associations, ainsi qu’auprès des acteurs qui les accompagnent : État, collectivités locales, réseaux, fédérations... Opale publie aujourd’hui les résultats de la seconde édition de l’enquête décennale sur les associations culturelles employeuses, menée auprès d’un échantillon représentatif de 800 associations.
↘ Télécharger l’étude (58 pages).
Réparer l’audace, ou comment accompagner les "jeunes de la cité" dans la coopération
Si la participation citoyenne pour soutenir les jeunes des cités est vue comme un moyen de sortie de crise, elle n’est ni un exercice frileux de modération, ni une capitalisation imprudente de la colère. Une agora qui échappe à cette alternative infernale est un catalyseur d’initiatives qui responsabilisent toutes les parties engagées en soignant le lien, de la stigmatisation à la fraternisation.
> Lire l'article en entier
Source : Le Club de Médiapart
Auteur : Vincent Bonnet
Réussissons la transition démocratique dans les intercommunalités
Dans l’organisation territoriale de la République, les institutions intercommunales se sont fortement développées au cours des 25 dernières années. Le citoyen est rarement impliqué dans les choix politiques qui orientent l’action de l’intercommunalité, alors qu’il en bénéficie dans sa vie quotidienne.
La question de la transition démocratique dans les intercommunalités est alors essentielle pour accompagner les transitions dans les territoires.
La CNCD a réalisé une contribution pour le Sénat faisant part de diverses propositions et recommandations pour engager les intercommunalités dans la transition démocratique
Information sur les contrats de relance et de transition écologique
Pour accompagner la relance dans les territoires, le gouvernement propose aux intercommunalités et à leurs groupements de signer un nouveau type de contrat : les « contrats de relance et de transition écologique » (CRTE). Conclus pour la durée du mandat municipal de 2020-2026, ils entendent regrouper les dispositifs existants dans un contrat unique pour simplifier l’accès aux différentes aides déployées par l’État.
Le 24 novembre dernier, la CNCD a été conviée à une réunion d’information co-animée par le ministère de la transition écologique et le ministère de la cohésion territoriale et des relations avec les collectivités territoriales. Les conseils de développement étant explicitement mentionnés dans la circulaire du premier ministre adressé aux préfets le 20 novembre dernier, il nous semble important de diffuser l’information le plus largement possible auprès des membres de notre coordination nationale et plus largement de tous les conseils de développement.
Convention citoyenne pour le climat : quelles suites dans les territoires ?
Entre octobre 2019 et juin 2020, 150 citoyen·nes tiré·es sort ont débattu et préparé des propositions pour réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans une logique de justice sociale.
De nombreuses propositions concernent l'échelle locale, celle des territoires. En effet, les collectivités ont des leviers importants pour engager la transition écologique au plus près des citoyens.
Comment ces propositions vont se retrouver ancrées dans les territoires ? Par quels moyens ? Quel rôle pour les conseils de développement dans la transition à venir ?
Pour en savoir plus, retrouvez l'article de la CNCD en suivant le lien !
Comment dépasser les réticences à s'inscrire dans une démarche participative ?
Mon dernier webinaire avec une élue engagée sur : Comment dépasser les réticences (en interne aux organisations) à s'inscrire dans une démarche participative ?
Webinaire du 5 novembre 2020 avec Citizenlab :
https://www.youtube.com/watch?v=EKTRJZyJyYI&feature=youtu.be
UNADEL : Écoutes territoriales 2019, la coopération interterritoriale en action
Les défis sociétaux auxquels nous sommes confrontés ne peuvent trouver de réponse entière et pleinement satisfaisante dans les limites administratives de nos territoires et sans une prise en compte des territoires vécus par les habitant·es. Des coopérations interterritoriales semblent donc à la fois nécessaires et souhaitables.
Pour autant ces coopérations ne vont pas de soi. Comment coopérer ? Sur quels sujets ? Avec qui ? Comment créer une relation de confiance où chaque territoire trouve un intérêt ?
Quatre Écoutes territoriales se sont déroulées en 2019, avec le soutien du CGET. Elles ont porté sur la question spécifique de la coopération entre collectivités territoriales.