La plateforme Territoires en Commun
Une plateforme numérique au service de l’engagement citoyen et de la coopération territoriale.
Retours d'expériences Territoires d'engagement
Le Grand Briançonnais, un laboratoire démocratique
Que se passe-t-il quand non pas un mais trois EPCI cherchent à déployer un processus de participation citoyenne ? C’est que l’on découvre avec cette expérience du PETR du Briançonnais, Argentiérois et Guillestrois-Queyras, autour de l’enjeu de la transition énergétique, qui a fait vivre en 2024 une convention citoyenne, embarquant 24 tirés au sort indemnisés et encadrée par une équipe de chercheurs et financé par la Banque des territoires. Un dispositif augmenté de réunions publiques, qui permet de donner une cohérence de territoire à la démarche et une dimension plus humaine à ce PETR.
Participation et projet de territoire, une alliance évidente au Pays de Lumbres
Échelon de la stratégie territoriale, l’intercommunalité peut offrir un espace d’implication particulièrement impactant aux citoyens de son territoire. C’est le pari du Pays de Lumbres, qui a choisi de faire de la prospective et de son projet de territoire un terrain de participation citoyenne ambitieux. Par la voix de son Président, ce témoignage retrace la méthode mais aussi les inquiétudes, freins qui ont émaillé cette démarche.
Chronologie de la participation citoyenne dans la Métropole de Lyon
Ce dossier conçu par le service prospective de la Métropole de Lyon revient sur la période de 1969 à aujourd’hui au travers de trois périodes rythmant l’histoire démocratique particulière de cette collectivité, qui est aujourd’hui la seule de France ayant cette forme : la Métropole de Lyon a absorbé les compétences du département du Rhône sur son territoire, les élections métropolitaines s’effectuent au suffrage universel direct, sur un scrutin de liste, à la même date que les élections municipales. Une rétrospective intéressante qui présente en creux les outils et grands principes d’action en faveur d’une participation citoyenne métropolitaine.
democratieS - Points de Vue
Davantage que des expériences, se sont bien là des opinions nourries de pratique et de réflexion que partagent dans cette rubrique des acteurs de la participation citoyenne. Chercheurs, consultants, militants, en France ou ailleurs, sur des thèmes variés comme l’alimentation, l’information et contribuent ainsi à une réflexion plus large à destination des professionnels mais aussi du grand public.
Étudier la démocratie pour la pratiquer ? Rencontre avec Paul et Pauline
Dans ce 16ème épisode de leur podcast, William Arhip-Paterson et Nicolas Ghassibi interrogent Paul et Pauline, deux étudiants du master “Ingénierie de la concertation”, fondé par Loïc Blondiaux. On les entends alors partager leur découverte de ce champ professionnel, leurs motivations, leurs questionnements, et retracer ainsi les apports de cette formation initiale. Le témoignage de ces professionnels de demain actualise les questionnements qui traversent les professionnels de la participation citoyenne.
Aventures participatives : des élu·es se livrent face caméra
Dans ces courtes vidéos, des élus mettent en récit leurs évolutions face au défi climatique et à la démocratie participative. De porteurs de projet ils et elles ont investi une posture d’activateur de coopération et de pouvoir d’agir. Changement profond et individuel, mais aussi acquisition de compétences, de savoirs, la participation citoyenne est alors vécue comme une aventure.
Le droit d’interpellation citoyenne de la Ville de Poitier
La ville de Poitiers a très récemment intégré le droit d’interpellation à sa politique de participation citoyenne. Ce droit concerne tous·tes les habitant·es de la ville, de 16 ans et plus, de nationalité française et étrangère. Il permet à tous·tes citoyens·nes d’interpeller les élu·es de la ville et de mettre un sujet qu’ils·elles considèrent comme prioritaire à l’agenda politique de manière plus directe.La ville s'engage à fournir une réponse formelle, dont la nature dépend du nombre de signataires de la pétition. Trois niveaux de réponse sont prévus : à partir de 50 signatures, les élus s'engagent à rencontrer les pétitionnaires dans un délai de trois semaines ; avec 900 signatures, la question est discutée lors d'un Bureau municipal puis inscrite à l'ordre du jour du Conseil municipal ; enfin, avec 4 500 signatures, la ville envisage un débat lors d'un Bureau municipal suivi d'une discussion et de la proposition d'un référendum local. Cette initiative vise à renforcer la participation citoyenne et à donner à chacun une voix dans les décisions municipales, indépendamment de sa nationalité.
Atelier d'initiative citoyenne à Grenoble Alpes Métropole
La Ville de Grenoble met en place les Ateliers d'Initiative Citoyenne pour favoriser la participation des habitants dans le processus décisionnel. Un groupe initial de 25 citoyens grenoblois est sélectionné de manière aléatoire, en respectant des critères de diversité tels que la parité, l'âge, le niveau d'éducation, la nationalité et la répartition géographique. Ces ateliers incluent au moins deux résidents n'ayant pas la nationalité française, soulignant ainsi l'inclusivité de l'initiative. Pendant trois mois maximum, le groupe travaille sur des problématiques préalablement identifiées, en collaborant avec la Ville et en produisant des recommandations concrètes. Cette démarche démocratique vise à garantir la représentation et la participation de tous les citoyens, indépendamment de leur nationalité, dans les processus de prise de décision locale
Agora citoyenne à Grenoble Alpes Métropole
La Métropole de Grenoble a lancé l'initiative de l'Agora pour améliorer l'accueil des réfugiés, impliquant 16 membres réfugiés ou demandeurs d'asile dans des discussions mensuelles pour développer des solutions adaptées. Les candidatures visent toute personne étrangère légalement en France depuis moins de cinq ans, ainsi que les bénéficiaires de la protection internationale. En 2023, l'Agora a travaillé sur des priorités et recommandations pour améliorer l'accueil des nouveaux arrivants. En 2024, les nouveaux membres collaboreront avec les services de la Métropole sur des plans d'action concernant le logement, l'insertion professionnelle, la lutte contre la discrimination, entre autres. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une métropole accueillante, soutenue par des dispositifs divers en matière d'intégration. Cette expérimentation démontre que les personnes réfugiées et en demande d'asile peuvent partager leur expertise acquise par leur expérience pour faire évoluer les conditions actuelles d'accueil.
La Carte de Citoyenneté locale (Villeurbanne )
La carte de citoyenneté locale de Villeurbanne représente un outil dans le cadre du projet visant à faire de la ville un lieu accueillant. Ouverte à tous ceux qui ont un lien avec Villeurbanne, qu'ils y vivent, y travaillent, y étudient ou y participent autrement, elle dépasse les frontières de nationalité ou de statut de résidence. En résultat d'une collaboration entre la municipalité, des associations et d'autres acteurs locaux, cette carte vise à reconnaître et inclure tous les habitants dans la vie de la cité. Elle donne accès à des ressources sur les droits fondamentaux, facilite la communication sur les actualités de la ville et crée un réseau d'engagement en faveur de l'égalité, de l'inclusion et de la non-discrimination.
La carte citoyenne de Paris vous ouvre grand les portes de la Ville
La carte citoyenne de Paris offre une pluralité d'avantages aux résidents, travailleurs et étudiants parisiens, et ce quelque soit leur nationalité et à partir de l'âge de 7 ans. Gratuitement délivrée et valable à vie. Chaque mois, un programme varié d'événements est proposé. Les détenteurs de la carte peuvent également participer à des ateliers citoyens pour se former sur des sujets d'intérêt personnel ou général. De plus, elle donne accès à toutes les bibliothèques municipales de la ville. La carte citoyenne de Paris est ainsi un outil pour découvrir la vie citoyenne de la capitale et s'impliquer dans son fonctionnement.
Être jeune, privé de statut légal et citoyen, est-ce possible ?
Cet article est basé sur un projet de recherche qualitative explorant la manière dont les jeunes Latino-Américains sans papiers vivant en Suisse vivent la transition de l'enfance à l'âge adulte.Les résultats suggèrent que, malgré leur statut légal, ces jeunes font preuve de formes actives et horizontales de citoyenneté. Cette citoyenneté est acquise par la participation politique, y compris les manifestations en faveur des « étrangers illégaux », mais aussi par l'engagement dans un large éventail d'activités sociales, y compris la participation à des activités sportives et culturelles. En outre, la position de ces jeunes à l'égard de l'État, qui les considère comme des marginaux, et leurs attitudes à l'égard de la police (par exemple l'absence de peur d'être dénoncé, ou de signaler un vol), sont en fait aussi des formes de citoyenneté, dans le sens où elles s'opposent au modèle dominant. En d'autres termes, ces jeunes possèdent à la fois un rapport vertical à la citoyenneté, dans leur relation avec un Etat qui ne les reconnaît pas, et une relation horizontale avec des concitoyens qui ne tiennent pas compte de leur statut d'exclus.
Les jurys citoyens, un dispositif désormais indemnisé à Rennes Métropole
Dans la métropole de Rennes, le jury citoyen est un dispositif de participation qui permet de questionner un groupe de citoyens tirés au sort sur un thème mis en débat en amont d’une décision. Décision qui sera ensuite prise par le conseil municipal. Les jurys citoyens seront désormais indemnisés pour leur engagement selon leur présence effective aux différentes séances de travail et d’un état de présence signé par le participant.
Le management sans chef se répand dans les entreprises suisses
En vogue en France et aux Etats-Unis, le modèle d'entreprise dit "agile", prônant la suppression totale de la hiérarchie pyramidale et l'autonomie des employés dans les prises de décision, se répand en Suisse.
Scop Camaléon : au-delà du statut, l’incarnation de valeurs et d’engagements
Camaleón est un cabinet d’architecture basé à Brioude, en Haute-Loire, spécialisé dans la construction écologique et bioclimatique, notamment de maisons individuelles. Une approche de plus en plus revendiquée dans le secteur du bâti… Mais alors, qu’est-ce qui fait de Camaleón un cabinet si singulier ? Son fonctionnement ! Car depuis peu, Camaleón est une Scop, et ça change tout !
Les apports contrastés de l'holacratie à la démocratie délibérative en entreprise. Une étude ethnographique dans une PME de l’Yonne
A partir d’une étude réalisée dans une PME organisée de manière holacratique, cet article met en lumière les apports “contrastés” de ce mode d’organisation dans le processus de délibération dans une entreprise. En effet, l’holacratie permet la délibération sur l’établissement de règles communes et le suivi du travail effectué. Elle permet également de formaliser la participation et les modes de prise de décision. Cependant, des dysfonctionnements s’observent, comme la multiplication des espaces d’expression ainsi qu’une dispersion des responsabilités, conduisant à l’abandon de certaines pratiques.
Le dialogue social coopératif s’invente dans les Scop
Quel dialogue social instaurer dans une coopérative d’activité et d’emploi – cette forme de société qui accueille des entrepreneurs-salariés ? C’est pour proposer des pistes de réponses adaptées à ces structures atypiques que l’Aract Auvergne-Rhône-Alpes a accepté d’accompagner Oxalis, à Aix-les-Bains.
Concevoir une nouvelle architecture organisationnelle pour améliorer le travail des salariés l’utilité de l’expérimentation
Cette structure agit dans le domaine social et de l’accueil de jeunes en grande difficulté. La réactivité face aux situations d’urgence ou complexes est forte, et globalement, les salariés sont très impliqués dans la réalisation de leurs missions. On pourrait parfois parler d’un « travail sans limite » tant les besoins sont importants et la notion « d’accompagnement » à géométrie variable. Mais ils sont encombrés et accaparés par une charge de travail administratif très importante qui les empêche de se centrer sur leur cœur de métier. Pour remédier à cette situation et faciliter le travail des salariés, un prototype d’architecture organisationnelle est co-construit et testé avec la méthode Agile. Il s’agit également, à cette occasion, de partager des méthodes et des pratiques professionnelles et de respecter un cadre légal, en particulier les exigences de la RGPD.
Paroles d'entrepreneurs : la SCOP Carmelec à Perpignan
Pas de portrait d’un entrepreneur aujourd’hui puisque tous les salariés de Carmelec le sont. Sous le régime de la SCOP, ils sont en effet tous actionnaires et patrons ! Pour investir et se développer, ils ont pu compter sur l’appui de la CCI des P.-O.
Concertation “Vélo pour tous” dans le Clunisois : les habitant·es tracent leurs itinéraires cyclables
La communauté de communes, grâce aux retours d’expérience des mordus de vélo de la Vie Cyclette en Clunisois et des habitants du territoire, a pu se lancer dans l’élaboration d’une carte des itinéraires cyclables conseillés.
Cette carte, vivante, évoluera au fil des retours d’expérience que feront tous ceux qui veulent faire grandir le projet de développement de la pratique du vélo dans le Clunisois.
La ville du quart d’heure : une expérimentation à Paris
Paris souhaite devenir la ville des proximités, où l’on trouve tout ce qui est nécessaire à quinze minutes de chez soi. Un objectif qui exige de repenser l'utilisation d'un certain nombre d'équipements existants, comme les cours d'école, d'en imaginer de nouveaux comme les kiosques citoyens ou les « sport social clubs » et d'adapter la gestion locale de certains services publics. Les quartiers du quart d’heure intègrent des “kiosques citoyens”, des espaces de proximité où les citoyens pourront se rencontrer, s'entraider, demander des conseils, avoir accès à des agents de la ville ou des associations. Ce kiosque pourra aussi être un point de rencontre entre les habitants et le responsable propreté du quartier qui va être institué.
Occitanie : La politique régionale de mobilités suit le fil rouge de la concertation
Les Etats généraux du rail et de l’intermodalité (EGRIM) organisés par la Région Occitanie en 2016 ont pris la forme de plusieurs mois de débats et d’échanges autour du rail et de l’intermodalité…
Du mois d’avril au mois de juillet 2016, cette grande concertation a mobilisé l’ensemble de la population régionale, invitée à participer à 37 réunions publiques organisées dans les 13 départements de la région.
13 798 personnes ont également répondu à un questionnaire, et 286 contributions ont été reçues.
Lors de ces Etats généraux, le chantier n° 10 affirmait la volonté des parties-prenantes de poursuivre la concertation sur ce sujet. Pour que les décisions et actions sur les territoires en matière de mobilités soient concertées, partagées et évaluées avec les citoyens et les acteurs des territoires.
C’est en ce sens que les Comités Départementaux des Mobilités (CDM) ont été créés, en 2018. Découvrez-en plus sur les CDM.
Les Assises de la mobilité de la Métropole du Grand Nancy
Le Plan Métropolitain des Mobilités (P2M) a été lancé par délibération en conseil métropolitain du 8 octobre 2020, et a fait l'objet d'un premier débat d'orientations en conseil du 11 février 2021 sur la base d'un diagnostic, d'une réflexion et de propositions d'orientations portant sur une vision stratégique et prospective de l'organisation des mobilités en général. Le P2M a pour objectif de déterminer de manière cohérente l’organisation des mobilités de demain pour faire progressivement converger les différentes politiques publiques au service des mobilités.
La démarche de concertation engagée en 2021 a visé à alimenter le travail d'élaboration du P2M dont la définition des grands principes est prévue à la délibération des élus métropolitains à l'automne 2021. Engagée sur la voie des transitions (écologique, énergétique, démocratique etc.), la Métropole souhaite privilégier des formes de dialogue avec les acteurs de la mobilité, les usagers, les commerçants, et les citoyens sur la ville apaisée des proximités, ainsi que sur l'évolution des parts modales de déplacement pour l'amélioration de notre cadre de vie, actuels et à venir.
Découvrez l’ensemble de la démarche, ses ateliers, ses documents de restitution et ses actualités sur la plateforme participative en ligne de la Métropole du Grand Nancy.
Le plan de mobilité concerté de la Communauté d’Agglomération Porte d’Isère
La Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère a élaboré en 2021 son projet de Plan des mobilités. Ce document stratégique, qui prévoit 22 actions à l’horizon 2030, devrait être définitivement approuvé à l’été 2022. Pour son élaboration, l’intercommunalité a été accompagnée par l’agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise et le Cerema Centre-Est.
Carnet d'action citoyenne pour remunicipaliser la gestion de l'eau en Île de France
Dans cet article, le maire-adjoint de Bagnolet et activiste de la remunicipalisation de l’eau raconte l’action citoyenne menée pour sortir de la délégation de service public de l’eau, au moment de l’arrivée à échéance des contrats avec le SEDIF/Veolia.
L’article présente les formes alternatives de participation utilisées, qui se distinguent tant des formes institutionnelles que des formes plus traditionnelles d’intervention militantes.
“La remunicipalisation a permis à Paris de mener une politique de l’eau plus durable et plus démocratique”
En 2010, la ville de Paris reprenait le contrôle de son service public de l’eau, auparavant délégué à Suez et Veolia. Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris et présidente du nouvel opérateur public Eau de Paris jusqu’en 2014, fut la cheville ouvrière de la remunicipalisation de l’eau à Paris. Dans cet entretien, elle revient sur le chemin parcouru, en montrant qu’au-delà même de la critique des défaillances de la gestion privée, la remunicipalisation permet surtout de construire des services publics de l’eau plus démocratiques et plus à même de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.
“La régie publique de l’eau, c’est la gestion de l’eau par les citoyens”, à Bordeaux Métropole
Bordeaux Métropole crée en 2023 sa régie publique de l’eau. Objectif : bénéficier de leviers supplémentaires pour agir sur le grand cycle de l’eau. Le passage de la délégation de service public à la régie publique aura pris deux ans. Un conseil des usagers va être créé afin de permettre aux citoyens de réfléchir aux politiques publiques et tenter de développer une culture collective de l’eau sur le territoire. Entretien avec Sylvie Cassou-Schotte, Vice-président Eau et assainissement à Bordeaux Métropole, lors de son passage à la Convention d’Intercommunalités de France en octobre 2022.
La bataille de l'eau à Grenoble, entre gestion publique et solidarité métropolitaine
La ville de Grenoble compte parmi les pionnières qui, en France, il y a plus de vingt ans ont acté un engagement certain pour la remunicipalisation de leur service public de l’eau. À l’aune de sa double casquette d’élue municipale en charge des communs et de la commande publique et de vice-présidente au cycle de l’eau à Grenoble-Alpes Métropole, Anne-Sophie Olmos nous livre son regard sur les défis de la gestion publique, désormais métropolitaine, et de la recherche d’une gestion vertueuse de la solidarité.
L'assemblée populaire du Rhône
L’Assemblée populaire du Rhône consiste à engager les habitant·e·s du bassin versant du Rhône, dans un processus de reconnaissance des droits de la Nature associé aux neuf limites planétaires.
Elle a pour mandat la promotion de méthodologies, de politiques et de gouvernances innovantes en faveur de la reconnaissance de la voix du fleuve (dignité, sécurité, préservation, intégrité).
Imaginée par l’association id·eau/Appel du Rhône et ses partenaires, elle réunit trente personnes, toutes tirées au sort.
Le panel s’informe, débat et recommande des modèles et des pistes concrètes d’actions territoriales pour donner, au travers des citoyennes et citoyens, la parole au fleuve.
id·eau et ses partenaires s’engagent à soutenir la mise en œuvre des recommandations issues de l’Assemblée populaire du Rhône, et en particulier à les porter dans les territoires pour questionner le législateur et les responsables institutionnels.
Communs et territoires. Expériences de dialogue sur l'eau et l'alimentation
Gérer les communs, l’expression est devenue… commune. L’eau possède un statut de commun incontesté. En est-il de même pour l’alimentation, qui donne lieu à de nombreuses initiatives de gouvernance multi-acteurs ? L’approche en termes de communs renouvelle-t-elle les réflexions sur le dialogue territorial ?
Huit fiches d’expériences et les contributions de Martine Antona, Nils Ferrand, Emeline Hassenforder, Anne-Sophie Olmos, Jean-Louis Robillard, Frédéric Wallet. Coordonné par Alexandra Villarroel, Julie Riegel et Pierre-Yves Guihéneuf.
Vos idées pour sortir du confinement ! - Ville de Strasbourg
Consultation ciblée sur les citoyens de Strasbourg afin de les associer à l’élaboration de la stratégie locale de sortie du confinement
Acteur : Ville et Eurométropole de Strasbourg
Durée : Jusqu’au 25 mai 2020
Dispositif : Questionnaire ouvert autour de deux questions principales : favoriser la sortie du confinement et redéfinir le choix et les priorités budgétaires ; possibilité de réagir aux contributions des autres (like /non-like)
Étapes et suite : Synthèse et débats avec les citoyens
Outil : Site web de la ville
Comment, à Grenoble, une convention citoyenne a aidé à gérer la crise sanitaire Séverine Cattiaux, La gazette des communes, le 31 août 2022
Pendant la crise sanitaire, les décisions ont été très verticales, semblant parfois déconnectées des gens, et ne tenant pas toujours compte des difficultés de terrain. Pour ajuster ses actions, la cellule de coordination « Covid-19 » de Grenoble, composée d’élus et d’agents, a mis sur pied un comité de liaison citoyen (renommé ainsi depuis, car ce n’était pas une convention citoyenne). De novembre 2020 à avril 2021, une vingtaine d’habitants, différents d’une séance à l’autre, à partir d’un panel de 260 personnes, se sont réunis un matin par mois.
Comment améliorer l’hôpital de demain et sa place dans le système de santé ?
Dans le contexte d’une crise ancienne de l’hôpital qui tend à s’aggraver, le CESE s’est engagé à adresser au gouvernement un avis qui dresse un état des lieux partagé de la situation de l’hôpital et des besoins de soin et de santé ; et formule des préconisations sur son organisation, son financement et sa place dans le système de santé français. Cet avis s’inscrit dans une démarche au long cours du CESE qui a formulé des préconisations dans ses précédents avis sur les déserts médicaux, les EHPAD, les maladies chroniques et adopté, le 21 mars dernier, une résolution sur "L'hôpital au service du droit à la santé pour toutes et tous".
Pour élaborer cet avis, accessible en ligne, le CESE a pris en compte le point de vue de l’ensemble des parties prenantes (professionnels, patients, structures …), avec un objectif : nous engager toutes et tous dans le nécessaire processus de transformation de l’hôpital. Cette consultation citoyenne numérique a permis au CESE d’intégrer et de valoriser dans son avis les attentes, priorités et propositions des Français.
Projet “La Tente Santé” Banlieues Santé
L’Ile-de-France est le premier désert médical français : la Tente Santé permet aux habitants des quartiers prioritaires de rencontrer des professionnels de santé et de trouver des réponses à leurs besoins d’accès aux soins.
Projet “Les Bien-Aînés” Banlieues Santé
Afin d’offrir des conditions de vie dignes aux travailleurs migrants âgés et hébergés en foyers, l’association Banlieues Santé les accompagne vers un meilleur accès à leurs droits et leur apporte la santé sur leur lieu de vie.
La santé communautaire en Seine Saint Denis Violaine Colmet Daâge, dans Reporterre, 15 avril 2022 (màj le 11 mai 2023)
Dans certains quartiers populaires, des centres pratiquent la « santé communautaire ». Médecins, assistantes sociales, associations de patients, élus... s’allient pour proposer une santé de proximité. Reportage à Saint-Denis, en Île-de-France.
Une expérience de participation des personnes utilisatrices à l’organisation et à la planification des services de santé mentale au Québec Jean Gagné dans Pratiques en santé mentale, n° 2016-2 (62 année), pages 29 à 32
Depuis l’année 2005 jusqu’à 2010, le Centre de services sociaux et de santé Jeanne-Mance (CSSS) a animé un comité «aviseur» qui incluait des usagers, gestionnaires et praticiens des services de santé mentale de son territoire pour lui donner des avis sur l’implantation de son plan d’organisation clinique. Cet article rend compte de cette expérience à partir de témoignages de personnes ayant participé à cet exercice.
Concertation citoyenne sur la vaccination, par Missions Publiques
La concertation citoyenne sur la vaccination s’inscrit dans le cadre du plan d’action "Pour une rénovation de la politique vaccinale", présenté le 12 janvier 2016 par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé. Cette initiative fait suite à plusieurs constats de méconnaissance des enjeux de la vaccination auprès du grand public, de même que les difficultés de mieux les expliciter.
Le projet s’est articulé autant sur les besoins des usagers que celui des professionnels et a permis de mieux comprendre les représentations, interrogations et attentes qui s’expriment à l’égard de la vaccination et des vaccins, afin de construire des propositions concrètes, applicables par les pouvoirs publics, respectant l’intérêt de chacun et favorables à la santé de tous. L’une des valeurs ajoutées de la concertation tient du fait qu’elle repose sur deux jurys “en miroirs”, l’un de citoyens et l’autre de professionnels. Elle permet de confronter une opinion profane informée et une opinion informée de praticiens en leur donnant accès à la même information.
Lutte contre les cancers en France : l’apport des citoyens dans la stratégie 2021-2023 L’institut national du cancer, février 2021
Soumise à concertation, la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 a associé tous les acteurs de la cancérologie, et au-delà, les citoyens, à la définition des priorités et des actions en matière de lutte contre les cancers pour les dix prochaines années.
Ainsi, en octobre 2018, une première concertation citoyenne a permis de préciser les grandes priorités en matière de lutte contre le cancer aux yeux des usagers du système de santé. Et à l’automne 2020, l’organisation d’une consultation citoyenne a marqué la dernière phase de cette concertation. Elle a représenté une étape essentielle pour construire la proposition finale présentée au Gouvernement en décembre 2020.
ComPaRe Endométriose : une expérience de science participative pour améliorer la prise en charge de l’endométriose du point de vue des patientes Presse de l’Insern, février 2023
Sous l’impulsion de chercheurs et enseignants-chercheurs du Centre d’Épidémiologie Clinique (AP-HP), des unités CESP (Inserm/Université Paris-Saclay/UVSQ/Gustave Roussy) et CRESS (Inserm/Université Paris Cité), ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche de l’AP-HP, a mené une étude de science citoyenne pour recueillir les idées des patientes souffrant d’endométriose en vue d’améliorer leur prise en charge.
Les 1000 participantes de l’étude ont répondu à la question suivante : « Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans votre prise en charge ? ».
2487 idées ont été proposées et regroupées en 61 axes d’amélioration. Menée par Solène Gouesbet, doctorante à l’Université Paris-Saclay, et supervisée par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste et co-investigateur de ComPaRe (Université Paris Cité / AP-HP), l’étude a fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue Journal of Women’s Health le 19 janvier 2023.
Convention Citoyenne sur la fin de vie CESE, page officielle
Le 13 septembre, le Président de la République a annoncé le lancement d’une Convention citoyenne sur la fin de vie, dont le pilotage a été confié au Conseil économique, social et environnemental, conformément à sa mission de carrefour de la participation citoyenne.
Le cadre de l'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?
C’est à cette question centrale que la Convention citoyenne a répondu, en réunissant toutes les conditions de l’organisation d’un débat approfondi et serein sur un sujet de santé complexe touchant à la fois l’intime et le collectif.
Découvrez le rapport final et sa version de synthèse dès maintenant.
Film “Vous êtes ici”, ANCT, 2023
A travers les projets partagés « Territoires en commun », l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) et ses partenaires accompagnent des groupes de 4 collectivités dans la conception de projets de politique publique, en misant sur la participation des citoyens.
Le film “Vous êtes ici” est né d’un projet partagé intitulé « Le droit des adolescents et des jeunes à une vie épanouie ». Son intention : imaginer, sur 4 territoires, un positionnement de la puissance publique et de ses alliés comme une source de propositions toujours disponible pour les adolescents et les jeunes, faisant appel à leur capacité d’agir, pour s’engager à leur tour et se sentir appartenant à une communauté de destins.
Il s’est déployé sur les villes de l’Ile-Saint-Denis (93), Rezé (44), Tarascon-sur-Ariège (08) et le XXème arrondissement de Paris (75). Il a été accompagné, pendant un an, par Vraiment Vraiment, agence de design d’intérêt général. Cet accompagnement a abouti à la publication de 4 plans d’action, imaginés par et pour les adolescents et les jeunes de chaque territoire.
Redécouvrez chaque territoire à travers les beaux yeux des jeunes qui y vivent !
Le Parlement Libre des Jeunes, AequitaZ
Le Parlement Libre des Jeunes est une expérience de démocratie directe avec des jeunes qui n’ont pas la possibilité d’influencer les décisions politiques. Un parlement libre se déroule de façon libre et créative : il commence par les rêves et les colères des jeunes dans leur diversité. C’est ce qui détermine les sujets de discussion du parlement.
Ensuite, il s’agit d’analyser qui peut intervenir sur les problèmes qui ont été choisis, d’organiser un dialogue avec des décideurs et de formuler des propositions (des préjugés à combattre, des actions collectives à mener, des lois à changer). Celles-ci sont votées par les jeunes réunis en Parlement libre.
AequitaZ porte la conviction que la justice sociale ne peut se construire dans la durée qu’en organisant des personnes pour qu’elles affirment leurs rêves et défendent leurs droits de manière non-violente. C’est à partir des parcours de vie des jeunes les plus stigmatisés que nous voulons initier un dialogue avec les décideurs des politiques publiques.
Engagement et participation démocratique des jeunes, avis du CESE, mars 2022
Le CESE a adopté en mars 2022 son avis “Engagement et participation démocratique des jeunes”, suite à la saisine du Premier ministre Jean Castex.
Pour construire ses préconisations visant à favoriser l’engagement des jeunes dans la société ainsi que leur participation aux élections et à la vie démocratique, le CESE a souhaité mettre en place un dispositif inédit, en intégrant 12 citoyennes et citoyens tirés au sort. Les citoyennes et citoyens ont participé à l’ensemble des réunions de travail pendant près de quatre mois, pour aboutir à des préconisations entièrement co-construites.
Des milliers de camps en pleine nature qui favorisent la déconnexion, l’écologie et l’accueil, Scouts et guides de France, communiqué de presse.
Les Scouts et guides de France proposent régulièrement des camps engagés et citoyens qui contribuent à la préservation de l’environnement (protection forêt, biodiversité, éducation à l’environnement) pour les jeunes et les adultes. Les buts recherchés sont les suivants : se retrouver, rêver, jouer et s’engager pour un monde plus juste, solidaire et durable.
Patrimoine gastronomique et circuits courts au lycée, la 27ème Région, 2010
Des résidences dans des lycées pour discuter de thématiques, ici de celle des circuits courts agricoles associée à la valorisation du patrimoine gastronomique local au sein d’un établissement agricole.
L’idée est d’impliquer les lycéens à travers des rencontres et des ateliers sur le thème choisi, pour qu’il proposent des concepts et des solutions.
La Convention Citoyenne de Clermont-Ferrand : retour d'expérience avec un webinaire
Jeudi 6 avril 17h-18h30 avec Roseline Peters - Cheffe de projet Innovation et participation
Pour le premier webinaire d'un cycle sur les transitions écologiques et citoyennes en Bretagne, le Réseau Cohérence avec le groupe de travail régional "Pour des conventions citoyennes locales des transitions en Bretagne" vous invite à échanger en ligne sur le sujet des Conventions Citoyennes Locales.
Assemblée Citoyenne du Futur de la Ville de Marseille
Lancée le mercredi 15 mars 2023 en tant que nouvel espace de réflexion, l'Assemblée Citoyenne du Futur doit permettre aux citoyennes et aux citoyens de formuler des propositions concrètes pour construire une ville pilote en termes de transition écologique et sociale. 111 Marseillaises et Marseillais, tirés au sort après avoir manifesté leur intérêt pour l’Assemblée Citoyenne du Futur, exerceront leur rôle au sein de l’assemblée pendant un an non renouvelable.
Webinaire “Concilier exigence démocratique et urgence climatique”, Démocratie Ouverte
Pour le 1er webinaire de l'année 2023 de Démocratie Ouverte, la thématique était la suivante : comment concilier exigence démocratique et crise environnementale ?
Pour ce temps de discussion croisée, deux expert-es étaient invités :
- Solenne Boiziau, chargée de programmation Transitions au sein du Réseau Cohérence, une association basée à Lorient qu’elle pourra nous présenter. Le Réseau Cohérence a mis en place un groupe de travail avec des associations et des habitants sur les conventions citoyennes locales.
- Jean-Baptiste Pointel, responsable du pôle Relation aux usagers d’Est Ensemble, qui a mis en place une convention citoyenne locale pour le climat, Ensemble pour le Climat, qui s’est tenue de septembre à novembre 2022.
Convention Citoyenne impliquant les jeunes, Est-Ensemble
L’établissement public territorial Est-Ensemble a lancé sa Convention citoyenne pour le climat mi -2021. Une de ses particularités a été l’implication des jeunes dans la Convention : les jeunes ont pu rencontrer les participants, leur partager leurs préoccupations et ainsi enrichir les observations et les visions de leurs aînés.
Ce panel de « Jeunes pour le climat » a été amené à réagir aux mesures finales proposées par les Citoyens pour le climat devant l’Assemblée extraordinaire du 26 mars 2022.
Ouverture des candidatures aux Coups de pouce 2022
La Fondation des Femmes lance les "Coups de Pouce 2022" afin de s'assurer qu’aucune association fournissant un travail essentiel ne se retrouve en danger financier à cause des circonstances économiques exceptionnelles et puisse pallier à la hausse de la précarité et des demandes reçues.
Avec le contexte instable et le ralentissement de la croissance, les aides de l’Etat et des collectivités ont de plus fortement diminué. Cette réalité vient s’ajouter au repli du don chez les Français.es, dont le pouvoir d’achat a diminué et en particulier pour les plus susceptibles de voir leur situation économique se dégrader si la crise venait à se prolonger.
Les femmes et notamment les femmes seules avec enfants, figurent parmi les plus précaires, elles sont particulièrement exposées aux effets des crises économiques. Elles représentent aussi la plupart des salariées et bénévoles des associations qui œuvrent pour les droits des femmes que la Fondation des Femmes soutient.
Le genre de la participation citoyenne à Sevran (Seine Saint Denis)
La loi de 2014 portant réforme de la politique de la ville oblige à la parité dans les conseils citoyens. Ceci pourrait constituer un levier institutionnel pour la promotion des femmes dans l’espace politique que l’on sait discriminatoire. Cependant, une observation participante au sein d’une ville moyenne de la Seine-Saint-Denis, Sevran, permet de constater leur présence déjà active au sein des conseils de quartier et des nouveaux conseils citoyens, et ce malgré la reproduction des dynamiques de domination masculine déjà connues, comme le discrédit attaché à leur prise de parole en public ou la non-reconnaissance de leurs sujets d’intérêt. L’article met en exergue les différents statuts investis par les femmes pour faire valoir leurs intérêts (de riveraines, mères, citoyennes laïques), leurs modalités spécifiques de présence aux réunions, en particulier en groupe, et les rôles que peuvent jouer les élu·e·s et les agent·e·s administratif·ve·s dans le respect de la parité, en particulier aux niveaux de la représentation et de la délégation.
Faciliter l’intégration des femmes immigrées en France - s’intéresser, comprendre, en tenir compte
En France, depuis 2008, les femmes sont majoritaires parmi les immigrés. Ces femmes vivent en majorité dans des zones urbaines sensibles et connaissent un taux de chômage important. Les projets menés par le Grdr auprès des femmes en Haut de France et les acteurs travaillant avec ce public soulignent comme principaux obstacles à l’accès à l’emploi, au droit et à la santé des femmes : la non maîtrise du français, le manque de qualification, la difficulté d’accès à la formation, le manque d’autonomie pour la recherche d’emploi, la non maîtrise des codes de la société française.
La co-animation d’ateliers d’échanges thématiques mais aussi la co-animation de groupes de travail pour les professionnels et les bénévoles placent la coopération et la participation au coeur du programme.
L’expérience du “groupe de femmes” du quartier du Château à Rezé
A partir de l’expérience du « groupe de femmes » réalisée à Rezé sur le quartier du château, la rencontre locale s’est focalisée sur la question de la non-mixité au sein des dispositifs participatifs. Doiton organiser des temps spécifiques aux femmes pour évoquer leur place dans l’espace public ? Qu’est-ce que cela produit ?
La Re-Source des femmes : les habitantes du quartier La Source prennent la parole dans le NPRU d’Orléans Métropole
Fin 2018, la Métropole d’Orléans s’engage pour que le Nouveau Projet de Renouvellement Urbain des quartiers (NPRU) contribue à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle demande à l’association Villes au Carré de l’accompagner dans cette nouvelle démarche. Le but est d’initier une nouvelle dynamique collective en créant des conditions favorables pour renforcer l’égalité FH dans l’écosystème du NPRU.
Ce bilan retrace, étape par étape, les actions menées au sein de l’expérimentation « La-Ressource des femmes » de janvier à décembre 2019. Il en résume les principaux résultats. Ce projet innovant a été réalisé par Villes au Carré avec l’appui de l’Être Égale et le soutien de Nadia Benshrayar, directrice Régionale aux Droits de Femmes et à l’Égalité dans le cadre du Contrat de plan État-Région Centre-Val de Loire.
La Place des Possibles : un espace de vie réhabilité par des chantiers participatifs à St Laurent en Royans
La friche industrielle de tissage à Saint Laurent en Royans a fait l’objet de chantiers participatifs par ses habitants pour la transformer en un espace convivial, ouvert à tous, et offrant des formations dans le domaine de la transition numérique, de la culture, des pratiques artistiques, du recyclage, du bricolage, de la transition écologique, des circuits courts et de la citoyenneté européenne.
Des démarches participatives pour et par des communes bretonnes
La commune de Plouguerneau a organisé une journée de rencontre le 25 juin 2016 sur le thème de la participation citoyenne dans le but de mettre en œuvre des actions dans ce sens, en s’appuyant sur l’expérience de ceux qui ont déjà fait. 18 élus venus de 8 communes sont venues partager leurs expériences et échanger au sein d’ateliers de réflexions ensuite. Cette fiche revient sur les échanges et les projets présentés.
Cinq communes ont présenté leurs projets respectifs. Arzano (29) et son club house, Hédé-Bazouges (35) et son skatepark, Le Faou (29) et ses journées citoyennes, Parthenay-de-Bretagne (35) et ses toits photovoltaïques ainsi que Quistinic (56) et son pôle enfance ont enthousiasmé la vingtaine d’élus présents à cette rencontre venus se nourrir de ces retours très concrets.
La Convention, un projet d’habitat participatif dans un ancien couvent désaffecté à Auch
La Convention est un projet porté par un collectif d’une dizaine de familles avec le soutien et l’appui de la ville d’Auch. Il a permis de rénover et de transformer en logements un ensemble patrimonial qui était à l’abandon dans le centre historique d’Auch.
Ce lieu singulier et étonnant comprend un important corps de bâtiments de 5 étages sur 3000 m2 de terrain, dont 1800 m2 habitables, réparti sur 7 niveaux de pente en plein cœur de ville où s’organise aussi la démocratie du quotidien et du « Vivre Ensemble ». Cette expérience, qui a été présentée au Pavillon français à la Biennale d’Architecture de Venise en 2018, propose une nouvelle façon de se réapproprier les friches patrimoniales en inventant de nouvelles manières d’habiter en économisant du bâti, en recycler des lieux et en mutualisant les biens et les ressources existants.
Les citoyens à l’oeuvre pour restaurer le patrimoine local (2/2) : l’Eglise Saint-Martin d’Orignac
Depuis 2016 et la convention signée avec la Fondation du patrimoine, les élus et habitants d’Orignac redoublent d’effort pour sauver leur superbe église. Véritable symbole du village, identité forte pour ses habitants, le projet mené par la commune permettra à l’église d’Orignac d’être valorisée à sa juste valeur. L’édifice est déjà ouvert à la visite par l’association « Connaissance des Ferrère et du Baroque Pyrénéen », une fois réhabilité, l’église pourra accueillir ses visiteurs, fidèles en plus grand nombre dans un lieu sécurisé et préservé.
Les citoyens à l’oeuvre pour restaurer le patrimoine local (1/2) : le chantier participatif de la Maison des Marmouzets à Joinville
Joinville mène depuis plusieurs années une politique ambitieuse de restauration et de mise en valeur de son patrimoine. Cela passe notamment par les maisons privées qui constituent l'essentiel du tissu urbain du centre historique et dont de nombreuses façades nécessitent encore une restauration. Afin d'accélérer le processus de revitalisation du centre-bourg, la ville de Joinville organise régulièrement, depuis 2014, des chantiers participatifs.
Construite au XVIe siècle, en pans de bois, la maison du 26 rue des Marmouzets est l’une des plus anciennes maisons du centre ancien. C'est probablement elle qui a donné son nom à la rue puisqu'elle possédait, jusqu'au début des années 2000, une sculpture de marmouset. Malheureusement cassée, des photographies détaillées permettront toutefois de la restituer. Basés sur la mobilisation de bénévoles ayant à cœur de voir revivre le patrimoine joinvillois, et appuyés sur de solides connaissances transmises en matière de restauration qualitative du bâti ancien, ces chantiers ont débuté par la remise en peinture de nombreuses menuiseries dans la ville. Mettant en œuvre la technique de fabrication de peinture à la farine avec des couleurs à base de terres colorantes fabriquées dans les Ardennes, ces chantiers ont pris un élan nouveau en 2017, avec la restauration complète d'une première façade en pans de bois.
Expérimentation d’une caisse alimentaire commune sur le territoire de Montpellier
Dans le cadre du programme national Territoires à VivreS (programme porté à l'échelle nationale par 5 réseaux : VRAC, le réseau Cocagne, le réseau des CIVAM, Caritas France et l'UGES5), 25 organisations du territoire montpelliérain se sont regroupées en comité local pour concevoir une expérimentation visant à lutter contre la précarité alimentaire en favorisant la démocratie alimentaire et l'accès à une alimentation de qualité pour tou.te.s, et en contribuant au développement d’un système alimentaire territorial plus durable.
Suite à un travail de réflexion et de co-conception qui s'est déroulé de juillet 2021 à février 2022, les partenaires ont décidé d’expérimenter la mise en place d’une caisse alimentaire commune, inspirée du principe de Sécurité Sociale de l’Alimentation.
La caisse alimentaire commune est un budget collectif, issus de fonds publics et privés et de contributions citoyennes. Elle est gérée de manière démocratique par un comité citoyen de l'alimentation. Elle vise à favoriser et soutenir l'accès des habitant.e.s à des produits sains, produits dans des conditions respectueuses de l'environnement. Elle vise également à contribuer au développement de circuits de production et de distribution durables. Concrètement la caisse permet aux habitant.e.s volontaires de dépenser chaque mois 100 euros dans des lieux de distribution alimentaire, ouverts à tout.es, choisis par le comité (épiceries, magasins, groupements d'achats... respectant des critères élaborés par le comité local). Cette somme de 100 euros sera subventionnée par la caisse en fonction des critères définis par le comité citoyen (de 0% à 90%).
“L’école du dehors” à Bagneux : co-construction d’un lycée ouvert sur l’environnement par ses futurs élèves
À Bagneux, un nouveau quartier sur la colline des Mathurins accueillera plus de 6 000 nouveaux habitants, et un lycée d’enseignement général attendu de longue date par la commune. Le lycée a ouvert avant même sa construction, et mobilisé la jeunesse locale dans sa construction.
Les enfants, les adolescents expérimentent en permanence pour se construire. La ville elle-même constitue un formidable lieu d’apprentissage, de jeu et d’expérimentation. La démarche fait le pari, à travers la mise en place d’une “école du dehors”, en s’installant dans le temps long de la perspective de la construction du lycée, et en reliant l’apprentissage à l’environnement, de révéler les paroles de la jeunesse pour expérimenter un lycée autre, ouvert sur son quartier autant que sur le monde.
Webinaire - Design thinking
Le besoin d’un profond changement.
Face à des limites environnementales, économiques ou sociales que chacun peut ressentir.
Il est nécessaire de réinventer nos modèles.
Pour réussir, la mobilisation de toutes les énergies et la volonté partagée pour agir sont indispensables.
Dans ce contexte, nous, Collectif(s)Créatif(s) des Territoires, sommes convaincus qu’il faut (r)éveiller l’état d’esprit collectif, en repartant des gens, du local et des territoires de vie, pour refaire société, agir aujourd'hui et préparer demain
Tirage au sort et associations étudiantes : une expérience démocratique à l’Université de Lausanne ?
La Fédération des associations d’étudiant·e·s, syndicat étudiant de l’Université de Lausanne, introduit en 2013 le tirage au sort comme mode de désignation des représentants de son assemblée législative. Avant cette introduction, toutes les personnes immatriculées à l’université votaient pour désigner les étudiants qui les représenteraient au cours de l’année académique. Cet article analyse les dynamiques politiques de cette expérience particulière afin d’amener au débat sur le tirage au sort un éclairage utile dans le questionnement relatif aux pratiques démocratiques. Cette question implique de s’interroger sur les profils des représentants, en montrant que le sort diversifie bel et bien ceux-ci dans le sens d’une meilleure représentativité. Nous revenons ensuite sur les effets symboliques de la sélection aléatoire, qui conduisent dans notre cas à la démystification du rôle de représentant et à une plus grande prise en considération de l’intérêt de la communauté dans la délibération. Nous discutons enfin comment la dimension représentative et la dimension symbolique se réalisent dans le processus dynamique de la délibération. Cette analyse nous permet de mettre en évidence que bien que le tirage au sort réduise la force des structures génératrices de rôles, il ne semble pas ici engager d’effets assez puissants pour déstructurer totalement les normes et les codes classiques du jeu politique.
La démocratie au concret : les enjeux politiques et territoriaux de la mise en place du Budget Participatif dans la Tunisie post-Ben Ali (2011-2016)
Le budget participatif est une modalité de la démocratie locale, gage d’une meilleure participation des citoyens à la coproduction de l’action publique locale. Son usage semble remporter un certain succès dans une dizaine de communes tunisiennes depuis 2014, au point que se fait jour la volonté de plusieurs acteurs étatiques et associatifs de l’institutionnaliser à l’échelle nationale. La promotion de dispositifs participatifs au niveau local est loin d’être une « idée neuve » en Tunisie et fut jadis au service d’un projet de légitimation du régime et de contrôle de proximité des citoyens. Mais dans ses nouvelles mises en œuvre, sans rompre totalement avec les anciennes logiques, il permet d’identifier certaines des dynamiques territoriales et politiques qui façonnent le processus de décentralisation dans la Tunisie de l’après-Ben Ali. A partir d’une entrée par les policy transfers, nous montrons que le budget participatif est le fruit d’une combinatoire. D’un côté, il est le produit de la rencontre entre des arènes circulatoires de la participation et des entrepreneurs locaux du monde associatif ; de l’autre, il est au cœur d’enjeux et de luttes politiques territorialement situées. Espace d’énonciation d’un nouveau rapport au politique, il est aussi pour plusieurs acteurs locaux, notamment les exécutifs municipaux en mal de légitimité, une opportunité de construction d’un capital politique et une modalité de cadrage des dynamiques populaires.
Ville de Rezé - Du diagnostic en marchant au "groupe de femmes"
Pour la Ville de Rezé, L’égalité femmes-hommes passe aussi par la mixité et le partage de l’espace public, actuellement très majoritairement investi par les hommes, depuis la cour d’école jusqu’aux rues du quartier.
Face à ce constat, la collectivité a organisé un atelier de diagnostic partagé sous forme de balade urbaine... Destinée exclusivement aux femmes et dans le but qu'elles explorent l'espace public de leur ville pour l'amener à changer dans un sens plus égalitaire.
15 lieux réinventés à Nantes
La métropole de Nantes mérite bien son prix capital européenne de l’innovation. En 2017, la collectivité a initié l’appel à créativité « 15 lieux à réinventer », une démarche globale et innovante. Pour la première fois, ce processus participatif a permis d’associer les nantais sur l’ensemble de la démarche du diagnostic initial (inspiration) au choix final des projets (votation).
Rouen organise sa première convention citoyenne
La ville de Rouen a réuni sa première convention citoyenne début 2022. Questionnés sur « Comment adapter Rouen aux risques sanitaires, climatiques et industriels ?», 30 citoyens ont émis une centaine de propositions. Ils vont désormais suivre leur mise en œuvre dans une assemblée citoyenne au long cours.
Du diagnostic en marchant au « groupe de femmes »
Fin 2019, la Ville a proposé à des femmes du quartier Château-Mahaudières de s’exprimer sur leur cadre de vie. L’objectif : identifier avec elles des pistes d’amélioration. Une dizaine d'habitantes ont participé à une balade nocturne en novembre 2019. Elles continuent de se réunir pour organiser des actions dans le quartier.
Raismes : la cité minière laboratoire de participation citoyenne
Deux fois lauréate des Trophées nationaux de la concertation, Raismes s’appuie sur ses forces vives – ses habitants et son équipe municipale– pour imaginer son avenir. Objectif : devenir une cité pionnière de la transition écologique, sociale et économique.
Le premier budget participatif de la ville de Paris
La maire de Paris, Anne Hidalgo, lancera ce mardi 16 septembre dans le XIIe arrondissement le premier "budget participatif" parisien, qui donnera aux habitants de la capitale la possibilité de voter, du 24 septembre au 1er octobre, pour des projets qu'ils jugent prioritaires.
Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU)
POPSU (plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines) est un lieu de convergence des milieux de la recherche et de ceux qui font et gouvernent les villes. L'objectif de la plateforme est de croiser les savoirs scientifiques et l’expertise opérationnelle pour mieux comprendre les enjeux et les évolutions associés aux villes et aux territoires.
POPSU regroupe actuellement deux programmes (POPSU Métropoles et POPSU Territoires), 12 thématiques transversales et 66 territoires.
Villages vivants
Villages Vivants est foncière rurale et solidaire, ayant l'ambition de porter l’immobilier, la finance et l'entrepreneuriat au service des territoires, des projets, et des citoyens.
La charte de Villages Vivants indique : "Nous proposons une vision optimiste et pragmatique en soutenant l’engagement citoyen et les initiatives locales au service des campagnes et de ses habitants. Cette vision se décline ainsi en cinq grandes thématiques qui sont les piliers sur lesquels s’est construit Villages Vivants, en adressant une proposition concrète aux problématiques constatées : les territoires ruraux, l’implication citoyenne, l’immobilier, l'entrepreneuriat et la finance"
Pour en découvrir plus sur les projets de Villages Vivants : Projets | Villages Vivants - Villages Vivants achète et rénove des boutiques vides pour y installer des activités de l'innovation sociale
Atelier de Projet « lutte contre l’isolement des personnes âgées » à Grenoble
30 citoyens grenoblois se sont réunis autour de différentes thématiques, dont celle de la lutte contre l'isolement des personnes âgées, afin de proposer des pistes d'action concrètes.
Soutenir la participation sociale et citoyenne des personnes âgées
Pleniement intégré dans le programme du bien-vieillir, le projet Senior Activ' est piloté par Caritas et Europ'Age développe un axe de travail autour de la participation sociale et citoyenne des ainés. Encourageant l'implication dans des activités bénévoles, ce projet ambitieux apporte de nouvelles solutions pour lutter contre l'isolement et la rutpure de lien social, le tout dans une logique qui consiste à favoriser le vieillissement actif et l'amélioration de la santé.
Le projet de transition énergétique de l'Île de Sein
L'ile de Sein se trouve en Bretagne et a pour particularité de ne pas être raccordée au continent par un réseau électrique. Directement concernée par les changements climatiques et les enjeux que posent la transition énergétique, un collectif de 66 citoyens actionnaires y a fondé en 2013 la SAS Île de Sein Énergies.
Énergie renouvelable 1 € Citoyen = 1€ Région
La Région Centre-Val de Loire met en place le système du 1 € Citoyen = 1€ Région sur des projets visant au développement des énergies renouvelables. 3 types d'aides sont mises en place : aide à la mobilisation, aide aux études et au développement, aide à l'investissement.
Faire émerger une parole collective d'un public éloigné de l'emploi bénéficiaire des minimas sociaux
Le Centre Communal d'Action Sociale de Saint-Jean de Braye dans le Loiret a lancé une expérimentation pour mobiliser les bénéficiaires du RSA éloignés du marché de l'emploi. 10 personnes répondant aux critères fixés par les initiateurs du projet ont accepté de participer et de devenir des acteurs de leur parcours d’insertion.
Grève du chômage 2021
La 6e édition de la Grève du chômage a eu lieu le 9 novembre 2021. L'évènement a mobilisé des personnes privées durablement d’emploi volontaires pour travailler sur plus de 75 territoires à travers la France, un nombre jamais égalé. Les travaux engagés étaient multiples : nettoyage de fontaines, ateliers de réparation de vélos, collecte d’encombrants, ateliers couture, ressourceries éphémères, fabrication de confitures avec les invendus de marché…
Produire de l’électricité solaire citoyenne sur le territoire d’Est Ensemble
Suite à la COP 21 (Conférence internationale sur le changement climatique) qui s’est tenue fin 2015 à Paris, des militants associatifs et des personnes sensibilisées à l’écologie des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ont souhaité agir en faveur de la transition énergétique. Au travers de réunions publiques, de distributions de tracts, de participation à diverses manifestations locales organisées dans la communauté de communes d’Est Ensemble, ils reçoivent un très bon écho de la population. Très vite, une centaine d’habitant.e.s adhèrent à l’association Electrons Solaires 93. Au sein de cette association naît le projet de créer une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) de production et de vente d’électricité issue de sources d’énergie renouvelables : c’est la Coopérative Électrons Solaires (CES), créée en 2018, qui a pour but la production locale d’énergie renouvelable sur le territoire d’Est-Ensemble, plus précisément d’électricité solaire par l’installation de panneaux photovoltaïques sur des toits publics et privés grâce à la collecte d’épargne citoyenne. C’est un projet citoyen et local qui œuvre à la transition énergétique en privilégiant la coopération entre un maximum d’acteurs de ce territoire.
Citoyens et collectivités
Les collectivités locales sont très vite intéressées par le projet car il concorde avec leurs objectifs de transition énergétique. En quelques années, la dynamique met en mouvement divers partenaires et la SCIC rassemble désormais citoyens et collectivités, celles-ci étant les futurs maîtres d’ouvrage des installations photovoltaïques. Elle est appuyée par l’association Énergie Partagée.
Le projet consiste à développer la production citoyenne d’électricité photovoltaïque sur le territoire d’Est Ensemble en construisant et développant une dynamique citoyenne autour de la transition énergétique, en créant une synergie avec un maximum d’acteurs du territoire : citoyen.nes, collectivités, entreprises, associations. Il s’agit de convaincre ces acteurs locaux d’être pionniers de la transition selon des modalités allant de l’investissement d’une partie de leur épargne dans des parts sociales à la participation à diverses actions de sensibilisation de publics dédiés.
La première installation d’une centrale de production sur les toits d’une école publique des Lilas (2019) a fourni une démonstration concrète. Le projet est de développer ces installations dans chacune des neuf villes d’Est Ensemble. Est Ensemble est un territoire de 408000 habitant.es et de 39.2 km2, administré par un conseil de territoire composé de 80 élu-e-s. Sur le plan économique, il comprend 28000 entreprises, représentant plus de 150000 emplois, et porte une attention particulière à l’économie durable et aux éco-activités. Ce territoire a été labellisé « Territoire French Impact » en 2019, la bannière nationale qui fédère l’écosystème de l’innovation sociale et environnementale.
C’est un territoire où l’enjeu écologique et climatique est important, socialement défavorisé, avec 42% de logements sociaux, des habitats précaires et insalubres, une pollution de l’air source de maladies graves et un accès aux espaces verts largement inférieur aux normes régionales. Le département de la Seine-Saint-Denis soutient également le projet.
Pas à pas vers la transition énergétique
L’objectif de la coopérative à moyen terme est de parvenir à produire environ 1 GWh (gigawatt-heure) par an, soit la consommation annuelle d’environ 200 foyers français, sur une quinzaine sites à Est Ensemble.
Il s’agit également de construire une dynamique citoyenne autour de la transition énergétique, en mobilisant l’épargne citoyenne d’environ 1000 sociétaires dans les prochaines années.
La sensibilisation du grand public avance grâce à l’utilisation des toitures déjà équipées de panneaux photovoltaïques. Ces réalisations montrent la pertinence des énergies renouvelables et de la relocalisation de la production énergétique.
Cela ne peut ce faire sans la création d’une synergie entre de nombreux partenaires du territoire : les 9 collectivités d’Est Ensemble (dont plusieurs sont dans la SCIC) ainsi qu’un maximum d’acteurs de l’économie sociale et solidaire du territoire et les entreprises. La coopérative leur propose de réfléchir à leur participation à la transition énergétique au travers de demi-journées d’échanges et de formation, d’analyse de leur capacité à agir (prêt de toit, sensibilisation de leur personnel et de leurs clients, investissement dans la coopérative pour compenser leurs émissions de GES).
La coopérative mène également des actions “techniques” et “financières » : recherche de toits adéquats, études et suivi, rédaction de contrats, installation de panneaux de démonstration, création d’un « kit pédagogique d’intervention », participation à divers événements associatifs et institutionnels, supports de communication, organisation de débats, campagnes régulières pour collecter de l’épargne citoyenne et élargir la base des sociétaires, etc.
Le permis citoyen à Angers
Afin de permettre à des jeunes Angevins en insertion professionnelle d’accéder au permis de conduire, le Centre Communal d’Action Sociale de la Ville d’Angers a développé un « permis citoyen ». Celui-ci combine une aide financière et un accompagnement personnalisé ainsi qu’un engagement solidaire de 20 heures dans une logique de « réciprocité ». Pour mener à bien cette action, le CCAS s’appuie sur un important réseau de partenaires qui oriente les jeunes en amont, leur propose des missions de bénévolat et leur fournit un accompagnement social si nécessaire.
Le permis citoyen s’adresse aux Angevins de 18 à 25 ans qui résident depuis plus de deux ans sur le territoire et dont le permis de conduire constitue le dernier frein à l’insertion professionnelle. En outre, les jeunes doivent être en mesure de financer 20% du coût du permis, l’aide du CCAS ne pouvant être mobilisée qu’en complément, jusqu’à hauteur de 1000€. Sur le plan de son contenu, l’aide est donc proche de nombreux dispositifs existants. Mais elle s’en distingue pourtant fortement à deux titres. Le permis citoyen propose un accompagnement personnalisé des jeunes fondé sur la base de leur projet d’une part et sur le principe d’un engagement citoyen d’autre part. Enfin, il s’appuie sur un très large réseau de partenaires qui interviennent à plusieurs niveaux.
Un accompagnement personnalisé
Les jeunes qui sollicitent une aide au permis de conduire auprès du CCAS d’Angers bénéficient d’un accompagnement personnalisé, rendu possible par la mobilisation de professionnels dédiés. Il s’agit dans un premier temps de vérifier que les conditions d’accès au dispositif sont bien remplies. Notamment, le jeune demandeur doit être en fin de parcours d’insertion socio-professionnelle. Cette exigence vise à éviter les abandons qui étaient très fréquents dans le dispositif précédent. En outre, les jeunes doivent réunir a minima 20% du coût du permis. Pour éviter que cette condition ait un caractère trop discriminant, les professionnels du CCAS peuvent aider les jeunes les plus en difficulté à accéder à des cofinancements, en sollicitant par exemple « La semaine de la bonté », le Fonds d’Aide aux Jeunes, ou bien les services du Département. En réalité, l’apport moyen des jeunes dépasse souvent le seuil de 20% et s’élève à 1180€. De son côté, le CCAS participe à hauteur de 899€ en moyenne. Par ailleurs, un accompagnement social est proposé lorsque des fragilités sont détectées.
Quand rien ne s’oppose à l’entrée dans le dispositif, chaque jeune bénéficie d’un suivi par un référent au niveau du CCAS. Ainsi, tout au long du parcours du jeune, un professionnel est en lien avec l’auto-école, ce qui permet notamment de proposer des solutions si des difficultés apparaissent. En effet, le jeune peut librement choisir son auto-école mais au sein d’un réseau d’entreprises qui ont accepté de signer une charte de bonnes pratiques. La participation à un module de prévention routière qui dure une journée est par ailleurs obligatoire pour bénéficier de l’aide du CCAS. En fonction des besoins des jeunes, d’autres modules sont proposés. Ainsi dix jeunes bénéficient chaque année d’un atelier d’aide à la gestion du stress, de manière à aborder sereinement l’examen du permis de conduire. Par ailleurs, depuis 2012, 34 jeunes ont pu profiter de la conduite supervisée. Cette action s’adresse à des jeunes qui rencontrent des difficultés dans leur apprentissage de la conduite et qui risquent, de ce fait, de dépasser le devis initial. En effet, depuis 2010, la loi permet à des personnes ayant réussi l’examen du code de la route, de s’entraîner à la conduite en présence d’une personne titulaire du permis de conduire depuis plus de cinq ans, dès lors où une assurance spécifique est souscrite. Des retraités bénévoles accompagnent ainsi le jeune entre 40 et 50 heures, en utilisant une voiture mise à disposition par une auto-école associative. Une attestation de l’auto-école doit être délivrée au préalable, afin de garantir que le jeune conducteur a acquis les compétences nécessaires pour ne pas mettre en danger autrui.
L’engagement citoyen : valoriser les compétences des jeunes
De plus, à l’aune d’un principe de réciprocité, le permis citoyen prévoit la réalisation d’un engagement citoyen du jeune qui reçoit l’aide. Si celui-ci est déjà investi dans le cadre associatif, il peut obtenir une dispense. Dans le cas contraire, le référent du CCAS travaille avec le jeune pour identifier ses envies mais également ses contraintes. Ainsi le volume horaire de l’engagement citoyen peut varier entre 20 et 40 heures, tout comme les moments de sa réalisation (en journée, le soir ou le week-end), en fonction des disponibilités du jeune. Ce n’est en aucun cas le montant de l’aide qui détermine le nombre d’heures à effectuer, l’engagement citoyen n’étant pas une manière « d’acheter » l’aide du CCAS. Mais surtout, le contenu de cet engagement citoyen est travaillé avec le jeune : il ne s’agit pas de forcer le jeune à effectuer des activités qui ne l’intéressent pas mais de lui donner l’opportunité, et peut-être le goût, de l’engagement associatif. Les jeunes réalisent donc leur engagement citoyen dans des domaines très variés, au sein d’associations ou même de services administratifs. Certains choisissent de s’investir dans l’aide aux plus précaires, en participant à la distribution de colis alimentaires ou à l’activité d’une épicerie solidaire. D’autres effectuent leur engagement auprès de personnes âgées dépendantes ou encore dans la préservation de l’environnement. Souvent, des liens peuvent être bâtis entre l’engagement citoyen et le projet professionnel des jeunes, ce qui leur permet de valoriser une expérience supplémentaire pour leur recherche d’emploi. Une enquête par questionnaires fait ainsi ressortir que plus de la moitié d’entre-eux pense pouvoir valoriser cette expérience dans leur curriculum vitae, d’autant qu’un certificat leur est fourni à l’issue de l’engagement. Certains jeunes sont même parfois embauchés par les services qui les ont accueillis, dans le cadre de besoins ponctuels par exemple. Pour s’assurer que l’accueil du jeune se déroule bien, un important travail est engagé avec les partenaires.
Un réseau de partenaires au service du projet de chaque jeune
Pour mener à bien son action, le CCAS d’Angers a tissé un réseau de partenaires constitué d’une quarantaine d’acteurs, dont une quinzaine de services municipaux et de très nombreuses associations. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas tous issus du secteur des solidarités puisque le réseau compte une association d’athlétisme et une bibliothèque par exemple. Cette variété d’acteurs permet d’offrir un large choix aux jeunes quant au domaine dans lequel ils effectuent les heures d’engagement citoyen. Ces partenaires s’engagent par ailleurs à une grande réactivité, afin d’accueillir les jeunes dans délais très courts, souvent d’une ou de deux semaines au maximum. En outre, elles acceptent d’être à l’écoute du jeune et de ses envies. Si l’accueil de jeunes est demandeuse en temps et en énergie, la quasi-totalité des partenaires portent un regard positif sur cette expérience qui a une plus-value pour le jeune comme pour la structure d’accueil. Le CCAS souhaite aujourd’hui étendre ce réseau d’acteurs, pour élargir encore les possibilités de choix pour les jeunes mais aussi pour sensibiliser de nouveaux acteurs aux compétences des jeunes.
En-dehors de l’accueil des bénéficiaires du permis citoyen, certains partenaires sont mis à contribution en amont ou de manière concomitante. Par exemple, la mission locale est l’un des partenaires fondateurs de ce dispositif et peut orienter des jeunes vers le CCAS. Elle instruit aujourd’hui près de 80% des dossiers. Une enquête par questionnaire démontre néanmoins que de nombreux jeunes ont connu l’action grâce à internet, ce qui témoigne de l’utilité d’investir ces outils de communication dans le cadre de dispositifs s’adressant aux jeunes. Des partenariats sont également mis en place lorsque le «permis citoyen» est l’occasion de débuter un accompagnement social. Si les professionnels du CCAS peuvent intervenir ponctuellement, les personnes sont orientées vers les partenaires adéquats pour un suivi dans le temps. Pour la conduite supervisée présentée plus haut, là encore le CCAS travaille avec trois associations. Enfin, les services du CCAS réfléchissent aujourd’hui à construire « l’après permis ». Un guide du jeune conducteur a ainsi été réalisé, afin d’informer les nouveaux titulaires du permis de conduire sur les différentes démarches à effectuer (assurance par exemple) et les éventuelles aides.
Largement convaincue par cette nouvelle approche, conjuguant aide extra-légale et engagement citoyen, la Ville d’Angers envisage de l’étendre à d’autres domaines d’action. Cette réflexion est notamment accompagnée par l’ODAS dans le cadre de l’action-recherche « Les Villes et le vivre-ensemble » qui réunit 9 villes, 2 communautés d’agglomération et le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (CGET).
Projet citoyen de création d'un réseau de distribution de chaleur privé-public pour le village de Lunas
En Occitanie, dans le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, le village de Lunas est un bourg rural entouré de collines boisées. Sa population est composée pour beaucoup d’anciens et de retraités, souvent seuls. Les activités sont surtout liées au tourisme estival du fait de la présence d’un espace nautique intercommunal. Cependant, beaucoup d’habitations restent vides et le parc immobilier tend à se dégrader.
Un projet porté par des habitants
Une discussion entre villageois, pour trouver un fournisseur commun de fuel dans la perspective d’une négociation des prix, a fait apparaitre la nécessité d’envisager plus largement la question du chauffage. En 2016, une dizaine de propriétaires interpellent la Mairie, qui connaissait alors des difficultés de chauffage dans la salle des fêtes et l’école. Une concertation est née, débouchant sur une analyse d’opportunité réalisée en mars 2017 par la Mission Bois Energie 34. Puis propriétaire privés, Mairie et associations locales ont décidé de se regrouper au sein d’une association dont le but serait de faire émerger un projet de chauffage collectif à partir d’une ressource abondante sur le territoire : le bois.
Une première consultation informelle des propriétaires fait apparaitre qu’un tiers des maisons sont équipées d’une distribution de chaleur par radiateurs à eau, un tiers par des appareils électriques fixes et un tiers, occupés l’été, par une simple cheminée ouverte.
Des rencontres avec le CRPF (Centre régional de la propriété forestière) et l’ONF (Office national des forêts) confirment que les ressources forestières répondent parfaitement aux besoins d’un réseau local de chaleur.
En 2018 est alors créée l’association RéAgir (Réfléchir et Agir pour une Chaufferie Bois déchiqueté à Lunas). Son objectif est de créer un chauffage collectif à bois, à destination des bâtiments publics et privés du centre bourg de Lunas et des environs.
La future chaufferie sera alimentée prioritairement par les ressources en bois locales, ce qui contribue à l’entretien et l’exploitation des forêts les plus proches. La Mairie, intéressée pour envisager le chauffage des bâtiments publics, fait d’ores et déjà partie de l’association. La Communauté de Communes du Grand Orb pourrait la rejoindre, intéressée par la possibilité de chauffer les bassins nautiques qu’elle gère sur Lunas.
L’association Energies Citoyennes 34 est également adhérente de RéAgir. Enfin, RéAgir travaille avec les associations Energie Partagée et Enercoop pour les savoir faire dont ces organismes disposent déjà, ainsi qu’avec la Région Occitanie.
Un projet concerté entre citoyens et institutions locales
L’objectif de l’association est de faire travailler ensemble élus municipaux et citoyens, ainsi que les associations engagées dans le projet, afin d’obtenir l’adhésion de l’ensemble de la population et faire en sorte que le projet devienne un projet partagé avec elle. Cette chaufferie collective à plaquettes forestières est un système qui préserve mieux l’environnement et s’inscrit dans le développement durable et l’économie circulaire. A terme, il peut contribuer à relancer la possibilité d’usage d’un parc d’habitations pouvant permettre l’accueil de nouvelles populations susceptibles de revitaliser la vie locale
Les premières actions visent à développer la réflexion autour du projet : rencontres avec la municipalité et son conseil, avec les habitants, avec les propriétaires, maison par maison, afin de créer des dynamiques locales. Plus il y a de candidats au raccordement, plus le projet gagnera en capacité à se réaliser.
Il faut également réunir les informations de base: un cabinet spécialisé en études thermiques va au contact de chaque propriétaire pour connaitre sa situation (type de chauffage, dépenses annuelle constatée, volumes concernés…) et projeter le fonctionnement futur (volumes nouveaux à prendre en considération, consommation envisageable…). Il peut ainsi dimensionner les moyens à mettre en œuvre et calculer un prix d’investissement à réaliser pour le réseau (chaudières, silo, canalisations, sous stations).
Enfin, il faut confronter le projet avec des réalisations existantes (à Fraïsse sur Agout 34 ou à Lucinges 74 notamment). Les évaluations des chaufferies bois déjà existantes sont un bon élément comparatif, en particulier celles du réseau AMORCE (réseau français d’information, de partage d’ expériences et d’accompagnement des collectivités et autres acteurs locaux en matière de transition énergétique)
Donner la parole aux habitants - Un dispositif de participation pour réviser une charte de Parc naturel régional
Contexte territorial
Créé le 30 mai 1996, le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine accueille aujourd’hui plus de 200 000 habitants sur 270 000 hectares. Situé sur les derniers kilomètres de la Loire dite « moyenne », il est composé d’une juxtaposition de terroirs caractérisés par leurs spécificités architecturales, économiques (en particulier agricoles et touristiques) et paysagères. La Loire et ses confluents constituent le trait d’union de ces paysages.
Origine du projet
La Charte d’un Parc naturel régional est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement durable élaboré pour son territoire. Elle permet d’assurer la cohérence et la coordination des actions menées sur le territoire du Parc par les diverses collectivités publiques. Avant son terme en 2020, la révision permet, au vu de l’action du Parc, de définir un nouveau projet pour la période 2020-2038 et de reconduire le classement « Parc naturel régional ». Cette procédure doit « associer les partenaires intéressés ». Les techniciens du Parc avaient déjà investi des pratiques participatives avec les habitants et les acteurs du territoire et ils voyaient là l’occasion d’enrichir et de consolider ces pratiques. Pour le président le dispositif devait être ouvert à l’ensemble de la société civile pour apporter un regard neuf sur le projet. Le renouvellement de la charte comportait une phase de consultation des habitants et une phase de concertation associant les habitants et les acteurs socio-économiques et institutionnels du territoire.
Les étapes de la concertation
Une première phase de rencontre avec les habitants sur le territoire à travers des ateliers participatifs et des temps animés dans l’espace public a permis à la fois de recueillir des paroles et de mobiliser des personnes pour la concertation. Les habitants ont exprimé leurs envies, visions du territoire pour 2038 à travers des mises en situations proposées sur le vif dans l’espace public : « entrez dans la cabine, vous êtes en 2038, écoutez ces bruits du quotidien et dites-nous ce que vous voyez ». 11 rencontres les samedis matin, aux quatre coins du territoire ont permis de récolter des aspirations et craintes qui ont enrichi le diagnostic et de lister des propositions qui ont alimenté la concertation. Plus de 300 personnes ont participé à cette consultation.
Un temps de synthèse a permis de rendre compte de la matière récoltée et de proposer aux personnes de contribuer aux groupes de travail thématiques se mettant en place pour la concertation préparant la future charte.
Les collectivités et les institutions ont également été invitées à participer aux 10 groupes de travail thématiques qui se sont réunis 3 fois chacun :
La première séance a consisté en un partage du diagnostic. Les techniciens en charge de chaque thématique ont été présents en début de réunion pour faire un retour sur les paroles récoltées sur le thème et mettre en regard les constats qu’ils faisaient sur le territoire.
La deuxième réunion a permis d’identifier les grands enjeux de la thématique et de commencer à lister des propositions d’actions.
Enfin, lors de la troisième réunion, il s’agissait de finaliser les propositions et se mettre d’accord sur un écrit commun, reprenant les constats, les enjeux, les propositions d’orientations et d’actions.
Une réunion de synthèse a rassemblé les participants aux 10 groupes thématiques pour leur donner une vision d’ensemble du travail réalisé, leur permettre d’échanger sur leur expérience de participant, les remercier et partager un moment convivial. 270 personnes ont participé à cette concertation.
L’équipe technique du Parc est maintenant à la manœuvre pour structurer ces propositions et y apporter des compléments techniques, en vue de l’écriture de la charte. Le Conseil Scientifique du Parc a été associé à cette phase de pré-écriture afin de mieux calibrer les formulations et d’identifier les questions politiques qu’elles posent, sans jamais se censurer : « nous n’écrivons rien en deçà des propositions des acteurs, ce sont les élus qui arbitreront ».
Éléments d’analyse
Contrairement à d’autres Parcs, les techniciens ont fait le choix d’être en première ligne sur la phase de contact avec la population (consultation) et de confier la partie concertation à des professionnels extérieurs (bureaux d’étude Dialter et Médiation Environnement). Les techniciens en charge d’une thématique au Parc ont souvent une posture forte et marquée par l’expertise. Il a semblé que cette expertise et ce portage technique devaient être mis en retrait durant la phase de concertation pour permettre aux acteurs de travailler avec une liberté de parole plus importante. C’est pourquoi l’intervention des agents dans les groupes s’est limitée à une présentation rapide en début de première réunion. La difficulté était aussi de ne pas avoir une production perçue comme extérieure et indépendante de leur travail par les agents. Pour éviter cela, deux séminaires de 2 jours chacun ont été organisés en cours de concertation puis à la fin pour que l’équipe technique travaille à partir des productions des participants. Le séminaire qui a regroupé l’équipe technique au milieu de la concertation pour organiser les premières productions des groupes a permis aux techniciens de mesurer la qualité du travail produit en leur absence. Même si elles n’étaient pas toutes aussi approfondies, ils n’ont pas eu de rajouts de propositions à faire ni de remise en question à proposer.
La traduction que l’équipe technique a dû faire des propositions de la concertation en « langage charte » a cherché à retracer au mieux les idées élaborées par les 10 groupes.
Le processus a rassuré les élus qui pouvaient craindre que les propositions des participants débordent des missions du Parc. La phase de décision a permis de soulever des questions stratégiques vives, qui auraient pu être difficiles à porter sans le « soutien » de la concertation.
Un verger citoyen en Bretagne
Membre du réseau Cocagne, l’association Optim’ism construit et teste la transition écologique par la transformation de l’économie en entreprenant des activités résilientes, génératrices d’emploi et en transmettant ses compétences et sa sensibilisation à travers des ateliers. Elle y associe une action sociale pour faire société en changeant les représentations, en donnant accès à des droits de base, en mobilisant les citoyens pour agir et entreprendre et en facilitant la mise en réseau sur le territoire.
Le projet Pom d’Amis consiste à faire vivre collectivement un verger citoyen expérimental en favorisant l’implication effective d’une diversité d’habitants pour en faire un outil de la transition alimentaire et agricole du territoire.
Le contexte
Pom d’Amis, et plus largement les actions d’Optim’ism, sont ancrées dans le Pays de Lorient en Bretagne Sud qui compte plus de 220 000 habitants répartis sur 30 communes aux caractéristiques variées : un littoral attractif et des espaces urbains et communes rurales accueillant davantage de personnes en difficulté sociale.
Suite à une demande des adhérents, Optim’ism réfléchissait à produire des fruits et a repris un petit verger à proximité de la ferme de Riantec. En parallèle, l’association souhaitait proposer une nouvelle forme d’engagement aux habitants du territoire qui voulaient aller au-delà de la consom’action. En 2016, la mairie d’Hennebont a lancé un appel pour identifier un porteur de projet prêt à valoriser un terrain agricole de 4 hectares et a retenu le projet de verger citoyen.
Le projet
Fin 2016, 90 pommiers ont été plantés par les premiers citoyens du verger, des contacts sont pris avec des professionnels du secteur et une convention de partenariat est conclue avec une coopérative locale de magasins Biocoop pour participer au financement du projet et commercialiser à terme une partie de la production.
En 2017, le projet prend de l’ampleur. Une campagne de financement participatif est lancée en automne, qui permet de communiquer sur le projet et de collecter l’argent nécessaire à l’achat des arbres. De nouveaux citoyens sont mobilisés, en particulier dans la commune d’Hennebont (en 2019, on compte une cinquantaine de citoyens du verger) et les bénévoles se retrouvent régulièrement pour participer aux activités d’entretien et d’aménagement du verger. En juin 2018, l’équipe et les citoyens du verger organisent la première Fête du Verger qui attire 150 visiteurs.
Depuis septembre 2018, plusieurs écoles maternelles du territoire s’engagent sur le verger citoyen et 150 élèves ont planté des arbres et participé à plusieurs animations sur l’année (land art, balade naturaliste, décoration de leur parcelle, etc.).
En juin 2019, les membres de l’équipe d’animation et des bénévoles engagés sur le verger ont participé à la formation « Susciter la participation » animée par la SCOP l’Engrenage et consacrée au verger citoyen. L’objectif était de découvrir et s’approprier des techniques et outils d’animations participatives issues de l’éducation populaire pour pouvoir animer la participation au sein d’un espace collectif.
Les objectifs
L’objectif général d’Optim’ism est de faire vivre collectivement ce verger citoyen pour en faire un outil de la transition alimentaire et agricole du territoire.
En effet, le verger citoyen Pom d’Amis redonne tout d’abord une vocation agricole à un terrain non valorisé. Cette réappropriation et son exploitation en bio vont permettre de lancer une nouvelle production locale, contribuant ainsi, à son échelle, à l’autonomie alimentaire du territoire.
Il s’agit d’un projet concret, original, convivial et fédérateur qui permet de sensibiliser un large public aux pratiques agroécologiques et enjeux de la transition agricole et alimentaire en général, et du foncier agricole en particulier.
Le projet répond à une demande citoyenne pour agir concrètement en faveur de la transition. Face à l’importance des crises écologiques, les citoyens qui veulent s’engager ont aujourd’hui envie d’aller au-delà de la consom’action et de la participation à des activités ponctuelles. Auprès d’une population informée et consciente des enjeux environnementaux actuels, les attentes pour s’engager dans un projet collectif concret, porteur de sens et avec un réel impact sont importantes. Dans le cadre d’une enquête réalisée auprès des adhérents-consommateurs de l’association en 2018, 25% d’entre eux déclaraient avoir envie de s’engager davantage.
La mobilisation citoyenne
L’idée est de proposer une forme de mobilisation multidimensionnelle :
des activités de plantation, taille, greffe qui permettent de développer des savoir-faire et transmettent un réel sentiment d’action et d’utilité ;
des savoirs théoriques et techniques transmis grâce à l’encadrement d’un animateur en agroécologie ;
un sentiment d’appartenance au collectif qui est « cultivé » lors des activités ;
une montée en compétence progressive sur les enjeux fonciers et de la transition agricole.
Pour favoriser cette mobilisation de long terme et élargir les publics, l’association diversifie les activités pour proposer des contenus créatifs, artistiques et festifs. L’idée est de faire du verger un lieu original et convivial : les choix d’aménagement, de plantation et d’activités tiennent comptent de cette volonté.
Des temps de réunion ont pour objectif de permettre la co-construction et la planification des activités de l’année, dans un premier temps, et du modèle économique et de commercialisation du jus de pomme Pom d’Amis, dans un second temps.
Un espace sur le verger citoyen est réservé à la Fête du Verger qui doit réunir entre 100 et 200 personnes chaque année. Organisée par l’équipe et les citoyens du verger, des activités nature et créatives sont proposées et animées par les citoyens du verger, un temps festif est prévu (musique, théâtre), ainsi que des temps de débat autour des enjeux de la transition agricole et alimentaire.
Cette dynamique est très utile au renforcement de l’interconnaissance entre citoyens du verger et de ce fait à leur implication durable dans le projet.
Enfin, des formations accompagnent la montée en compétences des citoyens sur l’animation participative de ce verger citoyen et sur les enjeux de la transition agricole et alimentaire et du foncier agricole afin qu’ils puissent s’impliquer efficacement dans le débat public local autour de ces questions.
Le labo du 100è singe - Une dynamique citoyenne en faveur de la transition agricole et alimentaire
Le territoire périurbain est symptomatique d’écosystèmes sous-tension, lieu d’enjeux écologiques majeurs : disparition des terres arables, dégradation des écosystèmes et perte de biodiversité, impact des flux sur la qualité de l’air… Ce constat fait à la demande explicite de citoyens et de collectivités locales souhaitant agir sur les enjeux environnementaux de leur territoire, a donné lieu à la création du Labo du 100e Singe.
L’association
Le 100e Singe développe un lieu pilote situé à 15 km au sud-est de Toulouse et structuré autour de quatre espaces collaboratifs : une micro-ferme maraîchère en permaculture, un espace de coworking qui accueille des professionnels nomades ou semi-nomades, une table d’hôtes qui utilise les productions de la micro-ferme et s’ouvre en cuisine partagée, un espace de formations (nouvelles formes d’agriculture, RSE, gouvernance partagée…).
Le projet du Labo du 100e Singe s’appuie sur ce tiers-lieux périurbain et réunit des associations, citoyens, collectivités locales et établissements pédagogiques autour d’actions de sensibilisation des citoyens, de mise en action de professionnels et d’accompagnement des politiques publiques en faveur de la transition écologique. Les leviers d’action choisis sont la production agricole biologique en circuit court sur petites surfaces et le rapport à l’alimentation.
Le contexte
Le projet s’étend sur le territoire du Sicoval, la communauté d’agglomération du sud-est Toulousain. Ce territoire regroupe 76000 habitants, près de 34000 emplois, 36 communes sur 250km² où résident plus de 56% des actifs. L’activité économique urbaine y est très dynamique notamment autour de Labège Innopôle, un des plus importants technopoles de France, bassin de 25.000 emplois, qui constitue notamment un levier d’accroissement urbain important à venir.
La pression immobilière est croissante sur les terres non bâties, les surfaces agricoles perdent du terrain face à l’urbanisation, les espaces de biodiversité diminuent et la culture céréalière intensive gourmande en intrants chimiques dégrade la qualité des sols. Les villages se transforment en villages-dortoirs et les champs cèdent face aux centres commerciaux.
Le flux des habitants se déplaçant chaque jour vers des lieux de travail urbains dégrade la qualité de l’air et encombre les voies d’accès. Sur le territoire, 75% des déplacements se font en voiture au détriment des transports publics et piétonniers. Ce territoire est symptomatique des enjeux de préservation rencontrés par de nombreuses périphéries urbaines. Face à ces mutations rapides, les politiques publiques peinent à maintenir une vision à long terme harmonieuse du développement.
Le Labo du 100e Singe répond au besoin exprimé par les citoyens d’un lieu fédérant une dynamique autour des enjeux de l’agroécologie et des mutations du travail.
Le projet et les acteurs
Le Labo du 100e Singe est une série d’actions cohérentes et complémentaires amorçant la transition agroécologique en périphérie urbaine autour de la production agricole et de l’alimentation.
Il implique les acteurs divers : CCFPPA et CFA de l’Agrobiopole de Castanet, Master Agrofoodchain, Erable 31 et Adear, Terre de Liens, Conseil Départemental de Haute-Garonne et Communauté de Communes du Sicoval) , école primaire et maternelle d’Escalquens, lycée de Saint-Orens, Graines de Troc, (Communauté de Communes du Sicoval et Conseil Départemental de Haute-Garonne.
Le projet du Labo du 100e Singe est issu du processus d’une année (2016) d’analyse et de recueil de données (questionnaires, rencontre d’acteurs, rencontres de citoyens) sur les enjeux du territoire périurbain en matière de système alimentaire et de préservation des écosystèmes (nouveaux modèles de productions agricoles, recréer du lien autour de l’alimentation, mutation du rapport au travail).
Dès le départ, le projet inclut et associe les citoyens à l’origine des réflexions et de la structuration.
Les actions
Les actions prévues sont les suivantes :
sensibilisation à l’écologie de jeunes enfants : une convention entre le CLAE (périscolaire) et l’école d’Escalquens prévoit la formation des animateurs et enseignants et des liens seront établis avec les personnels de la cantine sur le gaspillage alimentaire. La mise en place d’un jardin nourricier dans l’école sera réalisée pour cette première expérimentation par le maraicher de la micro-ferme avant l’embauche d’un animateur, l’objectif étant de développer ces animations sur plusieurs écoles du territoire. Enfin, l’objectif est aussi de toucher les parents en organisant une fois par trimestre des ateliers sur le site du 100ème Singe.
ateliers de « passage à l’action » auprès d’une classe de lycéens (en seconde puis en première) pour mener un projet de développement durable au sein de leur lycée. Une première expérimentation a été menée en 2018 avec le lycée de St Orens avec 14 lycéens et leurs enseignants. La méthodologie a consisté en un atelier au Lycée, deux rencontres sur site pour travailler en groupe à l’élaboration d’un projet, un hackathon d’une journée pour présenter l’ensemble des projets et en sélectionner un à mettre en œuvre l’année suivante. Un autre projet consiste à créer un jeu grandeur nature dédié à sensibiliser les enfants.
Travail de lobbying et d’animation des acteurs à l’échelle de l’agglomération et de réflexion partagée sur les enjeux agricoles et alimentaires, l’implantation d’espaces agricoles péri-urbains durables en lien avec les citoyens. Les collectivités (Toulouse Métropole, Sicoval, Département) sont partenaires de ce projet et aveulent proposer des tables rondes pour enrichir les réflexions, coordonner les différents acteurs et aider à l’élaboration des politiques territoriales alimentaires. Un groupe de travail réunissant Terre de Liens, l’Ardear, un Jardin de Cocagne, Erable 31 a été constitué afin de préparer des temps d’échanges sur l’agriculture péri-urbaine.
La 4ème action concerne la restauration collective à la demande du Sicoval et devrait permettre d’accueillir les chefs-cuisiniers des restaurations collectives pour tester concrètement la réintroduction de produits biologiques dans leurs menus.
Contrats de quartier : à Vernier, les habitants prennent la main
Afin d’améliorer la cohésion sociale et le vivre-ensemble au sein des quartiers de la ville de Vernier en Suisse, la Municipalité a souhaité encourager les initiatives des habitants, reconnaître leurs compétences et les rendre pleinement acteurs de la vie du quartier en leur permettant d’initier et de mener des projets d’utilité publique. A cette fin, un outil de démocratie participative a été mis en œuvre : le contrat de quartier. Il permet d’accompagner financièrement et méthodologiquement les habitants dans la mise en œuvre de leurs projets.
Les contrats de quartier permettent à toutes les personnes qui habitent ou travaillent dans un quartier concerné, de proposer un projet d’utilité publique, de trouver son financement et de pouvoir rapidement le mettre en œuvre. Depuis leur création, se sont plus de 200 projets qui ont ainsi été réalisés à Vernier, soit jusqu’à 35 projets par an. La grande majorité de ces projets a été proposé par les habitants eux-mêmes. Seule une vingtaine a été proposée par des organismes (institutions, associations…).
Un portage politique fort
A cet effet, la municipalité met les compétences et les ressources de la commune à disposition de la population. Un financement annuel de 50 000 francs suisse (46 000 euros) est attribué à chaque contrat, dont 40 000 (37 000 euros) réservés aux projets, les 10 000 (9 000 euros) restants permettant d’assurer les frais de fonctionnement du dispositif (défraiement des membres du groupe de projet et de la coordinatrice). Voté par les élus municipaux il est renouvelé chaque année pour tous les contrats de quartier en dépit des forts clivages politique qui peuvent exister au sein de l’assemblée municipale. De plus, la commune apporte un soutien méthodologique et logistique aux projets : une délégation « contrats de quartier », composée de deux salariés, diffuse la démarche auprès des citoyens, joue les facilitateurs, permet de faire le lien entre les habitants et les services municipaux ; ces derniers interviennent également pour assurer techniquement et logistiquement la bonne réalisation du projet. Enfin, les politiques sont présents au sein d’une des instances de fonctionnement du contrat de quartier, le Comité de pilotage. Cette présence leurs permet de mesurer directement l’impact de la démarche, mais facilite également le rapprochement des citoyens et des politiques. Progressivement, les habitants sont moins dans la plainte et plus dans l’action, comme en témoigne le nombre et la variété des projets réalisés.
Des citoyens au cœur du projet
Afin d’impliquer pleinement les habitants, un mode de fonctionnement et un processus de décision participatifs ont été développés. Tous les contrats de quartiers fonctionnent sur le même modèle, qui permet aux habitants de s’investir dans la proposition, la réception, l’instruction, l’accompagnement et la validation des projets, avant qu’ils soient soumis à un arbitrage politique. Ils comprennent au moins une assemblée de quartier annuelle, un groupe de projet et un comité de pilotage.
L’ensemble des habitants et des usagers du quartier sont invités à participer au moins une fois par an à l’assemblée de quartier. Constituante du contrat de quartier pour la première assemblée, elle est ensuite un espace de dialogue et d’information. Y sont présentés le bilan des actions passées, ainsi que les projets en cours, mais surtout elle permet au Groupe projet et au Comité de pilotage d’être en lien direct avec la population. La première assemblée est réunie à l’issue d’un travail de plusieurs mois de sensibilisation des différents acteurs sur le contrat de quartier et les démarches participatives, afin qu’ils mobilisent à leur tour les habitants.
Le groupe projet est au cœur du dispositif. Composé d’une dizaine d’habitants ou de personnes qui travaillent dans le quartier, il est désigné lors de la première assemblée de quartier puis renouvelé chaque année sur la base du volontariat et de la cooptation après présentation des motivations du postulant. Au sein de chaque Groupe projet, un coordonnateur(trice), désigné(e) par le groupe, s’assure de son bon fonctionnement et de son autonomie dans l’exercice de ses missions. C’est également à ce coordonnateur de promouvoir et expliquer la démarche du contrat de quartier auprès des acteurs et habitants… Le groupe projet se réunit une fois par mois et son rôle est essentiel puisque c’est à lui que les projets portés par un ou plusieurs habitants sont d’abord soumis. Il les étudie, retient ceux qui offrent un caractère d’utilité publique et aide les porteurs à monter un dossier structuré contenant l’ensemble des informations de présentation, notamment budgétaires, techniques… Puis le groupe assure le suivi des projets et, au final, justifie de l’utilisation des financements octroyés.
Une fois le montage du dossier finalisé avec l’aide du groupe projet, le porteur va défendre son projet devant le Comité de pilotage du contrat de quartier, lors d’une de ses trois ou quatre réunions annuelles. Composé à parité de représentants politiques et institutionnels (dont un représentant du pouvoir exécutif municipal) et de représentants de la société civile (commerçants, directeurs d’école, responsables associatifs…), le Comité de pilotage a pour mission de valider les projets et débloquer les sommes allouées à leur réalisation. Bien préparé par les Groupes projet, la quasi-totalité des dossiers présentés sont acceptés et font preuve d’une grande diversité.
Priorité au vivre-ensemble
Les trois-quarts des actions proposées ont pour vocation à renforcer les solidarités de proximité et à impulser du lien entre les habitants : projet intergénérationnel pour lutter contre la fracture numérique, repas ou fêtes de voisinage, talents de nos quartiers pour valoriser les savoir-faire d’artisans locaux, « concourges » pour initier les enfants au jardinage et à l’écologie, projets d’échange et d’économie circulaire…
Le quart restant porte sur des petits aménagements urbains (installation de bancs, de main courante, aménagement de cheminements piétonnier, jardins partagés…), plus exceptionnellement sur des projets de grande envergure, comme la patinoire synthétique du Lignon. Un travail important est alors mené par les animateurs pour instaurer des collaborations avec des acteurs publics et privés, nécessaires à la réalisation technique de ces projets Les activités proposées sont au final accessibles gratuitement et leur fonctionnement géré par les habitants. Si un noyau d’habitants plus mobilisés initie les projets, ce sont ainsi plusieurs dizaines de bénévoles qui collaborent chaque année aux différents projets (plus de 80 pour faire fonctionner la patinoire…) et des centaines d’habitants du quartier et d’ailleurs, qui y participent : le diner de soupe de potiron à l’issue de « concourges » a par exemple réuni plus de 200 personnes en 2015.
Certains de ces projets, représentés et validés plusieurs années de suite, deviennent des moments attendus qui rythment la vie du quartier. D’autres, notamment les repas communautaires ont aujourd’hui trouvé leur modèle économique et des sources de financements (fonds privés) externes aux contrats de quartier. Enfin, certains projets ont été repris par le service de la culture ou le service des sports de la municipalité (patinoire, concerts…). Mais en étant initiés par les contrats de quartier, ils ont pu être mis en œuvre plus rapidement et les habitants se les sont mieux appropriés. Les contrats de quartier ont ainsi permis l’émergence de projets très diversifiés : si certains pouvaient être portés par des associations ou avec l’aide des Maisons de quartier, cela l’auraient été de façon plus limitée et sans le même engagement des habitants.
Après 10 ans d’existence, coordonnateurs et animateurs sont bien conscients des défis pour continuer à faire vivre les contrats de quartiers : comment continuer à mobiliser les habitants ? Comment renouveler les membres des comités de projets et les coordonnateurs ? Plusieurs occupaient déjà des fonctions au sein d’associations et certains sont en place depuis plusieurs années. Comment faire évoluer le dispositif pour maintenir la dynamique du début ?… Pour la première fois en 2015, quatre assemblées de quartier ont ainsi été réunies ensemble, dans un souci de simplifier l’organisation, mais surtout de créer une occasion supplémentaire de rassembler tous les habitants des différents quartiers et de les fédérer.
Dans l’Ain, LUSIE 01 facilite l’accès à l’emploi grâce au vélo électrique
Dans la communauté d’agglomération de la Dombes Saône Vallée, territoire rural et montagneux, le train est inexistant et les connexions de bus insuffisantes. Pourtant, le retour à l'emploi est indissociable de la mobilité des individus.
L'association LUSIE 01 a mis en place un projet expérimental autour du vélo électrique.
Le label Énergie Partagée distingue les démarches citoyennes de production d’énergie renouvelable
À l’occasion des 2èmes Assises de l’énergie citoyenne organisées à Nantes, Énergie Partagée officialise la sortie de son label-qualité des projets citoyens de production d'énergie renouvelable.
Après 10 ans d’expériences, Énergie Partagée a défini son label-qualité qui traduit sur le terrain sa Charte fondatrice.
Ce label a pour objectif de distinguer clairement les projets de production d’énergie particulièrement vertueux pour leur territoire, afin de les valoriser et en faciliter le développement.
Pouce Vert, un covoiturage spontané et solidaire au service des personnes non motorisées
Mis en oeuvre en 2019, Pouce vert est une expérimentation sociale et écologique de mobilité plus inclusive. Elle consiste à mutualiser les véhicules et permettre à des personnes non motorisées de se déplacer localement.
Avec Right Hear, une solution d’accessibilité pour les usagers en situation de handicap visuel
Rennes Métropole et Kéolis Rennes, l'opérateur délégué du service public de la ville concernant les questions de transports et de mobilité sur le territoire ont mené une expérience de guidage des usagers aveugles et malvoyants par la voix.
Testé sur 3 stations, le dispositif Right Hear permet de se plonger dans les problématiques d’accessibilité et montre comment délégataire et collectivité avancent ensemble sur les questions d’innovation.
Moby, l'écomobilité scolaire
Le programme Moby cherche à assister les collectivités locales dans la mise en place de stratégie de mobilité scolaire plus durables et plus sécurisés, tant pour le personnel des établissements que pour les élèves et leurs parents.
Des chiens à la crèche !
Jamais on aurait cru cela possible, et pourtant ! Dans une petite commune du Finistère, une crèche a osé un pari fou : proposer un atelier de psychomotricité avec des chiens. Qui est devenu, au fil du temps, bien plus que cela. Zoom sur cette initiative étonnante.
Un fait divers à l’origine de cette initiative
Rien ne prédestinait la crèche de Plonéour-Lanvern à accueillir des chiens. Jusqu’à ce qu’un faisceau d’événements donne envie à la directrice, Mylène Le Berre, de monter un atelier « canins ». Tout commence il y a 3 ans par un accident grave survenu dans la commune : une fillette a sévèrement été mordue par un chien. Et cela a bouleversé tous les habitants. Dans le même temps, Mylène avait entamé une réflexion avec Claire, la psychomotricienne qui passait un diplôme universitaire de médiation animale. Dans le cadre de ses activités libérales, Claire travaillait en effet avec des chevaux. « Mais c’était assez difficile de les transposer à la crèche », précise la directrice. On ne dira pas le contraire. Elles discutent alors ensemble de ce fait divers et aboutissent à la réflexion suivante : c’est à cause d’une méconnaissance de ce qu’on peut faire avec un animal ou pas que les morsures surviennent. L’idée de proposer un atelier aux enfants dans lequel on donne toutes les clés pour bien se comporter avec un chien (et éviter d’être mordu), leur vient alors naturellement. En réalisant des petits sondages auprès des parents, les professionnelles de la petite enfance s’aperçoivent d’ailleurs qu’il y a beaucoup de situations à risque : « on laisse l’enfant aller dans le panier car on trouve cela mignon, on le laisse tirer les poils, jouer avec la nourriture du chien… » témoigne Mylène. Cela finit de les conforter dans leur idée.
Les plus difficiles à convaincre : les parents
Une fois l’idée en tête, Mylène et Claire affinent le projet. Un élément de taille les attend : convaincre. Convaincre les parents, les élus, la PMI… Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, tout ce petit monde se laisse séduire. La raison ? La confiance qu’ont ces personnes en l’équipe. Les élus connaissent bien les membres de la crèche tout autant que la puéricultrice de la PMI. Elle ne donnera cependant pas son accord mais ne s’opposera pas non plus à l’ouverture de cet atelier. Seule condition : la directrice engage sa responsabilité. « Les personnes les plus difficiles à convaincre ont finalement été les parents » s’amuse Mylène. Alors pour les rassurer, cette directrice aussi dynamique que déterminée les convie à des réunions en présence des chiens. Et la magie opère. « Mêmes les parents qui avaient peur des chiens sont convaincus et réalisent qu’ils ne souhaitent pas transmettre cette peur à leurs enfants. » Le projet voit donc le jour en 2014, soit plus d’un an après avoir eu l’idée. Mais cela ne serait pas possible partout prévient Mylène. « Nous avons une salle attenante à la crèche qui permet d’accueillir les chiens. C ‘est d’ailleurs l’une des raison qui a fait que le projet a pu se mettre en place. » Les enfants qui ne souhaitent pas être en contact avec les chiens ne le voient même pas. Et côté hygiène, cette salle facilite tout puisque les chiens ne traversent jamais la salle de vie de la crèche. « Ils sont brossés, nettoyés avant même d’entrer dans la pièce. Et dès que les enfants sont partis tout le matériel est nettoyé et désinfecté » précise Mylène. L’autre point qui rend cet atelier possible : le diplôme de médiation animale détenu par la psychomotricienne. « Ses chiens sont extrêmement bien élevés, ce qui fait que nous travaillons dans une grande confiance avec eux » insiste la directrice.
Un atelier canin pour explorer les émotions
Voilà maintenant 3 ans que Dune et Garenn, les bergers shetland de Claire, viennent s’amuser à la crèche. Seuls les enfants qui ont envie de jouer avec les chiens participent. « L’atelier est proposé, jamais imposé, » explique la directrice. Pendant 1 heure 30, la psychomotricienne accueille les enfants par petits groupes de 4 ou 5. Ils vivent alors un tas d’expériences pendant 20/25 minutes. « Nous suivons les désirs des enfants, témoigne Mylène. S’ils ont envie de sauter, rouler, courir, on le fait ! ». Avec les chiens bien entendu. Dune passe dans un tunnel ou saute dans un cerceau et les enfants font comme lui. « Même ceux qui n’osent pas au départ, se laissent aller à ce jeu car ils ont envie de « faire comme » le chien », explique la directrice. Les petits affrontent alors leurs appréhensions.
Alors qu’ils n’avaient au départ qu’une visée pédagogique (éviter de se faire mordre par un chien), Mylène s’aperçoit que ces ateliers prennent de plus en plus d’ampleur car ils permettent d’explorer un tas de choses. Et notamment les émotions. « On arrive très facilement à faire des parallèles avec ce qui arrive aux chiens et dans la vie des petits », développe la directrice. Un chien qui a une patte blessé donnera lieu à une discussion sur un bobo, une hospitalisation d’un enfant ou d’un parent… Les enfants peuvent alors exprimer leurs émotions. Et s’il y a expression, il y a langage. Et c’est un autre atelier qui prend forme !
Jouer avec les chiens pour apprendre les règles de la vie en collectivité
Mais ce que les chiens apportent le plus aux enfants, c’est l’apprentissage du « bien vivre ensemble ; de l’acceptation de la différence », explique la directrice. Le respect des autres est une notion que les petits acquièrent et comprennent grâce à cet atelier. « Les enfants font naturellement le lien entre ce qu’ils ont le droit de faire avec les chiens et les autres enfants. Est-ce que j’ai le droit de l’embêter quand il mange ? Non. Est ce que moi j’aimerais bien qu’on me tire les cheveux quand je prends mon repas ? Non plus, » raconte Mylène. Tout ce qui est appris en atelier peut être répercuté sur les moments de vie à la crèche. « Même quand on donne un biberon à un tout-petit, un enfant va nous dire « chut, il ne faut pas le déranger », détaille Mylène. Ces ateliers canins sont alors une aide incroyable à la vie en collectivité. Qui l’aurait cru ?
Mobilité des jeunes en territoire rural : l'exemple d'un village vosgien
Dans une étude en cours réalisée pour le Laboratoire de la mobilité inclusive, deux chercheurs montrent comment la mobilité est vécue par des enfants, des jeunes et leurs parents, dans un village qui a perdu son école et tous ses services.
Mamhique : un service dédié aux parents travaillant en horaires atypiques
Mamhique. Derrière cet acronyme se cache un service original très innovant pour les familles et intéressant - en termes d’emploi - pour les assistantes maternelles et les auxiliaires parentales. Mamhique signifie : modes d’accueil mutualisés en horaires atypiques, un service né en 2004 dans les Côtes d’Armor et qui aujourd’hui porté par Générations Mutualistes a conquis de nombreux autres départements. Explications.
Le service Mamhique est né en 2004 à titre expérimental puis a été pérennisé dès 2005 dans les Côtes d’Armor à l’initiative de Mutualité Enfance Famille. L’idée : répondre avec souplesse aux besoins des familles qui travaillent en horaires atypiques. Avec souplesse donc en s’appuyant sur un réseau de professionnelles plutôt que sur des structures.
Priorité à l’accueil individuel
« Tout a commencé se souvient la coordinatrice du service, Carmen Toudic, quand nous avons lancé une étude pour analyser les besoins et les offres en termes de places d’accueil. Dans plusieurs secteurs notamment celui des services de l’état liés à la défense ou à la justice (police, gendarmerie, pompiers surveillants pénitentiaires) et dans le secteur hospitalier, nous nous sommes aperçus que les familles rencontraient de grandes difficultés pour faire garder leurs enfants. » Dès le départ l’idée est de mettre en place un système souple, très adapté aux besoins et qui puisse couvrir de façon fine l’ensemble du territoire. D’où la décision de se tourner vers l’accueil individuel. « Nous ne voulions pas créer une structure d’accueil collectif ouverte de 4 h à 22 h qui reçoivent des enfants habitant parfois loin et que leurs parents auraient dû lever en pleine nuit pour les accompagner à la crèche. Nous voulions du sur-mesure pour respecter les rythmes des enfants et faciliter la vie des parents au maximum. Nous souhaitions apporter des réponses quels que soient les horaires et les lieux géographiques, » explique encore Carmen Toudic. Le service Mamhique dès lors s’appuie sur un réseau d’assistantes maternelles et d’auxiliaires parentales (gardes à domicile). Dans la plupart des cas il s’agit d’un mode de garde complémentaire réellement conçu pour ces temps atypiques : le week-end, tôt le matin, tard le soir, voire accueil de nuit. En parallèle les parents ont recours à un mode d’accueil plus classique : crèche ou assistante maternelle pratiquant des horaires dits « normaux ». « Il peut néanmoins arriver qu’une même professionnelle accueille un enfant à la fois en journée classique et en temps atypiques, mais c’est assez rare » note encore la coordinatrice du service.
Les employeurs financent
L’offre Mamhique est gratuite pour les parents. C’est l’entreprise ou l’administration employant des deux parents qui finance le service et une partie des solutions trouvées. L’offre repose d’abord sur une analyse fine des besoins de la famille : tout est pris en compte, les plannings différents selon les semaines, les impératifs professionnels des deux parents et les besoins de l’ensemble de la fratrie quel que soit l’âge des enfants. « C’est une offre globale qui repose sur une analyse très fine des besoins afin de pouvoir construire et proposer une solution adaptée » précise Carmen Toudic. Un travail réalisé par une des animatrices (le plus souvent conseillère en économie et familiale). Un travail d’accompagnement et d’organisation de solutions qui va jusqu’aux simulations financières du coût et des aides possibles. Le service Mamhique propose, la famille dispose : toujours décisionnaire, c’est elle qui signe le contrat d’accueil avec l’assistante maternelle ou l’auxiliaire parentale qui vient à son domicile. Si pour une raison ou une autre ça ne marche pas, d’autres solutions ou d’autres professionnelles lui seront présentées. Pour une entreprise, l’adhésion au service Mamhique est de 1300 euros par an et par famille. Au bout du compte un choix gagnant, « un vrai outil de gestion des ressources humaines », souligne Carmen Toudic. Moins de turn over, d’absentéisme et de retards. Et plus globalement moins de tensions avec les salariés.
Des rémunérations garanties pour les assistantes maternelles
Une fois la solution trouvée, le contrat de travail de la professionnelle de la petite enfance signé, l’employeur ayant souscrit au service Mamhique s’engage à contribuer financièrement pour payer le surcoût lié à l’atypie du mode de garde puisque la majoration liée à l’atypie est imposée à l’employé. Le service Mamhique impose un barème (celui de la convention collective) aux familles pour les contrats qu'elles signent avec les assistantes maternelles qui font partie du réseau. Par exemple une nuit chez une assistante maternelle correspond à un forfait de 11h facturé 2,96 euros par heure. Une professionnelle qui travaille avant 7h30 le matin ou après 20h du lundi au vendredi a droit à une majoration de 25%. Le samedi dans la journée c’est une majoration de 10% et jours fériés, une majoration de 50%. Les familles étant aidées, elles règlent plus facilement ces surcoûts. Le réseau d'assistantes maternelles de Mamhique est constitué en partenariat avce les associations et les RAM de la région. Celui des gardes à domicile à partir de partenariats mis en place avec les centres de formation des métiers de la petite enfance ou de strcutures prestataires de services à la personne. Actuellement le réseau compte environ 260 assistantes maternelles et 85 auxiliaires parentales. « Toutes n'étant pas actuellement en activité pour nous » précise Carmen Toudic.
La Bretagne a fait école
Depuis près de 15 ans que le service existe, il a fait ses preuves. Cela fonctionne et plutôt bien. 150 familles sont actuellement concernées. Le mode de garde complémentaire mis au point perdure souvent même quand l’enfant rentre à l’école, ce qui est très novateur car généralement solutions et aides s'arrêtent aux 6 ans de l'enfant. Or les enfants peuvent être pris en charge par Mamhique jusqu'aux 12 ans de l'enfant. Des liens assez forts se créent entre familles et professionnelles. Et les employeurs participent en moyenne jusqu'à hauteur de 1200 euros par an et par famille pour le surcoût lié à l’atypie. Le service fonctionne avec deux animatrices en charge de la mise en œuvre opérationnelle : une est basée à Saint Brieuc et l'autre à Brest. A elles deux, elles se partagent les quatre départements de la région (Ile-et-Vilaine, Côtes d’Armor, Morbihan et Finistère) où désormais de nouvelles entreprises comme celles de l’agroalimentaire par exemple adhèrent au service Mamhique. Une assistante pour le volet administratif et Carmen Toudic, la coordinatrice complètent l’équipe.
« Avec l’aide de Générations Mutualistes nous travaillons à un transfert de compétences auprès d'autres groupements mutialistes » conclut Carmen Toudic. Neuf groupements ont déjà été formés : ils représentent le Gard, l’Hérault, les Pyrénées Orientales, les Pyrénées Atlantiques, le Jura, l’Isère, la Loire les Bouches-du-Rhône, le Limousin et la région Bourgogne.
Une plate-forme de garde d’enfants, sociale et solidaire
De ses galères personnelles, Maryse Degboé a su tirer les leçons. Elle vient de créer une plateforme web et une application de garde d’enfants destinée à aider les parents à trouver un mode d’accueil adapté à leurs besoins Et à permettre aux professionnels de la petite enfance, aux baby-sitters ou aux bénévoles de rencontrer des familles et de mieux gérer (en les optimisant) leurs disponibilités. C’est astucieux et utile.
Maryse Degboe est une jeune maman solo de 33 ans (deux enfants de 10 ans et 3 ans), ingénieur-consultante en informatique. Son boulot l’envoie souvent en mission pour deux ou trois jours. Elle découvre alors les galéres de garde d’enfants occasionnelles et atypiques. Comment concilier ses impératifs professionnels avec ses enfants ? Comment faire dans une ville où l’on ne connaît personne (parce qu’on vient d’y être mutée) ? Pas d’amis dispos, de famille, de réseaux …Comment trouver au pied levé la baby-sitter de confiance ? Ou l’assistante maternelle qui accepte les horaires élastiques que lui imposent son job.
De son expérience, de ses galères, Maryse a tiré une leçon : il faut créer quelque chose pour aider les parents à trouver le bon mode de garde au bon moment. Elle en est sûre : les nouvelles technologies constituent une aide formidable. « A l’heure où l’économie de partage, l’entraide et la solidarité intergénérationnelle reprennent un peu de place dans nos modes de vie, à l’ heure où le numérique offre de nouvelles possibilités, il fallait agir rapprocher l’ offre et la demande de garde d’enfants explique-t-elle. Et cela passe par l’anticipation des besoins et l’optimisation des ressources, grâce au numérique ».
Et de cette période difficile, elle a aussi tiré le nom de la société qu’elle vient de créer avec un copain de fac, Olivier Jubin : SYNE (Smile You Are Not alonE c’est à dire souriez vous n’êtes pas seul… ).
En temps réel et au plus prés des besoins
C’est via cette start up, qu’elle et son associé, papa de trois enfants, vont lancer en septembre : gardedenfantspourtous.fr, une plateforme web et une application qui gèrent en temps réel les demandes et offres de garde d’enfants régulière, d’urgence ou occasionnelle.
C’est un site de mise en relation de parents avec des baby-sitters, des retraités bénévoles ou non, des auxiliaires parentales, des assistantes maternelles agréées voire d’autres professionnels ou structures comme les micro-crèches. Ce qui permet aux parents de résoudre en temps réel leurs difficultés et aux pros d’optimiser leur planning ! Gagnant-gagnant. « Les accueils réguliers concernent les assistantes maternelles et les auxiliaires parentales, voire les baby-sitters ou bénévoles. En revanche, les structures collectives comme les micro- crèches par exemple, privées ou associatives sont plus concernées par les accueils ponctuels et les dépannages d’urgence » précise Maryse Degboè qui n’entend pas se substituer au système d’attribution de places en crèches mis en place par les mairies.
Gratuité pour les parents, abonnement payant pour les pros
Cela fait un an que Maryse Degboé est sur le coup. Démarches, concours, elle a répondu à tous les appels à projets pour avoir quelques subsides. Lauréate régionale (Alsace) et nationale du concours Talents des Cités 2015, elle a pu obtenir un prêt bancaire et recevoir le soutien de sponsors comme Orange, la Caisse d’Epargne ou la Chambre de commerce de Strasbourg où elle vit. Elle bénéficie aussi du parrainage du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
Le site se lance en septembre mais les pré-inscriptions * en ligne sont déjà ouvertes. Il y en a 500 à ce jour. Gratuité pour les parents. Système d’abonnement mensuel, trimestriel ou annuel pour les pros qui devront s’acquitter d’environ 8 € par mois s’ils veulent être référencés sur le site et avoir à disposition un agenda digital pour gérer leurs dispos plus facilement. Et surtout pour éviter toute déception du côté des parents : une assistante maternelle annoncée libre le sera forcément ce qui n’est pas le cas de bon nombre de sites d’annonces.
Bien qu’il informaticienne, la jeune femme a fait appel à une agence, mais si « ca marche dit-elle, j’aimerais quitter mon emploi actuel de consultante, embaucher et me consacrer à 100% de mon temps à de cette plateforme web. » Car mener sa vie de maman, de salariée et de créatrice d’entreprise en même temps n’est pas une sinécure même si … Smile You are Not alonE !
* Pré inscriptions : http://syne-garde-enfants.fr/preinscriptions/
La maison des monoparents : une colocation pour rompre l’isolement des familles monoparentales
Afin de permettre à des familles monoparentales de sortir de l’isolement et de mutualiser leurs moyens, l’association Fraveillance a développé en Gironde un programme visant à accompagner ces familles vers le logement via la cohabitation. Le premier pavillon « Famisolos » a été inauguré en Septembre 2019 et permet à des familles de vivre en « colocation », de partager les charges courantes et de s’entraider.
Mises en place dans l’après-guerre, les politiques familiales et sociales, qu’elles soient nationales ou locales, ne correspondent plus toujours aux besoins actuels, s’adaptant parfois difficilement à l’évolution des formes de la famille et à l’accroissement du phénomène de monoparentalité. En effet, au 20ème siècle, la monoparentalité résultait surtout du veuvage, qui donnait lieu à l’enclenchement de solidarités familiales et du cercle social. Aujourd’hui, elle est majoritairement liée à la dissolution du couple parental, pour diverses raisons : séparations, divorces, sortie des violences conjugales, etc. Par ailleurs, la proportion de familles monoparentales dans l’ensemble des familles est passée de 9,4 à 23 % entre 1975 et 2014, selon les données du recensement de l’Insee.
C’est dans son expérience personnelle que le fondateur de l’association girondine Fraveillance puise l’idée du projet. En 2015, il se retrouve à élever seul ses trois enfants. Il se rend vite compte des difficultés qu’impliquent la monoparentalité en terme d’accès au logement, de ressources financières, de disponibilité. Pour réfléchir aux actions possibles, il décide de réunir des amis, tous touchés par la question de la monoparentalité. D’abord sous forme de dîners entre amis, les réunions se transforment progressivement en un collectif de citoyens se regroupant autour de la question de la monoparentalité.
Avec un seul revenu, les monoparents subissent des risques plus élevés : 34% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, 53% sont affectés par le chômage, 42% résident dans des logements sociaux, 21% sont en situation de mal-logement (surpeuplement ou précarité énergétique). Le collectif pointe rapidement la monoparentalité (qui concerne une famille sur cinq) comme majoritairement féminine (85% des cas). Or, une mère qui élève seule ses enfants subit les difficultés que rencontrent tous les monoparents, auxquelles s’ajoutent les inégalités femmes-hommes : discrimination à l’emploi, salaire perçu moindre, etc. Ces femmes ne peuvent bénéficier que de deux avantages : le RSA majoré (anciennement Allocation Parent Isolé) et la demi-part fiscale en plus, qui ne profite qu’à peu d’entre elles, au regard des revenus très modestes qu’elles perçoivent.
Au fur et à mesure, deux problématiques principales se dégagent des réunions du collectif citoyen : l’accès au logement de ces mères et la lutte contre l’isolement social. Le collectif imagine rapidement que la cohabitation peut répondre à ces deux problématiques car elle fournit « un compagnon de vie » ainsi que le partage des charges liées à l’habitat.
Afin de pouvoir expérimenter cette idée, en 2015 le collectif se transforme en association, « Fraveillance », née de fraternité et bienveillance, les deux valeurs guidant l’action. Bien que la problématique des mères seules soit un élément central de la réflexion du collectif, l’association vise aussi bien à accompagner des mères que des pères seul.e.s. Son objectif est de proposer des actions de soutien à la parentalité, un accompagnement vers le logement autonome et la mise en place de colocations entre familles monoparentales.
Le territoire aquitain est plutôt actif en terme de logement social, avec notamment la mise en œuvre de programmes locaux et nationaux : « cœur de villes », « les journées girondines de l’habitat » ou le « plan logement d’abord ». Pour faire naître le projet, le collectif décide donc de contacter les bailleurs sociaux de Gironde. En 2019, Fraveillance obtient ainsi la mise à disposition d’un premier logement : un pavillon inoccupé depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, pour créer un réseau de soutien, l’association entre également en contact avec diverses associations travaillant sur les questions de logement comme la Fondation Abbé Pierre, les compagnons bâtisseurs, etc.
Les Kyklos : la première crèche d’hôpital qui accueille les enfants de patients
Installé au sein de la crèche du personnel de l’hôpital Saint Louis à Paris, le multi-accueil Les Kyklos reçoit les enfants de parents traités pour un cancer. Une première en France. L’établissement permet à la fois aux patients d’avoir une alternative de garde pendant leur rendez-vous médical et de créer du lien social puisque l’autre moitié des enfants vient du quartier environnant. Zoom sur ce projet prometteur qui tend à se développer.
C’est dans la partie historique de l’hôpital Saint Louis que le multi-accueil Les Kyklos a pris ses quartiers. Un décor authentique pour un projet très innovant. C’est en effet la première crèche qui accueille non pas les enfants des professionnels de santé mais ceux des patients de l’unité d’oncologie.
Mieux répondre aux besoins des patients traités pour un cancer
A l’origine du projet, la volonté de Caroline Le Roux, psychologue clinicienne, et Véronique Mallet qui a travaillé durant toute sa carrière sur de nombreuses questions de santé publique, de participer au Plan cancer 2014-2019 (troisième version de l’action initiée par Jacques Chirac en 2003). Le 7e objectif du plan est d’« assurer des prises en charge globales et personnalisées et améliorer la qualité de vie par l’accès aux soins de support » et l’action 7.8 vise à « apporter des solutions de garde d’enfants pendant les rendez-vous médicaux et les traitements des parents ». Ensemble elles créent donc l’association Les Kyklos en 2014, avec le soutien des 4 autres membres qui en constituent aujourd'hui le conseil d'administration. En s’inspirant de la seule initiative semblable à leur projet : la halte-garderie de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) à l’hôpital Necker qui accueille dans sa crèche les frères et sœurs des enfants hospitalisés. « On est parties de notre expérience de terrain et de nos hypothèses, raconte Caroline Le Roux. Au cours de mes consultations, les parents malades se posaient souvent cette question : que vais-je faire de mon enfant en bas âge pendant mes rendez-vous médicaux ? Avant l’aspect psychologique, il y a aussi des problématiques d’organisation au sein des familles touchées par la maladie. » Certains parents ne se rendent pas à leur chimiothérapie, faute de mode de garde pour leur enfant.
Une structure ouverte depuis mars
Les deux femmes entreprennent un travail de recherche et se tournent vers l’hôpital Saint Louis qui comprend un pôle d'oncologie au Nord-Est de Paris. Des réunions avec les différents services de l’hôpital, l’accord de l’APHP, le soutien financier de la CAF et de la mairie de Paris, et enfin l’agrément le 20 mars qui leur permettent d’ouvrir les portes du multi-accueil Les Kyklos à 10 enfants de patients de manière ponctuelle ou en urgence, et 10 enfants Parisiens selon les modalités d’inscriptions habituelles. Caroline Le Roux prend la direction de la structure et de l’équipe qui compte une éducatrice de jeunes enfants (EJE) et 6 auxiliaires de puériculture, ainsi qu’une pédiatre et une psychologue intervenant régulièrement.
Une crèche classique avec ses spécificités
Ouverte du lundi au vendredi de 8h à 19h, la structure reçoit des enfants âgés entre 2 mois et demi et 4 ans. Elle a deux salles dédiées : une en rez-de-chaussée pour l’accueil des familles et pour la section des bébés et des moyens, une à l’étage pour la section des moyens et des grands. Mais, volonté de la part des deux directrices - Caroline Le Roux et la responsable de la crèche du personnel soignant -, certains espaces comme le jardin et la salle de psychomotricité sont partagés par tous les enfants. Les professionnels commencent par accueillir les enfants du quartier pour créer une régularité dans l'accueil et l’identité de la crèche. Des places qui ont tout de suite été prises : comme partout il y avait des besoins en termes d’accueil. « La réduction des inégalités sociales au sein de la crèche fait aussi partie de notre projet », précise Caroline Le Roux. L’équipe reçoit ensuite, fin avril, le premier enfant de parent soigné. Soit les demandes viennent directement des parents, soit la directrice se rend dans les services pour leur parler de ce dispositif. Si des parents sont intéressés, elle essaie de faire leur connaissance au moins un jour avant. « On part d’une adaptation classique - entre 1 et 3 semaines - et on ajuste, explique-t-elle. Parfois elle dure une minute, le temps que le parent dépose l’enfant et parte à son rendez-vous médical. » La priorité à ce moment-là ? S'assurer que l'enfant est à jour de ses vaccinations, première condition de son accueil à la crèche.
S’adapter en permanence
La particularité de cette crèche tient en ce que les professionnels font du cas par cas, du « sur-mesure », note Sophie Fraichefond, l’EJE. « On observe les besoins de chacun, on est vraiment dans l’individualité. Et c’est ce que nous plaît en tant que professionnels de la petite enfance ! » L’équipe demande aux parents un maximum d’informations sur les habitudes de l’enfant pour repérer ses éventuels besoins et angoisses, et s’adapte en fonction de ce qu’elle perçoit de la relation entre les deux. Ici, on accorde beaucoup d’importance aux mots employés et à ne jamais basculer dans le jugement. « Dans le contexte de l’hôpital, certains parents préfèrent ne pas rester plus longtemps que le temps de la consultation, souligne Caroline Le Roux. Nous tenons à montrer que la crèche est un endroit à part, qui donne envie aux enfants comme aux parents d’y venir ».
Revaloriser le rôle du parent
L’idée de cette crèche est de permettre que la famille existe. Tout comme les crèches ont maintenant le devoir d’accueillir l’enfant et ses parents, cette structure accueille le parent et son enfant. C’est d’ailleurs là tout le sens du nom « Kyklos » qui signifie en grec ancien « cercle », « rond », « cycle » : la crèche des Kyklos a à cœur de participer à la construction d’un nouvel équilibre au sein des familles touchées par la maladie. La réflexion de l’équipe s’articule autour de la manière de ne pas déposséder le parent de son rôle de parent, de le soutenir et de l’accompagner. « Pour moi être un parent malade, ce n’est pas être un demi-parent, analyse Caroline Le Roux. Ils doivent aussi avoir le choix de mettre leur enfant à la crèche. Et avoir le choix, c’est garder le contrôle et sa dignité. »
Un projet en développement
Le projet pédagogique des Kyklos s’appuie sur la pédagogie Pikler Loczy, notamment avec les principes de référence et d'autonomie. Certains membres de l’association Pikler Loczy ont d’ailleurs prévu de rencontrer prochainement l’équipe de la crèche. Les premiers retours sont assez positifs pour le multi-accueil, une relation de confiance semble s’être instaurée entre les professionnels et les parents-patients. A tels point que certains d’entre eux demandent une place régulière. Par ailleurs les membres de l'association Les Kyklos ont mis en place une évaluation de la structure dès son ouverture, essentielle pour adapter son fonctionnement et pouvoir développer cette initiative à d’autres hôpitaux de Paris et sa région.
La Roulotte des Petits : un mode de garde pour enfants valides et enfants porteurs de handicap
Afin de favoriser les échanges entre enfants porteurs de handicap et enfants valides, et de rendre accessible à tous des services de garde, la Roulotte des Petits propose aux familles un mode de garde réservant la moitié de ses places aux enfants atteints de handicap. En étant mobile dans l’intercommunalité de Seine-Ecole, elle permet par ailleurs aux familles éloignées des structures traditionnelles, pour des raisons sociales ou de difficultés de locomotion, d’accéder à une alternative de garde innovante et faisant de la différence une richesse partagée.
Origine(s)
Le projet de la Roulotte des Petits est initié en 2008 par la Fondation Ellen POIDATZ, qui gère des établissements et services d’accueil de personnes présentant un handicap. Implantée en Seine-et-Marne, la Fondation est en lien fréquent avec les autres structures locales. Lors de ces échanges avec la Maison de la Petite Enfance de la Communauté de Communes Seine-Ecole et d’autres acteurs locaux, ce sont les mêmes analyses du territoire et des besoins de la population qui émergent avec trois enjeux saillants. Le premier constat est celui d’une saturation de l’offre d’accueil de la petite enfance qui n’a pas les capacités de répondre aux nombreuses demandes de garde des familles. A cette pénurie s’ajoutent des problématiques d’accès à l’offre pour des familles isolées, sans moyens de locomotion. En outre, l’accueil des enfants handicapés et celle des enfants sans handicap demeurent très cloisonnés, sans aucune convergence entre les deux : les jeunes enfants dépendant de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) ne sont souvent ni visibles sur le territoire ni dans les structures d’accueil de l’intercommunalité.
De ce diagnostic partagé du territoire naît l’idée de créer un mode d’accueil de proximité des enfants de 4 mois à 5 ans dans lequel pourraient se côtoyer des enfants avec et sans handicap. La réponse élaborée avec les autres acteurs du territoire prend la forme de La Roulotte des Petits, une structure itinérante ayant à cœur la mixité des enfants et une meilleure égalité des territoires.L’ambition première de la Roulotte des Petits est de favoriser la rencontre entre les enfants porteurs de handicap ou de maladies chroniques et les autres enfants. Pour cela, son mot d’ordre est la flexibilité, ce qui se lit aussi bien à travers la pluralité des publics de la crèche et le parcours itinérant de la roulotte que dans la multiplicité des types d’accueil proposés.
La Roulotte Des Petits - Fondation Ellen Poidatz par FEHAP
Karapat : trois haltes garderies itinérantes en Haute-Savoie
Il y a 10 ans, Karapat créait le premier bébé-bus de Haute-Savoie. Une halte-garderie itinérante pour offrir un mode de garde aux familles vivant en milieu rural. Aujourd’hui, Karapat c’est trois bébé-bus et un multi-accueil en « dur ». Récit d’un succès né de la grande détermination de Pascale Monange, une maman qui a connu les difficultés de beaucoup de femmes : concilier vie pro et vie perso.
D’une galère personnelle -3 enfants, au chômage et pas de mode de garde -, Pascale Monange a fait un tremplin : elle s’est créé son propre job et a trouvé une solution à un problème, partagé par toutes les familles habitant loin des villes ! Il faut dire que Pascale Monange, économiste de formation est une entrepreneuse et que monter des projets, elle sait faire : c’est son job.
Un mode de garde proche des familles
En 2006 quand elle recherche un emploi, elle s’aperçoit qu’avec trois enfants et sans possibilité de les faire garder même occasionnellement ce n’est pas facile ! Et elle constate qu’elle n’est pas la seule à se sentir isolée et démunie dans ce département de montagne largement rural. Alors, elle a une idée : faire venir le mode d’accueil dans les villages les plus isolés à la rencontre des parents et des enfants. Elle crée alors Karapat, une association qui met en place la première halte-garderie itinérante de Haute Savoie à une époque où peu de projets similaires sont développés. « Il y en avait un dans l’Yonne et du côté de Grenoble, je crois » se souvient-elle. Le succès a été au rendez-vous et le bébé-bus a fait des petits : aujourd’hui trois véhicules sillonnent le département chaque jour et desservent les communes aux alentours d’Annecy, Lovagny et Rumilly.*Une commune par jour, du lundi au vendredi de 8h30 à 16h30. Depuis sa création, Karapat a accueilli un millier de tout-petits à âges de 2 mois et demi à 4 ans.
Un bus équipé et une salle prêtée par les mairies
Le concept : un bus (style camping-car) qui se déplace de petites villes (ou gros villages …) en petites villes. A son bord des professionnels (une EJE, 2 auxiliaires de puériculture, 2 animateurs titulaires du CAP petite enfance pour un accueil d'une petite vingtaine d'enfants ) et du matériel de puériculture et d’éveil.
Le bus n’est pas la crèche ! L’accueil se fait dans une salle mise à disposition par les communes. Néanmoins les bus sont équipés de couchettes sécurisées pour pouvoir faire faire la sieste aux plus petits, d’un plan de change et d’une petite cuisine avec frigo. Les parents qui bénéficient de cet accueil à titre occasionnel ou régulier (mais à temps partiel), doivent apporter couches et repas qui seront réchauffés dans le bébé-bus. Ils doivent aussi pré-inscrire leur enfant pour réserver sa place via le site internet de Karapat.
Les mêmes règles que pour un EAJE fixe
Pour monter l’affaire, Pascale Monange a appris à se dérouiller dans les méandres de la pette enfance : la PMI et son agrément (« ils ont été sérieux mais plutôt compréhensifs » dit-elle), la CAF pour le financement (via la PSU comme tout EAJE) et les communes sans qui rien ne serait possible.
Avec dix ans de recul, pour la fondatrice de Karapat, arrivée dans la petite enfance un peu hasard, le bilan est largement positif . « On rend un vrai service aux familles explique-t-elle qui n’auraient sans nos bébé-bus, jamais eu accès un accueil collectif. On nous dit aussi que quand les enfants rentrent à l’école maternelle, on sent qu’ils ont déjà tissé de vrais liens entre eux grâce à la halte-garderie. Et pour certaines mères, isolées qui ne travaillent pas à l’extérieur, la halte garderie Karapat constitue une bouffée d’oxygène. Elles ont enfin du temps pour elles ». Des inconvénients ? S’il y a en a ils sont plutôt liés à la complexité du système. « D’abord les communes dont la halte-garderie dépend (car elle ne peut exister sans salle) nous oublient parfois …Le local n’est pas libre, ou n’a pas été nettoyé. Nous ne sommes pas toujours prioritaires » regrette-t-elle.
Par tous les temps !
La présidente de Karapat aime et croit en son entreprise. Mais elle reconnaît que c’est lourd à gérer et à animer (plus difficile qu’un EAJE fixe) et que l’équilibre financier est précaire. Et précise-t-elle, « aujourd’hui ce sont les 2 bébé-bus intercommunaux qui marchent le mieux ». Oui c’est parfois difficile et aléatoire. « Mais je vais continuer, affirme-t-elle. J’aimerais bien que d’autres bébé-bus voient le jour ».
La plus grande fierté de Pascale Monange ? En dix ans, dans ce pays de montagnes et de froid, une seule fois les bébé-bus ont du rester au garage. Vraiment trop de neige ! Sinon jamais ils n’ont manqué un rendez vous avec les enfants.
Pour en savoir plus : http://www.karapat.fr/
A Rueil-Malmaison, on place la musique au cœur de l’éveil des tout-petits !
La commune de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine a mis en place durant l’année 2019 une initiative originale au succès retentissant : amener le conservatoire de musique dans les crèches. L’occasion pour les tout-petits de se familiariser dès leur plus jeune âge avec la découverte du vaste monde musical.
Un projet bien ficelé
Lysiane Douine, cheffe de service Petite Enfance à la Mairie de Rueil-Malmaison, veut que l’art soit au cœur de l’évolution de l’enfant. Elle a alors réfléchi à comment organiser un partenariat adéquat entre les crèches et les services culturelles de la ville. Pour cette lectrice de Sylviane Giampino et Sophie Marinopoulos, il est primordial d’entretenir l’éveil artistique du jeune enfant. Soutenue par les élus de la ville, elle propose au directeur du Conservatoire des interventions en crèche. Le Conservatoire est enthousiaste, d’autant plus que des séances déjà organisées en maternelle avaient séduit les enfants.
C’est Nathalie Bras, professeur flûtiste au Conservatoire, qui est chargée du projet. Habituée à travailler avec des classes de primaires et maternelles, elle a réussi, malgré son appréhension initiale, à transcender son public ! « Tous les acteurs se nourrissent » explique Lysiane Douine, ravie des retours des professionnels en crèche de la ville.
Des séances réussies à la Crèche l’Orange Bleue
La crèche l’Orange Bleue a été la première à recevoir Nathalie Bras. Chaque jeudi, sur un format de trois fois 30mn, les professionnels ont pu construire avec l’intervenante un projet en lien avec leur façon de travailler : « Toutes les séances de Nathalie sont construites sur la sécurité affective et l’itinérance sensorielle. Les trois premières séances ont dû être identiques en ajoutant un petit élément nouveau à la fin comme une nouvelle comptine par exemple » raconte Marie-Pierre Avril, directrice de l’Orange Bleue.
Pour l’occasion, la salle de motricité a été tapissée de photos des enfants afin que Nathalie puisse les appeler par leurs prénoms et les reconnaître. « Lors de la première séance, nous sommes rentrées dans la salle avec les enfants et nous nous sommes installées sur les tapis. Nathalie a commencé à dire une petite comptine sur les bisous et les bonjours puis a nommé chacun des enfants ».
Nathalie avait réfléchi en amont à plusieurs points pour ces séances : « Je commence d’abord par la chanson d’accueil qui est toujours la même, puis je leur chante d’autres chansons et change de musique chaque semaine. Je pars d’une trame que j’ai imaginée : une journée du lever au coucher. Mais j’essaye surtout de rendre les enfants acteurs de la séance et suis preneuse de tout ce qu’ils proposent. A la fin de la séance, je reprends les chansons déjà chantées même si la musique de fin est toujours la même ».
A l’Orange Bleue, Nathalie a travaillé avec trois groupes d’âges hétérogènes, de moins d’un an (qui ne marchait pas encore) jusqu’à 3 ans.
Un univers différent pour les enfants : le monde des instruments
Nathalie a présenté aux enfants de nombreux instruments qui ont su attirer leur attention : une flûte traversière tout d’abord, mais aussi des appeaux, des carillons, des boîtes à musique et des instruments à « gratter ». La crèche disposait déjà de quelques instruments qu’elle a pu mettre à disposition des enfants et de Nathalie : des tambourins, castagnettes et clochettes. De quoi solliciter tous les sens des enfants !
« Les petits manipulent les instruments, puis on reprend ensemble une chanson qu’ils ont entendu. Je ne donne pas de consigne précise car je les laisse libres et ça marche ! » raconte Nathalie avec enthousiasme.
Chaque séance était construite autour d’un nouvel instrument, pour offrir à l’enfant une proposition sensorielle différente : souffler, taper, glisser etc. « On a vu apparaître une vraie ronde autour des instruments ! Les enfants vérifient, explorent, jusqu’à devenir acteurs et auteurs de la séance » témoigne Marie-Pierre Avril.
Pour la directrice de l’Orange Bleue, il ne faut surtout pas enfermer les enfants dans des cases, car ils peuvent toujours nous surprendre :« C’est le plus petit de tous, celui qui ne marchait pas encore qui a le plus participé ! On a remarqué que tout passe par le mouvement chez l’enfant, et ça nous a confirmé que des enfants qui ne bougent pas participent très bien. Ils peuvent ne pas chanter mais connaissent les paroles, ils écoutent tout, entendent tout ! ».
Des pros qui s’améliorent en échangeant
Si Nathalie reconnaît avoir énormément appris grâce à ses interventions, elle n’est pas la seule ! Marie-Pierre Avril confie que depuis ces séances, son équipe travaille différemment : « les professionnels vont par exemple sortir un instrument pour les enfants à un autre moment de la journée. Ils ne les laissent plus à disposition le matin car ils veulent être entièrement disponibles pour l’enfant au moment où celui-ci souhaite montrer sa façon de souffler ou de taper. L’adulte doit être vraiment attentif à l’enfant, en favorisant l’interaction, il évite de rater des moments importants parasités par des contraintes de la journée pour choisir des instants entièrement privilégiés ».
Les auditeurs sont conquis et les équipes ont pu acquérir de nouvelles méthodes dans leur travailavec les enfants : un beau bilan en somme pour ce projet ambitieux et novateur !
Devant un tel succès, la mairie et les crèches envisagent pour cette nouvelle année des sorties avec les tout-petits pour tenter cette fois-ci l’inverse : amener les enfants accueillis au Conservatoire ! L’idée serait d’organiser une séance mensuelle avec 8 enfants encadrée par un musicien dans une salle avec un instrument pour découvrir les sons et les lieux. Il est certain que les enfants vont être les premiers ravis de cette nouvelle initiative !
La crèche où les enfants expriment leurs émotions par l’art
Argile, peinture, collage… Les enfants de la crèche 1, 2, 3 Soleil (Association Crescendo) ont un grand choix d’expériences artistiques. Un seul but : leur permettre de déposer leurs émotions. C’est le projet pédagogique élaboré il y a 5 ans par la directrice Magali Rozieres, une maman de deux enfants qui a étudié l’art.
A la crèche 1, 2, 3 Soleil, on est accueilli par des animaux en cartons et de grandes peintures qui sèchent suspendues le long des murs. Dans l’entrée, des dessins courent sur un mur en plexiglas. A l’intérieur des deux salles principales qui constituent la crèche, des murs d’ardoise aimantés sont ornés de divers objets. Dans le couloir, des enfants protégés par des blouses enfouissent leurs petites mains dans de l’argile, sous le regard attentif d’une professionnelle. L’art imprègne les lieux. Pas étonnant quand on connaît le parcours artistique de la directrice de la structure.
Une passion au service des enfants
Ce projet d’art à la crèche c’est elle, Magali Rozieres. Sa licence d’histoire de l’art en poche, elle décide de se tourner vers un autre milieu, la santé. Elle devient infirmière à domicile, puis l’occasion se présente de suivre une formation d’art thérapie. Pas totalement convaincue par le métier, elle choisit la santé publique et travaille comme infirmière de crèche dans 3 structures, avant de prendre la direction de l’une d’elles il y a 5 ans : 1, 2, 3 Soleil. Elle refonde alors le programme pédagogique, élaboré en trois points : le décloisonnement de l’espace et les âges mélangés, la place du parent, l’expression consciente et inconsciente de l’enfant. C’est ici que l’art entre en jeu : l’équipe veut permettre aux enfants d’exprimer et de comprendre leurs émotions par le biais de la matière.
Pas d’art thérapie, plutôt de la prévention
D’après ses expériences en crèche et ce qu’elle a observé en y emmenant ses propres enfants, elle constate que les petits manquent de liberté dans les activités manuelles, trop scolaires et peu favorables à la libre expression. « On s’en sert simplement pour occuper les enfants. Mais on ne se rend pas compte que la matière a une vraie puissance, elle permet d’extérioriser ses émotions. Surtout que quand on est petit, on ne comprend pas toujours pourquoi on est triste, énervé, en colère, ou même heureux… » Elle regrette aussi que la créativité des enfants ne soit pas plus encouragée en grandissant. C’est donc naturellement qu’elle a mis ce projet en place dans sa crèche : laisser les enfants utiliser librement la matière. Sans nécessairement créer quelque chose, juste pour les sensations.
A chaque matière son bienfait
Une des activités les plus emblématiques de la crèche est l’argile : « une matière primaire, archaïque, un retour aux origines. C’est simplement pour les enfants le plaisir de toucher, malaxer ». S’ils préfèrent ne pas mettre les mains dedans, ils peuvent utiliser des accessoires, comme pour la peinture et la pâte à modeler. Ils ont à disposition de la colle à papier peint pour fabriquer des volumes. « Le coller-décoller paraît tout bête, mais c’est plus qu’un mouvement. C’est une sorte de coucou-caché, on peut imaginer que l’enfant rejoue la séparation. Il permet aussi à l’enfant de maîtriser quelque chose ou encore de revenir en arrière : l’idée d’un aller-retour ». Avec les crayons et les stylos, les enfants expérimentent plutôt la motricité fine : le trait est précis et attire le regard. La crèche propose aussi des ateliers cuisine, des clips de danse et des jeux d’eau. Très intéressants pour Magali Rozières puisqu’ils « permettent aux enfants de rentrer à l’intérieur d’eux-mêmes et de calmer leurs pulsions car ils sont portés par le mouvement de l’eau ». Autre particularité de la crèche : des livres et des magazines sur l’art à disposition de tous.
Projet d’équipe
Ces séances artistiques ne sont pas instaurées au hasard. Chaque professionnelle dirige 2 ateliers par semaine, toujours le même jour et à la même heure. Au début de l’année, elle en présente le cadre - heure, jour, nombre d’enfants, disposition, matière - et la manière dont elle le fera évoluer. « Le but n’est jamais esthétique, c’est purement le moment qui compte », précise Magali Rozières. Les professionnelles n’indiquent pas ce que les enfants doivent réaliser et ne commentent pas ce qu’ils produisent : l’idée est de proposer un moment particulier à l’enfant et observer ce que ça lui apporte. Mais comme elle l’explique, l’enfant peut y participer par procuration s’il ne se sent pas en confiance : sous ses yeux, l’adulte entreprend à sa place. « Le libre arbitre des enfants est indispensable. » Ces activités mettent aussi en valeur les professionnelles qui choisissent de diriger celles où elles sont le plus à l’aise. Selon la directrice, ce type d’ateliers n’est pas souvent établi dans les crèches par peur du débordement. « C’est faisable, cela demande juste de bien anticiper et de s’organiser ».
Les parents impliqués
Ce projet pédagogique ne reçoit que des retours positifs de la part des parents, contents de ce que leurs enfants sont amenés à réaliser et à exprimer. Cela leur donne aussi des idées à reproduire chez eux. Les parents sont eux-mêmes impliqués tout au long de l’année dans les projets artistiques de la crèche. Pour le Carnaval annuel mais surtout avec un atelier qui réunit parents et enfants une fois par mois. « La dernière fois, nous avons placé une installation mobile en bois dans la cour où tout le monde pouvait accrocher quelque chose. Chaque jour, un parent avec son enfant amenait une nouveauté. A la fin, c’était une structure énorme ». Et tous les ans, la crèche est métamorphosée suivant un thème : le trait, le noir et le blanc, l’artiste japonaise Kusama… Graphisme et sensorialité sont au cœur de cette « journée extraordinaire ». A la crèche 1, 2, 3 Soleil l’art est donc un vecteur de communication des émotions, pour le trio parent-enfant-professionnel entier.
Des ateliers gratuits sur la petite enfance à La Cité des Métiers de Marseille
Une fois par mois, la Cité des Métiers de Marseille en partenariat avec le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) et la FEPEM propose des ateliers gratuits sur la petite enfance. Ils s’adressent aux personnes intéressées par les métiers de ce secteur mais également aux parents en recherche d’informations sur les modes de garde. Ce dispositif, qui a évolué depuis sa création, fête cette année ses 10 ans.
Des ateliers novateurs et toujours d’actualité
La Cité des Métiers de Marseille a accueilli, dès ses débuts en 2005, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) Phocéen afin de proposer des permanences juridiques et emploi. Un atelier sur les modes de garde a d’abord été imaginé et testé en 2011 puis il a été pérennisé, en raison de son succès. Au fil du temps, cet atelier a évolué. Ainsi, depuis environ deux ans, il est coanimé avec la FEPEM, qui donne des informations sur le métier d’assistante maternelle mais aussi les clés pour les parents qui souhaiteraient en employer une. Cet atelier mensuel est gratuit et ouvert à tous. Il dure environ deux heures et renseigne sur les différents modes d'accueil des jeunes enfants, les structures existantes sur le territoire, les métiers de la petite enfance et les diplômes exigés ainsi que les aides liées aux frais de garde.
Un partenariat tripartite et complémentaire
Chaque début d’année, une programmation est définie avec une date tous les mois. La Cité des Métiers de Marseille s’occupe de gérer les inscriptions via son site internet, de l’organisation et de l’accueil de ces ateliers, ou encore de la connexion en visioconférence comme c’est le cas depuis le début de la crise sanitaire.
Jocelyne Llorca intervenante du CIDFF, depuis plus de cinq ans, accueille, informe, oriente et parfois accompagne dans leur parcours les participantes dans leur processus de recherche d’une solution d’accueil, ou de formation professionnelle.
Sophie Languereau, animatrice de la FEPEM, informe sur les statuts des particuliers employeurs et les modalités d’obtention d’un agrément d’assistante maternelle. Les coûts réels de l’emploi sont annoncés toujours en fonction des dernières réglementations (ex. : A partir de janvier 2022 et en rapport avec le prélèvement à la source, le crédit d’impôt sera mensualisé, et non plus annualisé comme c’est le cas).
Des ateliers associant soutien à la parentalité et insertion socio-professionnelle
En 2019, 100 % des participants étaient des femmes. Mais ce n’est pas toujours le cas, il arrive parfois que des hommes aussi se renseignent sur les modes de garde possibles du secteur. En revanche, ils sont peu à s’intéresser aux possibilités de reconversion dans le domaine de la petite enfance. Parmi les participants, on trouve des personnes qui viennent d’emménager sur Marseille, des personnes en rupture professionnelle, ou des mères qui ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants et qui veulent reprendre le travail ou une formation… Dans ce cadre ces ateliers allient parfaitement soutien à la parentalité et accompagnement des hommes et des femmes vers une insertion socio-professionnelle.
Pour rappel, aujourd’hui, 60 % des femmes qui sont en congé parental souhaitaient continuer à travailler, tandis que moins d’1% des pères prennent un congé parental à temps plein. La lutte pour l’égalité des rôles parentaux et la mixité des orientations professionnelles ont encore de beaux jours devant eux et dans ce cadre, ces ateliers mériteraient d’être démocratisés un peu partout sur le territoire.
Le programme 1001 mots
Le programme à distance
Un accompagnement personnalisé et dans la durée, adapté au quotidien des familles pour les aider à éveiller le langage de leur enfant
L'inspiration du programme : un programme SMS créé par l’université de Stanford ayant montré de forts résultats sur la réussite scolaire des enfants.
Les 1er résultats : en 2020, le laboratoire J-PAL d’Esther Duflo, a montré que 1001mots augmentait de 20% les pratiques de lectures des parents avec leur enfant âgé de 2 ans (voir l’étude)
Les échanges entre parents
L'équipe de 1001mots est convaincue de la force des échanges entre parents. Pour qu’ils se motivent entre eux et se donnent de bonnes idées, ils proposent de se des ateliers parents-enfants ou sur des groupes d’échanges en ligne. Les parents ambassadeurs aident à animer cette communauté de parents désireux d’éveiller le langage de leur enfant!
0-3 ans : le programme Malin généralisé à toute la France
Apres avoir été testé sur 14 territoires depuis 2012, le programme malin vient d’être déployé nationalement avec pour ambition de pouvoir toucher à terme plus de 160 000 enfants soit 30% des enfants de 0 à 3 ans en situation de vulnérabilité socio-économique.
Les 1000 premiers jours de l’enfant : une période clé pour sa santé.
Des études scientifiques ont montré l’importance décisive de l’alimentation de la conception au troisième anniversaire de l’enfant (concept des 1000 premiers jours). « L’adulte est l’héritier de l’enfant qu’il a été » précise le rapport des 1000 premiers jours qui insiste sur le fait que « par les variations nutritionnelles, par défaut ou par excès, par l’exposition aux substances toxiques subies, ou consommées, qui sont tous des facteurs susceptibles de laisser des empreintes durables acquises par les deux parents avant même la conception, et qui pourront, dans certains cas, être transmises à l’enfant, ainsi qu’à la propre descendance de celui-ci. » La nutrition joue un rôle capital dans la programmation métabolique. On comprend donc l’importance d’une alimentation saine et de qualité dès le début de la vie. Or des conditions socio-économiques défavorables peuvent influencer les pratiques alimentaires comme l'allaitement, la consommation de légumes, les horaires et rythme des repas…
Astuces, recettes et réduc
Pour accompagner les familles qui en ont besoin le Programme Malin met à leur disposition toute une palette d’outils sur la nutrition infantile : des conseils, des recettes et des astuces pratiques. Il accompagne aussi les familles en leur proposant une offre budgétaire « permettant d’acheter des produits spécifiques, adaptés et de qualité dans des circuits de consommation existants » grâce à des bons de réduction (de 20 % à 80 %) pour de l’alimentation infantile, des produits bruts (matières grasses, volaille, produits laitiers), et des ventes privilèges pour du petit électroménager et des ustensiles culinaires à prix réduit afin de booster le « fait maison ».
Sur tout le territoire
Le programme malin était déployé dans 14 départements depuis 2012, grâce au soutien de la CNAF, du réseau des CAF, de l’ensemble des partenaires de l’association et du ministère des Solidarités et de la Santé, le Programme Malin, se généralise au niveau national et devient l’un des dispositifs retenus dans le cadre de la Stratégie Nationale de prévention et lutte contre la pauvreté et la Stratégie du Programme National Nutrition Santé. pour fonctionner, le Programme Malin s’appuie sur ses membres fondateurs : sociétés savantes de pédiatrie (l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire et la Société Française de Pédiatrie), des partenaires associatifs (la Croix-Rouge française, l’Action Tank Entreprise et Pauvreté), des partenaires privés (Blédina et le fonds à impact Danone Communities), d’autres organisations ont rejoint le concept comme l’Inserm et des partenaires privés (Groupe SEB et ses marques Moulinex et Tefal, Lesieur, Le Gaulois, les Prés Rient Bio et La Banque Postale Assurance Santé. Localement le programme Malin s’appuie sur le réseau des institutions publiques (CNAF, CAF, Conseils départementaux). C’est la CAF qui informe les familles de l’offre et les circuits de distribution de droit commun qui la rendent accessible. Les familles éligibles (coefficient CAF inférieur ou égal à 850) peuvent s’inscrire au Programme Malin ici.
La maison du colonel
La Maison du Colonel est un projet d’extension et de réhabilitation d’une petite maison située quartier Elbeuf à Amiens, en vue d’en faire un « café associatif ». Chaque étape du projet est conçue de manière participative et créative.
Les Rencontres Cœur de Ville#2: Accompagnons la reconversion d'anciens sites hospitaliers
Cet atelier est l'occasion pour Jean-Louis Fousseret, maire de la ville de Besançon, d'aborder la stratégie de reconversion d'anciens sites hospitaliers sur son territoire.
Levons le voile sur la friche urbaine
Cet épisode documentaire de la série Natures humaines nous emmène en visite au coeur des friches urbaines franciliennes. Il évoque plus particulièrement la Petite Ceinture de Paris qui abrite un écosystème d’une grande richesse qui contribue à la résilience de nos villes.
« Jardin Nka » : espace agri-culturel à Aubervilliers
Investir une friche par l’art et la culture, c’est le pari qui a été pris pour accompagner l’opération d’aménagement Port Chemin Vert à Aubervilliers. En amont des travaux, pendant deux ans, la compagnie Friches Théâtre Urbain transforme cet espace de plein air en lieu agri-culturel, fait de cabanes à histoires et de potagers fleuris, avec et pour les habitants.
Vive les groues
Vive les Groues est un jardin urbain, participatif, lieu de rencontre, d'animation. Tiers-lieu aux portes de la Défense, il est entouré des chantiers colossaux de construction d’immeubles et infrastructures de transport. Le site sert aussi à l'accueil de porteurs de projets et s'inscrit dans un éco-système de nombreux acteurs.
Le CME de Rungis imagine une nouvelle aire de jeux pour les 8-12 ans
Les conseillers jeunes de la Ville de Rungis, adhérente à l'Anacej, s'investissent pour offrir un meilleur cadre de vie aux habitants. Comme le témoigne ce projet création d’une aire de jeux en extérieur pour les 8-12 ans, dont le CME de Rungis est à l'initiative.
Maison de l’alimentation itinérante à Quimper
La Maison de l'alimentation accueille tous les porteurs de projets liés aux questions alimentaires et impulse de nombreuses actions et initiatives.
HEC Stand UP
Et si vous gagniez votre vie en faisant ce que vous aimez ?
À Moncontour, un tiers-lieu numérique pour les seniors et les professionnels (22)
Installé dans des locaux municipaux de Moncontour (22), le tiers-lieu numérique associatif « Chez Yvonne » soutient les seniors, les entreprises locales et les porteurs de projets innovants dans leur transition et leur développement numérique. Chaque usager, avec ses besoins et ses compétences, devient rapidement acteur du projet.
Tout commence en 2017, lors d’une réflexion conjointe lancée par le maire de l’époque de Moncontour, avec l’aide d’un acteur local de l’économie numérique et d’un acteur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Cette réflexion porte sur la problématique du vieillissement de la population et la potentielle fracture numérique à l’œuvre sur le territoire. Le décrochage numérique des séniors n’est pas inéluctable. L’histoire d’Yvonne, aujourd’hui 84 ans, en est un bon exemple. Pour remplacer son antenne de télévision défectueuse, il lui a été conseillé de prendre un abonnement Internet et une tablette. Elle s’est rapidement convertie à ses nouveaux outils, si bien qu’aujourd’hui, elle peut à nouveau lire son journal, communiquer avec ses amies et même jouer en ligne. « Cette personne caractérise bien notre projet Chez Yvonne », explique Patrice Hénaff, directeur de Rich’ESS, le pôle de développement de l’économie sociale et solidaire du Pays de Saint-Brieuc, co-créateur du projet avec la mairie de Moncontour et l’incubateur numérique CommaPoint. Pour lui, l’expérience d’Yvonne démontre que des publics, a priori éloignés des technologies numériques, s’y lancent très bien avec un minimum d’accompagnement. La population vieillissante pourrait même devenir le vivier de nouveaux services. « Notre souhait est de transformer ce qui peut être considéré comme un frein, en une chance pour notre territoire rural. »
Un écosystème d’acteurs
En 2018, des liens sont tissés entre la municipalité, des habitants bénévoles, des partenaires de l’ESS, la caisse d’allocations familiales (CAF), une banque, un centre de formation, une caisse de retraite… Une étude des besoins est menée par Rich’ESS, financée par la région Bretagne, l’État et la Banque des Territoires (voir encadré). Une association est ensuite créée et une étudiante en master de sciences de l’éducation/technologies pour l’éducation et la formation est recrutée, pour construire des contenus de transitions numériques et les expérimenter. En mai 2020, l’association s’installe dans des locaux municipaux de 90 m², mis à disposition au rez-de-chaussée de la mairie, en contrepartie d’un pourcentage du revenu des locations des coworkers. Baptisé « Chez Yvonne », cet espace numérique offre un accueil, une salle de réunion et un espace de coworking aménagé pour accueillir jusqu’à douze télétravailleurs. Animés par une salariée, des bénévoles ainsi que des intervenants de la caisse d’allocations familiales et de la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), des services d’accompagnement numérique sont proposés aux particuliers et aux professionnels (commerçants, artisans et associations), sous la forme d’ateliers, de formations et de sessions d’écoute numérique. « En dehors des restrictions liées à la crise sanitaire, les ateliers ont rapidement fait le plein, avec 15 à 30 personnes participant, y compris lorsque nous avons délocalisés à Bréhand, une commune voisine », poursuit le directeur de Rich’ESS. « Pendant cette période de crise sanitaire, nous avons aussi reçu individuellement de nombreux commerçants et artisans désireux de se tourner vers les usages numériques pour maintenir et développer leurs activités. »
Chacun partage ses compétences
L’association « Chez Yvonne » compte une dizaine de bénévoles actifs. Une personne, employée 4 jours par semaine, anime les ateliers et coordonne les activités et les évènements. « Ce poste devrait passer à temps plein en 2021 », commente le directeur. Suite à un bon démarrage et à l’engouement des usagers, particuliers comme professionnels, l’association pourrait envisager de s’agrandir et d’augmenter le nombre de ses évènements. Des investissements qui pourront être facilités si la candidature en cours d’examen de l’association à l’appel à manifestation d’intérêt national «Fabriques de territoire » est retenue. « Nous avons volontairement commencé petit pour mener ce projet avec les habitants, en essayant de répondre à leurs besoins. "Chez Yvonne" est un lieu de vie participatif où chacun partage ses compétences avec les autres usagers. » Il cherche en outre à agir de façon complémentaire avec les services numériques du territoire, comme les espaces publics numériques, et les activités des entreprises existantes. Le système de réservation et de paiement à distance pour louer les espaces de coworking et les salles de réunion du tiers lieu a, par exemple, été créé par une société locale qui va maintenant le déployer à plus grande échelle.
Les porteurs de projets innovants sont les bienvenus
« Nous souhaitons maintenant nous tourner vers l’accueil d’un troisième public : celui des porteurs de projets innovants qui travaillent sur l’usage des technologies numériques et particulièrement sur la domotique au service du maintien à domicile des personnes âgées. » Le directeur de Rich’ESS poursuit : « L’idée est de leur proposer des séjours, voire des financements, pour qu’ils testent leurs innovations, avec le soutien des acteurs et des seniors du territoire. » À moyen terme, les projets ne manquent pas pour « Chez Yvonne » : formation de relais numériques (animateurs d’Ehpad, professeurs des écoles, professionnels médicosociaux…), diffusion de la pédagogie et de la méthodologie « Chez Yvonne » en Bretagne, transformation de l’association en société coopérative d’intérêt collectif (Scic)…
Lille mise sur la concertation pour végétaliser ses cours d'écoles (59)
La ville travaille en partenariat avec une association pour concevoir des espaces naturels dans ses écoles, et qu'ils soient mieux partagés par les élèves. Fin 2021, les 79 établissements de la ville seront dotés d’espaces verts. La ville travaille en partenariat avec une association pour concevoir des espaces naturels dans ses écoles, et qu'ils soient mieux partagés par les élèves. Fin 2021, les 79 établissements de la ville seront dotés d’espaces verts.
Remettre de la nature dans les cours d'école demande un peu de concertation. Lille, qui travaille depuis plusieurs années pour des écoles et une ville à hauteur d'enfant, a entamé en 2018 un programme de végétalisation dans le cadre de son projet éducatif global. Neuf cours d'école auront été déminéralisées fin 2021, avec au moins un tiers de surface végétale et un tiers de surface mixte. Les 79 établissements de Lille seront alors dotés d'espaces verts.
Jeu libre et égalité fille-garçon
« On s'est posé la question de la cour d'école comme espace central dans lequel se jouent beaucoup de choses : bien être, jeu libre, égalité fille-garçon, lien avec l'apprentissage, explique Charlotte Brun, adjointe au maire, en charge de la ville éducatrice, de la ville à hauteur d’enfants, de la jeunesse et du soutien à la parentalité. Une grande place est occupée pour le foot et il n'y a souvent que des garçons. On a mené un chantier et la question de la végétalisation est vite arrivée pour répondre à ces besoins mais aussi pour réduire les îlots de chaleur. La particularité de ce projet est qu'il est porté par le service éducation. Une cour d'école 100 % goudronnée contribue au réchauffement urbain : avoir plus de végétaux et revoir la couleur du revêtement, améliorer l’absorption d'eau… cela participe à l'objectif de la ville, même si cela ne bénéficie pas systématiquement aux enfants sur la problématique de la chaleur, notamment parce qu’en été ils ne sont pas à l’école. »
Onze écoles totalement minérales
En 2018, la commune identifie neuf cours d’écoles totalement minérales en cœur de ville. Elle fait alors appel à Récréation urbaines pour mettre en place des ateliers participatifs en suivant le cahier des charges portés par la ville.
Cette association, créée par l'urbaniste Céline Lecas et la psychologue Clémentine Delval, encadre des ateliers sur tous les temps de l’enfant scolaire et périscolaire et échange avec les équipes pédagogiques - diagnostic de cour, maquettes, plan programme avec les types d'aménagements souhaités - afin de proposer des recommandations aux services municipaux et à l’agence d’architecture et de paysage en charge du projet de végétalisation. Elle propose des préconisations d'usage de la cour d'école et réalise un guide d’usage sur le sujet après les aménagements en revenant échanger avec les acteurs de l'école.
Concevoir différemment l’espace de jeu
« Dans un projet éducatif global on part de la consultation des enfants et de l'ensemble de la communauté éducative. Le principal blocage c'est de faire tomber l'idée qu'un jeu, pour être sûr, doit être conçu par une entreprise et au-dessus d'un sol bitumé. C'est plutôt les parents qui freinent ou s'inquiètent. La meilleure solution consiste à rassurer, en se concertant et en cheminant ensemble. Les exemples déjà réalisés dans les écoles à côté aident aussi », précise l'adjointe au maire. « Cela demande aussi du travail et de l'adaptation pour l'Éducation nationale et une surveillance active des enfants lors des jeux », ajoute la directrice du projet éducatif global de Lille, Céline Royer Pruvost.
Alors que la végétalisation peut être envisagée comme la création d'espaces verts et d'îlots de fraîcheur inaccessibles, qui réduisent la surface de jeu, le parti pris de la commune est de laisser ces espaces accessibles aux enfants. Cela nécessite de concevoir différemment le projet et de trouver un équilibre pour le maintien des activités habituelles organisées en extérieur pendant les récréations ou dans le cadre du temps périscolaire.
Un budget de 400.000 euros par an
Pour ce programme mené dans neuf écoles, la commune a consacré un budget d'investissement d'environ 400 000 euros par an. S'y ajoutent le financement de l'association Récréations urbaines et le temps de travail, environ un mi-temps pour trois agents. « Cela demande beaucoup d'aller-retours avec les directeurs pour les convaincre, même si on travaille très bien avec l'Education nationale », remarque Charlotte Brun. Chaque école ayant un projet différent, certaines problématiques comme la présence en zone inondable conduisent à des réponses innovantes. « Au fur et à mesure, on apprend et on va plus loin sur la récupération d'eau, la végétalisation. Dans une école en zone humide, on va expérimenter l'installation de terre-pleins qui vont capter l'eau », explique Céline Royer Pruvost. Les trois dernières écoles végétalisées présenteront 100 % de surfaces perméables.
Prochaine étape : rénover le bâti
Bientôt, un deuxième volet d'action va être lancé avec un plan de rénovation énergétique global des écoles. « On va commencer avec 15 établissements et on croisera les interventions sur le bâti et les cours d'école », conclut l'adjointe au Maire, Charlotte Brun.
Réseau BRUDED : Aménagement, urbanisme et habitat
BRUDED est un réseau de partage d’expériences entre collectivités dans tous les champs du développement durable. Elles ont une même volonté d’avancer ensemble pour aller plus vite sur les chemins de la transition énergétique, écologique et sociale.
Conscientes de la nécessité d’avoir une approche territoriale et transversale de tous ces enjeux, le réseau a décidé de s’ouvrir aux intercommunalités. L’association, créée en 2005, compte aujourd’hui plus de 240 communes et 6 communautés de communes sur la Bretagne et la Loire Atlantique.
Retrouvez les expériences du réseau ici
A Piolenc, la municipalité s'est battue pour la centrale solaire flottante
C’est la plus grande centrale solaire du genre installée aujourd’hui en France. La petite commune du Vaucluse n’a rien lâché pour voir ce projet sortir de l’eau
Le Mené, un territoire pionnier
Le Mené est un territoire agricole qui est devenu précurseur dans les énergies renouvelables.
Cette dynamique s’enracine dans une longue histoire de luttes locales qui remonte aux années 1960. Elles ont été marquées par quelques figures fortes, comme Paul Houée, prêtre, chercheur à l’Inra et maire de Saint-Gilles-du-Mené. A l’époque, la préoccupation est de maintenir des emplois dans un territoire rural mono-agricole sur le déclin. L’intérêt pour les énergies renouvelables émerge plus tard, au début des années 2000.
La politique énergétique s’est mise en place sur 20 ans en devenant de plus en plus ambitieuse, jusqu’à se fixer l’objectif de l’autonomie énergétique en 2025. Tout est parti de la volonté d’un groupe d’agriculteurs de trouver des solutions pour gérer leurs déchets organiques. Ils ont découvert en Europe du nord qu’ils pouvaient les transformer pour produire de l’énergie grâce à la méthanisation. Le projet Géotexia mettra toutefois 11 ans avant de se concrétiser grâce à l’appui financier de la Caisse des dépôts et des industriels locaux dont Kermené. Les élus, dont beaucoup sont agriculteurs, ont pris conscience de l’intérêt de développer la production d’énergies renouvelables car c’est de l’argent qui reste sur le territoire et cela conforte l’économie locale. Très vite, il y a eu une envie partagée de créer un mix énergétique à partir des ressources naturelles disponibles.
Cette politique énergétique lui vaut d’être reconnu comme Territoire à Énergie Positive (TEPOS).
La loi de juillet 2015 sur la transition énergétique a mis en place un fonds spécial d’1,5 milliards d’euros pour renforcer les initiatives locales exemplaires en matière de transition énergétique. Le territoire du Mené a été retenu parmi 212 collectivités sélectionnées comme “ territoires à énergie positive pour la croissance verte » (TEPCV). Il a obtenu à ce titre une enveloppe de 500 000 euros.
Depuis 10 ans, argent public et privé confondu, 30 millions d’euros ont été investis dans les énergies renouvelables au Mené. La subvention TEPCV du ministère de l’Écologie représente un peu moins de 2% de cette somme.
Le festival Provox
Située dans le sud-est de la Vienne, à une heure de Poitiers, le centre CPA Lathus a accueilli 145 jeunes du 2 au 4 juillet 2021 à l’occasion du Festival Provox. Ce festival du dialogue structuré Européen en France a pour objectif de faire participer les jeunes à l’élaboration d’une politique de jeunesse européenne sur les thématiques du 8ème Cycle « Participation, Émancipation et Transformation ».
30 animateurs et animatrices et une vingtaine de décideurs politiques, ont répondu présents à l’appel du Cnajep, afin de co-construire des solutions avec les jeunes et d’échanger sur la place des jeunes dans la vie démocratique en France et en Europe.
Un Prix pour les actions du Conseil municipal des enfants - (57)
Le 12 mars 2019, le Conseil municipal des enfants de Metz a reçu le Prix « Démocratie Jeunesse » pour le projet « Ville rêvée, verte, durable et solidaire » remis dans le cadre des Trophées Éco Actions.
5 jeunes élus se sont rendus à Paris accompagnés de Thomas Scuderi et ont été accueillis par Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et François De Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire. Ces derniers ont salué le travail réalisé par les enfants qui ont eu par ailleurs l'occasion d'assister à une séance de l'Assemblée Nationale avant la réception. Une étape de plus dans leur citoyenneté !
Les trophées Éco Actions sont organisés par les Éco Maires, association nationale et internationale des maires et des élus locaux pour le développement durable, et visent à valoriser l’exemplarité locale en matière d’environnement.
Défi relevé haut la main par nos jeunes élus avec le projet réalisé dans le cadre de la rédaction de l’agenda 21 messin en partenariat avec le Centre Pompidou-Metz !
Au cours de quatre séances d’atelier au Centre Pompidou-Metz, les enfants de la commission culture et patrimoine ont fabriqué, avec l’aide de l’artiste Sarah Poulain, une maquette de leur ville rêvée, durable, verte et solidaire. Ce projet devait répondre au concept d’habitat durable. Ils ont réfléchi ensemble aux matériaux innovants ou traditionnels utilisés dans l’architecture et ont cherché à les représenter dans leurs créations.
Ils ont également observé le travail d’architectes et d’artistes qui ont pensé l’architecture du futur, pour découvrir et créer de nouvelles formes d’habitat.
Chaque enfant a produit un ou plusieurs bâtiments (maison, école, hôpital, éléments constitutifs de la ville), et chaque partie est interchangeable pour créer une ville modulable, toujours en mouvement.
Le fruit de leur travail a été présenté sous forme d’une maquette exposée au Centre Pompidou-Metz l’année dernière.
Lors des séances, les enfants ont également réalisé un carnet d’artistes présentant leurs croquis de bâtiments et les idées associées.
Un enregistrement audio de ce travail a été effectué et a été retranscrit par écrit pour accompagner leurs dessins, contenu que vous pourrez retrouver dans cette brochure.
Action jeunesse citoyenne (Jeunes de 15 à 17 ans)
L’AJC est une action citoyenne permettant à un groupe de 10 jeunes d’œuvrer durant 5 jours consécutifs (maximum) dans les domaines suivants :
Amélioration du cadre de vie du quartier (rénovation du mobilier urbain, entretien d’un site spécifique, rénovation des espaces sportifs,…)
Investir des actions solidaires, caritatives et/ou événementielles (participer au tri, opération de communication, appuyer logistiquement une manifestation culturelle,….)
Création artistique (fresque, sculpture, décoration,…)
Pour accéder à l’AJC :
Etre âgé(e) de 15 à 17 ans
Etre scolarisé(e)
Priorité aux jeunes habitant la CDC des 4B
Adhésion au CSC
Le groupe de jeunes est encadré par des animateurs professionnels et des intervenants qualifiés.
Bourse éducative :
A l’issue de chaque AJC, les jeunes participants bénéficient d’une bourse éducative.
Les domaines retenus pour l’affectation des bourses sont :
Mobilité : permis de conduire, abonnement SNCF, Bus …
Autonomie : fourniture scolaires, logements universitaire, restauration scolaire …
Ouverture culturelle et sportive : cotisation et adhésion à une activité culturelle, sportive et/ou artistique, participation à un séjour vacances…
Retour sur un atelier législatif mené avec des lycéen.ne.s à Gray (70)
Jeudi 1er juillet, des élèves du collège Ménans, du lycée Sainte-Marie et des jeunes engagés dans un SNU ont participé à un atelier législatif, initié par la députée Barbara Bessot-Ballot et son équipe parlementaire. Au programme : auditions de structures de l’ESS, rédactions d’amendements à partir d’une proposition de loi ESS.
Ecolibri, le club zéro déchet d’un collège breton
On n’est jamais trop jeune pour devenir acteur du monde qui nous entoure, cultiver nos idées pour un monde plus juste et moins pollué ou pour avoir un impact positif. Cet engagement peut se développer tout au long de notre éducation et l’école y a une place indéniable. Tel le colibri qui peut faire sa part et avoir un impact plus large, un groupe d’élèves motivés arrive à réduire sa consommation d’emballages alimentaires en montant et animant un club zéro déchet dans leur collège.
Le jeu "Gaspille moins" : créé par le CME de Limoges pour réduire le gaspillage alimentaire !
Durant le mandat 2018/2020, les conseillers enfants de la Ville de Limoges ont souhaité travailler sur le thème du gaspillage alimentaire, notamment sur les dates limites de consommation. C'est alors que la commission Sport et Santé du dispositif s'est employée pour proposer des solutions concrètes ! Découvrez le jeu "Gaspille moins".
Grâce notamment à l'appui de plusieurs partenaires, le CME de Limoges a lancé, au mois de mai dernier, le jeu "Gaspille moins". Ce jeu est avant tout un document utile qui balaie les idées préconçues sur les dates de péremption et les produits périmés. Il est présenté sous la forme de cartes, chacune identifiant un sens : la vision, le goût, l’odorat, l’ouïe et le toucher.
Suivant le nombre de points obtenus, vert, orange ou rouge, l’aliment est bon à consommer, il peut être cuisiné ou bien il doit être jeté. Pour mettre en pratique les conseils distillés, au verso de chaque carte figure une idée recette qui permet de transformer les produits.
Ce jeu a été imprimé en 14 000 exemplaires par les ateliers d’édition de la ville de Limoges, il a été distribué à tous les élèves des écoles maternelles et élémentaires publiques et privées de Limoges. Il sera également disponible à l’épicerie sociale et éducative de Limoges, et a été proposé à la banque alimentaire pour diffusion auprès de ses bénéficiaires.
Vous aussi vous souhaitez sensibiliser au gaspillage alimentaire dans votre territoire ? Téléchargez le jeu "Gaspille moins" sur le site de la Ville de Limoges.
Les carnets du jeune citoyen - Edition 2020
Ces Carnets du jeune citoyen présente les actions et dispositifs primés dans le cadre de la 10e édition des Prix Anacej des jeunes citoyens. Ces prix visent à valoriser les initiatives des enfants et des jeunes menées dans les villages, les villes, les intercommunalités, les départements et les régions. Les jeunes agissent, participent aux décisions locales, créent des projets d’utilité publique et font bouger les choses. Ce carnet est réalisé par l’Anacej, un réseau national d’acteurs, d’actrices, d’élu.e.s enfance jeunesse et de jeunes engagé.e.s sur leur territoire. Elle accompagne aujourd’hui 400 collectivités territoriales partout en France et de différentes couleurs politiques.
Quelques exemples de prix attribués :
Catégorie très petites communes
Courseton, le périple de Jeanne ; Pour sensibiliser au handicap et plus particulièrement à l’épilepsie, et pour récolter des fonds au profit de l’association «Le périple de Jeanne, une petite fée épileptique», les conseillers jeunes de Poisat ont organisé un courseton, au cours duquel, tee-shirts, sweats et casquettes à l’effigie de la commune étaient mis en vente. Cette initiative portée par les jeunes élu.e.s a permis de récolter 800€ pour l’association!
Catégorie démarche de participation innovante
Démarche de concertation citoyenne Groupe Miroir Jeunes ; Le Conseil Départemental a engagé une démarche de participation citoyenne, qui comprend le Groupe Miroir Jeunes. Ce dernier, constitué de jeunes âgé.e.s de 11 à 29 ans, a pour vocation de co-construire une nouvelle ambition par et pour la jeunesse haute-garonnaise, en lui donnant les moyens d’être acteur des politiques publiques.
Catégorie conseils départementaux
Clue Ado: les discriminations au collège ; Grâce à un questionnaire distribué à tous les collégiens, les conseillers départementaux jeunes ont créé un jeu pour aborder le sujet de discriminations. Ce dernier s’inspire directement des difficultés rencontrées par leurs camarades. Les joueurs sont invités à mener une enquête pour comprendre les fondements des discriminations.
Les Débats d’adolescents
Ces débats, créés par Barbara Walter en 2006, ont pour objectif de donner un espace de parole aux jeunes, âgés de 14 à 18 ans, conformément à l’article 13 de la CIDE selon lequel l’enfant a droit à la liberté d’expression. Ces jeunes sont amenés à s’informer, à débattre et à participer à la vie sociale et politique.
Pénestin, commune pionnière de l’autoconsommation énergétique
Située à l’embouchure de la Vilaine et à la frontière entre la Bretagne et les Pays de Loire, Pénestin est une commune littorale du Morbihan comptant 1 987 habitants à l’année et 35000 l’été. Aux côtés de Cap Atlantique, l’intercommunalité dont elle dépend, elle œuvre depuis de nombreuses années en faveur de la transition énergétique, jusqu’à être devenue pionnière en matière d’autoconsommation collective1. Michel Bauchet, premier adjoint au Maire en charge de l’urbanisme et de l’énergie, retrace l’histoire de ce projet hors du commun de centrale photovoltaïque communale en autoconsommation collective qui inspire aujourd’hui de nombreuses autres communes.
De l’énergie renouvelable en circuits courts : c’est possible avec Biocoop et Enercoop !
Coopérative locale du réseau Enercoop, Enercoop Midi Pyrénées a choisi dès sa création en 2015, de concentrer une partie de son activité sur l’autoconsommation énergétique. À l’époque, il s’agit d’autoconsommation individuelle1 car l’autoconsommation collective2 n’est pas encore possible. Une évolution de la législation en août 2018 ouvre la voie à l’autoconsommation collective et, ni une ni deux, Enercoop Midi Pyrénées se lance dans l’aventure, en partenariat avec la Biocoop Lou Cussou de Sainte Affrique (Aveyron) et une clinique vétérinaire voisine. Gérard Madon, Président du conseil d’administration d’Enercoop Midi Pyrénées décortique avec nous ce projet d’autoconsommation énergétique pionnier.
EnRciT, le dispositif de co-financement du développement des projets citoyens d’énergie renouvelable
Créé par la Banque des Territoires, l'Ircantec et le Crédit Coopératif et géré par Énergie Partagée, le dispositif d'investissement EnRciT co-finance le développement de projets citoyens d'énergie renouvelable. Découvrez en 90 secondes comment EnRciT peut aider vos projets !
Ehop activateur du covoiturage avec Ouestgo, plateforme régionale de mise en relation des trajets du quotidien
Depuis 2016, EHOP accompagne l’émergence d'une plateforme de covoiturage de proximité, mutualisée, solidaire, gratuite et open source pour répondre aux besoins des territoires urbains et ruraux.
Plan départemental par et pour les jeunesses de Haute-Garonne 2019-2021
Dans le département de la Haute-Garonne près d’un habitant sur quatre a entre 11 et 29 ans. Si la collectivité mène déjà des centaines d’actions à destination des jeunes elle a souhaité aller au-delà en proposant un plan départemental par et pour les jeunesses. Cette démarche a pour objectif d’offrir à cette population aux multiples visages une véritable place dans le débat pour co-construire l’action publique.
Un état des lieux sur les enjeux des jeunesses a été dressé par 80 agents du Département et 120 professionnels de la jeunesse et de l’éduction populaire. Un baromètre des jeunesses haut-garonnaises a notamment permis d’observer les différences de perception entre les populations de 11-29 ans et celles de 30-75 ans.
Par la suite une démarche d’« aller vers » la jeunesse a été déployée. Ainsi plus de 2 000 jeunes ont été rencontrés sur 31 sites grâce à des stands dynamiques et un truck itinérant. Cette mobilité géographique a permis d’entrer en contact avec une grande diversité de jeunes. En parallèle un questionnaire papier leur a permis de faire part de leurs besoins et de leurs envies. 1 000 contributions ont été recueillies. Le « forum des jeunesses » a également été l’occasion pour 300 jeunes de s’exprimer sur de nombreux sujets.
Ces idées et propositions ont ensuite été retravaillées pour aboutir à un plan départemental par et pour les jeunesses composé de quatre axes prioritaires.
Monières organise un réseau d'entraide pour ses habitants (44)
Dès le début du confinement, la commune de Monnières a réagit face à la crise sanitaire en organisant des actions de solidarité visant à venir en aide aux habitants du territoire. L'objectif : constituer un réseau de volontaires pour proposer des services de proximité : courses alimentaires, en phamarcie, etc. La crise sanitaire peut être vecteur de paralysie de l'engagement et d'isolement social... Mais aussi comme un moment de développement de la démocratie participative lorsqu'une collectivité s'en donne les moyens et créer des conditions favorables à l'épanouissement de l'engagement collectif. Comme le démontre les chiffres : 5 à 6 % de la population étaient impliquée dans la vie municipale.
La démocratie associative et sanitaire de l'association de quartier Pietralba
Situé dans le département de la Haute-Corse, l'association de quartier Pietralba a lancé une démarche de concertation avec ses adhérents pour élaborer une charte de confinement dans le contexte de la pandémie de la Covid-19. Cette initiative a permis d'offrir de nouvelles opportunités d'engagement solidaire entre les habitants de la commune
Le train de leurs rêves : Railcoop à l'honneur dans Envoyé spécial
Lassés de voir des rails gagnés par la rouille et ces gares que la SNCF ne dessert plus, des citoyens ont eu l’idée d’un pari fou : relancer une ligne de chemin de fer disparue, le Bordeaux-Lyon.
L'équipe du magazine Envoyé spécial met à l'honneur la coopérative Railcoop. Coopérative d'opérateurs ferroviaire de proximité ayant pour ambition de redonner du sens à la mobilité ferroviaire en impliquant citoyens, cheminots, entreprises et collectivités. Incubée en 2019, Railcoop est aujourd’hui la première coopérative (sous forme de Scic) ferroviaire en France. Railcoop projette d’exploiter une première ligne régulière dans le Sud-Ouest de la France à partir de septembre 2021.
Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, quand l’innovation sociale fait battre le cœur du territoire
Et pourquoi pas maintenant ? C’est ce que s’est demandé Gervais Lesage lorsqu’il a vu passer l’appel à innovateurs organisé par le Parc en novembre dernier dans le cadre du programme TRESSONS, piloté par l’Avise et le RTES. Trois mois plus tard, il lance le projet “Nos toits solaires”, qui rend accessible la production d’énergie solaire, en accompagnant les propriétaires de maisons dans une démarche d’achat groupé avec leurs voisins. Cette question, Gervais n’a pas été le seul à se la poser. Des trente-cinq porteurs d’idées du territoire qui ont postulé à l’appel à projet, dix ont été retenus pour rejoindre la première promotion d’un Sprint, un programme d’accompagnement, conçu par makesense et co-animé avec les équipes du Parc.
Une autre vie s’invente ici, tel est le motto des Parcs naturels régionaux. Dans celui de la Haute Vallée de Chevreuse, l’avenir s’imagine avec la Fabrik, un accélérateur d’initiatives aux portes de la métropole. Bienvenue dans une vallée qui vient de piquer son premier sprint de l’innovation sociale avec makesense.
Devenir entrepreneur.se à impact
Margaux Muracciole est en pleine démarche de création d’entreprise quand le Parc lui propose de postuler au programme. Après avoir rempli un dossier de candidature et un premier échange avec Mariannick Dumazeau – chargée de mission tourisme, elle rejoint sa promotion pour une aventure qui durera plus de deux mois : “Nous étions une dizaine à nous accrocher pour sortir nos projets de terre. Je me suis sentie soutenue et surtout, parce qu’on croyait en mon projet, j’ai pu prendre confiance en moi.” Le projet de Margaux, c’est Byom’ – des hébergements insolites en lisière de forêt pour une expérience éco-responsable, confortable et authentique. Impactée par la situation sanitaire, Margaux travaille aujourd’hui à une ouverture pour 2022.
Aux côtés de Margaux et de Gervais, Franck Mathieu lance ArchiPossible, un collectif proposant des stages, des chantiers participatifs, des rencontres et des suivis aux bricoleurs du territoire : “J’ai avant tout candidaté pour faire connaître et reconnaître le projet auprès des élus et agents du Parc, en me disant qu’ils pourraient alors le soutenir concrètement. J’ai été agréablement surpris par la méthode proposée, que je n’avais pas encore éprouvée et qui s’avère assez efficace : définir de manière très précise une unique cible bénéficiaire et faire des essais itératifs dessus… c’est redoutable !”
Ces méthodes d’innovation basées sur l’itération (lean startup) et l’approche centrée utilisateur (design thinking), sont à la base de tous les programmes d’accompagnement réalisés par l’incubateur de makesense depuis sa création en 2013.
Favoriser l’émergence de projets à impact
Accompagner des entrepreneurs sociaux, ça ne s’improvise pas. Pour mettre en place ce dispositif, le Parc a décidé de réunir des compétences complémentaires de ses services dans un pôle baptisé la Fabrik. Le “qui” étant résolu, il ne restait plus au parc qu’à définir le “comment” : quelles méthodes et quels outils utiliser pour faciliter le développement de projets sur le territoire ? C’est assez naturellement que la Fabrik s’est associée à makesense, acteur historique de l’entrepreneuriat à impact en France. “L’accompagnement des entrepreneurs du Parc s’est basé sur notre programme Sprint, un format court de deux mois, 100% digital et prodiguant chaque semaine des ressources et un canevas à remplir pour avancer vite et bien dans son expérimentation et son prototypage”, explique Talia Sarfati responsable des programmes d’incubation chez makesense. Si Talia était mobilisée en soutien, pour préparer les sessions de coaching et y assister, ce sont bien les équipes du Parc qui ont prodigué conseils et cadrage aux dix entrepreneurs.
Xavier Stephan, chargé de développement économique au sein du Parc et membre de la Fabrik, se souvient : “Le programme a beaucoup apporté aux entrepreneurs mais aussi aux équipes du Parc qui ont pu monter en compétences sur des outils d’accompagnement et profiter d’une dynamique de groupe. Cela nous a permis d’adopter la bonne posture et de gagner en confiance dans le coaching. De plus, le format nous a forcé à vite travailler sur du concret”.
En plus de faire gagner le Parc en autonomie sur l’incubation de projets à impact, le programme a eu d’autres effets bénéfiques : “En lançant l’appel à projet, nous avons pu nous faire une idée des différentes actions citoyennes innovantes du territoire et modéliser une porte d’entrée à ces initiatives. Nous avons aussi gagné du temps ! D’une part dans notre façon de traiter les demandes entrantes de porteurs de projets, et en favorisant l’accompagnement collectif plutôt qu’individuel” nous explique Sandrine Missakian, aujourd’hui chargée de mission développement économique et durable et membre de la Fabrik.
Construire le territoire de demain
Peu de gens le savent, mais le crédo des Parcs naturels régionaux tient en quelques mots : une autre vie s’invente ici. C’est pourquoi, en plus d’assurer la vie des villages et des bourgs qui le composent, le Parc de la Haute Vallée de Chevreuse a choisi de se positionner en tant que moteur d’innovation dans divers domaines, tels que le tourisme, la mobilité durable, l’énergie, l’alimentation ou encore la protection de la biodiversité.
Pour les élus du Parc, l’initiative a été un bon moyen de s’inspirer des dynamiques innovantes du territoire pour se reconnecter aux besoins des habitants, et élargir leurs horizons. De par sa nature transverse, le programme a aussi permis de transformer les façons de travailler au sein de la collectivité, comme nous le rappelle Frank Poulon, élu au tourisme, à la liaison douce et à la mobilité durable : “Si le projet partait d’une très bonne idée de mes collègues du développement économique, ils nous ont tout de suite intégrés dans la démarche pour lancer un projet inter-commission. Ce fut une façon de travailler relativement agréable.”
Mais pour le Parc, ce programme d’accompagnement n’est que la première étape d’une longue aventure. Maintenant que de bonnes bases méthodologiques ont été acquises, l’enjeu est de capitaliser sur cet élan positif pour assurer la réussite des 10 projets de la première promotion… et préparer la suivante.
Saint-Brieuc constitue une réserve citoyenne pour faire face à la crise sanitaire (22)
Pour faire face à la crise sanitaire, la ville de Saint-Brieuc a lancé un appel à volontaires pour impulser un élan de solidarité sur le territoire. Loin de s'imaginer d'un tel écho au sein de la population Briochine, l'appel à volontaires a dépassé le contexte de la Covid-19 pour s'institutionnaliser comme un outil pérenne de démocratie participative.
Ecov, opérateur de lignes de covoiturage pour les trajets du quotidien
Ecov propose un nouveau service public pour mailler les territoires : des lignes de covoiturage qui permettent de covoiturer comme on prend le bus, en partenariat avec les collectivités locales.
Convention citoyenne de Nantes
La crise sanitaire a bousculé le quotidien de tout le monde et a causé des conséquences multiples surtout et aussi sur les décisions prises sur le territoire métropolitain. Pendant la deuxième période de confinement, qui a été très stricte en France, Nantes Métropole a organisé ce temps de concertation à distance avec les citoyens et citoyennes et les experts du territoire pour produire un diagnostic citoyen et des aspirations pour l'après-crise.
À Hédé-Bazouges, un chantier participatif pour un skate park "fait maison" (35)
La petite commune d’Ille-et-Vilaine n’avait pas les moyens d’aménager le skate park réclamé par les jeunes de la commune. Avec l’aide d’un skateur compétent et au moyen d’un chantier participatif, les jeunes, accompagnés par la municipalité, ont construit eux-mêmes l’équipement dont ils rêvaient.
À Plaine Commune, l’art et la culture irriguent les politiques publiques. C’est la démarche Territoire de la Culture et de la création, une approche novatrice qui place la culture au cœur de la fabrique de la ville et mobilise l’art pour rendre les espaces publics plus agréables à vivre.
La demande ne datait pas d’hier. En 2014, des jeunes de cette petite commune d’Ille-et-Vilaine avaient déposé en mairie un projet de skate park. Mais les élus n’étaient pas vraiment convaincus qu’il serait utilisé intensément ; surtout, les devis demandés prévoyaient une dépense située entre 60.000 et 80.000 euros. Beaucoup trop pour le budget d’une commune de 2.162 habitants ! L’idée semblait donc irréalisable.
Par chance, la maire adjointe à la jeunesse, aux sports et à la communication, Isabelle Clément-Vitoria, rencontre alors Nicolas Peuch, un skateur habitant un département voisin. Il lui propose de dessiner l’équipement et de les accompagner dans un chantier d’auto-construction avec les jeunes eux-mêmes.
50 volontaires bénévoles
Nicolas dessine donc le projet, la maire adjointe coordonne les opérations, un autre conseiller municipal professionnel dans le bâtiment se charge des approvisionnements et du suivi de chantier, et une cinquantaine de jeunes, aidés de quelques adultes bricoleurs, s’inscrivent comme volontaires pour aménager le site.
18 jours de travail, 5 mois de chantier
Le chantier est mené à bien en 18 jours, sur 5 mois, au cours de l’été 2015. Puis une plasticienne intervient, pour réaliser la décoration du circuit avec d’autres jeunes de la commune, d’âge primaire cette fois.
Réutilisation d’un terrain déjà bitumé
Par chance, le skate park a pu être construit en plein centre de la commune, sur un ancien terrain de tennis bitumé au pied des ruines du château médiéval. Il est inauguré en 2016. Cette réutilisation d’un endroit bitumé déjà existant et la participation des jeunes eux-mêmes a d’ailleurs valu à la commune un prix du développement durable.
Le chantier n’a finalement coûté que l’achat des matières premières, soit 18.452 euros au total : 15.000 fournis par la mairie, le reste par la caisse locale d’une banque et le supermarché voisin. "C’est certainement le skate park le moins cher de France", avoue l’adjointe à la jeunesse, aux sports et à la communication, avec satisfaction.
Opération d’animation jeunesse réussie
L’opération est menée jusqu’au bout avec succès parce que les élus ont su mobiliser les bonnes personnes et veiller à la convivialité du chantier. Tous les volontaires, les jours où ils travaillaient sur le site, étaient en effet invités au restaurant le midi. Ces moments de rencontre entre jeunes et adultes ont durablement amélioré l’ambiance à Hédé-Bazouges. Dans la mémoire des villageois, c’est une animation jeunesse réussie.
UNCCAS : Un village intergénérationnel à Clermont-Ferrand
Au Le Clos des Vignes à Clermont-Ferrand, souhaitant proposer une solution alternative aux Ehpad, et enrichir sa palette de services, le CCAS s’est appuyé sur son Analyse des Besoins Sociaux (ABS), sur une enquête auprès des personnes âgées de la Ville et sur du benchmarking pour concevoir ce projet. : Proposer aux personnes âgées une alternative entre le domicile ordinaire et l’établissement médicalisé, basée sur le lien intergénérationnel. 40 logements (T2 et T3) ont été créés. Ils sont ouverts majoritairement aux personnes âgées (30) et aux familles. Une animatrice logée sur place assure le lien entre les habitants.
Retrouvez les infos en détails (durée, modalités, financement du projet, animation) sur le site de l'UNCCAS
Tournus imagine le futur du cinéma La Palette avec ses habitants
Le cinéma La Palette de Tournus est à l'origine d'un événement marquant dans la vie politique locale. La municipalité élue en 2014 souhaitait en effet détruire cet équipement municipalisé en 1982 et confier cette activité à un complexe privé, situé en périphérie, au sein d’un gigantesque complexe culturel. Face à la levée de boucliers suscitée par ce projet accusé de contribuer à la désertification du centre-ville, le conseil municipal a démissionné amenant une nouvelle équipe en octobre 2017. Composé d'une liste de citoyens volontaires, celle-ci a fait de l'association des habitants le fil rouge de son (court) mandat. C'est ainsi qu'une des premières décisions de la nouvelle équipe municipale a été de créer, comme l'autorise la loi, un Comité consultatif public (Article L2143-2 du CGCT) autour du cinéma La Palette.
Nouvelle légumerie pour la Cuisine Centrale
Soucieuse de la qualité des services proposés par la Cuisine Centrale située à Saint-Ladre, la Ville d’Amiens s’est dotée fin 2018 d’une légumerie afin de proposer dans ses menus des produits frais et locaux.
Depuis la rentrée de septembre, en moyenne, 7 230 repas sont assurés chaque jour par les 28 agents de la Cuisine Centrale à destination des restaurants scolaires d’Amiens. 430 sont adaptés aux tout-petits et sont préparées directement dans chaque crèche tandis que les 6 800 repas restants sont mitonnés pour les maternelles et élémentaires dans les locaux de la Cuisine Centrale.
Le projet BioCanteens - Mouans-Sartoux
Le réseau de transfert BioCanteens vise à développer la distribution de repas scolaires durables au sein de sept villes européennes, et de s’en servir comme levier pour le développement d’une politique intégrant l’alimentation et l’agriculture et protégeant la santé des citoyens ainsi que l’environnement. Le projet vise à transférer la bonne pratique de Mouans-Sartoux dans le domaine de la restauration collective en milieu scolaire, à d’autres villes européennes engagées. La bonne pratique de Mouans-Sartoux est basée sur la distribution quotidienne de repas 100% bio et principalement locaux à coût constant, la réduction drastique des déchets compensant alors le surcoût des produits bio. L’organisation d’activités éducatives visant à sensibiliser les enfants à l’alimentation durable fait aussi partie intégrante de cette pratique.
Carte Blanche - Cuisine coopérative saine, durable, éthique et accessible à tous
CARTE BLANCHE est créée en 2018 par des parents d'élèves et des cuisiniers, en zone rurale proche de Besançon, pour offrir aux enfants une cuisine familiale, des produits locaux et sains. Le bon sens pour l'économie locale, l'environnement et l'éducation au goût !
Le collectif engage une consultation locale pour recueillir l'avis de tous, pour améliorer le service de la cantine et renforcer la participation de chacun à la gouvernance de Carte Blanche. Parents, associations, personnel éducatif, collectivités et citoyens, tous les avis comptent pour inventer la cantine de demain.
Baluchon - À table citoyens
Baluchon - À table citoyens est une Entreprise Solidaire d'Utilité sociale, qui à travers la préparation de petits plats cuisinés ensemble propose à des personnes éloignées de l'emploi de se réapproprier leur destin économique et social.
ProxiDon - Une plateforme #antigaspi et #solidaire
ProxiDon est une plateforme internet développée par la Banque Alimentaire du Rhône qui permet aux commerces alimentaires de proximité de faire don de leurs surplus et de leurs invendus aux associations d’aide alimentaires situées aux alentours.
Une plateforme digitale pour favoriser la livraison de produits frais locaux
Une plateforme digitale pour favoriser la livraison de produits frais locaux Pour aider les producteurs et commerçants du secteur alimentaire à maintenir leur activité économique, la Région Occitanie lance une plateforme digitale pour favoriser la livraison de produits frais locaux et permettre aux citoyens de consommer local et frais tout en restant à leur domicile.
Amicalement Vôtre - Un restaurant solidaire adossé à une épicerie sociale
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, cette association créée en 2012 a mis en place un restaurant solidaire adossé à une épicerie sociale permettant aux personnes à revenus modestes d’y faire leurs courses dignement tout en accédant à des produits moins chers mais de qualité. Les produits de l’épicerie arrivés en fin de parcours sont cuisinés et préparés pour être servis et proposés au restaurant dans un menu unique à 4 € ou être vendus sous forme de barquettes alimentaires. Au-delà de la mission anti-gaspillage, l’association a souhaité que l’épicerie et le restaurant soient créateurs de lien social, d’entraide et d’échanges intergénérationnels.
L'Epicerie
Le projet consiste en la création d'un lieu aux multiples fonctionnalités et usages. Il s'agit de la réalisation d'une épicerie solidaire et d'un tiers lieu dédié aux résidents du quartier. L'épicerie solidaire est ouverte selon critères aux familles en difficulté de la ville.
Autrement dit, les bénéficiaires vont à l'épicerie comme dans n'importe quelle supérette mais n'y règle que 10% du montant réel. Elles bénéficient en outre d'un suivi socio-professionnel, participent à de nombreux ateliers ferments d'une inclusion sociale renforcée. Le lieu est également le support de développement de services publics de proximité pour l'ensemble des habitants du quartier qui y trouvent également un site à leur disposition (prêt de salle gratuit) mais aussi la possibilité de disposer d'un endroit pour échanger et créer du lien social. Cette dimension est particulièrement importante d'autant qu'elle s'appuie sur une équipe de travailleurs sociaux formés. C'est ainsi que chaque trimestre plusieurs ateliers ouverts aux différents publics du site "bénéficiaires de l'épicerie" et habitants mais aussi des manifestations conviviales et festives sont organisées. Afin de rendre possible ce projet, le site est ouvert selon des horaires bien déterminés aux différents types d'usagers avec des ouvertures sur des plages communes organisées.
Ressourcerie alimentaire
Le projet de « Ressourcerie alimentaire » fait suite aux différentes expérimentations concluantes des « Cantines de la fourmi » proposées ces trois dernières années à Morlaix dans le cadre de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, et qui consistaient à valoriser la casse des distributeurs et les produits hors calibre des producteurs, en repas pour tous à 1€. Mais le gaspillage alimentaire ne se limite pas à une semaine dans l'année, et plusieurs acteurs du territoire se sont donc rassemblés autour de l'intérêt commun de développer un lieu pérenne proposant un ensemble d'activités autour de l'alimentation durable : lutte contre le gaspillage alimentaire mais aussi circuits-courts, sensibilisation aux produits locaux et de saison, etc.
Un laboratoire agro-alimentaire partagé pour le clunisois
Prise de conscience des opérateurs et de la collectivité de l'impasse dans laquelle nous allions : d'une part, volonté de développer les circuits alimentaires et d'autres part, disparition des ateliers de transformation due aux exigences sanitaires croissantes. L'idée d'inventer un concept de "laboratoire agro-alimentaire" multi-usages pour nos territoires ruraux a germé...
Notre ambition est de construire un lieu de travail commun à des agriculteurs, des artisans des métiers de bouche, des collectivités qui fabriquent des repas pour les enfants.
Vers un nouveau modèle alimentaire de la métropole nantaise
Projet Alimentaire Territorial - Nantes Métropole
Les projets alimentaires territoriaux (PAT) résultent de la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014.
Le Projet Alimentaire Territorial consolidé par ce travail collectif, engage l’ensemble de la filière alimentaire vers un modèle d’alimentation durable et structure le territoire pour répondre aux enjeux du changement climatique, de la reconquête de la biodiversité et de la santé. Le PAT de la métropole nantaise accompagne ainsi l’indispensable transformation des modèles agricoles et agroalimentaires.
Projet alimentation territorial départemental - Côte-d’Or
Depuis 2011, le Département met en œuvre une politique alimentaire dont l’objectif est de soutenir l’activité agricole, maintenir l’activité en milieu rural et les paysages, et assurer un approvisionnement de qualité aux convives de la restauration collective côte-d’orienne.
Porté avec la Chambre d'Agriculture de la Côte-d'Or, et mené en étroite collaboration avec la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Côte-d’Or et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, le Projet Alimentaire Territorial départemental (PATd) est une démarche de terrain volontaire et collective associant les acteurs du territoire.
Projet Alimentaire Territorial - Caen Normandie Métropole
Depuis 2017, Caen Normandie Métropole est engagé de manière active dans l’élaboration de son Projet Alimentaire Territorial (PAT).
Ainsi, le PAT de Caen Normandie Métropole est porté par trois partenaires :
Le Pôle métropolitain Cen Normandie Métropole, chef de file
La Chambre d’agriculture du Calvados
L’agence d’urbanisme AUCAME.
Le rôle du porteur du PAT est multiple : coordonner, communiquer, fédérer les acteurs, favoriser la mise en réseau et permettre une valorisation des actions et un partage d’expérience pour diffuser les bonnes pratiques…
Les jardins du cœur : du jardin a l’assiette
Cette action est à vocation sociale, environnementale et économique. Pilotée par le CCAS, elle consiste à conforter le développement d’une culture maraîchère biologique et la préservation de la biodiversité sur 3 sites urbains gérés de manière collective et participative avec un public en grandes difficultés sociales, visant à faciliter leur autonomie alimentaire, le vivre ensemble, l’insertion professionnelle.
Tous à la soupe de la solidarité !
Chaque année, à l’occasion de la journée du refus de la misère, le CCAS de Blénod-lès-Pont-à-Mousson organise une soupe de la solidarité dans un quartier différent de la commune, en invitant toute la population. Préparée avec des légumes cultivés dans une parcelle dédiée des jardins familiaux, elle est l’occasion de mener un travail de sensibilisation diététique et environnementale, en vivant un moment de partage et de lien social.
Jardins d’utilité sociale
Cette action doit permettre à des bénéficiaires du RMI de se réinsérer socialement et professionnellement au travers d’une activité économique tout en produisant des légumes frais pour alimenter l’épicerie sociale. Le tutorat technique des jardins est proposé à des personnes en difficulté sociale repérées par les services sociaux de la ville (CCAS ou centre médico-social) pour une durée maximale de 12 mois.
Programme : Développer la participation citoyenne
L’institut pour la recherche de la Caisse des dépôts en partenariat avec Mosaic propose aux collectivités de les accompagner pour développer la participation citoyenne dans la construction de leurs politiques publiques en s’appuyant sur un dispositif de science participative. Ce projet a vocation à accélérer la transition vers des modèles de gouvernance plus inclusifs répondant aux enjeux de notre époque.
La crise sanitaire rebat les cartes des priorités pour les collectivités avec un plan de relance orienté vers une croissance durable et inclusive. Les initiatives se multiplient pour une meilleure prise en compte des enjeux climatiques et un développement local plus respectueux de l’environnement. Par ailleurs, la proximité est devenue incontournable, encourageant la consommation et la production locale. Enfin, de nombreux projets impliquant des citoyens émergent pour construire une société plus solidaire et plus inclusive. Dans ce contexte éminemment porteur, comme jamais auparavant dans notre société, la participation citoyenne devient un élément clé de construction d’une politique publique partagée et fondée sur un pacte de confiance entre collectivités et citoyens.
Lancement officiel de Nantes Ville Comestible et remise des prix Hackgriculture le 28/04/15
Nantes Ville Comestible a décidé de passer à l'étape supérieure en imaginant un programme ambitieux pour soutenir le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine durable sur Nantes Métropole.
Venez découvrir l'annonce de lancement du projet, les actions réalisées, les avancées déjà obtenues et le programme d'actions pour 2015-2016 sur Nantes Métropole, afin d'avancer collectivement sur la production alimentaire locale et ses enjeux associés.
Echange équitable et solidaire : des pots de confiture contre des denrées alimentaires non périssables
L’idée du CCAS est de fabriquer, avec la participation active des bénéficiaires, des confitures avec des fruits récupérées auprès d’une grande surface et de proposer à la population de les échanger contre des denrées non périssables (café, pâtes, riz…) dans la galerie marchande d’une grande surface.
Le CCAS a obtenu d’une grande surface l’autorisation d’enlever des denrées alimentaires fraiches une fois par semaine. Par ailleurs, bon nombre de fruits ne pouvaient pas être redistribués car, durant le transport, certains s’abimaient ou s’écrasaient. Les fruits devaient donc être triés et ceux jugés trop abimés pour être distribués aux familles, étaient jetés.
L’idée est donc venue de fabriquer des confitures avec ces fruits et de proposer à la population d’échanger les pots de confiture contre des denrées non périssables (café, pâtes, riz, etc.).
Les parents gourmands : un atelier prévention santé par la nutrition
La commune de Saint-Chamond s’investit dans la campagne Fraich’attitude depuis sa création en 2005. Cette semaine nationale est l’occasion de promouvoir la consommation de fruits et légumes.
Pour la saison 2006-2007, trois travailleurs sociaux du service insertion ont participé à une animation en direction d’enfants. Désireux de s’investir davantage dans cette démarche et auprès de différents publics, le CCAS a proposé à l’équipe des référents RMI de se positionner sur cette campagne de santé public en créant un atelier pour adultes.
Favoriser la marche - Fiches pratiques aux décideurs et aménageurs d'espaces publics
La série de fiches « Favoriser la marche » du CEREMA vise à promouvoir ce mode de déplacement vertueux pour l’environnement et la santé en donnant une information rapide aux collectivités et aux aménageurs de l’espace public.
Le dossier comprend 8 fiches :
Fiche n° 01 : Plan piéton La Chapelle-Glain
Fiche n° 02 : Mieux accueillir les piétons âgés dans l'espace public
Fiche n°03 : Les lieux de pause et de repos : éléments essentiels de la marche en ville
Fiche n° 04 : Les itinéraires pédestres balisés en ville : l’exemple de Mulhouse Alsace Agglomération
Fiche n° 05 : La prise en compte de la marche dans les documents de planification
Fiche n° 06 : Les outils fonciers pour rétablir les continuités piétonnes
Fiche n° 07 - Éclairage des espaces publics pour les piétons
Fiche n° 08 - Les micro-aménagements en faveur des piétons
Lancement d’une expérimentation de mobilité inclusive en milieu rural
Comme de nombreux territoires ruraux, la commune des Hauts-d’Anjou s’interroge sur les possibilités de mobilité de ses concitoyens. À ce jour, la voiture est le mode de transport prédominant. Le baromètre des mobilités du quotidien révèle qu’environ 93 % des habitants des territoires ruraux utilisent leur véhicule pour les déplacements domicile-travail pour un trajet de 25 min et un budget d’environ 139 €/mois.
Malheureusement, cette mobilité n’est pas accessible pour tout le monde. Trop jeunes, pas de permis, difficultés financières… sont autant de freins qui ne permettent pas d’accéder à l’autonomie. Ces problèmes de transports rendent parfois difficiles la formation, la recherche d’emploi, l’accès à la santé, les loisirs…
De plus, l’offre de transport collectif est parfois peu adaptée aux besoins des habitants et ne permet pas les déplacements.
Enjeux social, économique, solidaire, environnemental, touristique, d’attractivité… sont autant d’éléments sur lesquels la mobilité a un impact direct ou indirect.
À cet effet, l’association WIMOOV, en partenariat avec la commune des Hauts-d’Anjou (et l’ensemble des acteurs institutionnels porteur de ces sujets de mobilité, de cohésion des territoires et d’environnement) proposent un projet expérimental inédit afin de faire découvrir et déployer de nouvelles solutions de mobilité pour les habitants.
Ce projet doit se construire avec et pour les habitants et acteurs du territoire. Pour se faire, différentes actions seront proposées durant les prochaines années.
L’importance de la mobilisation citoyenne permettra d’identifier au mieux les besoins et les attentes de chacun. En proposant des temps d’échanges, de débats et des ateliers d’initiations, nous proposons de construire « une culture mobilité ».
Pendant cette année 2021, vous aurez l’occasion de découvrir des animations et ateliers autour des différentes solutions de mobilité.
Le contexte sanitaire ne permet pas d’organiser d’évènements collectifs. Mais nous espérons pouvoir, très prochainement, reprendre nos interventions en physiques.
Cette « culture mobilité » nous permettra d’identifier collectivement les solutions d’aménagements et de services que nous pourrions expérimenter sur plusieurs années.
Diagnostic mobilité
Pour entamer cette expérimentation rurale, Wimoov, accompagné du cabinet Auxilia, a réalisée sur la commune nouvelle des Hauts d’Anjou une démarche de terrain permettant d’affiner la compréhension du territoire, de ses habitants et leurs usages ainsi que le rôle et les spécificités de la diversité d’interlocuteurs (acteurs locaux, élus, acteurs économiques, associations, etc.) à mobiliser afin d’ancrer l’identification de solutions et la conception d’expérimentations mobilité dans les caractéristiques du territoire et de ses usages.
La première étape de diagnostic territorial et de l’offre de mobilité, réalisée en parallèle d’entretiens auprès d’acteurs du territoire (élus, services de la ville et de la communauté de communes, associations, structures d’insertion par l’emploi, opérateurs de transports, etc.) permet de qualifier les caractéristiques locales, l’offre et les aides existantes en matière de mobilité ainsi que les besoins. La consultation des habitants par questionnaire a permis de disposer d’une vision affinée des pratiques, contraintes et besoins en matière de mobilité, notamment concernant les publics spécifiques (actifs, séniors, saisonniers, jeunes, personnes en recherche d’emploi, touristes).
Quelques points clés ressortent du diagnostic à ce stade.
La commune des Hauts-d’Anjou, étant issue de la fusion de 8 communes, son territoire est étalé et contrasté en termes d’accès à l’offre de transport et aux services du quotidien. Au sein du même territoire, les pratiques et les besoins de mobilité des habitants sont alors extrêmement diversifiés : l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux formations, à la santé, aux démarches administratives concerne une variété de profils aux contraintes multiples et diverses.
L’organisation du territoire de la commune des Hauts-d’Anjou (polarisée par Champigné et Châteauneuf-Sur-Sarthe) et sa relation aux pôles voisins structurants (Angers, Lion d’Angers, Château-Gontier-sur-Mayenne, Sablé-sur-Sarthe, Segré en Anjou-Bleu, etc.) sont facteur de difficultés pour les mobilités et renforcent la dépendance à la voiture individuelle. Néanmoins, bien qu’elles sont souvent méconnues, des initiatives alternatives existent et sont soutenues par des acteurs du territoire (Aléop, voiture’âges, aides de covoiturage, bornes électriques, etc.).
Le recours à la voiture individuelle est majoritaire et l’utilisation des transports en commun quasiment inexistante, notamment pour les déplacements domicile-travail (83 % de ces déplacements sont réalisés en voiture). Ces derniers sont particulièrement orientés en dehors de la commune nouvelle, notamment en direction d’Angers, qui capte de nombreux actifs des Hauts-d’Anjou qui se déplacent principalement en voiture (94 %).
L’offre d’emploi local requiert également un haut niveau de mobilité. De par leurs spécificités, les secteurs pourvoyeurs d’emplois sur le territoire (agriculture, construction et services à la personne) des Hauts-d’Anjou exigent une grande flexibilité de déplacements.
Ces premiers éléments ont également été alimentés et confrontés avec les différents échanges que le chargé de mission mobilité rurale Wimoov (Benoît Dupont) a eu tout au long du dernier trimètre 2020.
Plan de mobilité rurale en région Hauts-de-France L’expérience de Somme Sud - Ouest
Le syndicat mixte du Pôle métropolitain du Grand Amiénois a arrêté le plan de mobilité rurale de Somme Sud-Ouest le 19 décembre 2018. L’ADUGA a assuré le pilotage technique de l’élaboration de ce plan, le premier du genre dans les Hauts-de-France.
A la demande de l’ADEME et des acteurs régionaux de l’Agence (Conseil régional, DREAL pour les services de l’Etat), l’ADUGA relate cette expérience au sein d’une publication dédiée, afin de promouvoir ce type de plan dans la région et d’en diffuser la méthodologie.
La plaquette explique les origines et le rôle du plan de mobilité rurale, instauré par la loi Transition écologique pour la croissance verte de 2015, et élaboré à l’initiative du porteur de schéma de cohérence territoriale ou de pôle d’équilibre territorial et rural, sur tout ou partie de son territoire. Elle développe l’expérience de l’élaboration du plan de mobilité rurale de Somme Sud-Ouest, de sa genèse jusqu’à l’arrêt du projet : les motifs de l’élaboration, la méthodologie adoptée, les enjeux liés à la mobilité identifiés sur le territoire de Somme Sud-Ouest, la stratégie et le plan d’actions. Elle en dresse enfin un premier bilan et présente d’autres initiatives prises dans des territoires ruraux, grâce à l’Appel à manifestation d’intérêt « French Mobility - Territoires d’expérimentation de nouvelles mobilités durables ».
Cette publication, ainsi que l’élaboration du plan de mobilité rurale, ont reçu le soutien financier de l’ADEME et de la Région Hauts-de-France.
Manger un plat équilibré à moins de 2 euros
Durant l’année 2005, la conseillère en économie sociale et familiale constate une montée en charge des difficultés budgétaires entraînant une hausse des demandes de protection sociale et de déclarations de surendettement touchant les allocataires RMI, hommes et femmes suivis dans le cadre du dispositif RMI. C’est ainsi que celle-ci a mise en place une étude des budgets des allocataires RMI suivi par le CCAS.
L’objectif premier de cette action est d’inciter les participants à manger mieux malgré un petit budget en leur proposant des recettes simples et très peu chères permettant de varier l’alimentation et de l’équilibrer. Elle vise aussi à comprendre l’impact des messages publicitaires, d’apprendre à lire une étiquette, de savoir qu’un plat fait soit même revient moins cher qu’un plat tout préparé.
ALIMENTATION ET CUISINES EN PARTAGE
Ce projet vise à développer la dynamique sociétale et territoriale de solidarité alimentaire, sous forme d’un appel à projets répondant aux besoins suivants :
- Favoriser le développement de cuisines partagées mobiles et écologiques ( « foodtrucks » , vélos cargo…) proposant non seulement de créer du lien social par le biais culinaire, mais aussi de servir d’espace d’accueil pour les personnes démunies ;
- Équiper des espaces de restauration solidaires ou des halles alimentaires (mobilier, matériel informatique, véhicules propres, rénovation de locaux, équipements divers) ;
- Développer des solutions, notamment numériques, pour :
1. mettre en relation les particuliers qui souhaitent donner de la nourriture et les demandeurs de produits alimentaires.
2. Améliorer la coopération des acteurs de l’aide alimentaire et l’information des usagers
“Les Cuisines solidaires” pour les bénéficiaires de l’aide alimentaire
Alors que la majorité des français est confinée, seize chefs bénévoles au sein de l’association “La tablée des Chefs” sont mobilisés afin de créer des plats de grande qualité, contenant les apports nutritionnels essentiels, pour les personnes et familles en situation de précarité, à une heure où les associations d’aide alimentaire en ont grandement besoin. L’initiative solidaire lancée par La Tablée des Chefs (qui lutte contre l’insécurité alimentaire et pour l’éducation culinaire) et ses partenaires a eu lieu en Île-de-France, à Paris et à Nanterre.
L'accès au foncier des acteurs de l'ESS - enjeux et leviers pour les collectivités locales
Le RTES publie son nouveau guide RepèrESS "L'accès au foncier des acteurs de l'ESS - enjeux et leviers pour les collectivités locales". Ce guide illustre les apports possibles des acteurs de l’ESS auprès des collectivités dans leurs projets de réhabilitation et plus largement dans leurs politiques d’aménagement des territoires, et présente les leviers sur lesquels collectivités et acteurs peuvent s’appuyer. Il est édité avec le soutien du Commissariat Général à l'Egalité des Territoires.
Fruit d’un travail basé sur le repérage d’initiatives impulsées ou accompagnées par des collectivités, l’analyse d’une dizaine d’entre elles, menée par le cabinet Ellyx, ce guide s'appuie également sur le séminaire organisé à Rennes en novembre 2018.
VOUS Y TROUVEREZ NOTAMMENT :
15 initiatives et politiques analysées par le cabinet Ellyx,
Des outils et modalités pratiques,
Des témoignages d'élus et acteurs de l'ESS ou de l'urbanisme.
Les collectivités sont depuis longtemps sollicitées par les acteurs de l’ESS pour faciliter leur accès au foncier. Cette demande est accentuée par les contraintes financières des collectivités et la cherté du foncier dans nombre de zones urbaines. Face à ces phénomènes, de nombreuses initiatives se sont développées ces dernières années. Avec le soutien du CGET, le RTES a souhaité explorer ces questions, en s’intéressant ici principalement à des actions en milieu urbain, et notamment en quartiers politique de la ville.
Foncière citoyenne Habitat & Partage : projet Trévolution
Le projet Trévolution a été initié par la commune de Trévoux dans le cadre d'un projet d'éco-quartier, la ZAC des Orfèvre. Le groupe est complètement libre sur le choix : des espaces partagés des valeurs du projet du type de montage juridique La commune demande cependant une mixité sociale et intergénérationnelle ainsi que le respect des exigences environnementales de la zac. Un groupe a commencé à se réunir en janvier 2020 et se construit petit à petit. L'accompagnement du groupe par Habitat & Partage est financé par la commune et l'aménageur.
A l'échelle du quartier
Un nouveau quartier, exemplaire, innovant, se dessine à l’Est de Trévoux. L’écoquartier des Orfèvres alliera des réhabilitations d'habitats anciens, des espaces verts et des constructions nouvelles.
En signant la charte des Ecoquartiers en juin 2016, la commune porte le premier projet de l'Ain à s'inscrire dans cette démarche nationale.
L'écoquartier sera accessible à toutes les catégories sociales. Bâtiments basse consommation, énergies renouvelables, parcs urbains et espaces verts, biodiversité… : le respect de l’environnement constituera une priorité.
Les déplacements doux et les transports en commun seront privilégiés (coulée verte, développement du réseau Saônibus et réflexion de la région sur un moyen de transport en site propre sur l'emprise de la voie ferrée).
L'aménagement et la réalisation, par tranches, s'étaleront sur une quinzaine d'années.
La dynamique d'Aunis Sud pour impliquer élus et habitants dans l'élaboration du PLUi-H (17)
Après l'ouverture d'un service d'instruction des autorisations du droit des sols à la mi-2015, la communauté de communes Aunis Sud s'est engagée dans l'harmonisation des règlements urbains sur son territoire en prescrivant un PLUi-Habitat. A l'heure où elle vient d'adopter son PADD, retour sur la manière dont elle a mobilisé élus et habitants dans cette première phase.
Située entre Rochefort et La Rochelle, la communauté de communes Aunis Sud est née d'une fusion-extension au 1er janvier 2014. Elle regroupe 27 communes et plus de 31.000 habitants. En 2015, elle adopte son projet de territoire et dès juillet 2015, se dote d'un service d'instruction des autorisations du droits des sols, suite au désengagement des services de l’État. "Dès le départ, nous savions que ce serait le premier niveau d'une fusée à plusieurs étages", souligne le vice-président en charge de l'aménagement et de l'urbanisme, Raymond Desille. Six mois plus tard, en décembre 2015, la communauté de communes prescrit son PLUi-H et mandate un bureau d'études pour l'accompagner.
Co-construction avec les élus de toutes les communes
Un comité constitué d'un représentant par commune, est chargé de piloter la démarche PLUi-H. "Avant de le constituer, nous avons fait le tour des conseils municipaux pour que leurs représentants se mobilisent", précise l'élu. Pour réaliser son diagnostic, la communauté de communes a proposé un temps pour sillonner le territoire en minibus, permettant de mobiliser directement sur le terrain. Le lancement de la démarche s'est opéré au cours d'un séminaire début 2017, qui a regroupé une centaine d'élus municipaux sur les 388 que compte le territoire.
Spatialiser les enjeux
Des ateliers "grande carte", très concrets, ont également permis de spatialiser les enjeux des communes. "A chaque atelier ou rencontre, notre prestataire proposait un principe de quizz sur des chiffres clés du territoire, qui permettait des pauses ludiques au sein d'un engagement au long cours", souligne la responsable du pôle planification, Annabelle Gaudin. En septembre 2017, le débat sur le PADD s'est tenu en conseil communautaire. "3h30 d'échanges prospectifs très appréciés des élus avec une large participation", souligne le vice-président. A l'issue de ce débat, vice-président et technicien communautaire référent opèrent la tournée des conseils municipaux pour présenter le PADD, à la demande des communes le souhaitant.
Communication soutenue en direction des habitants
Côté grand public, la communauté de communes a fait le choix de confier au bureau d'études qui l'accompagne la mission de produire plusieurs outils de communication propres à la démarche. Logo, charte graphique, lettre du PLUi-H distribuée 2 à 3 fois par an dans toutes les boîtes aux lettres, exposition itinérante qui s'enrichira au fur et à mesure des étapes franchies.
Faire comprendre en quoi chacun est concerné individuellement
"Nous avons aussi choisi de parler de situations pratiques aux habitants pour qu'ils comprennent en quoi le PLUi-H joue un rôle dans la vie de chacun" poursuit Annabelle Gaudin. D'où l'idée de communiquer les enjeux en fonction de portraits type de familles résidant sur la communauté de communes.
La communauté utilise le support d'une station locale de radio avec une chronique mensuelle "Tous avec Aunis Sud". Cette chronique propose des interviews en 2 minutes de chaque élu communautaire, interviews reprises en format papier dans le magazine communautaire. L'équipe radio est également présente lors des réunions publiques, supports à ces chroniques.
Objectif : toucher de nouveaux publics, par exemple les lycéens
Malgré cette mobilisation, les quatre réunions publiques réglementaires, organisées en octobre 2017 en soirée, ont touché encore un public plutôt âgé, habitant la commune siège de la rencontre. Pour élargir l'audience du PLUi-H, Aunis Sud prévoit ainsi de tourner une vidéo sur la démarche au premier semestre 2018, support pour familiariser d'autres publics aux enjeux du PLUi-H. Elle s’interroge par exemple sur la manière d’intégrer les lycéens du territoire à la suite de la démarche. Lettre du PLUi-H et chroniques radio continueront également d'accompagner les nouvelles étapes qui s'engagent autour du règlement et du zonage du PLUi-H.
La Foncière Terre de Liens
La Foncière Terre de Liens est une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui achète des fermes pour enrayer la disparition des terres agricoles et réduire les difficultés d’accès au foncier agricole. Ces lieux sont ensuite loués à des agriculteurs qui lancent leur activité. Pour acquérir ces fermes, la Foncière s’appuie sur son capital, constitué de l’épargne de citoyens qui ont choisi d’investir dans des projets solidaires.
Après avoir constaté les limites des solutions existantes pour répondre aux enjeux du foncier agricole, Terre de Liens a créé une structure financière d’envergure nationale : la Foncière Terre de Liens.
La Foncière collecte de l’épargne solidaire auprès des citoyens et des institutions privées et acquiert des biens immobiliers en milieu rural pour en assurer, sur le long terme, une gestion sociale et écologique conforme à la charte de Terre de Liens.
Programme Sève Emploi
SEVE Emploi : de quoi parle-t-on ?
Le programme SEVE Emploi, par le biais d’une formation-action auprès de toute l’équipe de permanents d’une SIAE, doit permettre de :
faciliter le retour à l’emploi de droit commun de leurs salarié.e.s et les rendre autonomes sur le marché du travail de manière durable ; - négocier les profils de poste de droit commun avec les entreprises et accompagner dans l’emploi ;
valider un projet professionnel par la pratique de périodes apprenantes ;
assurer un appui RH aux employeurs sur la phase de recrutement et d’intégration
A qui s’adresse le programme SEVE Emploi ?
Toutes les SIAE, quel que soit leur réseau d’appartenance, peuvent intégrer le programme SEVE Emploi. SEVE Emploi vise des SIAE n’étant pas déjà pleinement engagées dans des démarches de médiation ou ne s’étant pas déjà largement approprié ce type d’outils. La diversité des formes de médiation est recherchée. Territoires retenus, filières d’activité, bassin d’emploi, taille et statut des SIAE seront donc hétérogènes. IMPORTANT : la structure candidate est libre de sa mobilisation sur le projet SEVE Emploi et ne peut faire l’objet d’une demande d’engagement sous injonction d’un acteur
Programme Convergence
La Métropole de Lyon est le premier territoire d’essaimage de Convergence en France. Le programme est mis en œuvre depuis janvier 2020 au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri (FNDSA) et au Grenier de LAHSo qui accompagnement des personnes en situation de grande exclusion ou durablement éloignées de l’emploi. Il est déployé depuis juillet 2020 à l’Armée du Salut, troisième chantier lyonnais, et en mai 2021 Val’Trions rejoindra également le programme.
FNDSA assure la coordination de Convergence et de Premières Heures sur le territoire. L’intégration du quatrième chantier portera le nombre de salariés accompagnés sur la Métropole à plus de 200 personnes à un instant donné.
Le Programme Premières Heures
Le Programme Premières Heures permet à des personnes en situation de très grande exclusion, essentiellement à la rue ou en CHU, d’engager un parcours d’insertion en entrant dans un chantier d’insertion et en accédant à un hébergement.
Expérimenté par Emmaüs Défi en 2009, avec le soutien de la Ville de Paris, le Programme Premières Heures est envisagé comme un sas temporaire, progressif, adapté, destiné aux personnes ayant connu un parcours de rue qui ne se projettent pas d’emblée dans un contrat long et pour lesquelles les programmes d’insertion classiques s’avèrent inadaptés.
Convergence à Lyon en janvier 2021
3 chantiers porteurs
135 salariés accompagnés à un instant donné
6 chargés d'insertion socio-professionnelle
3 chargé.e.s de partenariats
Un programme déployé dans 3 chantiers d’insertion :
Atelier de menuiserie et de tri
Atelier couture
Poste de vente
Bâtiments
Territoires zéro chômeur de longue durée
Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » a été porté pour sa phase de démarrage par ATD Quart Monde en partenariat avec le Secours catholique, Emmaüs France, Le Pacte civique et la Fédération des acteurs de la solidarité avec, dès le départ, une volonté partagée que la conduite opérationnelle de ce projet puisse être ensuite portée par une organisation ad-hoc.
L’association « Territoires zéro chômeur de longue durée » a ainsi été créée le 7 octobre 2016 pour prendre la suite de l’action et démontrer qu’il est possible à l’échelle de petits territoires, sans surcoût significatif pour la collectivité, de proposer à toute les personne privée durablement d’emploi, un emploi à durée indéterminée à temps choisi, en développant des activités utiles pour répondre aux besoins du territoire.
L’association TZCLD a pour objet l’animation et le développement du projet dans ses différentes étapes. La loi du 29 février 2016 a permis à 10 territoires d’expérimenter le droit à l’emploi. Depuis le 14 décembre 2020, une nouvelle loi sécurise ces 10 premiers territoires et permettra d’étendre l’expérimentation à, au moins, 50 nouveaux territoires.
TZCLD a ainsi quatre missions :
Accompagner les territoires qui souhaitent mettre en place la démarche ;
Appuyer les territoires habilités ;
Tirer les enseignements de l’expérimentation et stimuler la production d’évaluations scientifiques externes ;
Favoriser la diffusion du projet pour obtenir, à terme, une pérennisation du droit à l’emploi et exercer un rôle de vigie citoyenne.
L’association est présidée par Laurent Grandguillaume. Michel de Virville, Patrick Valentin, Sophie Roche et Emmanuel Altmayer en sont les vice-présidents et Antonin Gregorio le directeur.
Flers. Des collégiens à la tête de leur propre entreprise
Les 4e Segpa du collège Jean-Monnet ont créé et fait tourner leur mini-entreprise malgré la crise sanitaire. Les bénéfices ont été versés à des associations.
Accompagnés pas l'Association Entreprendre pour apprendre, les élèvent ont consacré 6h hebdomadaire à la création de leur entreprise.
Les 14 élèves ont choisi de produire de la lessive et du savon bio. « On voulait quelque chose qui respecte l’environnement », précise Maïlys, élève de la classe ayant participé au projet. Une fois le produit sur pied, les collégiens ont démarché des entreprises pour vendre leurs produits : « La Source verte a été cliente, et nous avons aussi vendu sur le marché de Flers, au marché de Noël,… » énumère Maïlys.
Découvrez les autres projets sur Entreprendre pour apprendre
Promeneurs du Net : une présence éducative sur Internet
80 % des jeunes âgés entre 11 et 17 ans sont présents sur le Net une fois par jour, et plus de 48 % d’entre eux se connectent aux réseaux sociaux plusieurs fois par jour. Qui pour les accompagner sur Internet ? Qui pour répondre à leurs sollicitations ? Qui pour leur inculquer les bonnes pratiques ? Qui, enfin, pour les sensibiliser aux risques ?
Une action éducative sur la Toile s’avère nécessaire… C’est la mission des Promeneurs du Net. Animateur, éducateur, professionnel exerçant en Centre social, en foyer de jeunes travailleurs ou en maison des jeunes, le Promeneur écoute, informe, accompagne, conseille et prévient. Et pour mieux accomplir sa mission, il entre en contact et crée des liens avec les jeunes sur les réseaux sociaux. Son but n’est jamais la surveillance, mais bien l’accompagnement des jeunes et la recherche de réponses à leurs interrogations. De la simple information à donner, au projet complet à soutenir, de la prise en charge de difficultés, à la détection d’une situation préoccupante, le Promeneur est un professionnel présent sur un territoire digital très vaste et peu encadré. Il communique et interagit via les blogs, les tchats, les forums. En dialoguant avec chacun, le Promeneur renforce le lien social et cultive un esprit critique face à l’information et à l’image.
Le Promeneur du Net entend poursuivre en ligne, dans la « rue numérique », son travail réalisé sur le terrain et offre une présence éducative là où l’encadrement adulte fait encore trop défaut.
Retrouvez la liste des promeneurs par départements
L'histoire des Promeneurs du Net
Nätvandrarna – ou le nom du concept à l’initiative des Promeneurs du Net – a vu le jour en Suède au début des années 2000. Son intention était alors d’installer un dialogue en ligne avec les jeunes. En 2012, la Caf et le conseil départemental de la Manche décident de l’importer sur le territoire français. Avec succès. Convaincues, les Caf du Cher en 2014, du Morbihan en 2015 et de l’Ardèche en 2016 mettent, elles aussi, le projet en place. Une centaine de Promeneurs du Net a ainsi pu créer les premiers projets éducatifs avec les jeunes, dans près de soixante-dix structures. L’expérience de ces quatre départements et les résultats encourageants qu’ils ont obtenus ont permis aux Allocations familiales de lancer, en 2016, sur l’ensemble du territoire national, le projet : « Promeneurs du Net, une présence éducative sur Internet ». Un projet en partenariat avec le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes et la Mutualité sociale agricole.
CAF du Var : Films "Parole d'ado"
Ecoutons les ados s'exprimer sur leur identité, la politique, leur territoires, leurs loisirs et leurs rêves. Une expérience instructive et introspective pour les jeunes créateurs et les vieux auditeurs.
Retrouvez les vidéos "#Paroles d'Ado" réalisées entre août et septembre 2018, à la demande de la Caf du Var, au sein de 4 accueils adolescents du département du Var, dans le cadre de la Rencontre Départementale des Politiques Jeunesse (#RDPJ).
Les ados s'expriment sur différentes thématiques :
Ma vie d'adolescent
Moi Président
Mon avenir ici ou ailleurs
Mon espace jeune
Dans ma bulle
Le parlement libre des jeunes
Les jeunes adultes sont ceux qui vivent le plus la précarité dans notre société. Leurs parcours ont été marqués par des phénomènes de discriminations au travail et dans le logement, par des inégalités scolaires et économiques, par une absence de protection sociale privilégiant les solidarités familiales sur les solidarités nationales.
Les politiques jeunesses ouvrent des espaces de concertation avec les jeunes mais ce sont le plus souvent les jeunes les moins marginalisés qui s’expriment. Ceux qui vivent des situations de précarité sont peu mobilisés, peu organisés collectivement et donc rarement écoutés.
Une expérience démocratique pour les 18-30 ans
Nous proposons une expérience de démocratie directe à des jeunes qui n’ont pas la possibilité d’influencer les décisions politiques. Un parlement libre se déroule de façon libre et créative : il commence par les rêves et les colères des jeunes dans leur diversité. C’est ce qui détermine les sujets de discussion du parlement. Ensuite, il s’agit d’analyser qui peut intervenir sur les problèmes qui ont été choisis, d’organiser un dialogue avec des décideurs et de formuler des propositions (des préjugés à combattre, des actions collectives à mener, des lois à changer). Celles-ci sont votées par les jeunes réunis en Parlement libre.
Renforcer le pouvoir d’agir des jeunes
Nous avons la conviction que la justice sociale ne peut se construire dans la durée qu’en organisant des personnes pour qu’elles affirment leurs rêves et défendent leurs droits de manière non-violente. C’est à partir des parcours de vie des jeunes les plus stigmatisés que nous voulons initier un dialogue avec les politiques publiques.
Lors des 5 parlements libres de Rhône-Alpes organisés depuis 2013, plus de 500 jeunes ont affirmé leur citoyenneté, leurs convictions et formulé des propositions pour un monde meilleur. Ces parlements ont également abouti à la création d’outils de sensibilisation diffusés largement en Rhône-Alpes comme le carton rouge pour lutter contre les propos sexistes ou bien le livret des droits des jeunes avec la police.
Un développement national du réseau des Parlements Libres
Inspiré de l’expérience québécoise du Parlement de la rue, nous avons initié les parlements libres des jeunes en Rhône-Alpes en alliance avec des grands réseaux associatifs (Union Rhône-Alpes des Centres Sociaux, Union Régionale pour l’Habitat des Jeunes, Mouvement de Jeunes Chrétiens en milieu rural, Cités d’Or).
Cette forme d’action collective s’est diffusée dans d’autres régions (Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, région Centre, Poitou-Charente, Bouches-du-Rhône) et a suscité la création d’Assemblées Libres Locales aux niveaux de villes ou de territoires ruraux.
Depuis 2019, nous avons engagé un partenariat avec la CNAF pour nous permettre de mieux diffuser les Parlements, d’accompagner les réseaux et les jeunes leaders qui impulsent des Parlements, de capitaliser les expériences et d’animer les liens entre les personnes et les territoires.
Plan de mobilité rurale en région Hauts-de-France
Le syndicat mixte du Pôle métropolitain du Grand Amiénois a arrêté le plan de mobilité rurale de Somme Sud-Ouest le 19 décembre 2018. L’ADUGA a assuré le pilotage technique de l’élaboration de ce plan, le premier du genre dans les Hauts-de-France.
A la demande de l’ADEME et des acteurs régionaux de l’Agence (Conseil régional, DREAL pour les services de l’Etat), l’ADUGA relate cette expérience au sein d’une publication dédiée, afin de promouvoir ce type de plan dans la région et d’en diffuser la méthodologie.
La plaquette explique les origines et le rôle du plan de mobilité rurale, instauré par la loi Transition écologique pour la croissance verte de 2015, et élaboré à l’initiative du porteur de schéma de cohérence territoriale ou de pôle d’équilibre territorial et rural, sur tout ou partie de son territoire. Elle développe l’expérience de l’élaboration du plan de mobilité rurale de Somme Sud-Ouest, de sa genèse jusqu’à l’arrêt du projet : les motifs de l’élaboration, la méthodologie adoptée, les enjeux liés à la mobilité identifiés sur le territoire de Somme Sud-Ouest, la stratégie et le plan d’actions. Elle en dresse enfin un premier bilan et présente d’autres initiatives prises dans des territoires ruraux, grâce à l’Appel à manifestation d’intérêt « French Mobility - Territoires d’expérimentation de nouvelles mobilités durables ».
Cette publication, ainsi que l’élaboration du plan de mobilité rurale, ont reçu le soutien financier de l’ADEME et de la Région Hauts-de-France.
Moissy-Cramayel développe une ferme urbaine bio en secteur périurbain (77)
3.500 m² de terres ont été mis en culture par la mairie en 2019 pour alimenter les écoles primaires en légumes et sensibiliser enfants et habitants à une alimentation plus saine. Sur des terres classées au PLU en zone urbaine dédiée à l’activité, que la commune souhaite racheter et transformer en zone agricole.
À Moissy-Cramayel (18.000 habitants), en Seine-et-Marne, la ferme urbaine créé et gérée par la commune produira cette année des aubergines, tomates, poivrons, concombres, pommes de terre, laitues, betteraves, potimarrons… Ces légumes cultivés sans pesticides sur une parcelle en cours de conversion à l’agriculture biologique, située au nord du nouvel écoquartier de Chanteloup, alimenteront la cuisine centrale et seront utilisés pour préparer les repas des 1.800 élèves de primaire déjeunant tous les midis.
La question agricole a été posée dès les premières réflexions sur cet écoquartier qui se développe sur 77 hectares de terres agricoles de cette commune périurbaine située entre Corbeil et Melun. "La ville comptait 2.000 habitants il y a quarante ans et beaucoup d’agriculture. Elle approche aujourd’hui 20.000 habitants et il n’y a plus beaucoup de fermes", témoigne la maire de Moissy-Cramayel, Line Magne.
Produire mais aussi et surtout sensibiliser
"Ce projet s’intègre dans notre démarche initiée en 2016, notamment avec l’aide du Groupement des agriculteurs bio d’Île-de-France, pour améliorer la qualité des produits proposés dans les restaurants scolaires, ajoute l’élue. Mais cela reste une production modeste. Nous travaillons surtout sur la sensibilisation aux enjeux liés à l’alimentation, à la santé et au développement durable avec les enfants et les habitants du quartier."
Le projet, lancé en 2017 sur une sollicitation de l’ancien directeur des services, est encore en cours d’élaboration. "Au départ, il a fallu régler la question du foncier, indique le directeur général adjoint technique de la commune, Didier Gouffier. Nous avons obtenu l’accord des propriétaires, Grand Paris Aménagement et Prologis, pour utiliser 2,5 ha de terres. Nous allons confirmer cela par une convention mais à terme, nous voudrions acheter ces terres et il faudra que l’on révise le plan local d’urbanisme pour transformer cette parcelle en zone agricole." Pour l’instant, ces terres sont classées en zone urbaine dédiée à l’activité. Elles sont mises à disposition gratuitement auprès de la commune par l’aménageur et le fonds d’investissement américain Prologis spécialisé dans la gestion d'entrepôts et de bâtiments logistiques. Son siège social est situé à San Francisco.
Accompagnement par des professionnels
Après avoir obtenu l’autorisation d’exploiter, fin 2017, la commune a signé un partenariat avec le Centre de formation pour la promotion agricole (CFPPA) de Brie-Comte-Robert (77). "Ils nous accompagnent pour établir les plans de culture, préparer la terre et former l’équipe d’entretien des espaces verts qui s’occupe de la parcelle. Ils nous aident régulièrement car le suivi de culture, en bio, cela ne s’improvise pas", précise le directeur général adjoint.
Après une première année de test en 2018, qui a permis de produire près de deux tonnes de courgettes, potimarrons et courges, l’équipe des services municipaux cultivera en 2019 3.000 m² de plantes maraîchères de plein air et 540 m² de plantes maraîchères sous tunnel. "Il y a aussi une parcelle dédiée aux enfants et aux parents, ajoute le directeur général adjoint. Seize classes vont semer des graines et ils pourront venir voir l’évolution avec les parents. Il y a un lien important avec le volet éducatif et les équipes des restaurants scolaires, les enfants savent ce qu’ils mangent et comment cela pousse."
Exploitation assurée par des agents municipaux
Pour la municipalité, le coût d’exploitation de cette ferme reste pour l’instant modeste : de l’eau pour l’irrigation, le temps de travail des agents de la ville et des prestations réglées au CFPPA pour la fourniture des plants et l’accompagnement. Mais augmenter les surfaces cultivées et les volumes de production nécessitera des investissements. Plusieurs options sont étudiées avec l’aide de la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart, qui finance les études sur ce sujet.
Pour l’eau, il faudra réaliser un forage ou réaliser un système de récupération d’eau de pluie sur les toits des entrepôts à proximité. Une exploitation professionnelle nécessitera également la construction de bâtiments pour stocker le matériel et les légumes, notamment une chambre froide. Enfin, la cuisine centrale n’étant pas équipée pour transformer de gros volume, la commune mise sur un projet de légumerie qui devrait voir le jour près de Moissy en 2020.
Quelle future gestion pour la ferme ?
Reste le problème des ressources humaines. Pour le directeur général adjoint, "soit on est convaincu qu’on est capable d’exploiter ces terres en régie municipale et on embauchera du personnel qualifié. Soit on se dit, notamment à cause de la question des horaires et des rythmes de travail, que cela ne marchera pas, et on fait appel à un maraîcher qui assurera la production pour la cuisine et de la vente aux habitants s’il le souhaite, pour qu’il y ait un équilibre financier".
Cantine bio locale à Langouët (35)
En 2004, dans la poursuite de la démarche de rénovation-extension de son école, la municipalité de Langouët décidait de revenir à la régie municipale pour la préparation des repas de la cantine et de s’approvisionner intégralement en produits bios et locaux.
En 2001, l’école de la commune connait une certaine désaffection tant de la part des instituteurs/trices dont certains sollicitent une autre affectation, que des parents d’élèves qui ont tendance à placer leurs enfants dans des écoles de communes voisines. En cause, un bâtiment vétuste, aux peintures qui s’écaillent, peu lumineux, froid, sonore… La nouvelle équipe municipale place comme priorité l’extension-rénovation de l’école, en parallèle de la création de l’éco-lotissement de la Prairie Madame, « avec comme axe principal les enjeux de développement durable et notamment les questions de bien-être et de santé » explique Daniel Cueff, maire. L’école rénovée sera inaugurée en septembre 2004 et l’éco-lotissement en 2005.
Prolonger la démarche santé
Dans la lignée de cette réflexion, la municipalité, dont le contrat avec l’opérateur arrive à échéance, souhaite revoir les approvisionnements de la cantine. L’idée germe alors de revenir en régie municipale et de passer directement en approvisionnements bios et locaux. « Nous avions le sentiment que faire une semaine de la bio par an, comme le font beaucoup de collectivités, représentait autant de travail que de modifier tous nos approvisionnements une fois pour toute », se rappelle le maire. Le challenge est lancé. Prudente, la municipalité provisionne un surcoût… fi Sécuriser l’approvisionnement La première démarche consiste à trouver des approvisionnements bios, locaux et sécurisés d’une semaine sur l’autre. La commune se tourne alors vers le GIE manger bio 35, regroupement d’agriculteurs du département créé en 2000, qui s’est organisé pour répondre à des commandes de collectivités. Il fournit la quasi-totalité des fruits, légumes et viandes et gère en parallèle les commandes « épicerie et produits secs », en partenariat avec la plateforme Biocoop restauration, créé en 2004 pour approvisionner les cantines : la commune a donc deux factures mais un seul interlocuteur.
Impliquer la cuisinière
« Lorsque le maire est venu me voir pour me demander ce que je pensais de passer les repas en bio, je lui ai tout de suite répondu que j’étais toujours d’accord pour ce qui est bien pour les enfants, mais que j’aurai besoin de quelqu’un pour m’aider » a témoigné Colette Hervé, cuisinière de l’époque. De fait, le retour en régie et à une cuisine sur place nécessite plus de préparation, d’épluchage, de temps pour passer les commandes… la municipalité crée un emploi de 20h/semaine en appui. Par ailleurs, le choix est fait de ne pas trop modifier les habitudes : « je n’ai pratiquement pas changé mes recettes, en accord avec les élus, afin de ne pas bouleverser les enfants. Progressivement, on a quand même ajouté des nouveaux aliments comme le boulgour par exemple ».
Passer directement à l’acte
« A l’époque le mot « bio » était presque un gros mot dans la bouche de certains, il créait des peurs, des amalgames avec le « végétarien » » se rappelle le maire. Du coup « nous avons préféré lancer la démarche et impliquer les acteurs plutôt que d’annoncer une intention ». Ainsi, le 5 janvier 2004, au retour des vacances de Noël, rien n’a changé… sauf l’origine des produits et ceux qui les ont cuisinés ! « 6 mois après, quand nous avons informé les parents du passage des repas en bio, ni eux ni leurs enfants n’avaient rien remarqué. Leur crainte résidait plutôt dans le prix des repas : ça va augmenter ? ».
Une baisse des coûts
« Cela a été une vraie surprise » explique le maire, « alors que nous avions budgété une augmentation du coût des repas, nous sommes pratiquement au même prix aujourd’hui qu’il y a dix ans ! ». Le coût total d’un repas (matières premières, personnel, énergies) était de 5,39€ en 2003 ; il est de 5,29 € en 2013.
La maitrise des coûts tient à plusieurs facteurs :
– le coût des produits constitue à Langouët environ 40% du prix total du repas : « le coût total n’augmente pas en proportion du coût des ingrédients »
– un approvisionnement avec deux interlocuteurs uniques, qui limite le temps passé à commander : « sans le GIE Manger Bio 35, nous n’y serions pas arrivés »
– une cuisine en fonction des saisons et de la disponibilité des productions agricoles, à la période où ils sont donc les moins chers : « ce sont les agriculteurs qui font les menus »
– des gains en quantité : « Le pain est plus consistant, nous en achetons moins », « Avant, le rôti de porc conventionnel que l’on achetait était plein d’eau, il réduisait considérablement à la cuisson. Aujourd’hui le porc bio garde pratiquement sa proportion après cuisson »
– une baisse des protéines animales : « les diététiciens indiquent que nous consommons trop de graisses animales. Sur certains produits, et pour une part seulement, elles ont été remplacées par des protéines végétales »
– une cuisine sur place « qui évite d’acheter des plats préparés, couteux »
– l’abandon des frites : « qui a évité une mise aux normes couteuse : agrandissement de la cuisine, achat d’un nouvel équipement ».
C’est par ailleurs des coûts de fonctionnement plus importants : changement des filtres d’extraction des fumées, gestion des huiles usagées… ainsi que des risques professionnels (brûlures…). 10 ans après, la cantine de Langouët ne désemplit pas. 70 à 80 enfants y mangent tous les jours. Des familles viennent habiter à Langouët pour son engagement écologique et social. Une quatrième classe a ouvert dans l’école.
À Mouans-Sartoux, du bio dans 1000 assiettes
L'autosuffisance alimentaire de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) pour fournir ses cantines scolaires fait figure d'exemple. Mais l'investissement de la commune dans le développement durable ne s'arrête pas là.
Mouans-Sartoux crée en 2019 un nouveau réseau de coopération ‘Cantines Durables-Territoires Engagés’ dans le but de partager son savoir-faire et son expérience. Soutenue par le Programme National de l’Alimentation. La ville de Mouans-Sartoux propose d’accompagner 7 collectivités dans la définition et la mise en œuvre d’une politique alimentaire territoriale respectueuse de l’environnement et de la santé des citoyens. En particulier, fort de l’expérience de la ville dans ce domaine, ce réseau s’appuiera sur le rôle-clé de la restauration scolaire comme principal levier de construction d’une véritable politique alimentaire de territoire. Enquêtes et résultats sur Mead-mouans-sartoux.fr
LA CANTINE DE MOUANX-SARTOUT
Une journée à l’école c’est évidemment des leçons, la récréation mais aussi… la cantine. Ce moment quotidien est primordial pour l’enfant. C’est pourquoi la ville de Mouans-Sartoux a développé des repas 100% bio, appréciés par les écoliers, mettant l’accent sur l’économie de proximité et la réduction du gaspillage.
Du bio dans toutes les assiettes
Dans les cantines municipales de Mouans-Sartoux, les cuisiniers concoctent tous les jours de la semaine 1000 repas composés de produits bruts, bio et locaux. Et cet engagement de la ville ne date pas d’hier, car dès 1998 les élus ont introduit leur premier produit bio, la viande de bœuf, dans les réfectoires municipaux. «Nous étions convaincus que l’alimentation biologique était très importante pour la santé et le respect de l'environnement. Alors qu’en 2008 nos cantines proposaient des repas 20% bio, nous nous sommes fixés un objectif de 100% pour 2012», explique Gilles Pérole, adjoint au maire chargé de l’enfance et l’éducation.
La solution : réduire le gaspillage
À Mouans-Sartoux, l’ambition d’introduire le bio dans les cantines fut un réel succès. Le prix des repas n’a pas augmenté car, dans le même temps, les cantines ont réduit le gaspillage alimentaire. D’ailleurs, depuis 2010, le personnel de restauration pèse chaque jour les restes récupérés dans les assiettes. « Il y a quelques années, nous avions 147 grammes de déchets par repas, alors qu’aujourd’hui nous avons réduit à 30 grammes ». Les cantines de Mouans-Sartoux insistent sur la juste quantité et l’envie des enfants en leur proposant, par exemple, différentes assiettes avec plusieurs tailles de portions.
Des actions pédagogiques à la cantine
Tous les midis, les écoliers sont accompagnés par des animateurs qui les aident à choisir la juste quantité et à goûter de nouveaux plats. « Il y a un dialogue permanent avec les enfants qui sont très heureux de manger des légumes tous les jours, tout comme leurs parents. Nous avons évalué un taux de satisfactions à 97% ». S’ajoutent à cet accompagnement des ateliers de cuisine animés par un chef cuisinier et un animateur qui apprennent aux enfants intéressés à réaliser un plat.
Produire ses propres légumes
Il y a quelques années, la ville de Mouans-Sartoux a développé sa propre régie agricole, La MEAD, d'une taille de 4 hectares. L’agriculteur, employé par la mairie, gère l’ensemble de l’exploitation qui produit chaque année 20 tonnes de légumes. Ce grand jardin potager permet d’alimenter 80 % des légumes utilisés par les cantines de la ville. La régie a un fonctionnement de maraichage classique et produit une grande variété de légumes de saison. « Les terres municipales sont elles aussi un outil pédagogique important, car les enfants viennent très régulièrement dans le jardin de la ville pour aider à planter, à récolter et surtout pour voir d’où viennent les aliments » précise Gilles Pérole.
Le parc solaire des Survoltés d'Aubais
Les Survoltés d’Aubais, issus d’un collectif de lutte contre les gaz de schiste, ont mis en service en juin 2018 leur parc photovoltaïque citoyen. Celui-ci est implanté à Aubais (Gard) sur une ancienne décharge, impropre à toute construction ou activité agricole. D’une puissance de 250 kWc, le parc est doté de 714 panneaux solaires de fabrication française. Il produira chaque année 378 MWh d’électricité renouvelable, soit la consommation électrique (hors chauffage) de 150 foyers. 10 % des bénéfices réalisés en vendant l’électricité à Enercoop seront réinvestis dans des actions en faveur de l’environnement ! Le projet a été financé sans aucun emprunt bancaire. 274 citoyen·ne·s, originaires à 70 % d’Aubais et alentours, ont investi leur épargne dans la société coopérative Le Watt Citoyen, qui gère le parc solaire. Le projet a également bénéficié d’un apport en fonds propres d’Énergie Partagée à hauteur de 50 000 € et d’une subvention de 100 000 € de la Région Occitanie
Créer une société citoyenne et locale : Les survoltés d'Aubais
Ces sociétés – qui peuvent rassembler des citoyens, des entreprises et des acteurs publics – permettent une maîtrise des projets et favorisent des retombées locales. Exemple au Mont-Ventoux
Le projet « Mobilisation citoyenne pour des énergies renouvelables citoyennes dans le Ventoux » vise l’émergence de deux sociétés citoyennes d’investissement dans les énergies renouvelables locales sur le territoire du Parc naturel régional du Mont Ventoux. Les actions sont principalement ciblées sur les intercommunalités de la CoVe et de Ventoux sud.
En 2019 et 2020, l'ALTE déploie le programme "Mobilisation citoyenne pour des énergies renouvelables citoyennes dans le Ventoux" avec le soutient de l'Europe via le GAL LEADER du Ventoux. Les habitants de ce territoires souhaitant se lancer dans une centrale photovoltaïque citoyenne pourront bénéficier d'un accompagnement gratuit. L'objectif est de faire émerger 2 sociétés citoyennes.
Qu’est-ce qu’une société citoyenne ?
Une société citoyenne a la particularité d’être constituée de plusieurs acteurs. Elle peut rassembler des personnes physiques (citoyens) ainsi que des personnes morales (entreprises, collectivité…). Les fondateurs choisissent une forme juridique (SCIC, SAS, SEM…) et rédigent les statuts, qui guideront la gouvernance de la société. Ce groupe moteur sera à l’origine du développement des projets de centrales (toiture photovoltaïque, microcentrale hydroélectrique, parc éolien…) et les soumettra aux sociétaires/actionnaires. Ensemble, ils décident des projets à développer et de l’utilisation des bénéfices en participant au circuit court de l’énergie et de la finance.
L’origine des projets est également variable. C’est parfois la disponibilité d’un site, tel que la construction d’un nouveau bâtiment public ou privé, qui fait émerger l’idée et exige de trouver un système de gestion local. En d’autres occasions, ce sont des personnes souhaitant développer les énergies vertes sur leur territoire qui rassemblent leurs forces, créent une structure juridique et démarchent ensuite des lieux de production potentielle : maisons, hangars, toitures d’entreprises ou de bâtiments publics.
De la coopération culturelle à la culture de la coopération - LUCAS
Le projet LUCAS (Laboratoire d'usages culture(s) -arts - société)
Laboratoire d'usage(s) art et société, est un groupement d'acteurs complémentaires composé de trois entités : la Fédération Arts Vivants & Départements, le Bureau des possibles (Yves-Armel Martin) et Villes Innovations (Raphael Besson).
L'ambition du projet Lucas est d'expérimenter, sur les territoires Lauréats, le déploiement d'un Living lab national pour révéler et inspirer les pratiques de coopération territoriale entre départements et intercommunalités dans le champs des politiques culturelles.
Pour ce premier projet de recherche, le L.U.C.A.S poursuit 2 objectifs :
Révéler & mettre en perspective l’existant pour permettre aux départements et aux intercommunalités de se comparer, s’inspirer, se positionner.
Accompagner les départements, leurs agences ou leurs services culturels dans la mise en place de cadres de coopération innovants avec les intercommunalités sur différents segments de leurs politiques culturelles : enseignements artistiques, lecture publique, éducation artistique, diffusion...
Les terrains d'expérimentation : Les OpenLabs
Un OpenLab est un groupement local d’acteurs hétérogènes dont la vocation est de détecter les grands défis culturels du territoire sur lequel il est formé, de co-créer puis expérimenter des pistes d’actions innovantes en matière de coopération publique territoriale à l’échelle de l’espace géographique départemental, ce, à partir d’une méthodologie reposant sur l’innovation ouverte où les usagers sont considérés comme des acteurs clés des processus d’innovation.
La composition-type d’un OpenLab est la suivante :
des élu.e.s
des agents publics : conseil départementaux, intercommunalités.
des acteurs clés du champ culturel (artistes, professionnels de la culture) et hors-champ culturel (social, éducation, économie, tourisme...) qui contribuent à la mise en oeuvre des politiques culturelles *
des habitants/ usagers et non-usagers des services culturels déployés dans le cadre des politiques publiques départementales et intercommunales
Les 5 Territoires OpenLabs :
Suite à un appel à manifestation d'intérêt diffusé en partenariat avec l'ADF et l'ADCF (juin-juillet 2019), 5 candidatures ont été retenu :
La Haute-Loire : Insertion, Tourisme, Numérique, culture, patrimoine, économie, aménagement, dans le respect des droits culturels.
Le Haut-Rhin : La culture pour et avec les collégiens et personnes relavant des politiques solidarité.
Le Val-d'Oise : Co-construction de projets avec les habitants EAC (Education Artistique et Culturelle)
La Nièvre : Développement des pratiques artistiques amateurs, enseignements et lecture publique
Réseau culture 21 : Participation des habitants à la rénovation urbaine
Saint-Denis, Paris 19e, Marseille, Saint-Pol-sur-Mer, Clichy-sous-bois, ces 5 territoires ont menés des démarches participatives qui s’appuient sur une mobilisation forte des habitants. Au cours de ces processus, ils ont été confrontés à des problématiques récurrentes :
Comment prendre en compte la diversité culturelle ?
Comment assoir la légitimité de parole de groupes dits “non organisés” ?
Comment concilier le temps des professionnels et des habitants ?
Comment favoriser la participation sans formatage ou assignation ?
Les espaces de travail créés par cette recherche-action permettent aux acteurs d’envisager des coopérations plus équilibrées en meilleure connaissance du travail des uns et des autres. Ces espaces de prise de recul et d’analyse de pratique font systématiquement défaut dans les situations professionnelles et sont extrêmement bienvenus pour faciliter les synergies, voire décrisper les acteurs parfois en position de blocage.
Les problématiques auxquelles sont confrontés les acteurs publics en co-responsabilité restent trop souvent non résolues et nécessitent de mieux s’organiser autour de leurs enjeux communs. Il devient nécessaire d’identifier des modes opératoires qui impactent l’amélioration des conditions de vie des personnes et interrogent les conditions de travail des acteurs. La recherche-action propose une méthode de coopération à travers l’analyse de pratiques partagée au regard des droits culturels, efficiente tant pour comprendre les raisons des situations de blocage que pour trouver les solutions pour y remédier.
Ecoutez le PODCAST " Les leviers culturels du pouvoir d'agir""
Retrouvez le témoignages des 5 terrains sur Réseau culture 21
Friche industrielle en résidence d'artiste -Le 6b
Installé dans une friche industrielle à Saint-Denis, Le 6b est un centre de création et de diffusion unique en son genre en Île-de-France, qui accueille un écosystème créatif riche de près de 200 structures et artistes résident.e.s.
Depuis son ouverture en 2010, l'association met toute son énergie à proposer une culture à portée de tou.te.s, sur un territoire dynamique en pleine mutation urbaine. Le 6b draine ainsi une communauté d’habitué.e.s, qui y ont connu des moments inoubliables autour de concerts, de débats, de performances et d’expositions.
En 2020, Le 6b est rentré dans une nouvelle décennie qu’il aborde sous l’angle d’une programmation artistique réinventée, d’une communauté dynamique d’acteurs et actrices directement impliqué.e.s dans le devenir d’un projet culturel, en dialogue permanent avec les besoins du territoire.
Le 6b lauréat de la consultation du projet d'Eco-quartier fluvial de l'Ile Saint-Denis
Au sud de l’île Saint Denis, sur une ancienne friche industrielle et commerciale, se construit un éco-quartier exemplaire intégrant à chaque étape du projet les enjeux de développement durable et d’écologie urbaine. Bellastock y a fait son labo du réemploi ! Oui mais voilà, les Jeux Olympiques sont venus interférer dans le projet. Alors qu’une partie du nouveau quartier (la plus éloignée du centre) est déjà réalisée, le Comité Olympique a retenu ce site pour accueillir le Village Olympique… La suite de la livraison du quartier est remise à… 2025, que faire pour accompagner les nouveaux habitants un peu isolés dans ce quartier suspendu ?
La SEM Plaine Commune Développement, maître d’ouvrage de l’écoquartier fluvial de L’Île-Saint-Denis (93), la communauté d’agglomération Plaine Commune, Territoire de la culture et de la création et la Ville de l’île-st-Denis ont souhaité mettre en place une démarche artistique et urbaine pour accompagner cet entre-deux. A leur côté, CUESTA a mené une mission d’assistant à maîtrise d’ouvrage pour définir le cahier des charges de cette résidence artistique et organiser une consultation d’équipes. Ce qui nous semblait fondamental dans cette résidence à venir : permettre aux habitants de tester des modes de relations et d’organisations collectives pour s’approprier ce nouveau quartier, s’y projeter et y créer du commun. Le lauréat de la consultation est le 6B avec le projet « La carte et le territoire » associant les artistes Polysémique, Laurence Gatti, Jackson Thélémaque et Emma Cossée Cruz.
Plaine commune Grand Paris : La culture de la ville
À Plaine Commune, l’art et la culture irriguent les politiques publiques. C’est la démarche Territoire de la Culture et de la création, une approche novatrice qui place la culture au cœur de la fabrique de la ville et mobilise l’art pour rendre les espaces publics plus agréables à vivre.
Le Territoire de la Culture et de la Création
Sites patrimoniaux, artistes, lieux culturels… Le territoire de Plaine Commune est riche de culture, de projets artistiques et d’événements qui rythment son quotidien. Depuis 2014, il est identifié comme Territoire de la culture et de la création dans la métropole du Grand Paris.
Concrètement, il s'agit d'une démarche où l’art vient questionner la ville par une multitude de projets artistiques qui transforment les espaces publics et accompagnent les mutations urbaines du territoire.
L’art revisite l’espace public...
L’art poétise la ville. Il interpelle, questionne, émeut, apaise, embellit, étonne. Inviter l’art dans le cadre urbain, c’est refaçonner des lieux de passage et des objets du quotidien en œuvres pour les rendre attrayants et plus agréables à vivre.
Depuis quatre ans, les interventions artistiques se multiplient et sont visibles sur l’ensemble du territoire : palissades de chantier, parkings, containers à verre, tunnels piétons, murs, pylônes le long du Canal… Autant de lieux et de mobiliers urbains métamorphosés qui vont trouver une nouvelle vie et un nouveau public.
Réinventer la ville avec les habitants
Un quartier se transforme ? C'est aussi avec des projets artistiques et participatifs que l'on peut donner à tous les usagers une occasion de devenir acteurs de ce changement.
Le territoire de Plaine Commune connait des mutations urbaines importantes avec un florilège de projets urbains et de transports qui vont transformer de nombreux quartiers et la vie de leurs habitants.
Pour faciliter ces changements et leur appropriation, la culture devient fabrique de la ville au travers de résidences artistiques qui vont accompagner les projets d’aménagement au long cours et impliquer habitants du quartier dans les mutations urbaines qui les entourent.
Démonstration par l’exemple dans la vidéo ci-dessous avec 5 résidences artistiques qui accompagnent 5 projets d’aménagement sur le territoire. Il s’agit d’œuvres collaboratives commandées par Plaine Commune et mises en œuvre par des collectifs d’artistes.
Retrouvez des exemples de projets artistiques participatifs sur plainecommune.fr
La Maison jaune à Saint-Denis
« Expérimentation artistique, sociale et urbaine », telle est l’identité que la Maison Jaune arbore sur sa façade ensoleillée du 8 rue Auguste Blanqui à Saint-Denis. Ce « laboratoire » est le fruit des liens tissés progressivement par l’artiste d’origine colombienne Julia Maria Lopez avec les habitants de l’îlot 8 construit par Renée Gailhoustet, un ensemble HLM de 180 logements élevés sur dalle au début des années 80 et situé en plein coeur du centre-ville. Suivant un processus participatif et itératif qu’elle a élaboré au fil de sa pratique artistique, depuis Medellín sa ville natale jusqu’à Saint-Denis sa ville d’adoption, Julia Maria Lopez interroge la relation que les habitants entretiennent avec leur lieu de vie, le passage de l’espace intime à l’espace public, du dedans au dehors.
La Maison Jaune est un lieu inspirant à plus d’un titre. Par l’engagement de l’artiste plasticienne Julia Maria Lopez, le travail de création insuffle une dynamique de relations. Nous pouvons parler de « création impliquée » : dans la vie quotidienne des personnes qui y prennent part, dans les questionnements sur les conditions de vie des habitants, dans la façon de (re)trouver les chemins qui permettent l’expression de sa singularité, dans la fabrique d’un commun nécessaire à la résolution des problèmes rencontrés.
Au-delà du contexte propre à la Maison jaune, cette expérience permet d’alimenter les réflexions sur les modes de vie « autorisés » ou « non-autorisés » dans l’habitat collectif. Il s’agit bien là de redéfinir l’espace public en puisant dans le croisement des savoirs et savoir-faire portés par chacune des personnes qui le constitue, l’institue, en y prenant part. Composer avec la diversité des références culturelles, qui n’est autre que l’expression des droits culturels de chacun, devient un enjeu majeur : c’est la ressource même de toute conception de la vie en commun, toujours à construire et à élaborer.
Écouter des extraits de l’atelier du séminaire du 14 octobre 2020 > ICI
La gare Franche au cœur de Marseille
Au cœur du 15e à Marseille, les projets portés depuis plus de 15 ans par l’équipe du lieu et les artistes en résidence ont investi l’espace public et se sont confrontés à la rénovation urbaine du quartier.
Au moment du bilan de cette recherche-action, la Gare Franche et le théâtre du Merlan ont fusionné depuis un an. Le ZEF, la nouvelle scène nationale de Marseille, est né.
De 2018 à 2020, la Gare Franche et la Scène Nationale du Merlan ont travaillé à leur fusion. Pour aborder cette nouvelle ère, la Gare Franche a souhaité entreprendre une démarche d’observation de ses propres pratiques au regard des droits culturels afin de mieux les qualifier, d’en défendre la singularité, mais aussi d’envisager les développements à promouvoir dans les années à venir.
Écouter des extraits de l’atelier du séminaire du 14 octobre 2020 > ICI
La preuve par 7 : Aménagement participatif à MontJustin
A Montjustin, pour maintenir la vie dans ce village du Luberon, reconstruit pas à pas dans les années 1950, le conseil municipal a décidé, avec les habitants, d’acquérir un terrain au coeur du village.
A Reillanne, le bourg d’à côté, la maire souhaiterait expérimenter l’aménagement communal d’un terrain. Comment produire des logements qui pourront à la fois répondre aux besoins présents et évoluer en fonction des besoins futurs, accueillir de nouveaux habitants et activités dans des conditions abordables et durables ? C’est pour la Preuve par 7 l’opportunité d’introduire d’avantage de souplesse au cœur des procédures d’urbanisme.
L’arbre témoin, relais citoyen
Nurserie collaborative : Prendre soin de la communauté en prenant soin des arbres
Avant qu’un arbre ne se retrouve planté dans nos villes, il doit d’abord passer de l’état de graine à celui de plante viable.
Sur le principe d’une nurserie collaborative, L’Arbre témoin est un échange de service qui met en relation des soignants et des accompagnants, pour garder et prendre soin des futures plantations dans diverses terres d’accueils. Cette chaîne citoyenne, fédérée autour des cérémonies de passation, repose sur un partage de connaissances et une transmission sociale (inter-quartier, intergénérationnelle...). L’arbre transmet une mémoire commune : son temps long permet à un ensemble de citoyens de s’impliquer dans un effort collectif de végétalisation tout en profitant des vertus thérapeutiques de l’arboriculture.
En Haute-Vienne, la lecture citoyenne vecteur de lien intergénérationnel
La DDCSPP de la Haute-Vienne a initiée le projet « Lecture citoyenne » Initier les enfants en difficultés scolaire à la lecture et lutter contre l’isolement les séniors.
« Certains enfants d’origine étrangère n’ont jamais vu ni entendu parler de leurs grands parents. Ils imaginaient que le mot petit-enfant désignait un enfant de petite taille ! Avec Lecture Citoyenne, chacun a vécu un temps privilégié, riche d’échanges, de partages, et la bénévole est devenue leur mamie-lecture. Elle s’est sentie valorisée, y compris par les professionnels qui l’ont associée à l’ensemble du projet.» L’animatrice départementale de Lire et faire lire.
Description
Afin de renforcer l’efficience des actions portées par plusieurs acteurs autour de la lecture et de créer entre eux une synergie sur le territoire, la DDCSPP de la Haute-Vienne a initiée le projet « Lecture citoyenne ». Destinée dans un premier temps aux enfants primo arrivants et à ceux rencontrant des difficultés d’apprentissage scolaire, « Lecture citoyenne » s’efforce de développer leur goût de la lecture et d’éveiller leur citoyenneté. A cette fin, elle se déroule en dehors du temps scolaire, au sein des accueils de loisirs implantés sur des quartiers prioritaires ou en zones rurales et s’appuie sur les expertises développées par le « Prix Chronos » et l’association « Lire et faire lire ». Chaque structure volontaire construit son propre projet, en associant diverses activités et partenaires à la découverte des livres de la sélection Chronos, lors de temps de lecture partagé avec les bénévoles de « Lire et faire lire », puis à travers la participation au vote désignant les lauréats du prix. La DDCSPP apporte un soutien méthodologique et logistique, permettant aux porteurs de projets de partager leurs expériences et les capitaliser.
L’opération Lecture citoyenne est lancée en octobre 2013 par la DDCSPP qui réunit les centres de loisirs volontaires ainsi que la vingtaine de bénévoles de Lire et faire lire et met à leur disposition les livres ainsi que les supports pédagogiques sélectionnés et développés par le prix Chronos. Des réunions collectives ont lieu ensuite à échéances régulières pour aider les structures à dégager un projet sur chaque territoire et à le mettre en œuvre de façon opérationnelle.
La période d’octobre à décembre est ainsi consacrée à la construction du projet, à laquelle vont être associés les bénévoles de Lire et faire lire. Des contacts sont pris avec des personnes âgées référentes du quartier, habitants ou usagers des centres sociaux qui gère certains accueils, résidents des maisons de retraite sur Limoges, clubs senior de communes rurales, bien qu’il ait parfois été difficile de construire des partenariats avec certains qui ne mesuraient pas forcément l’impact d’une telle démarche. Des associations, telles « passeurs d’histoire » (comtes animés) et des bibliothèques de quartier ou intercommunales se sont également associées aux projets développés par les accueils de loisirs, afin de prolonger le travail de lecture avec des supports autre que le livre ou d’y associer un public plus large, comme les familles. Ce travail de partenariat a ainsi permis aux structures d’animation de renforcer des liens qui existaient déjà, comme par exemple à Monts-de-Chalus avec la maison de retraite, mais également de créer de nouvelles relations avec d’autres acteurs du territoire. Dans cette même commune, afin de préparer le vote pour désigner l’album lauréat du prix Chronos, les enfants ont été invités par le Maire et initiés à cette démarche citoyenne en condition réelle, avec isoloir et urne.
De janvier à juin, les centres de loisirs se consacrent à la réalisation effective du projet. Si tous ont donné un caractère intergénérationnel à leurs actions, associant les bénévoles de Lire et faire lire ou des personnes âgées lectrices là où il n’y avait pas de bénévoles, voire même des adolescents usagers de ces accueils de loisirs, les projets ont été très divers : temps de spectacles partagé par les enfants d’un centre urbain et d’un centre rural et création de marionnettes, sensibilisation à l’histoire locale autour de la résistance avec des témoignages d’anciens et des visites du site d’Oradour-sur-Glane et du musée de la résistance, découverte des outils anciens conservés par les personnes âgées et réalisation d’un livre en bois… Ces activités (lectures, spectacles, visites, loisirs créatifs…) ont constitué autant d’opportunités de rencontres et d’échanges entre générations, mais également entre ruraux et urbains et entre enfants et adultes issus de milieux sociaux et de cultures différents. L’ensemble des projets « lecture citoyenne » s’est clôturé le 10 juin par une journée citoyenne et conviviale en préfecture, lors de laquelle 150 enfants de plus de 6 ans (sur les 250 concernés) ont élu leur livre préféré pour le prix Chronos. L’ensemble des réalisations a également donné lieu à cette occasion à une exposition, source de partage et de valorisation pour tous les participants.
Depuis la rentrée 2015, l’opération est reconduite avec un thématique différente : celle du handicap, autour de laquelle la DDCSPP espère mobiliser encore plus de partenaires, notamment les associations sportives du handicap. La sélection des livres ne passe plus par le prix Chronos, mais est directement effectuée par les bénévoles de Lire et faire lire.
Bilan
Si la majorité des objectifs ont été atteints, les impacts du projet sont cependant différents selon les personnes ou structures concernées.
Lecture citoyenne, qui se déroule hors du milieu scolaire, auprès d’enfants majoritairement volontaires et non orientés vers cette activité en raison de leur difficultés, et qui fait appel à d’autres supports que le livre, à permis de donner ou redonner le goût d’une lecture plaisir aux jeunes participants. Les centres de loisirs ont également pris conscience de l’intérêt de l’activité la lecture, l’un deux ayant même placé au cœur de son projet la création d’un espace lecture dans ses locaux. Il n’a cependant pas toujours été facile de trouver des lecteurs, notamment en zone rurale où les bénévoles de Lire et faire lire sont très peu nombreux.
L’ensemble des projets a comporté une dimension intergénérationnelle et a favorisé la transmission des pratiques citoyenne et la connaissance réciproque entre générations. Au travers du prix Chronos, des thèmes délicats comme ceux de la mort ou de l’isolement des personnes âgées ont pu être abordé et ont modifié le regard des enfants vers plus de bienveillance.
Les bénévoles, partie prenante du projet et des activités associées, reconnus par les animateurs, se sont sentis plus valorisés que lors de leur intervention sur le temps scolaire ou péri-scolaire et véritablement utiles. Ils ont trouvé leur place et envisagent de prolonger ces temps de lecture en dehors de « Lecture citoyenne », ainsi que de les développer dans les centres sociaux et les espaces familles des quartiers prioritaires
Les professionnels ont fait progresser leur positionnement sur le territoire et ont amorcé de nouveaux partenariats avec d’autres acteurs (élus, seniors, associations…). Le soutien de la DDCSPP leur a également permis de mieux défendre au sein même de leur structure, des projets lourds à porter (thème de la lecture et de la citoyenneté peu mobilisateur ; investissement humain important…). Ils ont également unanimement apprécié les temps de travail collectif qui leur ont permis de gagner en expertise et en qualité éducative.
Pour la DDCSPP, « Lecture citoyenne » a effectivement permis d’initier les enfants participants à la citoyenneté, mais également de modifier les pratiques professionnelles et les relations avec les acteurs de terrain en positionnant l’institution sur un rôle d’accompagnement et de conseil.
Partenaire(s)
Sur l’ensemble de l’opération : L’association « Lire et faire lire », l’association « Les passeurs d’histoires », le Prix Chronos, la ville de Limoges
Pour les centres de loisirs participants : Mairies, clubs du troisième âges, Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, Foyers logement, bibliothèques, crêches, centres sociaux…
Moyens
Financiers
2000 euros pour l’achat des livres ; s’y ajoute une part du salaire des animateurs et éducateurs de chaque structure et de la coordinatrice de Lire et faire lire sur le département. Les centres de loisir n’ont pas prévu de budget spécifique sur cette opération.
Humains
Un animateur au sein de chaque structure auxquels s’ajoutent les lecteurs bénévoles dont une vingtaine de l’association « Lire et faire lire »
Matériels
Les sept livres de la sélection du prix Chronos pour les catégories 6-8 ans et 9-12 ans. Toutefois, les centres de loisirs n’ont pas toujours commandé ces ouvrages en nombre suffisant pour favoriser leur meilleure circulation et le partage avec les parents.
Fabrique Opéra : Collaboration entre jeunes et artistes
Afin de démocratiser l’opéra et transmettre la passion pour cet art à des publics néophytes, la Fabrique Opéra, réseau associatif national, soutient dans plusieurs villes de France l’organisation de spectacles lyriques s’appuyant sur le savoir-faire des élèves d’établissements professionnels et techniques pour la réalisation des décors, costumes et maquillages. Fondée sur une véritable collaboration entre acteurs locaux, musiciens, professeurs et jeunes élèves, ces projets permettent une valorisation des compétences des jeunes et boostent la fréquentation de l’opéra dans les villes où ils ont lieu.
Les habitants font vivre leur centre culturel (commune de Séné)
Le projet culturel de Séné est fondé sur l’idée que les habitants ont toute leur place dans la définition de la programmation culturelle, aux côtés des professionnels et des élus.
Des groupes d’habitant (les GLOP) se sont donc constitués pour participer aux comités de programmation, de la salle d’exposition comme de la salle de spectacles.
Le centre culturel Grain de Sel, c’est un lieu fait pour que les habitants s’en emparent ! Une médiathèque qui s’ouvre à un peu de bruit et de partage aussi… Bref, c’est l’idée du « 3ème lieu » : après le foyer et le travail, un espace neutre et sans contraintes, un lieu de vie propice aux rencontres et aux échanges d’une autre nature. Place au jeu, au jardinage, à la créativité. C’est l’endroit où l’on se sent bien, où l’on vient à la rencontre des autres, pour décompresser, apprendre, s’amuser, rire, échanger…
Expérimentation « Zéro Déchet / 100% Citoyen » avec le SMICVAL : l'aventure commence !
Territoire Zéro Déchet / 100% Citoyen
Implication citoyenne directe pour une démarche Zéro Déchet avec le SMICVAL
INFO
Cette fiche est publiée sous licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez les auteurs : Démocratie Ouverte.
Le SMICVAL, un syndicat mixte intercommunale de gestion des déchets en Gironde s’est engagé dans une démarche Zéro Waste (à la fois zéro déchet gaspillable et zéro déchet évitable) pour réduire drastiquement les déchets. Pour mener à bien à ce projet, l’institution a signé une convention de partenariat avec le Labo de Démocratie Ouverte pour concevoir et mener une expérimentation d’innovation démocratique « Zéro Déchet / 100% Citoyen ».
Grands principes de l’expérimentation démocratique
L’implication citoyenne directe pour une démarche Zéro Déchet
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Crise environnementale et sociale, réchauffement climatique, alertes des scientifiques… Les déchets produisent des impacts sur la santé humaine et sur l’environnement. Parallèlement, le modèle de gestion des déchets est à bout de souffle face à l’évolution des modes de vie et de consommation, modifiant considérablement la quantité et la nature des déchets. De plus, l’action publique est parfois vécue comme (con)descendante et prescriptive, ce qui n’encourage pas l’implication des citoyens.
Pour faire face à ces constats, l’expérimentation d’innovation démocratique entre le SMICVAL et le Labo de Démocratie Ouverte vise à constituer un territoire Zéro Déchet et 100% Citoyen. L’objectif ? Une implication massive et totale des habitants du territoire dans la lutte contre la surproduction et surconsommation des déchets (à la fois 0 déchet évitable et 0 déchet gaspillable).
Protocole d’expérimentation (PDF)
Merci à Alexis Desvaux de Démocratie Ouverte pour la documentation de cette expérimentation d’innovation démocratique
RETOUR D’EXPERIENCES
Expérimentation "Zéro Déchet / 100% Citoyen" avec le SMICVAL : l'aventure commence !
s citoyennes
Le GLOP : Un groupe de citoyens pour participer à la programmation culturelle du territoire
Les politiques culturelles déploient actuellement trop souvent une seule logique d’offre culturelle proposée à des publics spectateurs. La Commune de Séné développe, en lien avec les habitants, les associations, les artistes, une politique culturelle participative depuis plusieurs années, qui s’inscrit dans un mouvement général qui vise à questionner la place de chacun dans la mise en œuvre des politiques culturelles locales au regard des droits culturels des citoyens.
La commune développe, un Groupe Local d’Orientation et de Programmation, (un GLOP). Il s’agit de faire participer les habitants à l’organisation de la politique culturelle communale. Le GlOP est donc constitué pour participer aux comités de programmation, de la salle d’exposition comme de la salle de spectacles.
Pour une restauration collective plus durable et responsable
Découvrez en vidéo les 5 axes concrets pour transformer la restauration collective issus de l’expérience de 25 CPIE auprès 70 sites de restauration collective entre 2018 et 2020. Ce sont des sources d’inspiration pour s’engager territorialement sur cet enjeu majeur d’intérêt général.
RETROUVEZ LA VIDEO ICI
Référentiel loossois de l'implication des citoyens
L’implication des habitants
Retour d’expérience de la commune de Loos-en-Gohelle
« Un référentiel pour faire le point et nourrir l’action »
INFO
Les fiches de cette boîte à outils sont toutes publiées avec une licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez l’auteur : l’association Démocratie Ouverte.
RETOUR D’EXPERIENCE
Démocratie Ouverte vous partage l’expérience innovante de Loos-en-Gohelle et son référentiel d’implication des citoyens. Ce référentiel revient sur la méthodologie et les résultats de la démarche participative initiée par Loos-en-Gohelle pour développer et généraliser une participation systématique des habitants et atteindre des territoires plus résilients.
La « méthode loossoise » donne des résultats concrets : capacitation et démocratie locale, transition énergétique, système alimentaire, biodiversité, éco-construction, action sociale, développement économique… Elle contribue à mettre en place, avec les acteurs, les associations, les entreprises, les collectivités du territoire, les bases d’un « écosystème coopératif territorialisé ».
Tous intéressés par cette question du renouveau démocratique, ce référentiel permettra de soutenir celles et ceux qui souhaitent engager des démarches de participation citoyenne.
Télécharger la fiche (PDF)
La Place pour l’Emploi
Le chômage en France a été drastiquement accéléré par la crise sanitaire. Les jeunes générations ont un rapport qui évolue face au travail. Les porteurs de solutions locales qui proposent un accompagnement en faveur d’un retour à l’emploi sont nombreux et sont en capacité d’accompagner beaucoup plus de bénéficiaires. Nous avons décidé avec eux de monter un projet leur permettant de mieux identifier leur complémentarité et de renforcer leur impact.
Les Molières - Concertation des citoyens : Les temps de l'enfant à l'école
Une concertation qui a abouti à un meilleur emploi du temps pour les enfants à l'école
Contexte :
En 2013, la Loi Refondation de l'école portée par Vincent Peillon, alors Ministre de l'Education Nationale.
La loi est l'aboutissement d'un consensus entre professionnels de l'éducation, qui souhaitent revenir à la semaine de 4 jours, laquelle a produit une baisse du niveau scolaire des éléèves français comparativement aux autres pays de l'OCDE.
La loi prévoit de concentrer les apprentissage sur 5 matinées et de varier les activités de l'après-midi en demandant aux communes d'organiser une partie de celles-ci.
Les principales mesures :
- Ajout d’une demi-journée de classe supplémentaire, le mercredi matin (ou samedi matin par dérogation).
- Création de périodes d’activités pédagogiques complémentaires
En juin 2017, le gouvernement prend une décision inédite : laisse le choix aux communes de déroger à la loi et revenir à la semaine de 4 jours.
En mars 2018, la commune des Molières, organise 3 matinées de concertation avec des animateurs en intelligence collective. Sans décision de déroger à la loi, les 4,5 jours sont maintenus.
Un comité d'éducation est crée et propose de réunir élus, parents, professeurs et agents communaux. Il se réunit en juin et en juillet 2018, et travaille aux conditions d'accueil de l'enfant à l'école.
En novembre 2018, le bilan de la 3ième réunion du comité éducation relance le processus de concertation. Lors de ce comité, la position de la municipalité est beaucoup plus affirmée en faveur des 5 matinées ou 4,5 jours.
Une conférence présentée par Claire Leconte est organisée le mercredi 9 janvier 2019.
En janvier 2019, enseignants, élus, représentants de parents d'élèves se sont mis d'accord pour coopérer à la construction d'un emploi du temps scolaire adapté aux enfants et aux spécificités de l'école des Molières et de son environnement.
Depuis 2009, un budget participatif à Jarny (54)
Maire de Jarny (Meurthe-et-Moselle, 9.000 habitants) depuis 2002, Jacky Zanardo a toujours voulu associer autant que possible la population aux décisions municipales. Au cours de son premier mandat, il a créé des comités de quartier, en 2004 un fonds d’initiatives citoyennes, en 2013 des ateliers citoyens. Les commissions municipales ont ensuite été ouvertes aux habitants volontaires. Le budget participatif créé en 2009 est la suite logique de ces dispositifs.
Jarny compte quatre quartiers différents, et les 200.000 euros du budget participatif annuel sont répartis équitablement, soit 50.000 euros par quartier.
Mieux faire comprendre les processus de décisions municipales
Pour les élus, l’intérêt de faire participer ainsi les habitants est de faire en sorte qu’ils s’approprient davantage leur ville et son évolution. Au-delà, la démarche permet également de faire comprendre, de manière pragmatique, les processus de décision dans le cadre d’un budget donné et les contraintes du temps de la mise en œuvre.
La mise en œuvre du dispositif exige deux temps forts de communication - lors de la concertation des habitants et lors du vote - et mobilise les services pour analyser les suggestions. L’intégration au budget municipal des projets proposés et sélectionnés par les habitants se fait en mars, soit 6 mois après le lancement de la campagne d’information. Une fois le budget voté, les projets sont réalisés dans l’année.
Une campagne pour inciter les habitants à soumettre des idées
"Un supplément du magazine municipal sur le budget participatif a été distribué fin août dans toutes les boîtes aux lettres, avec le descriptif des différentes étapes, des photos des réalisations des années précédentes, et un formulaire de propositions, explique l’adjoint à la démocratie de proximité de Jarny, Hervé Magnolini. Ce formulaire "idées" disponible en mairie, a été également distribué par les conseillers municipaux sur le marché et lors des manifestations municipales diverses. Des affiches ont été placées dans les lieux publics de la ville, l’information a été diffusée sur le site internet, sur les réseaux sociaux et sur le panneau lumineux d’informations municipales."
En 2016, 169 suggestions de travaux d’aménagement, de voirie ou d’aménagement de sécurité ont été transmises (elles étaient 104 en 2015). Une majorité a été faite par le biais du formulaire papier distribué avec le supplément au magazine municipal.
Analyse des suggestions par les services
Au cours de la deuxième phase, d’octobre à décembre, les services municipaux analysent les suggestions parvenues. Ils en vérifient la recevabilité, le coût et la faisabilité technique : le projet est-il formulé de façon précise, relève-t-il de l’intérêt général, s’inscrit-il dans les compétences de la ville, nécessite-t-il l’achat d’un terrain ou d’un local.
Environ 200 habitants ont voté en 2016
De fin janvier à début mars de l’année suivante, les projets recevables sont soumis au vote. Les référents des comités de quartiers en sont informés par courrier ainsi que tous les habitants ayant proposé des projets. Par les mêmes moyens que pour l’appel à suggestions, tous les Jarnysiens sont avertis de la date limite avant laquelle ils peuvent voter par internet ou par un vote physique en mairie. En 2016, 200 habitants se sont déplacés ainsi en mairie, sur le marché ou ont utilisé internet pour voter.
En mars, le vote est dépouillé. Les projets approuvés par les Jarnysiens sont intégrés au budget communal, les travaux retenus sont communiqués à la population et mis en œuvre à partir du printemps de l’année en cours.
Plus d’1,5 million d’euros depuis 2009
C’est ainsi que, depuis 2009, les Jarnysiens ont suggéré et obtenu l’aménagement paysager d’un lotissement, de nombreux abaissés de trottoir, un préau dans une école, des vasques fleuries aux abords de la gare, la rénovation de trottoirs dans tous les quartiers, la sécurisation de la sortie d’une autre école, une aire de jeu dans le centre-gare, entre autres. Au total, plus de 1,5 million d’euros ont ainsi été consacrés, depuis 2009, à des projets demandés directement par la population.
Jarny, première dans sa strate démographique a avoir un budget participatif
En 2016, Jarny est une des rares communes de moins de 10.000 habitants ayant un budget participatif, la première dans sa strate démographique pour un montant médian par habitant mis à disposition des citoyens chaque année de 24 euros. C’est en tous cas ce que révèle le site www.lesbudgetsparticipatifs.fr.
Après le succès de l'opération en 2016, Grande-Synthe relance un budget participatif (59)
La participation des habitants est un axe fort de la politique municipale de Grande-Synthe depuis plusieurs années : conseil local de la vie associative, conseil municipal des jeunes, fonds de participation des habitants pour soutenir de petits projets... En 2016, le choix est fait d'aller plus loin en consacrant 500.000 €, soit 3% du budget d'investissement global, à un budget participatif (voir encadré sur les principes). "C'est un outil complémentaire à la démocratie de proximité déjà très vivante dans notre ville, souligne le conseiller municipal délégué à la démocratie participative, Benoît Cuvillier. Nous partons de l'idée que les habitants sont les experts de leur territoire et qu'ils sauront l'aménager au mieux pour la vie quotidienne."
Un dossier simple et accessible à tous
Pour que chacun puisse se saisir de ce budget participatif, le dossier tient en quelques lignes : il suffit au porteur de projet, collectif ou individuel, de renseigner un titre, un descriptif de quelques lignes, une localisation et un grand domaine thématique. Le dossier peut être transmis par mail ou déposé en mairie. "Il est volontairement très simple pour être le plus accessible possible, et je peux aussi le rédiger en direct avec les personnes ayant des difficultés d'accès à l'écrit", témoigne la chargée de mission démocratie participative, chargée du dispositif, Christelle Devroe. Chaque porteur de projet est ensuite rencontré individuellement pour affiner son idée.
Pré-instruction, instruction, un pilotage interne efficace
Seuls les projets d'investissement ne générant pas plus de 5% de frais de fonctionnement peuvent être soumis au vote des habitants. Pour cela, les services techniques de la Ville sont sollicités dès le dépôt d'un dossier pour réaliser son chiffrage, à un stade de pré-instruction. Plus largement, tous les services sont associés dès le départ : "les projets sont présentés en réunion des directeurs adjoints et discutés ; ce pilotage inter-services facilite vraiment le travail" poursuit la chargée de mission. Si certains projets ne passent pas la pré-instruction, ils sont quand même accompagnés, à l'image d'un projet de fresque qui relevait d'un budget de fonctionnement, réorienté vers les financements Politique de la ville.
Communication large qui s'appuie sur les maisons de quartier
Une fois la pré-instruction validée, place à la communication des projets. "La mise en place très rapide du dispositif la première année a limité l'ampleur de la communication", souligne la chargée de mission. Pour la seconde édition, la ville s'appuie sur les maisons de quartier, cinq lieux au total qui maillent toute la commune. Des pauses café ont été proposées pour présenter le dispositif, une manifestation de rue organisée lors du marché hebdomadaire. "On s'appuie aussi sur les porteurs de projet de l'année précédente, véritables ambassadeurs du dispositif." Une réunion publique permet ensuite de présenter l'ensemble des projets, avec des supports de communication identiques (fiches projets) pour ne pas avantager l'un plus que l'autre. A cette occasion, il peut y avoir regroupement de projets similaires.
Une semaine de vote, partout dans la ville
Après instruction complète (conformité réglementaire, faisabilité technique et financière), le vote ouvert à tous les habitants de plus de 16 ans se tient. Alors que le vote n'avait duré que 2 jours en 2016 et mobilisé quelque 300 participants, il se tient sur une semaine complète en 2017, avec une amplitude horaire de 8h30 à 18h et dans 6 lieux sur la commune et de 8h30 à 20h dans un autre. Les bulletins de vote ont été conçus avec les habitants. Chacun peut classer par ordre de préférence les 5 projets qu'il souhaite voir se concrétiser. Au total, il se sera passé 7 mois, de la mi-mars à la mi-octobre entre le début du dépôt des projets et le vote. Les projets retenus sont ensuite inscrits au budget de l'année suivante, pour être concrétisés dans l'année. "C'est un temps qui peut paraître long, mais qui forme aussi le citoyen à la décision publique", souligne l'élu.
Des projets, sources d'animation dans les quartiers
L'édition 2016 a retenu tous les projets présentés et conformes aux critères, pour un montant total de 326.000 €. Le projet lauréat est un espace de bien-être à la piscine (sauna, hammam, spa…). Plusieurs projets d'espaces publics vont également voir le jour avec l'aménagement d'un parc public, la création d'espaces sportifs, d'aires de jeux, d'un jardin dans une halte-garderie, de coins pique-nique... Plusieurs porteurs de projets prévoient déjà des temps festifs d'inauguration et des animations autour des nouveaux équipements. Le budget participatif a aussi développé les liens inter-quartiers.
Critères du budget participatif de Grande-Synthe
Les projets déposés doivent être de la compétence de la ville, d'intérêt général, situés sur un terrain public, d'un coût inférieur à 300.000 €, avec 5% maximum d'impact en fonctionnement, réalisables dans l'année suivant le vote et déposés par un habitant de 16 ans et plus. Règlement détaillé en pièce jointe.
Energie citoyenne dans les Crêtes préardennaises (08)
La communauté de communes des Crêtes préardennaises développe de longue date une politique énergétique impliquant les habitants. Illustration avec la mise en place d'un "parc citoyen d’éoliennes", et le financement d’outils d’aide au développement des énergies renouvelables pour les particuliers.
Depuis le début de son existence en 1995, la communauté de communes des Crêtes préardennaises a œuvré dans le domaine énergétique. Dans ce territoire occupé à 23% par des surfaces boisées, plus d’une quinzaine de chaufferies collectives au bois ont été installées depuis 2009. (Lire l’article La maison bioclimatique, un débouché pour le bois des forêts ardennaises).
Cette volonté politique s’est renforcée et s’est traduite en 2013 par la signature d’un plan Climat ambitieux à l’horizon 2020, qui dépasse même les objectifs fixés par l’État : 20% d’économies d’énergie, 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre et… 100% de la consommation énergétique du territoire couverte par des sources renouvelables, hors transport. Cette démarche se développe en encourageant les initiatives citoyennes.
Un principe : faire participer les habitants
Associer les communes et la population à l’élaboration des politiques publiques, c’est un principe central pour la communauté de communes des Crêtes Préardennaises. L’histoire de cette vaste intercommunalité rurale (22.508 habitants), dotée d’une faible densité de population (22 habitants au km²), est marquée par une "volonté de s’emparer de son avenir, en faisant participer la population", comme l’explique le vice-président en charge du développement durable, Jean-Marie Oudart.
Voilà une des raisons qui a conduit la communauté de communes à s’inscrire en 2015 dans une démarche de labellisation Cit’ergie lancée par l’Ademe. (lire encadré)
"Parc citoyen" d’éoliennes ouvert en 2016
La création d’un "parc citoyen" de trois éoliennes (0,8 MW chacune), ouvert en 2016 résulte d’une démarche lancée très en amont de Cit’ergie, dès 2002, par la collectivité. Objectif : faire profiter les habitants des retombées financières de l'opération. (voir notre article : Parc éolien citoyen dans les Ardennes) . Pour cela, la communauté de communes a décidé d’expérimenter le financement participatif et citoyen, et a aidé au règlement du poste d’une animatrice pour associer les habitants au projet.
Animatrice à temps plein pour animer le financement participatif
Dédiée à temps plein sur ce projet, l’animatrice de la communauté de communes a eu pour mission d'inciter la participation des habitants au financement du parc. Au-delà, son rôle est d’accompagner les montages juridique et financier du projet, en partenariat avec l'association Énergie partagée. La communauté de communes a par ailleurs contribué directement au financement du parc éolien en prenant des parts aux côtés des habitants dans la société par actions simplifiées (SAS) qui porte l'entreprise. "L’une des 3 éoliennes appartient même aux enfants du territoire", souligne avec enthousiasme le vice-président. "Nous avons même fait le choix de revendre l’électricité produite par une éolienne à Enercoop, sans bénéficier du tarif réglementé !" Les élus de la communauté de communes ne veulent pas cantonner la production d'énergies renouvelables au seul parc d’éolien citoyen.
Cadastre solaire pour évaluer le potentiel photovoltaïque
La communauté de communes soutient aujourd'hui les initiatives d’habitants en finançant des outils permettant de définir le potentiel photovoltaïque de leurs toitures (surface disponible, production attendue, financement, rentabilité, installateurs…).
Un "cadastre solaire" va ainsi être réalisé à l'échelle du territoire afin que chaque habitant puisse consulter gratuitement le potentiel de sa toiture et poursuivre, ou non, par l'installation de panneaux solaires photovoltaïque sur ses toitures.
SAS pour porter des centrales villageoises photovoltaïques
S'inspirant du parc éolien citoyen, un projet de "centrales villageoises photovoltaïques" a émergé. Une SAS, offrant une grande souplesse de fonctionnement, a été créée début 2017 avec une quinzaine d'habitants moteurs de l'initiative. La première tranche de travaux envisagée correspond à une fourchette de 10 à 15 toitures pour une puissance totale d'environ 90 à 135kWc (9kWc par toiture environ).
Démarche de labellisation Cit’ergie
Destiné aux communes et intercommunalités, le label piloté par l’Ademe récompense pour quatre ans le processus de management de la qualité de la politique climat air énergie de la collectivité. "Cit’ergie nous aide à renforcer l’action de la communauté de communes en adoptant une approche transversale, développe le vice-président. Nous réunissons toute l’équipe de la communauté de communes autour d’une table, élus et salariés issus de tous les services afin de faire le point sur ce que chacun fait pour limiter ses consommations énergétiques."
Saillans invente la concertation in situ pour préparer la révision de son PLU (26)
Là où la plupart des communes françaises commencent par prendre une délibération pour prescrire la révision du PLU et ses objectifs, la mairie de Saillans, 1.200 habitants dans la Drôme, s'est d'abord concertée avec sa population. Un choix évident pour l'équipe municipale qui, depuis 2014, associe largement les habitants à la décision. "Partir de l'histoire et de l'usage de chacun, c'est faire le pari que les habitants, avec leurs pratiques quotidiennes, sont les plus à même d'imaginer le Saillans de demain", souligne la chargée de démocratie participative à la mairie, Fanny Larroque, qui accompagne l'équipe d'élus dans cette révision.
Association d’éducation populaire pour animer et former des animateurs bénévoles
Pour animer la démarche, la commune a choisi un bureau d’études aux compétences variées : urbanistes, architectes, paysagiste et aussi éducateurs populaires. Une association a accompagné toute la démarche et a notamment formé un groupe d'animateurs bénévoles. "Des animateurs accompagnent déjà les élus tout au long de l'année, en lien avec l’observatoire de la participation (ancien conseil des sages). Pour la révision du PLU, nous en avons formé de nouveaux, qui ont travaillé avec l'équipe d'urbanistes et de paysagistes qui pilote la démarche." Ces animateurs se sont familiarisés avec plusieurs outils d'éducation populaire, ensuite utilisés auprès des habitants.
Des outils issus de l'éducation populaire pour recueillir la parole
"Sortir du format classique de réunion", c'est le credo de la démarche proposée. Et pour mobiliser au mieux les habitants, la commune a eu recours à plusieurs supports. Des ateliers "grande carte" ont été proposés : "On a notamment installé cette photo aérienne de la commune de 3 mètres sur 5 sur la place du marché, l'idée étant d'aller à la rencontre des habitants là où il leur est plus facile de s'exprimer." Sur le terrain, la commune a aussi organisé des ateliers promenades sur des secteurs à enjeux : en centre-bourg, sur un quartier coupé du centre par une nationale, sur le plateau agricole, sur les bords de la Drôme. "En allant sur les quartiers, on rencontre des habitants qui ne seraient jamais venus en réunion, le débat s'instaure plus facilement sur les différentes manières d'utiliser les lieux ainsi que sur leurs éventuelles attentes de transformation."
La volonté d'écrire un document qui parle à tous
Les participants ont également pratiqué ensemble "l'arpentage" des différents textes de loi encadrant le PLU. Une méthode de lecture puis d’analyse collective inventée dans les "cercles d’études ouvriers" à la fin du 19e siècle. "Chacun lit individuellement le texte puis confronte avec le collectif ce qu'il en comprend, ce que ça évoque, ce qui permet de s'approprier ensemble des textes ardus." De ce travail est née l'envie de rédiger un PLU simple, qui parle à chacun et comporte un glossaire. Les participants ont aussi insisté sur la volonté d'informer d'abord sur ce qu'il est possible et conseillé de faire, avant de dresser la liste des interdits du PLU.
Bilan encourageant
Au final, quelque 200 personnes ont directement participé à la définition des objectifs de révision du PLU, sur une période de 6 mois. "Grâce à ces échanges, nous avons aussi réussi à embrayer sur des questions de société plus larges, par exemple de quelle manière souhaite-t-on accueillir les nouveaux habitants ?" Ce travail commun sur les objectifs a également lancé des initiatives : un groupe sur l'habitat groupé et un autre sur la transition énergétique se sont créés, qui veulent concrétiser en actions ces enjeux. A ce stade, aucun des enjeux apparus n'est en contradiction avec les contraintes que fixe un PLU, comme la nécessité d'économiser le foncier. "Même si certains auront toujours des intérêts individuels divergents des objectifs PLU, au moins, ceux-ci auront été éclairés et décidés ensemble". Cette étape de concertation en amont de la révision reste cependant d'un coût non négligeable pour une petite commune. Pour la révision du PLU, la commune a décidé de continuer à mettre l’accent sur les ateliers de concertation avec les habitants. Saillans a réussi à mobiliser des financements extérieurs : la Caisse des Dépôts va soutenir le projet, la Fondation de France doit confirmer d’ici peu.
Cafés d’urbanisme et ateliers dans les écoles pour attirer d’autres publics
Pour la suite de la démarche de révision, lancée fin juin 2017, les élus réfléchissent à mettre en place d'autres outils pour associer plus largement les publics les moins mobilisés jusque-là : les jeunes, les personnes âgées isolées et les publics les plus précaires. "Nous allons par exemple tester des cafés d'urbanisme et proposer des ateliers dans les écoles." L'idée est aussi de valoriser toute la matière collectée au cours de la première étape dans une exposition itinérante. Enfin, un panel citoyen de 10 habitants tirés au sort va intégrer le comité de suivi, tout au long du processus de révision. A suivre donc...
Comment intéresser les habitants au PLUi ? Châteauroux Métropole mise sur la photo (36)
Compétente en matière d’élaboration de documents d’urbanisme depuis 2015, Châteauroux Métropole (74.000 habitants - 14 communes) s’est engagée dans la construction de son plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). En plus des réunions publiques et de la communication locale dans les médias, un concours photo a été organisé du 30 mars au 31 mai 2017. L’objectif étant de recueillir le ressenti des habitants sur leurs pratiques du territoire et leurs perceptions des espaces emblématiques.
Pas facile de sensibiliser les habitants dès que le périmètre est intercommunal
"Alors que le PLUi va régir le développement du territoire sur les dix prochaines années, il n’évoque pas grand-chose pour les habitants, encore peu habitués à se projeter à l’échelle intercommunale", constate la responsable du service Planification de Châteauroux Métropole, Sophie Pertuit. Lors de la première réunion publique de présentation du diagnostic territorial du PLUi, une quinzaine de personnes seulement s’étaient déplacées, alors que l’élaboration du plan local d’urbanisme de la ville-centre, Châteauroux, avait suscité une participation beaucoup plus importante."
Plusieurs idées ont été proposées
Pour inciter davantage d’habitants à participer aux débats, plusieurs idées ont été soumises au comité de pilotage PLUi : ateliers participatifs ou scolaires, réalisation d’une bande dessinée, montage de cartes postales ou exposition de photos à partir d’un concours lancé auprès des habitants. C’est cette dernière proposition qui a été choisie par les élus début 2017 pour intéresser la population à un sujet qui lui semble compliqué et éloigné de son quotidien.
Quatre thèmes et deux catégories d’âges
Le concours comportait quatre thèmes : les espaces naturels et agricoles, les axes de communication, les formes d’habitat et leur intégration au patrimoine, enfin les espaces publics ou de loisir (voir encadré ci-dessous). Le règlement prévoyait une pré-sélection et un vote par les élus courant juin, ainsi que la remise des prix début juillet. Avec deux catégories : les moins de 25 ans et les 25 ans et plus. Un formulaire créé en interne permettait aux candidats de s’inscrire en ligne sur le site de Châteauroux Métropole.
Enseignement : mieux cibler la communication
Une campagne de communication a été lancé sur le site internet de Châteauroux Métropole, les réseaux sociaux et par voie d’affichage. L’information était en outre relayée par les communes. Malgré cela, très peu de candidatures ont été recueillies. "Avec le recul, nous pensons qu’il aurait fallu mieux cibler la communication, en particulier contacter les clubs photo du territoire", estime la responsable du service Planification.
Afin d’associer un plus large public à la démarche, les cinq premières photos choisies par le jury de présélection ont alors été soumises à un vote sur un réseau social connu (Facebook). Les deux clichés les plus plébiscitée (195 "likes" pour la première) ont fait gagner à leurs auteurs un survol du territoire en avion. Les lauréats ont par ailleurs reçu des tirages encadrés de leurs photos.
Participation insuffisante, mais de qualité
En dépit du faible nombre de candidatures, la cinquantaine de photos reçues constituent bel et bien des images emblématiques du territoire. "Cela a confirmé que les habitants sont attachés aux entités paysagères et au patrimoine historique, identitaires et caractéristiques des espaces de vie partagés", résume la responsable du service Planification. Côté participants, le concours a été vécu comme une expérience positive à renouveler. Le budget, de seulement 1.500 euros correspondant aux lots, reste modeste.
Exposition itinérante dans toutes les communes
Une exposition réunissant les 13 photos sélectionnées - 5 formats A1 et 8 formats A3 - a été présentée à l’Hôtel de ville de Châteauroux pendant l’été 2017. Elle se déplace désormais dans les communes et vient en appui des panneaux consacrés à la présentation du diagnostic territorial et du Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) du PLUi.
4 thèmes
"Echappée hors de la ville" sur les espaces naturels et agricoles ;
"Traversée du territoire", une thématique liée aux axes de communication ;
"Habiter Châteauroux Métropole" pour interroger les formes d’habitat et leur intégration au patrimoine bâti et paysager ;
"Espaces vécus" sur les espaces publics ou de loisirs.
La dynamique d'Aunis Sud pour impliquer élus et habitants dans l'élaboration du PLUi-H (17)
Située entre Rochefort et La Rochelle, la communauté de communes Aunis Sud est née d'une fusion-extension au 1er janvier 2014. Elle regroupe 27 communes et plus de 31.000 habitants. En 2015, elle adopte son projet de territoire et dès juillet 2015, se dote d'un service d'instruction des autorisations du droits des sols, suite au désengagement des services de l’État. "Dès le départ, nous savions que ce serait le premier niveau d'une fusée à plusieurs étages", souligne le vice-président en charge de l'aménagement et de l'urbanisme, Raymond Desille. Six mois plus tard, en décembre 2015, la communauté de communes prescrit son PLUi-H et mandate un bureau d'études pour l'accompagner.
Co-construction avec les élus de toutes les communes
Un comité constitué d'un représentant par commune, est chargé de piloter la démarche PLUi-H. "Avant de le constituer, nous avons fait le tour des conseils municipaux pour que leurs représentants se mobilisent", précise l'élu. Pour réaliser son diagnostic, la communauté de communes a proposé un temps pour sillonner le territoire en minibus, permettant de mobiliser directement sur le terrain. Le lancement de la démarche s'est opéré au cours d'un séminaire début 2017, qui a regroupé une centaine d'élus municipaux sur les 388 que compte le territoire.
Spatialiser les enjeux
Des ateliers "grande carte", très concrets, ont également permis de spatialiser les enjeux des communes. "A chaque atelier ou rencontre, notre prestataire proposait un principe de quizz sur des chiffres clés du territoire, qui permettait des pauses ludiques au sein d'un engagement au long cours", souligne la responsable du pôle planification, Annabelle Gaudin. En septembre 2017, le débat sur le PADD s'est tenu en conseil communautaire. "3h30 d'échanges prospectifs très appréciés des élus avec une large participation", souligne le vice-président. A l'issue de ce débat, vice-président et technicien communautaire référent opèrent la tournée des conseils municipaux pour présenter le PADD, à la demande des communes le souhaitant.
Communication soutenue en direction des habitants
Côté grand public, la communauté de communes a fait le choix de confier au bureau d'études qui l'accompagne la mission de produire plusieurs outils de communication propres à la démarche. Logo, charte graphique, lettre du PLUi-H distribuée 2 à 3 fois par an dans toutes les boîtes aux lettres, exposition itinérante qui s'enrichira au fur et à mesure des étapes franchies.
Faire comprendre en quoi chacun est concerné individuellement
"Nous avons aussi choisi de parler de situations pratiques aux habitants pour qu'ils comprennent en quoi le PLUi-H joue un rôle dans la vie de chacun" poursuit Annabelle Gaudin. D'où l'idée de communiquer les enjeux en fonction de portraits type de familles résidant sur la communauté de communes.
La communauté utilise le support d'une station locale de radio avec une chronique mensuelle "Tous avec Aunis Sud". Cette chronique propose des interviews en 2 minutes de chaque élu communautaire, interviews reprises en format papier dans le magazine communautaire. L'équipe radio est également présente lors des réunions publiques, supports à ces chroniques.
Objectif : toucher de nouveaux publics, par exemple les lycéens
Malgré cette mobilisation, les quatre réunions publiques réglementaires, organisées en octobre 2017 en soirée, ont touché encore un public plutôt âgé, habitant la commune siège de la rencontre. Pour élargir l'audience du PLUi-H, Aunis Sud prévoit ainsi de tourner une vidéo sur la démarche au premier semestre 2018, support pour familiariser d'autres publics aux enjeux du PLUi-H. Elle s’interroge par exemple sur la manière d’intégrer les lycéens du territoire à la suite de la démarche. Lettre du PLUi-H et chroniques radio continueront également d'accompagner les nouvelles étapes qui s'engagent autour du règlement et du zonage du PLUi-H.
Saint-Lô, ville de la reconstruction, implique ses habitants dans son changement d'image (50)
Reconquérir le cœur de la ville de Saint-Lô (20.405 hab.) dans la Manche est un pari ambitieux et au long court. Détruite à 90% en juin 1944, elle s’est alors vu désigner comme la "capitale des ruines". La reconstruction est engagée dès 1948 mais les Saint-Lois peinent à accepter le nouveau visage de leur ville, rebâtie de façon "moderne". Ils ont perdu tous leurs repères : le tissu urbain traditionnel dense a laissé place à de vastes espaces - places, rues, îlots...- édifiés pourtant pour améliorer leurs conditions de vie et fluidifier la circulation.
Les Saint-Lois jugent leur ville grise et impersonnelle
Aujourd’hui encore, les Saint-Lois jugent leur ville grise et impersonnelle. Dans les années 80-90, les lotissements qui ont fleuri en périphérie ont alimenté ce sentiment. Si le taux de vacance des commerces reste mesuré, ce n’est pas le cas de celui des logements, en nette augmentation durant cette période. Il devient urgent de changer le regard des habitants sur leur ville pour qu’ils puissent se la réapproprier et y revenir...
Accompagner le retour des habitants vers le centre-ville
La municipalité a lancé un vaste programme de reconquête du centre-ville qui court de 2016 à 2022. Elle ne part pas de rien. Depuis des années des acteurs du territoire ont mené des actions ponctuelles qui ont commencé à changer l’image de Saint-Lô : colorisation des façades par un artiste, propositions d’étudiants pour réaménager les îlots délaissés, bornes d’information réalisées par des collégiens, visites de la ville et conseils proposés par le CAUE, participation aux Journées européennes du patrimoine... "Nous constatons en outre un nouvel attrait pour la proximité des services en centre-ville par une population lassée de devoir prendre la voiture pour chaque démarche", témoigne le directeur du CAUE, Emmanuel Fauchet. "Dans nos échanges, l’importance du vivre-ensemble revient souvent." Pourtant, ces premiers habitants prêts à revenir en ville peinent à trouver des logements accessibles et bien entretenus.
Habitants et professionnels concertés et impliqués
Tout se tient donc. Rien ne peut être mené successivement ou de façon indépendante. C’est pour cela que le programme de la municipalité intervient aussi bien sur l’aménagement des lieux publics que sur la sensibilisation et l’accompagnement à la restauration des espaces privés. En 2016, une vaste concertation auprès des habitants, des commerçants, et des partenaires institutionnels (État, région, département, CAUE, ABF...) permet de recueillir leur sentiment et leurs propositions (voir encadré). Groupes de travail, réunions publiques, questionnaires, rencontres sur les marchés, ateliers participatifs... Au total une douzaine de rendez-vous.
Actions sur tous les fronts
Une agence extérieure est sollicitée pour mener une étude sur l’aménagement du centre afin de développer le commerce, le tourisme et améliorer la qualité de vie : réhabilitation du patrimoine de la reconstruction, renforcement de l’accessibilité et de la convivialité des espaces publics, sécurisation des déplacements... Très concrètement, cela se traduira par une restauration de la halle qui abrite le marché, du beffroi, des remparts et du théâtre, l’installation de mobilier urbain et d’aires de jeu, la végétalisation de certains sites, la piétonisation d’autres secteurs...
Moderniser les logements pour lutter contre la vacance
"Une opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah) est renouvelée pour soutenir les efforts des particuliers dans l’amélioration de leurs habitations. L’objectif visé n’est pas une densification mais bien une meilleure occupation des logements vacants. Une Opération collective de modernisation (OCM) de l’artisanat et du commerce est également engagée", précise le maire, François Brière.
Les copropriétés plus complexes à traiter
Le centre-ville de Saint-Lô compte huit îlots de copropriétés de la reconstruction qui totalisent 480 logements. Ces derniers souffrent d’une isolation insuffisante, de parties communes trop étroites et vétustes, de cours intérieures délaissées. "Mais c’est assez complexe à traiter car chaque îlot concerne 70 à 100 propriétaires qui ne sont généralement pas organisés en syndicat de gestion. C’est pour avancer sur ces questions que nous venons de lancer un Programme opérationnel de prévention et d’accompagnement des copropriétés (Popac) sur certains immeubles", ajoute le maire. Mené avec le soutien de l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah) et de la Caisse des Dépôts, le programme permettra de structurer l’organisation des copropriétés, et d’inciter à la réalisation de travaux en apportant une expertise technique et économique aux propriétaires.
Information tous azimuts
Les premiers travaux sur les espaces publics ont débuté à la fin de l’année 2017 et se prolongeront jusqu’en 2022. Pendant ce temps, des réunions, le site Internet de la ville et des supports papier informeront en continu des habitants sur la philosophie, l’avancée des travaux, les événements festifs corrélés aux chantiers, mais aussi sur les contraintes temporaires. Sont d’ores et déjà prévus une grande collecte de souvenirs, témoignages, objets et archives des années 50 à Saint-Lô, une conférence sur l’évolution de la place centrale, l’aménagement d’un espace dans le musée et la publication d’un livre sur l’histoire de la reconstruction, une exposition à la mairie, la demande d’une protection au titre des monuments historiques de certains éléments de la ville...
Budget, subventions, cofinancement
Hors coût de maîtrise d’œuvre, d’études et de prestations diverses, les travaux municipaux sont estimés à 9,7 millions d’euros HT pour les espaces publics et 924.000 euros HT pour la halle et le beffroi. Les subventions et cofinancements ne sont pas encore tous formalisés mais la ville a d’ores et déjà répondu à un appel à projets régional "Renforcement de l’attractivité des centres des villes reconstruites" qui devrait apporter un financement de 1,5 million d’euros. Sinon le Fisac co-finance l’OCM et les particuliers peuvent disposer de soutien du conseil départemental de la Manche.
Richesses cachées du patrimoine de la reconstruction
Le CAUE de la Manche, très impliqué dans la démarche de la ville, organise des visites depuis une douzaine d’années pour les habitants, les touristes, les écoles et les élus. Objectif : sensibiliser tous ces publics aux richesses du patrimoine de la reconstruction : reliefs sur les façades, matériaux nobles des façades cachés sous une poussière grise qu’il suffirait de nettoyer pour leur redonner leur couleur d’origine…
Quelques éléments de l’enquête menée auprès des habitants et professionnels de Saint-Lô
79% des sondés viennent faire leurs achats dans le centre-ville, 51% s’y rendent pour s’y promener et seulement 21% pour y travailler.
67% y viennent plusieurs fois par semaine, aucun Saint-Lois ne se rend jamais dans le cœur de la ville.
77% des sondés s’y rendent en voiture, 40% utilisent les transports en commun. 52% des sondés stationnent sans problème dans le centre-ville.
88% sont satisfaits des fréquences et horaires des marchés mais 36% des sondés seulement trouvent la halle qui les abrite conviviale.
Moins d’un sondé sur trois trouve la place principale (Général de Gaulle) accueillante. 87% n’ont pas envie de s’y promener et 52% la jugent peu sûre et dangereuse. Ils réclament une place plus agréable, conviviale (terrasse, mobilier urbain), familiale (jeux pour enfants...) et fleurie.
A Ploeren, les jeunes peuvent financer leur permis de conduire en aidant leur commune (56)
Ploeren (7.000 habitants), dans l’agglomération de Vannes, dispose d’un territoire étendu à quelques kilomètres de la mer. La grande majorité des habitants travaillent à Vannes. Les jeunes y vont au lycée et ont besoin d’un moyen de transport pour s’y rendre ou aller à la plage. En septembre 2015, à l’instar d’autres communes voisines, les élus ont décidé de proposer une aide pour le financement du permis de conduire aux jeunes de moins de 25 ans sur la base du principe donnant-donnant qui semble porter ses fruits.
"Ma ville m’aide, je l’aide aussi"
L’affiche donne le ton : "Ma ville m’aide, je l’aide aussi". La municipalité n’a pas souhaité appeler "bourse" l’aide proposée, car le dispositif repose sur une contrepartie demandée aux bénéficiaires. Ce principe d’un retour sur financement commande d‘ailleurs d’autres dispositifs d’accompagnement des jeunes de la commune : c’est le cas d’Initiative Jeunes qui soutient financièrement des actions caritatives, comme la distribution de fournitures scolaires au Maroc, et impose aux bénéficiaires de présenter une vidéo ou une exposition a posteriori.
Premier critère : la motivation
Contrairement à la ville de Vannes qui fait face à de nombreuses demandes et met en œuvre des critères de sélection, notamment de revenu, la demande est modeste à Ploeren : seulement 6 jeunes ont bénéficié de l’aide depuis son lancement en 2016. Pour faire sa demande, le jeune retire un dossier au service éducation-jeunesse et doit rédiger une lettre de motivation. "Les jeunes me posent des questions sur ce que l’on attend d’eux, explique la responsable de la Maison des jeunes, Anissa Bliou. Je les rassure et les conseille. Dès que la lettre est écrite, nous organisons un entretien avec un élu."
De la souplesse…
Aucun délai n’est imposé pour faire les 25 heures de bénévolat au service de la commune: certains jeunes l’ont achevé en trois mois, alors que pour d’autres, il faut plus d’un an. Différentes activités sont proposées par les responsables de services municipaux. Les jeunes bénévoles choisissent en fonction de leurs disponibilités et de leurs préférences : servir les boissons à la cérémonie des vœux du maire, faire de la mise sous pli de documents, distribuer le journal municipal, aider la médiathèque lors d’une soirée jeux ou encore accompagner une sortie des enfants de la crèche.
Encadrement rigoureux
Chaque mission bénévole est encadrée par un agent, un élu ou un responsable d’association, qui appose un tampon justifiant que les heures ont été réalisées dans un carnet spécifique, de type carnet du code de la route. "Il ne s’agit pas de remplacer des ressources, mais d’un apport supplémentaire", souligne le responsable du service jeunesse, Cédric Le Néün. L’aide est versée en deux temps (voir encadré).
Un dispositif qui fait ses preuves
"Le dispositif fonctionne bien désormais, se félicite l’adjointe à l’enfance, jeunesse et à la vie scolaire, Monique Thiré. C’était une excellente idée et il n’est pas question qu’elle s’arrête !" Les retours sont positifs tant du côté des agents municipaux, des parents, que des jeunes eux-mêmes. Il semble néanmoins trop tôt pour évaluer si l’expérience pousse les bénéficiaires à s’engager par la suite dans d’autres actions citoyennes.
Aide en deux temps et élargissement aux auto-écoles hors de la commune
A l’obtention du code de la route, la commune verse directement 150 euros à l’auto-école conventionnée. Puis la seconde partie d’un montant identique est réglée lorsque les 25 heures de bénévolat ont été réalisées. Si au départ, le dispositif s’est appliqué aux auto-écoles de la commune, il s’élargit à d’autres qui n’hésitent pas à passer une convention avec la municipalité, puisqu’elles connaissent le principe déjà en place à Vannes.
À Hédé-Bazouges, un chantier participatif pour un skate park "fait maison" (35)
La petite commune d’Ille-et-Vilaine n’avait pas les moyens d’aménager le skate park réclamé par les jeunes de la commune. Avec l’aide d’un skateur compétent et au moyen d’un chantier participatif, les jeunes, accompagnés par la municipalité, ont construit eux-mêmes l’équipement dont ils rêvaient.
La demande ne datait pas d’hier. En 2014, des jeunes de cette petite commune d’Ille-et-Vilaine avaient déposé en mairie un projet de skate park. Mais les élus n’étaient pas vraiment convaincus qu’il serait utilisé intensément ; surtout, les devis demandés prévoyaient une dépense située entre 60.000 et 80.000 euros. Beaucoup trop pour le budget d’une commune de 2.162 habitants ! L’idée semblait donc irréalisable.
Par chance, la maire adjointe à la jeunesse, aux sports et à la communication, Isabelle Clément-Vitoria, rencontre alors Nicolas Peuch, un skateur habitant un département voisin. Il lui propose de dessiner l’équipement et de les accompagner dans un chantier d’auto-construction avec les jeunes eux-mêmes.
50 volontaires bénévoles
Nicolas dessine donc le projet, la maire adjointe coordonne les opérations, un autre conseiller municipal professionnel dans le bâtiment se charge des approvisionnements et du suivi de chantier, et une cinquantaine de jeunes, aidés de quelques adultes bricoleurs, s’inscrivent comme volontaires pour aménager le site.
18 jours de travail, 5 mois de chantier
Le chantier est mené à bien en 18 jours, sur 5 mois, au cours de l’été 2015. Puis une plasticienne intervient, pour réaliser la décoration du circuit avec d’autres jeunes de la commune, d’âge primaire cette fois.
Réutilisation d’un terrain déjà bitumé
Par chance, le skate park a pu être construit en plein centre de la commune, sur un ancien terrain de tennis bitumé au pied des ruines du château médiéval. Il est inauguré en 2016. Cette réutilisation d’un endroit bitumé déjà existant et la participation des jeunes eux-mêmes a d’ailleurs valu à la commune un prix du développement durable.
Le chantier n’a finalement coûté que l’achat des matières premières, soit 18.452 euros au total : 15.000 fournis par la mairie, le reste par la caisse locale d’une banque et le supermarché voisin. "C’est certainement le skate park le moins cher de France", avoue l’adjointe à la jeunesse, aux sports et à la communication, avec satisfaction.
Opération d’animation jeunesse réussie
L’opération est menée jusqu’au bout avec succès parce que les élus ont su mobiliser les bonnes personnes et veiller à la convivialité du chantier. Tous les volontaires, les jours où ils travaillaient sur le site, étaient en effet invités au restaurant le midi. Ces moments de rencontre entre jeunes et adultes ont durablement amélioré l’ambiance à Hédé-Bazouges. Dans la mémoire des villageois, c’est une animation jeunesse réussie.
Des rencontres citoyennes construisent la commune nouvelle de Baugé-en-Anjou (49)
Composée de 15 communes historiques et de 12.300 habitants sur une superficie de 264 km2, nettement supérieure à celles de Paris ou de Marseille, la commune nouvelle de Baugé-en-Anjou est l’une des plus grandes de France. Cette situation atypique dans une commune rurale a conduit le maire, Philippe Chalopin, à créer des rencontres citoyennes pour rapprocher les élus et les agents des habitants.
Échanger avec les habitants
"Nous avions besoin d’expliquer nos projets et aussi la volonté de prendre en considération les avis et les suggestions des habitants." Toute la gamme des outils de communication déjà utilisés (magazine municipal, site Internet, réseaux sociaux…) ne peut remplacer, selon le maire, "le contact direct avec la population"
Six rencontres citoyennes
La gestation de trois grands projets – plan de responsabilité sociétale et environnementale, PLU à l’échelle du nouveau périmètre communale et projet de territoire –, a également contribué à motiver la mise sur pied des rencontres citoyennes. Organisées à partir de septembre 2018, elles ont permis d’aborder six thématiques transversales : aménagement du territoire, environnement, agriculture ; bâtiment, voirie, patrimoine classé ; social ; activité économique ; enfance, jeunesse ; communication, associations, culture et tourisme. Outre les élus, elles mobilisaient les agents qui, pour beaucoup, n’ont pas l’occasion d’être en contact direct avec les habitants dans le cadre de leurs fonctions.
Expliquer les projets, écouter les habitants
Les rencontres étaient organisées en deux temps : un premier, d’environ une demi-heure, était consacré à la présentation des travaux par les présidents des commissions ; un deuxième temps, plus interactif, était dédié à des ateliers thématiques, animés par deux élus et retranscrits par un agent qui prenait note des remarques et suggestions des participants. Pour aborder davantage de sujets certaines rencontres se sont déroulées avec des ateliers tournants de vingt minutes chacun.
Des échanges qui inspirent le travail des commissions
À l’issue des six rencontres citoyennes, une réunion de synthèse, baptisée le "grand débrief", a réuni représentants des commissions et habitants sur les stands où étaient présentés leurs projets. Ces échanges vont inspirer et nourrir les 21 commissions de la commune nouvelle qui travaillent sur les actions à entreprendre en faveur des habitants.
Participation des jeunes : une satisfaction
De 60 à 80 personnes ont participé à chacune des rencontres citoyennes, ce que le maire estime très encourageant "dans une commune rurale ou les habitants ont moins l’habitude d’être consultés qu’en secteur urbain où les conseils de quartier se sont développés. Les participants ont apprécié le principe de ces réunions et nous avons eu la grande satisfaction de voir de nombreux jeunes de moins de 25 ans y venir. Certains avec des projets qui n’étaient pas très structurés, mais démontraient une volonté de s’impliquer dans les politiques publiques notamment sur les questions environnementales."
… et une volonté d’échanges informels
Afin de prendre en compte cette volonté, la commune nouvelle réfléchit à la création d’un espace informel de dialogue en plus du conseil municipal des jeunes. "J’ai compris qu’ils souhaitaient pouvoir échanger avec le maire sans vouloir s’inscrire dans une démarche trop formelle", précise l’édile.
Impulser la rencontre entre anciens et nouveaux habitants…
Ces rencontres citoyennes ont aussi permis aux ruraux, habitants traditionnels du territoire, et aux élus de côtoyer les nouvelles populations en provenance des zones urbaines. De leurs échanges est née l’idée de créer une assemblée citoyenne permettant d’échanger au moins une fois par an sur les projets en cours et à venir.
… et créer de lieux d’échanges
Ces nouveaux lieux d’échanges avec les jeunes et les habitants viendraient compléter ceux qui existent déjà tels que les permanences intitulées "Le maire à votre rencontre" organisées dans les communes historiques une à deux fois par an ou les conseils communaux représentatifs qui intègrent parfois des habitants. "Les mentalités évoluent et il n’est plus possible de se contenter d’un seul moment d’échange avec les habitants au moment des élections", précise le maire de Baugé-en-Anjou qui souhaite programmer de nouvelles rencontres citoyennes si le calendrier le permet avant les municipales.
À Mayotte, le financement participatif prend le relais pour améliorer l’habitat des plus vulnérables (976)
Sur l'île de Mayotte, la proportion de personnes de plus de 65 ans est faible : à peine 6 %, contre près de 20 % en métropole. Les conditions de logement ne sont pas non plus les mêmes, car bien plus rudimentaires. Et surtout, il n'existe pas d'établissement d'hébergement pour personne âgée sur l’île, dans un département où la culture prône le maintien à domicile de nos aînés. Les personnes âgées ou handicapées n’ont donc pas d’autres alternatives que d’améliorer et d’adapter leur logement. C’est une véritable politique à développer localement : favoriser le maintien à domicile en améliorant leur logement, d’autant plus que beaucoup de personnes vivent de minima sociaux et doivent se débrouiller pour rester chez elles. Pour certaines, cela devient très compliqué.
Dispositifs de droit commun inadaptés au contexte
Depuis 2017, le CCAS de Sada a décidé d’intervenir pour aider à l’amélioration et l’adaptation des logements des personnes en perte d’autonomie. Une des difficultés est, pour beaucoup d’habitants, l’absence de titre de propriété pour prétendre aux financements dédiés au logement social. De plus, le cadastre est en cours d’élaboration, on ne peut s’y référer. "Cela rend très compliqué le recours à des dispositifs de droit commun, voire impossible." "En réalité, une politique de mise à jour du cadastre doit être mise en place en urgence à Mayotte, en vue d’asseoir une politique de logement social. Or ce préalable n’a pas été fait dans le cadre de la préparation de la départementalisation du territoire", souligne la présidente du CCAS de Sada, Anchya Bamana.
Solutions simples et rapides à mettre en œuvre
Le CCAS n'a que quatre ans d'existence et monte en compétence dans les limites des moyens disponibles. Pragmatique, il vise à améliorer l’existant pour faciliter la vie des personnes en perte d’autonomie par des solutions simples et rapides à mettre en œuvre. "On ne parle même pas de mettre aux normes européennes, explique la directrice. L’objectif est parfois simplement de permettre à une personne handicapée et bloquée dans son logement, d’aménager une rampe qui lui permette de rejoindre la route, ou alors d’aménager des sanitaires en installant une barre d’appui ou encore de poser des carrelages à l’intérieur de la maison." Les sommes engagées à chaque fois sont faibles. À moyen et long terme, le CCAS compte sur la création d’un chantier d’insertion pour assurer ces travaux d’amélioration sur "le petit bâti". (Voir encadré)
Après un financement d’amorçage, le relais du financement participatif
Pour amorcer son projet, le CCAS a bénéficié de la bourse aux initiatives lancée par le réseau national des CCAS (l’Unccas) et la fondation AG2R, pour favoriser le logement et l’hébergement des personnes âgées.
Depuis octobre 2018, la fondation Les Petites pierres a pris le relais. Elle a proposé au CCAS d’inscrire son projet sur la plateforme de financement participatif. Chaque don versé à "Caribou Dagoni" est doublé par la fondation. Le CCAS a décidé de démarcher les entreprises locales pour les inciter à participer. Grâce à cela, il envisage l'aménagement de quatre nouveaux logements. Lundi 14 janvier 2019, la campagne de crowdfunding a pris fin et le CCAS de Sada a pu récolter les 19.970 € prévus pour la réalisation de son projet.
Chantier d’insertion Habitat à venir
À moyen et long terme, le CCAS compte sur la création d’un chantier d’insertion pour assurer ces travaux d’amélioration sur "le petit bâti". "Cela nous permettrait d’amortir les coûts" reprend la directrice, tout en apportant une réponse à une autre problématique locale, le chômage, en créant des postes d’insertion. Le CCAS a déjà lancé deux chantiers, l’un sur les espaces verts et l’autre sur le tri sélectif. Un troisième sur l’habitat devrait ouvrir en 2019, avec comme objectif préalable de recenser toutes les personnes en perte d’autonomie (personnes âgées et en situation de handicap) devant bénéficier de cette de cette politique d’amélioration du logement pour un maintien à domicile facilité.
Dans le Pas-de-Calais, un budget citoyen pour encourager l’économie sociale et solidaire (62)
En 2015, la loi NOTRe a retiré au département la compétence "développement économique" et nombre de départements ont abandonné leurs politiques liées à l'économie sociale et solidaire (ESS). Le Pas-de-Calais a préféré s'appuyer sur les valeurs humanistes de l'ESS pour irriguer l'ensemble de ses projets. Un conseil départemental de l'ESS, créé dès 2013, réunit deux fois par an l'ensemble des partenaires du secteur. Ensemble ils proposent un accompagnement aux apporteurs d'idées. La mission ESS du conseil départemental compte quatre personnes qui sont les chevilles ouvrières du dispositif.
Le département assemblier
La vice-présidente en charge de l'ESS, Bénédicte Messeanne-Grobelny, insiste sur le rôle qu'entend jouer le département : "Chez nous, l'ESS c'est surtout un réseau de structures qui ont appris à travailler ensemble. Elles sont présentes sur tout le territoire et permettent de transformer les idées en projets." Le département donne l'impulsion et aide les apporteurs d'idées à s'autonomiser en s'appuyant sur de nombreux partenaires. Pour être au plus près des habitants, le conseil départemental de l'ESS a lancé en 2018 son premier budget citoyen.
Des "comptoirs à initiatives citoyennes"?
Afin de permettre aux apporteurs d'idées de structurer et de budgéter leurs projets, des ateliers de formation et d'échanges, appelés "comptoirs à initiatives citoyennes", ont été ouverts, sur tout le territoire, dans les locaux d'entreprises de l'ESS. Quinze réunions se sont tenues en 2018, elles ont mobilisé 180 personnes qui ont déposé 122 idées sur une plateforme numérique dédiée. Toutes les idées n'étaient pas parvenues à maturité et ce sont 41 projets qui ont été labellisés et soumis au vote sur Internet. La dotation départementale de 352.000 € a été répartie, en fonction des choix des 4.000 internautes qui ont pris part au vote. Chaque projet a reçu de 4.500 à 20.000€,
Projets porteurs de lien social
Les projets labellisés et subventionnés concernent toutes les politiques départementales mais sont surtout porteurs de lien social. Il s'agit de cafés culturels et citoyens, de structures ouvertes aux aidants de personnes en situation de handicap, d'une auto-école mobile qui va au-devant de ses élèves... Les plus jeunes ne sont pas oubliés car toute personne de plus de onze ans peut participer. Une junior association a proposé un projet destiné à aider les Pas-de-Calaisiens à voyager à moindre coût.
Inclure ces projets innovants dans un cadre légal
La principale difficulté rencontrée dans la mise en œuvre du budget citoyen a été de faire rentrer ces projets innovants dans un cadre légal. La junior association a dû trouver un adulte référent et les structures désireuses de faire vivre une gouvernance partagée un statut juridique adapté, tel que celui de société coopérative d’intérêt collectif.
La ville de Kingersheim se dote d’une Maison de la Citoyenneté (68)
Dès 1998, le Maire a l’intuition d’aller au-devant de ces 13400 habitants pour faire de la démocratie autrement et les associer dans l’intervalle des élections. Une concertation est engagée en porte-à-porte sur la thématique “Parlons ensemble de notre ville” pour questionner leur implication citoyenne. En 2004, le Conseil municipal instaure les Etats-généraux permanents de la Démocratie, réceptacle du partage d’un véritable état d’esprit avec l’ensemble des collaborateurs. Réussite, car les élus, les agents, les acteurs engagés et les citoyens de Kingersheim développent mutuellement un écosystème où le pouvoir d’agir des habitants est au cœur du renouveau démocratique. Progressivement, la collectivité a mis en place un travail en transversalité entre services et la recherche du sens dans chaque action, chaque projet mis en place. Une démarche qui n’aurait pas pu se faire sans la Maison de la Citoyenneté, ancienne ferme restaurée en 2006 en un lieu symbolique dédié à l’apprentissage de la démocratie.
La Maison de la Citoyenneté et les conseils participatifs
A Kingersheim, la démarche participative repose sur 3 leviers fondamentaux : un lieu qui est la Maison de la Citoyenneté, un principe, les séquences démocratiques et enfin un outil, le conseil participatif. En effet, tous les projets font l’objet d’une séquence démocratique, de la consultation à la co-construction citoyenne, qu’ils soient portés par la Municipalité ou à la demande d’habitants eux-mêmes. Au départ, les habitants sont invités à une réunion publique à la Maison de la Citoyenneté pour donner du sens et débattre sur le projet. La réunion se conclut ensuite par la création d’un conseil participatif qui regroupe toutes les ressources de sens, d’intelligence et d’expertise. Le lieu permet de regrouper les phases de la séquence, décisive à décisionnelle, et réunit de plain-pied tous les protagonistes qui ont tendance à s’ignorer et donc à s’opposer (élus, habitants, experts, acteurs engagés). En parallèle, la Maison de la Citoyenneté accueille des événements participatifs, les « Olympiades de la démocratie » pour susciter le désir démocratique et toucher davantage d’habitants.
800 personnes impliqués dans la durée et plus de 40 conseils participatifs
Environ 800 habitants sont impliqués dont 40 de manière permanente dans le Conseil Communal de la Démocratie (impulse, suit et évalue les projets participatifs depuis 2015), et plus de 40 conseils participatifs au sein de la Maison de la Citoyenneté. Une participation forte sur des parcours démocratiques exigeants et mobilisant sur le long-terme, qui n’aurait pas pu se faire sans les personnes impliquées et les différents membres des conseils participatifs investis de manière durable. Si la Maison de la Citoyenneté fut un coût pour Kingersheim, la démarche participative montre qu’elle n’est pas une dépense mais un investissement. En effet, la séquence démocratique permet au projet co-construit avec les habitants de répondre dès le départ à leurs attentes et de réduire ainsi les marges d’erreur. L’écosystème impulsé par la Municipalité encourage ainsi les habitants à travailler ensemble et à devenir des citoyens à part entière, qu’ils désirent participer ou pas. On appelle ça la démocratie-construction, et la Maison de la Citoyenneté en illustre un des exemples les plus inspirants.
Ormesson Demain : avant l’implantation de logements sociaux, un jeu vidéo interactif pour la concertation (94)
En 2017, la commune d’Ormesson-sur-Marne (10.287 habitants) a été rappelée à l’ordre par l’Etat car elle ne respectait pas le quota des 25 % de logements sociaux imposé par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU). La réalisation de 350 logements sociaux sur La Plaine des Cantoux, soit trois hectares entourés d’habitat pavillonnaire, ne pouvait cependant être menée sans une concertation approfondie avec les habitants. "Les élus nous ont demandé d’aller plus loin que les obligations réglementaires, explique le directeur de la stratégie d’EpaMarne, Philippe Hermet. Le numérique s’est imposé comme un moyen de favoriser la pédagogie et d’élargir le nombre de participants."
Faire participer à la concertation les jeunes et les actifs
La particularité d’Ormesson-sur-Marne est en effet d’être un territoire accueillant des familles d‘actifs peu disponibles en raison de leur mode de vie : beaucoup d’entre eux vivent sur la commune tout en travaillant ailleurs en région parisienne. La réunion classique n’est pas adaptée pour ces habitants qui -entre temps de trajets et temps de travail- ont de longues journées occupées. L’usage des outils numériques permet à ces derniers -plutôt familiers des nouvelles technologies- de participer au débat en dehors des contraintes de temps et d’espace. "Il s’agit d’un moyen complémentaire, rappelle cependant le directeur de la stratégie de l’EPA. Car toute la batterie des outils de concertation a été mobilisée en parallèle : balades urbaines, réunions publiques, exposition, permanences et registre en mairie".
Une maquette interactive invite chacun à "construire" son projet
L’EPA a donc créé le site internet www.ormessondemain.fr pour présenter le projet, son contexte et son calendrier. Pour aller plus loin, l’EPA s’est intéressé au concept de "serious game /jeu sérieux" qui associe l’approche ludique du jeu vidéo à des règles très précises selon les applications : ici, en l’occurrence, il s’agit des contraintes liées au projet de ZAC. Ces outils numériques permettent d’informer, de recueillir les attentes des futurs usagers du quartier et surtout d’impliquer les habitants dans le projet d’aménagement, en permettant à chacun de construire "son projet" en trois dimensions à partir de règles préétablies. C’est l’application web développée par l’agence 1001 Rues qui a été choisie. BIM Citoyen, Ormesson Demain.
Chacun teste ses choix en lien avec les incidences budgétaires et réglementaires
Pour participer, l’utilisateur doit créer un compte en précisant s’il habite ou non la commune. Il a alors la possibilité de réaliser des choix sur les grandes composantes du projet de ZAC : nature de la voirie (voiture, vélo, sens unique…), intégration paysagère avec le bâti existant, (hauteur des bâtiments…), ambiance générale du projet (naturel, high tech…). "L’incidence budgétaire des options est calculée automatiquement et chaque fois que le participant enfreint une règle –réglementation environnementale ou urbaine – celle-ci s’affiche à l’écran", précise la responsable des projets, architecte urbaniste, Hanadi Garabli.
À Andancette un jardin conçu par les habitants ouvre de nouvelles perspectives (26)
En 2011, la commune d'Andancette, 1.338 habitants, demande au cabinet d'urbanistes avec lequel elle travaille de conduire une approche environnementale de l'urbanisme (AEU). Le bourg qui borde le Rhône s'est développé en tournant le dos au fleuve et les élus le regrettent. Pour y remédier il apparaît qu'une grande maison bourgeoise, et surtout son jardin, sont idéalement placés. La commune préempte la parcelle non bâtie et l'achète. Le jardin permet d'ouvrir le village sur le fleuve et sur la ViaRhôna, une véloroute qui court le long des berges.
Projet d'un mandat municipal
En 2014, le nouveau maire, Frédéric Chenevier, s'empare du projet et, sur les conseils du CAUE de la Drôme, propose de concevoir l'aménagement du jardin avec les habitants. Les conseillers municipaux, craignant de se voir privés de leurs prérogatives, sont d'abord réticents, mais ils finissent par se laisser convaincre. Lors du conseil municipal la délibération est votée avec 4 pour et 8 abstentions.
L'association Prenez place et compagnie, à laquelle participe l'architecte-urbaniste Bernard Jaÿ-Allemand qui avait piloté l'AEU en 2011, propose d'aider la commune dans sa démarche participative.
Groupes de travail et pique-nique géant
Le travail commence au printemps 2015 avec les enfants des écoles, qui viennent sur le terrain, dessinent le jardin de leurs rêves et imaginent un conte dont il est le théâtre. Les adultes sont également incités à s'exprimer. Ils arpentent le terrain, établissent un diagnostic de l'existant, multiplient les rencontres conviviales et de proche en proche le projet prend corps. L'étape décisive intervient quelques mois plus tard lorsque la commune organise un grand pique-nique sur le terrain. Plus d'une centaine d'habitants y participent. Certains viennent même du village d'Andance, de l'autre côté du fleuve, en Ardèche. Ensemble, sous la houlette de l'association Prenez place et compagnie, les convives apportent leur pierre à l'édifice.
Propositions culturelles pour tisser des liens
"Avec notre partenaire, la compagnie théâtrale L'Atelier du possible, nous avons pris le temps de faire en sorte que les participants se sentent à l'aise, explique l'architecte-urbaniste. Nous voulions qu'ils tissent des liens entre eux autour de propositions culturelles. Ensuite, ils ont répondu à quelques questions simples sur la qualité et l'esprit du futur jardin. Ces contributions ont été classées et transmises à des groupes thématiques qui ont travaillé sur la programmation".
Ces groupes de travail, réunissant une vingtaine de participants, se sont retrouvés une fois par mois pendant six mois, abordant à chaque réunion un thème particulier : les jeux pour enfants, la plantation des arbres, la buvette et les toilettes... En cas de projets concurrents, ce sont ceux qui avaient réuni le plus de suffrages qui ont été privilégiés, mais l’atmosphère bienveillante créée par les animateurs permit de privilégier le consensus. Courant 2016, le programme ainsi élaboré par les habitants eux-mêmes a été transmis au cabinet paysagiste Atelier Verdance. Les paysagistes ont réalisé les plans du futur jardin, qui ont été présentés à la population en juin 2016 lors d'un nouveau pique-nique qui cette fois a réuni près de 300 personnes.
Jardin réalisé par et pour tous
Le nouveau jardin est étagé sur deux niveaux, il alterne les espaces tranquilles et d'autres plus animés autour de la buvette et des jeux pour enfants. Des éléments patrimoniaux comme les murs d'enceinte, les bassins et certains arbres fruitiers ont été conservés et valorisés. De nouveaux espaces ont été créés, comme le jardin partagé pour lequel une parcelle avait été réservée et qui a été mis en œuvre début 2019.
"Si c’était à refaire, conclut l’édile, je pense qu'il n'y aurait plus d'abstention lors du vote en conseil municipal. Tout le monde a pris conscience que cette démarche participative permet aux habitants de s'approprier les lieux. Nous organisons maintenant un pique-nique tous les ans et je suis sûr que celui du 7 juillet 2019 sera encore un grand succès."
À Saint-Nazaire, l’Atelier mobile impulse la concertation au cœur des quartiers Anru (44)
Dans les quartiers en renouvellement urbain de Saint-Nazaire, un camion va à la rencontre des habitants pour animer la concertation et informer sur les projets et leur avancée. Cet accueil convivial stimule les échanges, y compris avec des personnes peu enclines à s’impliquer dans la participation citoyenne.
L’Atelier mobile est un camion électrique modulable équipé de tout le matériel nécessaire à l’accueil des visiteurs, à la présentation des projets de renouvellement urbain et à la concertation. Depuis octobre 2018, il se déplace au cœur de quatre quartiers prioritaires de l’agglomération de Saint-Nazaire (123.000 habitants), éloignés les uns des autres et distants du centre-ville.
"Nous avions constaté que nous engagions davantage le dialogue avec les habitants lors des événements L’Atelier prend ses quartiers d’été, organisés dans divers points de l’agglomération, que dans la Maison de projet située en centre-ville", observe la première adjointe en charge de l’urbanisme et de la politique de la ville, Laurianne Deniaud. "C’est ainsi qu’est née l’idée d’un camion itinérant, d’abord au sein de la Maison du projet et les conseils citoyens, puis qu’elle s’est concrétisée sous l’égide d’un comité de pilotage composé d’élus, de techniciens de la ville et de membres des conseils citoyens."
Encourager les habitants à s’engager dans des projets collaboratifs
Trois objectifs principaux sont assignés à l’Atelier mobile : mobiliser les habitants autour des opérations de renouvellement urbain, les accompagner dans les différentes étapes de la transformation de leur quartier et les informer pour les encourager à construire des projets collaboratifs. À noter que la politique nationale de renouvellement urbain alloue un budget de 800.000 euros à des initiatives proposées par les habitants qui peuvent, dans certains cas, s’impliquer jusque dans la réalisation des travaux.
Deux médiateurs consacrent un mi-temps chacun à l’Atelier mobile, soit l’équivalent d’un plein temps (EPT) au total. Leur travail consiste à réaliser des diagnostics d’usage et à échanger avec les habitants sur les projets et leur avancement, à l’aide de plans, de documents d’archive, de vidéos, et de vues aériennes. Les médiateurs définissent les politiques de concertation quartier par quartier et veillent à leur cohérence avec le dispositif global mis en œuvre par la ville et l’agglomération nazairienne.
À l’écoute des attentes des enfants
La première adjointe attire l’attention sur l’importance accordée aux enfants. "Ils sont très présents dans nos quartiers prioritaires, et l’Atelier dispose d’outils pour solliciter leur ressenti, connaître leurs besoins et leurs usages de l’espace public." Des temps d’animation ont lieu aussi dans les écoles, à la demande des enseignants, dans le cadre des projets d’éducation artistique et culturelle de la ville pour sensibiliser les enfants à l’architecture, à l’urbanisme et au paysage.
L’atelier mobile se déplace dans les quartiers en fonction des besoins et de l’avancement des projets. Son principe de fonctionnement est souple. Il s’est, par exemple, rendu dans un quartier du nord de la ville à l’occasion du renouvellement d’un plateau sportif et de l’espace public attenant. L’occasion d’une vingtaine de temps d’échanges, en général d’une demi-journée. Par ces déplacements l’Atelier mobile permet de rencontrer davantage de personnes là où elles vivent et travaillent.
Budget limité
Aux yeux de la première adjointe de Saint-Nazaire, le coût global de l’Atelier mobile reste bien inférieur à celui que représenterait l’installation de structures d’accueil en dur dans les quatre quartiers concernés par le renouvellement urbain. Son budget de fonctionnement est relativement modeste : un EPT auquel il faut ajouter 5.400 euros pour des frais de réception (thé, café, petits gâteaux) et du matériel pédagogique. Le budget d’investissement dépasse les 100.000 euros ; il comprend l’achat du camion électrique, son aménagement et ses équipements intérieurs et extérieurs. L’Atelier mobile est financé par l’agglomération de Saint-Nazaire (Carene) et par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).
En Haute Sarthe, le conseil de développement crée une dynamique de coopération entre élus et société civile (72)
"Ici, on ne travaille jamais sans les acteurs du territoire !", se réjouit le directeur du pays en charge de l’animation du conseil de développement du pays de la Haute Sarthe, Nicolas Potier. "Ici", c’est un territoire qui couvre 82 communes et trois EPCI entre Le Mans et Alençon, fédérés depuis 2002 en pays pour développer un territoire rural de 50.000 habitants. La participation de la société civile est un principe acté depuis le départ, grâce à l'intégration des membres du conseil de développement dans les commissions thématiques du pays et leur participation directe à la conception des projets du territoire.
Pas de distinction entre projets d'élus ou de membres du conseil
Dans chacune des huit commissions thématiques du pays siègent indistinctement des élus locaux et des membres du conseil de développement, émanant des structures représentatives du territoire : entreprises, associations, acteurs de la formation... Le président du conseil de développement est également membre de droit du bureau du pays. "Il n'y a aucune distinction entre projets, qu'ils soient initiés par des élus ou des membres du conseil de développement", note le directeur du pays et animateur du conseil de développement.
Bien concertée, une action est plus efficace
Ainsi, lorsqu'une commission propose un projet, il a ainsi l'avantage d'être porté à plusieurs niveaux : par les élus qui en décident la réalisation mais aussi par les acteurs de terrains susceptibles d'en assurer sa mise en œuvre. "Cette intégration est un atout majeur : chacun entend la même chose, on ne démultiplie pas les lieux de débat, on est plus efficace et surtout, on va plus loin", poursuit-il.
Stratégie touristique élaborée par l’ensemble des acteurs
Ce fonctionnement collectif se déploie ensuite sur chaque projet acté par le pays. Exemple avec l’élaboration de la stratégie touristique, adoptée en 2017. "On a identifié le maximum d'acteurs, ensuite intégrés dans la démarche : offices de tourisme associatifs, acteurs du patrimoine, de l'éducation…" Résultat, une fois la stratégie finalisée, le pays disposait de tous les ingrédients pour déposer un dossier de Pays d'Art et d'Histoire.
Accompagner les porteurs de projets sans forcément les intégrer
Pour autant, l'objectif n'est pas que tous les acteurs privés porteurs de projets soient partie prenante du travail collectif. Ils peuvent être simplement accompagnés, comme dans le cas actuel d'un groupe d'agriculteurs qui conçoit un projet de méthanisation. "Nous les soutenons en méthodologie, sans qu'ils ne participent à la gouvernance des programmes portés par le pays. Mais la porte est ouverte s'ils veulent apporter leur expérience au groupe," indique le directeur.
Des innovations "spécial société civile", notamment vers les jeunes
Parfois, le conseil de développement est directement à l'origine de projets, notamment dans sa mission initiale : la concertation. C'est le cas du "parlement jeunes" lancé en 2010 et qui visait à faire s’exprimer les jeunes du territoire. Au départ, "la simple" organisation d'un débat territorialisé sur le thème "Territoire ruraux, attentes sociales et services pour l’enfance et la jeunesse" organisé dans le cadre de l'Agenda 21 régional. Mais l'aventure s'est poursuivie. L'année suivante la Haute-Sarthe a proposé une journée autour de la citoyenneté et de l'engagement des jeunes puis en 2012, elle a associé les 16-25 ans au diagnostic mobilité du Scot. Dans cette dernière étape, les jeunes ont même renseigné leurs déplacements sur une interface web, selon un principe de "cartopartie", une forme de diagnostic novatrice.
Le conseil municipal des jeunes de Val-d’Aigoual fourmille d’idées (30)
Depuis mai 2019, les habitants de Val-d’Aigoual ont vu apparaître dans le centre du village une drôle de cabane rouge en lieu et place d’un ancien abribus abandonné. En lettres blanches, inscrit sur la façade : Cabane à dons d’Alibaba. Il s’agit de la dernière réalisation en date du conseil municipal des jeunes de la commune, dont fait partie Margaux Bard, 15 ans : "C’est un espace de don et de partage qui permet de redonner une nouvelle vie aux objets, explique l’adolescente. On vient y déposer des choses dont on ne se sert plus, comme de la vaisselle, des jouets, des livres, afin que d’autres puissent les récupérer. En retour, on peut remporter un ou des objets. Une liste des objets acceptés est affichée, les encombrants étant exclus. Deux fois par semaine, un des membres du conseil municipal des jeunes vient vérifier, et ranger le cas échéant." Au bout de quelques mois de fonctionnement, le succès est au rendez-vous car "les gens se servent du lieu !", se félicite l’adolescente.
Jeunes de 12 à 16 ans très mobilisés
Les neuf membres du conseil municipal des jeunes de Val-d’Aigoual, âgés de 12 à 16 ans, ont imaginé le projet dans sa globalité : localisation, moyens techniques, rédaction du règlement d’utilisation de la boîte à dons, etc. Grâce à leurs démarches auprès des entreprises locales, la réhabilitation de l’abribus a pu se faire sans investissement, le bois et la peinture ayant été offerts par des artisans. Les travaux ont été effectués par les agents municipaux et l’équipe du conseil municipal des jeunes, avec leurs animateurs pendant quatre mercredis, en plus de l’intervention bénévole d’un menuisier du village. "La mobilisation des jeunes a interpellé les artisans autant que les habitants, se réjouit l’adjointe au maire de Val-d’Aigoual en charge de la jeunesse, Magali Bard. Le projet a aussi permis de sensibiliser au réemploi."
Autonomie et accompagnement
Le fonctionnement du conseil municipal des jeunes de Val-d’Aigoual a ceci d’original que son fonctionnement est indépendant de celui des élus adultes. Trois personnes accompagnent bénévolement les jeunes. Michelle Marmain, retraitée du secteur social, en fait partie aux côtés de Thérèse Monnet et François Rollin : "Notre rôle est d’aider les jeunes à préciser leurs idées, voire de suggérer des thèmes d’action, et de les accompagner dans la mise en œuvre de leurs initiatives." L’équipe du précédent conseil municipal de jeunes avait ainsi mis en place des panneaux aux entrées du village pour faire ralentir les automobilistes ou encore une animation de roller dans le foyer du village. "L’idée d’une piste de cross à vélo a été suggérée mais son budget serait autrement plus élevé que la cabane à dons ; les jeunes doivent donc travailler sur les aspects techniques et financiers et le conseil municipal décide si la commune engage ce projet, poursuit l’adjointe de Val-d’Aigoual. Aucune ligne budgétaire n’est dédiée au conseil municipal des jeunes. Les financements sont discutés en fonction des idées."
Élections municipales
C’est en 2014 que les élus de Val-d’Aigoual ont décidé de créer le conseil municipal des jeunes. Accompagnés par la Fédération associative laïque d'activités éducatives, sociales et culturelles,(Francas), ils ont souhaité que cette entité "soit autonome et qu’elle ne constitue en aucun cas une vitrine pour l’équipe municipale", relate l’adjointe au maire.
Les élections des jeunes se déroulent tous les 18 mois, le mandat en cours ayant toutefois été prolongé jusqu’à juin 2020 afin de coller au calendrier des élections municipales. Les candidats doivent résider à Val-d’Aigoual et bénéficier d’une autorisation parentale. Le vote se fait à la mairie, après une campagne au moyen de panneaux d’information. Les candidats doivent être scolarisés du CE2 jusqu’à la 3e, quand les votants peuvent s’exprimer dès le CP.
Le conseil des jeunes se réunit deux mercredis par mois, en invitant si besoin un élu adulte à leur session. Un conseil plénier se tient une fois par trimestre au cours duquel les jeunes exposent leurs idées.
La ComCom des Villes Sœurs réussit le pari de la concertation sur son PLUi
Plateforme numérique et médiation itinérante
La solution retenue par la ComCom a reposé sur un dispositif associant une plateforme de contribution en ligne et des rencontres sur le terrain pour aider les habitants à manipuler l'outil. L'originalité de la plateforme est de reposer sur une carte interactive sur laquelle tous ceux qui le veulent, résidents comme gens de passage, peuvent faire part de suggestions ou de difficultés rencontrées sur le territoire. L'utilisateur doit au préalable créer un compte ou s'identifier avec un connecteur grand public comme Facebook connect. Cinq thématiques étaient proposées : mobilité, habitat, économie, cadre de vie et loisirs-culture. La carte en ligne permet à l’utilisateur d’ajouter des idées, de voter pour ou contre des idées déjà publiées et de les commenter. Accessible sur le site de la collectivité, la plateforme a surtout fait l'objet d'une médiation organisée par le prestataire dans des lieux à forte fréquentation, centres commerciaux ou marchés. Ces six ateliers, essentiels pour toucher un large public et des personnes éloignées du numérique, ont été à l'origine des deux tiers des contributions.
Plus de 1000 contributions, un record
De janvier à juillet 2019, date de clôture de la consultation, 480 personnes se sont exprimées, générant 236 idées, 110 commentaires et 771 votes. Des chiffres sans commune mesure avec ce qu'aurait produit une concertation classique dans les 28 communes membres et pour un coût comparable (10% des 220 000 euros de la mission PLUI). En outre, les résultats font apparaître des besoins très précis comme l'absolue nécessité de remédier à l'enclavement du territoire. Les sujets "chauds" – comme les éoliennes en mer – ont été pour leur part peu évoqués, la plateforme incitant à faire des propositions concrètes sur des sujets du quotidien. Le bilan positif de cette concertation doit énormément à l'effort de communication autour du projet : réseaux sociaux, flyers dans les boites aux lettres, messages à la radio, publications locales, affichage numérique… tous les dispositifs de communication ont été mobilisés pour faire connaitre la plateforme et les ateliers de "carticipation". Désormais, le rapport sur la concertation, qui sera intégré au rendu final de la mission, est entre les mains des élus qui trouveront là un moyen d'alimenter leur action pour la prochaine mandature.
La Métropole Rouen Normandie encourage l'engagement citoyen à travers le financement collaboratif
En 2018, la Métropole Rouen Normandie a mis en place le dispositif « Je participe » permettant aux citoyens, aux associations et aux établissements scolaires de ses 71 communes de proposer un projet citoyen opérant sur le territoire métropolitain.
Une légitimation par le financement participatif
Après avoir pris contact avec la collectivité, les porteurs de projets doivent déposer leurs propositions sur la plateforme de financement collaboratif KissKissBankBank, partenaire du dispositif. Ses équipes livrent une première expertise quant à la faisabilité technique et financière du projet, mais aussi son adéquation avec le règlement de l’appel à projets. Ce sont ensuite des experts issus des services de la Métropole qui accompagnent les porteurs de projets dans leur stratégie de collecte avant leur publication sur la plateforme ; la campagne de financement en elle-même bénéficie du soutien communicationnel de la collectivité, via ses médias propres (réseaux sociaux, site web et magasine) et une formule de soutien sur la plateforme de financement.
A l’arrivée, tout projet est mis en œuvre dès lors qu’il parvient à atteindre la moitié de ses objectifs budgétaires par financement participatif : le cas échéant, la Métropole verse un financement complémentaire dans la limite de 4000€ par projet ; dans le cas contraire, les sommes récoltées sont restituées aux donateurs. Ainsi les projets soutenus jouissent d’emblée d’un intérêt réel des citoyens, cristallisé ici par les dons plutôt que par le vote.
Un outil encore méconnu mais un sans-faute en 2018
Si le nombre de projets portés lors de la première édition du dispositif est resté modeste – cinq projets portés en six mois, essentiellement par des associations – il n’en demeure pas moins que celle-ci a été un succès sans équivoque : toutes les propositions ont abouti sur un financement. Au total, plus de 19 000€ ont été récoltés auprès des citoyens. La diversité des projets retenus, allant de la mise en place d'un « frigo solidaire » à la production d’un spectacle pour sensibiliser les enfants aux enjeux climatiques, témoigne de la liberté laissée aux citoyens par la Métropole.
Le dispositif a ainsi été reconduit et même renforcé en 2019. En effet, si le dispositif original était réservé aux seuls projets éco-citoyens, deux autres types de projets y sont désormais éligibles : les projets faisant la promotion de la citoyenneté et ceux dont la mise en œuvre est par nature participative, quelle que soit leur thématique.
Le grand débat national dans la métropole du Grand Nancy
Garantir l’éthique du débat et la diversité des prises de paroles
Entre janvier et mars 2019, à la suite du mouvement des Gilets Jaunes, le gouvernement a organisé une consultation citoyenne élargie à l’ensemble de la population : le grand débat national. Pour éviter les risques d'abus liés à une certaine utilisation d’outils numériques et contourner la tendance de la « démocratie du clic », le Conseil de Développement a proposé sa méthodologie de travail en provoquant et co-animant un maximum de débats locaux pour garantir l’éthique du débat et la diversité des prises de paroles. Sollicitée par de nombreux maires, l’instance autonome, constituée de bénévoles, s’est mise en ordre de marche, dans un processus de participation inédit. L’objectif ? Créer les conditions d’écriture d’un nouveau contrat social avec les citoyens du bassin de vie de la Métropole, pour contribuer au Grand Débat National.
Intelligence artificielle et analyse sémiologique pour examiner les contributions
Des rencontres entre membres du Conseil et Gilets Jaunes le 31 janvier ont permis d’engager le processus de participation. Cette volonté d’associer les divers acteurs du territoire et les gilets jaunes locaux a demandé une méthodologie rigoureuse pour recueillir la parole des citoyens. Quatre approches ont permis de construire un corpus exhaustif et représentatif : des débats en présentiel, des débats en ligne, des micros-trottoirs réalisés par des radios locales et des cahiers de doléances en mairie. Devant l’exhaustivité des données (plusieurs centaines de verbatims), les membres du Conseil ont eu recours à l’intelligence artificielle via la plateforme CartoDÉBAT. Ils ont surtout fait appel à deux garants scientifiques pour réaliser toute une analyse sémiologique et sociologique des comportements et des propos. Une démarche innovante et première en France, qui a trouvé son point d’orgue lors d’une ultime rencontre en présentiel, la « manufacture des solutions ». Entre IA et analyse humaine, ce rapport intermédiaire a éclairé le vote au jugement majoritaire pour hiérarchiser les pistes de propositions.
Le Conseil de développement, lieu de participation citoyenne à l’échelle du bassin de vie
Au total, environ 650 personnes ont pris part aux 14 événements participatifs organisés sur le territoire de la Métropole du Grand Nancy de janvier à mars 2019. La plateforme CartoDÉBAT a quant à elle restitué 775 verbatims issus des débats, enquêtes radios locales et cahiers de doléances. Le 15 mars 2019, le Conseil de Développement a publié son rapport « Faire émerger les conditions d’écriture d’un nouveau contrat social avec les citoyens » comprenant une manufacture des solutions ayant fait émerger plus de 150 propositions. Ce débat territorial animé par le Conseil de Développement a donné la parole localement à des personnes ou groupes de personnes qui ne se sentaient plus entendus ; il a été l’occasion de démontrer la pertinence et l’adaptabilité du rôle d’animateur des Conseils de développement. Grâce à la plateforme CartoDEBAT, la démarche innovante a permis d’inventer des lieux apaisés de participation citoyenne, à travers des méthodologies efficaces pour mener des réflexions collectives.
À Aytré (17), les habitants jouent résolument le jeu du budget participatif
Doté d’un montant annuel de 100.000 € pour financer des investissements, le budget participatif d’Aytré (8.763 habitants) suscite la mobilisation des habitants : il concerne des domaines aussi variés que le cadre de vie, l’urbanisme, la culture, le sport, l’environnement, l’éducation, la jeunesse, le tourisme…
57 projets ont été soumis à la mairie depuis 2016 ; parmi eux 47 ont ensuite été présentés au vote. "Certaines propositions se sont révélées trop exigeantes en termes d’espace, d’autres sortaient des orientations fixées par l’équipe municipale, comme par exemple la proposition de maintenir l’éclairage public allumé la nuit alors que nous avons décidé une extinction totale", explique l’adjoint au maire d’Aytré en charge du sport, de la citoyenneté et de la vie associative, Patrick Bouyer.
Tout le monde peut participer
Comment les Aytrésiens participent-ils ? Le dépôt de projet s’effectue sur une plateforme en ligne dédiée, le dossier devant détailler l’objectif du projet, son contenu en détail, sa localisation ainsi qu’une estimation de son coût. "Les habitants s’emparent vraiment du dispositif et inscrivent des dossiers d’une telle qualité qu’il nous est très facile de les reprendre ensuite", se félicite l’adjoint. Tous les habitants âgés d’au moins 9 ans, de toute nationalité, peuvent ensuite prendre part au vote en ligne ou dans une urne géante disposée au centre de la cité. Seuls 5 % de la population s’expriment à cette occasion, "mais c’est ce qui constitue la moyenne des budgets participatifs ailleurs en France", nuance l’élu. Au sein de la communauté d'agglomération de La Rochelle (147.000 h, 28 communes ) seule Aytré anime ce dispositif.
Stimuler l’engagement des habitants pour la commune
"Plusieurs conditions président à la réussite d’un budget participatif, estime l’adjoint au maire d’Aytré : Il faut stimuler la curiosité et l’engagement des habitants pour l’aménagement et la vie de la commune en discutant avec eux. Pour cela, les acteurs associatifs peuvent être de bons relais. Puis, il convient bien sûr de respecter le cadre de la démarche, de ne tromper personne." Pour cela, Aytré a constitué un comité de pilotage du budget participatif qui inclut des élus, des habitants, des représentants associatifs. Ce dernier étudie les dossiers présentés et les "accompagne au sein des commissions municipales avec le soutien des services techniques municipaux afin de les consolider en vue d’une présentation au vote, sinon de les écarter".
Convaincre les élus de l’utilité de la démarche
Certains élus, remarque l’adjoint au maire, "se sentent dépossédés d’une partie de leur mandat car leur budget est partiellement amputé par le budget participatif. Parfois, au contraire, le dispositif fait resurgir des projets mis de côté". À l’avenir, l’élu espère voir émerger davantage de projets dans le domaine culturel, jusqu’alors peu investi par les habitants. "Dans une commune littorale qui reçoit de nombreux touristes et où s’installent toujours plus de familles, il est important d’imaginer des lieux où créer des activités dont tout le monde puisse profiter, des lieux de partage et d’apprentissage", conclut l’adjoint.
Quand le budget participatif permet aux habitants de Billère (64) de réaliser leurs projets
Après une première expérience de démocratie participative via des conseils de quartier institués en 2008, l’équipe municipale a voulu développer un nouveau dispositif. Le budget participatif s’est imposé comme l’outil pouvant mobiliser, dans cette ville résidentielle de l’agglomération de Pau, des populations jusque-là en retrait comme les jeunes et les actifs.
Avant de se lancer, le service démocratie locale de Billère réunit à Bordeaux les huit villes de la région ayant déjà mis en place un budget participatif. Un bon moyen de tisser un réseau rassurant.
De plus, en répondant à un appel à manifestation d’intérêt régional sur l’innovation sociale, Billère obtient une subvention de 20 000 euros pour les prestations d’un consultant sur la méthodologie et d’un cabinet chargé de l’évaluation finale.
À la mi-2017, la ville recrute deux volontaires en service civique et un stagiaire.
Canaux classiques, animateurs et triporteur
Le coup d’envoi de la première édition est donné en janvier 2018. Les habitants ont deux mois pour déposer des idées. Si la publicité pour le budget participatif recourt aux canaux classiques - affichage, site Internet de la ville, réseaux sociaux, journal municipal -, elle passe aussi par la présence des deux volontaires en service civique dans différents lieux de la commune, avec un vélo-carriole ou un triporteur, pour distribuer des flyers, promouvoir l’initiative, mais aussi solliciter les habitants en porte-à-porte.
Résultat : 97 projets sont déposés. Après une sélection pour ne conserver que ceux répondant aux principaux critères d’éligibilité, 17 projets sont retenus puis étudiés par les services techniques pour évaluer les moyens nécessaires et le chiffrage.
Au printemps, les 17 dossiers sont soumis au vote des habitants : soit ils utilisent le bulletin reçu dans leur boîte aux lettres et le déposent dans une des cinq urnes disséminées dans la ville, soit ils saisissent leurs choix sur le site de la ville, via un formulaire Google. « Notre site étant en cours de refonte à l’époque, nous n’avions pas la possibilité de proposer autre chose », explique Céline Garlenq, responsable du service démocratie locale.
Cinq projets sont élus en 2018 : deux pistes VTT, un verger en libre accès, une aire de jeux, un défibrillateur, des passages piétons en 3D. À ce jour, ils ont tous été réalisés.
Plus de 10 % de votants
En 2018, 1350 personnes ont voté. Ce chiffre s’est élevé à 1700 votes lors de la deuxième édition, en 2019. La part de votes en ligne a également progressé, passant de 22 % en 2018 à 36 % cette année.
« Ce sont de bons chiffres pour un budget participatif : plus de 10 % de la population a contribué, commente Céline Garlenq. L’évaluation a montré que nous avons touché un public large incluant des jeunes, des actifs, des familles ».
Des projets pour l’environnement et le lien social
En 2019, 83 dossiers ont été déposés, 26 soumis au vote et 7 retenus. Les projets concernent surtout l’aménagement, avec une dimension sociale et écologique.
Et surtout, le budget participatif a permis de multiples contacts entre les services techniques et les habitants porteurs de projet. La grande « garden party’cipative » d’annonce des résultats, fin juin, est un moment unique de rencontre entre habitants, techniciens, élus... Pour l’avenir, la municipalité réfléchit à développer un onglet spécifique dédié au budget participatif sur son site Internet.
Le budget participatif de Firminy à l’épreuve du temps
400 000 euros à la clé, dans une commune de 17 000 habitants, mis en place il a dix ans : le budget participatif de Firminy reste une référence. Dans cette ville de l’agglo stéphanoise, l’appel à projet très large, qu’il s’agisse des thématiques ou du calendrier : tous les sujets, ou presque, sont les bienvenus, et les habitants peuvent déposer des idées pendant tout au long de l’année. Seules règles : le projet doit être d’intérêt général, entrer dans les compétences de la ville ou de l’intercommunalité et relever du budget d’investissement.
Après la réunion publique de lancement dans chaque quartier, en mai, la municipalité fait un appel à candidature par les canaux habituels : affichage, panneaux lumineux, bulletin municipal, page Facebook et site Internet de la commune, flyers...
« Ensuite, les services étudient l’ensemble des propositions, que nous présentons, avec leur chiffrage, lors de la réunion publique qui a lieu en octobre-novembre dans chaque quartier », explique Marie Ganivet, chargée de mission démocratie participative. A ces réunions sont présents des agents des services techniques, ayant pour mission de d’évaluer le budget nécessaire à tous les projets déposés au fil de l’eau.
La particularité du budget participatif de Firminy, c’est son découpage territorial. Il est réparti entre six quartiers, au prorata du nombre d’habitants. Le centre-ville, le plus peuplé, dispose de l’enveloppe la plus importante, 90 000 euros.
Ci-dessous, la rue Martin Bernard , voie semi-piétonne réaménagée dans le cadre du budget participatif.
Vote papier et en ligne
En janvier-février a lieu le vote. Les bulletins distribués dans les boîtes aux lettres peuvent être déposés en mairie ou différents sites municipaux (piscine, médiathèque, centres sociaux...). Depuis 2015, le vote en ligne est accessible via un formulaire classique. « Les habitants doivent choisir entre 2 et 10 projets ; ils établissent un classement par ordre de préférence. Ensuite, nous réalisons des exports sur Excel avec des formules de pondération », précise la chargée de mission.
En 2019, 15 idées ont été adoptées. La voirie, l’aménagement et les équipements municipaux sont les domaines les plus plébiscités. Compétente sur la voirie, Saint-Étienne Métropole participe à la réalisation des projets en question.
Quant au taux de participation au vote, il est de 4 %. « Il pourrait être amélioré, même s’il est difficile, dans une commune comme la nôtre, d’atteindre 10 % comme à Paris », commente Marie Ganivet.
La municipalité est consciente que la formule conçue il y a dix ans s’essouffle. Aussi réfléchit-elle, avec les habitants et les conseils de quartier, à une refonte du budget participatif. Questionnés via un formulaire en ligne, les habitants de 25 à 50 ans ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas venir à des réunions à 18 h 30. Il faudra donc - parmi d’autres idées d’évolution - revoir ce principe pour attirer de nouveaux publics dans les débats.
Développer les ressources sur le web
Un recours plus important au web s’impose aussi. « Nous venons de refaire notre site ; tout l’historique du budget participatif y sera accessible. A terme, je souhaiterais qu’un onglet spécifique au budget participatif soit créé, permettant de déposer un projet et de voter », indique Marie Ganivet. Enfin, pour sortir des domaines récurrents, une thématique pourrait être proposée, à l’instar du budget participatif éco-citoyen de Metz. Autre révision à envisager : la phase de dépôt des dossiers, qui pourrait être resserrée sur quelques mois.
Tarare mobilise habitants et agents pour gérer les incidents voirie
La propreté de l'espace public et le bon fonctionnement des équipements publics figurent en tête des préoccupations des Tarariens. "Si un équipement défectueux ou un dépôt sauvage finit toujours par être traité par les services municipaux, les habitants sont très sensibles à la réactivité de la ville. Or, pour l'améliorer la première étape est d'accélérer leur signalement pour planifier l'intervention du bon service doté d'un matériel adéquat" explique Quentin Thévenon Directeur de cabinet et de la communication de Tarare.
Cinq services mobilisés
Autant de raisons qui ont conduit la ville à s'équiper de l'application mobile proposée par Neocity, qui intègre une fonctionnalité de signalement. Toute personne équipée d'un smartphone peut ainsi prendre une photo, décrire succinctement le problème – localisation, sélection du type de problème dans une liste préétablie… - avant de l'envoyer aux services municipaux. Le signalement n'est cependant que la partie émergée de l'application : le vrai sujet est celui du processus de traitement de l'incident au sein de l'administration. Pas moins de cinq services sont mobilisés en fonction de la nature du problème. La police municipale intervient pour tout ce qui est stationnement gênant ou incivilités, les services techniques pour la voirie et les espaces verts. Les service événements et associations pour l'organisation des manifestations. Enfin le cabinet a toujours un œil qui traine pour veiller à ce que les demandes les plus sensibles soient traitées en priorité. Pour coordonner ce projet une personne des services techniques a été désignée. Elle est chargée d'instruire les demandes d'intervention et rappelle si besoin les usagers pour demander des précisions. Il lui arrive souvent de saisir elle-même les données lorsque la demande émane de personnes peu à l'aise avec le numérique. Elle assure enfin le suivi de l'intervention, l'usager étant alerté via l'application de l'état d'avancement du dossier.
Des indicateurs de suivi
Moins d'un an après son déploiement, la ville est satisfaite de cet outil qui, via un investissement modeste (7000 euros par an), a permis de rationaliser le traitement des interventions des services et de la doter d'indicateurs de suivi : nombre (une dizaine par jour), nature des signalements, délais de traitement… Si le nombre de tararais à utiliser l'application reste assez modeste - 250 utilisateurs actifs mais 950 potentiels car ayant chargé l'application - ce chiffre est en réalité faussé car la plupart des signalements passent par le filtre des agents municipaux. "Ce qui est important est d'avoir une communauté de contributeurs actifs qu'il ne faut pas décevoir" souligne Quentin Thévenon. Et pour (re)mobiliser les habitants des campagnes de communication (réseaux sociaux, presse municipale…) sont régulièrement organisées. Les indicateurs sont ensuite un révélateur de dysfonctionnements qui ne sont pas nécessairement le fait de la collectivité. Si la police municipale intervient généralement dans les 24h une ampoule peut mettre deux semaines à être changée… son remplacement étant de la responsabilité du syndicat d'électricité. Car si l'urgence du problème est la priorité absolue de la commune, ces services sont aussi dépendants de la réactivité de ses prestataires et partenaires. Une complexité que les usagers ne comprennent pas toujours.
Tournus imagine le futur du cinéma La Palette avec ses habitants
Le cinéma La Palette de Tournus est à l'origine d'un événement marquant dans la vie politique locale. La municipalité élue en 2014 souhaitait en effet détruire cet équipement municipalisé en 1982 et confier cette activité à un complexe privé, situé en périphérie, au sein d’un gigantesque complexe culturel. Face à la levée de boucliers suscitée par ce projet accusé de contribuer à la désertification du centre-ville, le conseil municipal a démissionné amenant une nouvelle équipe en octobre 2017. Composé d'une liste de citoyens volontaires, celle-ci a fait de l'association des habitants le fil rouge de son (court) mandat. C'est ainsi qu'une des premières décisions de la nouvelle équipe municipale a été de créer, comme l'autorise la loi, un Comité consultatif public (Article L2143-2 du CGCT) autour du cinéma La Palette.
Un diagnostic coconstruit avec les citoyens
Ce comité de 16 personnes comprend des représentants des associations ou des citoyens volontaires, les deux agents en charges du cinéma et de sa programmation et des élus. Sa mission ? réfléchir au "renforcement de son rôle dans l'animation culturelle de la ville et lui assurer un rayonnement régional". Très concrètement, ce comité a commencé par discuter et suivre la mise en œuvre d'un programme de travaux urgents de rénovation de la salle (120 000 €) pour améliorer l’accueil du public et son attractivité (+ 20% sur les 6 premiers mois comparés aux mêmes mois de l’année précédente). Il s'est ensuite attelé à réaliser un diagnostic sur les forces et faiblesses du cinéma, de réfléchir à son modèle économique, aux moyens pour renforcer son attractivité (amplitude horaire, tarification, nouveaux public, lien avec les écoles…). Parallèlement, la municipalité lançait une vaste étude urbaine autour de la revitalisation du centre-ville. Le comité cinéma s'est réuni une dizaine de fois en 2018 – tous les comptes rendus ont été publiés sur le site internet de la ville www.tournus.fr/comite-consultatif-public-autour-du-cinema-la-palette - pour élaborer un cahier de proposition d'une trentaine de pages remis aux élus en octobre 2018. A court terme, priorité a été donnée au renforcement des partenariats pour accroitre l'offre culturelle et contribuer à générer des recettes.
Faire face à l'impatience des citoyens
Une deuxième phase de travaux est prévue par la municipalité pour renforcer la structure. Une deuxième salle et un agrandissement du hall d’entrée lieu d’animation autour du cinéma sont aussi à l'étude. Le comité a été associé à la réflexion sur ces projets. L'association des habitants a par ailleurs été mise en œuvre pour d’autres sujets et projets : mobilités douces, écoles, alimentation saine et locale pour tous, rénovation urbaine, rénovation de la bibliothèque, organisation du Millénaire de l’Abbaye..."Consulter les citoyens est une chose, il faut ensuite être en capacité de traduire leurs propositions en projets concrets sous peine de les décevoir. L'enjeu est de trouver un équilibre entre dynamique de projets et réalités budgétaires. S'y ajoutent les lourdeurs administratives qui rendent long le passage de la conception à la réalisation" constate Jean-Paul Pin conseiller municipal délégué à la démocratie locale. En attendant des projets qui ne pourront vraiment voir le jour que lors du prochain mandat – si la nouvelle municipalité le décide - le cinéma a d'ores et déjà retrouvé une place centrale en tant que lieu de débat et d'échange. Une sorte de préfiguration du "tiers lieu", entre la ville, les citoyens et le monde associatif qu'il aspire à devenir, au-delà de la simple projection de films.
Les habitants dessinent le nouveau « village » de Vitrolles
Classée « ville nouvelle », Vitrolles est passée de 5000 à 35 000 habitants en l’espace de trente ans. Une croissance à vitesse grand V, avec l’émergence de nouveaux quartiers, dans laquelle le « village » - premier espace urbanisé dans la ville – s’est senti noyé.
Missionné par les élus, le CAUE 13 (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Bouches-du-Rhône) livre son diagnostic début 2015 : le « village » a perdu de de son attractivité ; quelque peu éteint, il est surtout dévolu au stationnement. La mairie organise alors une première réunion publique en juin 2015 à laquelle participent 120 personnes. Il leur est proposé de travailler sur trois zones du quartier : la place de l’Aire, l’école de filles et le parc Gounelle et, enfin, l’îlot de la Poste. Au fil des réunions, le réaménagement de la place de l’Aire cristallise les discussions et est défini comme prioritaire : « Mieux valait bien zoomer et commencer petit », estime Michel Piquet, conseiller municipal délégué au patrimoine et au tourisme.
« Le village autrement »
Il se trouve que la direction du tourisme est installée à quelques pas de la place. C’est donc ce service qui a piloté la série d’ateliers de concertation, intitulée « le village autrement » : une dizaine de réunions ouvertes à tous, librement et de manière anonyme, pendant dix-huit mois, qui ont attiré entre 20 et 25 personnes. Les participants qui le souhaitaient pouvaient recevoir par mail le compte-rendu de chaque réunion, qui était systématiquement mis en ligne sur le site de la ville. « Les habitants ont fait des suggestions, leurs desiderata ont été accueillies, écoutées, discutées, et actées autant que possible, poursuit l’élu de Vitrolles. Mais construire un parking souterrain, comme l’ont demandé certains, n’était pas réalisable ».
Pour la ville, un agent des services techniques assistait à chaque réunion, ainsi que des membres du service tourisme et le conseiller municipal délégué au patrimoine et au tourisme. À partir de là, les services techniques ont construit différents scenarii. Les choix ont été présentés en réunion publique en juin 2018 et un consensus a été trouvé.
Fontaine, arbres et zone piétonne
Au programme du réaménagement : la définition d’une zone piétonne protégée, un boulodrome réduit pour gagner de la place et améliorer la circulation et le stationnement, la pose d’une double borne de recharge pour véhicule électrique, l’installation d’une fontaine et la plantation d’arbres, permettant des déambulations à l’ombre. La nouvelle place de l’Aire a été inaugurée en juin 2019. Les contributeurs se montrent satisfaits. Reste à restaurer les bâtiments communaux qui entourent la place.
Un exemple pour les autres concertations
« Notre objectif de participation citoyenne a été atteint. La concertation autour de la place de l’Aire a été un galop d’essai concluant que nous reproduisons dans d’autres projets en cours, comme le parc des Amandiers et le parc Fernandel », précise Michel Piquet. La ville envisage de développer une application mobile dédiée aux grands projets d’aménagement, qui aurait vocation à recueillir les contributions écrites des personnes qui ne peuvent pas se rendre aux réunions.
Nanterre : Quand la ville et les habitants s'allient pour accélérer l'arrivée de la fibre
Initialement la commune de Nanterre devait être raccordée au très haut débit via une délégation publique de service public portée par le conseil général des Hauts de Seine. En octobre 2014, le projet Sequalum, confié à l'opérateur Numéricâble, est abandonné. Moins de 60% des foyers étaient raccordés à cette date, les zones pavillonnaires et immeubles de moins de 12 logements étant totalement laissés à l'écart. Pour la ville, la marge de manœuvre est limitée : située en "zone dense", selon la terminologie de l'Arcep, la mécanique du marché est censée répondre à assurer la couverture de l'ensemble du territoire.
La compétence limitée de la ville
Cette situation suscite cependant la consternation des Nanterriens comme des élus, le très haut débit étant considéré comme un service aussi indispensable que l'eau et l'électricité. Pour accélérer le dossier, la ville signe en 2016 une convention avec Orange pour desservir les bâtiments de l'office HLM. Les zones d'activité et les administrations (écoles, centres culturels…) sont pour leur part desservies par des réseaux d'initiative publique gérés par un syndicat intercommunal, le Sipperec. Et si la ville rencontre régulièrement les opérateurs pour suivre l'avancement des travaux du FTTH pour tous, la ville n'a qu'un rôle limité de "facilitateur".
La mobilisation la plateforme de concertation municipale
Lors des Assises pour la ville d’Avril 2016, où la convention pour le raccordement HLM est officiellement signée, la question de la fibre occupe une partie des débats. C'est à cette occasion qu'est imaginée un dispositif de mobilisation de la population via la plateforme participative de la ville participez.nanterre.fr. "Depuis de nombreuses années la ville a su s'allier avec la population pour faire entendre sa voix, explique Anne Gaël Chiche, responsable de la Maison des initiatives citoyennes de la ville de Nanterre. Car depuis plus de 50 ans, Nanterre a vu de grands projets émerger - réseaux ferrés, autoroute A86, etc. Or, impliquer les habitants bien informés, c’est un des leviers pour restaurer le dialogue. »
Plus de 2000 contributions
Concrètement, un questionnaire est mis en ligne sur la plateforme de la ville en mars 2017. Relayé par les réseaux sociaux, les médias municipaux et des réunions publiques (200 participants pour celle organisée au Mont Valérien) cette consultation rencontre très rapidement un vif succès. Au total, plus de 2000 contributions ont été récoltées (4000 foyers), émanant de particuliers mais aussi de travailleurs indépendants et de syndics d'immeubles – ceux de moins de 12 logements, non concernés par les obligations de mutualisation de l'Arcep, étant délaissés par les opérateurs. Sans surprise la mobilisation la plus forte est venue des quartiers sud (Mont Valérien) où l'habitat est le plus diffus.
Une accélération tangible des travaux
Ces données ont ensuite fait l'objet d'une restitution sous forme d'une cartographie interactive montrant, à l'aide d'un code couleur, les quartiers où les besoins sont les plus importants. "Nous avons opté pour des statistiques rendues à l'échelle de l'Iris – unité de population retenue par l'Insee – afin de ne pas transmettre de données personnelles aux opérateurs qui auraient pu les utiliser pour du démarchage" souligne Anne Gaël Chiche. Ces données ont servi ainsi aux élus et services municipaux pour négocier avec les opérateurs : en s'attaquant aux zones les plus colorés, ils n'auraient aucun mal à recruter des clients ! Le message a du reste été entendu, la commune étant fin 2019 fibrée à 94 %.
Avec OpenStreetMap, Lannion se réapproprie son territoire numérique
S'émanciper de Google
Or aujourd'hui, la majeure partie des recherches des usagers s'effectue via Google. Une plateforme dont le modèle économique est fondé sur l'exploitation des données personnelles et dont l'usage est devenu du jour au lendemain payant pour toute personne souhaitant l'utiliser comme fond de carte sur son site internet. La ville de Lannion a souhaité se défaire d’une cartographie existante basée sur une solution payante, en lui préférant la plateforme libre OpenStreetMap (OSM). Dès 2015, la ville a ainsi opté pour utiliser un plan de ville basé sur OSM. Pour être au plus près des évolutions du terrain (nouvel équipement, changement de nom…), gagner en précision, mieux répondre aux attentes des cyclistes ou handicapés, la carte a cependant besoin de contributeurs locaux. Si cette mobilisation est assez facile dans les grandes métropoles, elle passe par une phase d'acculturation dans les territoires ruraux. C'est ce qu'a entrepris la ville en mobilisant associations et habitants.
Des concours pour inciter à contribuer
La ville s'est appuyée sur des contributeurs OSM locaux, une école d'ingénieurs locale (l'Enssat) et l'agglomération Lannion-Trégor Communauté, pour organiser, chaque année depuis 2015, un concours de contribution (3 éditions) et ouverture vers Lannion-Trégor Communauté. Adossé à la manifestation "le libre en fête", ces concours permettent de fédérer les contributeurs, d'accroitre la visibilité d'OSM via les retombées presse et d'enrichir la base OSM" explique Frédéric Huguen, technicien aux services techniques de Lannion. Car en effet, durant chaque session, ce sont plusieurs centaines de nouveaux objets cartographiés : commerces, points d'intérêt, sentiers, points d'eau potable… Aidés de bénévoles d'OSM, des membres de l’association "Trégor Bicyclette" ont par exemple pu enrichir la base vélo (arceaux, pistes…), données dont ils seront les premiers bénéficiaires. A la carte papier privilégiée les premières années pour collecter les données, l'outil Mapcontrib a été ajouté en 2018 pour faciliter des contributions qui peuvent désormais être réalisées à l'aide d'un téléphone mobile. En parallèle des concours, des réunions en comités de quartier ont été organisées pour répertorier des cheminements ou aménagements liés aux déplacements doux.
Des données (ré)utilisables par tous
Aujourd'hui, les fonds de carte OSM sont utilisés pour tous les outils de communication de la ville, à commencer par le site internet. Accessibilité handicapé, travaux sur la voirie, stationnement… Ces thématiques sont traitées sous forme d'une carte interactive. Les professeurs des écoles ont également été sensibilisés à cet outil régulièrement utilisé en classe comme support d'animation pédagogique. La dynamique s'étend par ailleurs à l'ensemble de l'agglomération. Lannion-Trégor Communauté publie ses données voirie et adresses dans la base OSM – accessible aux communes via le système d'information géographique - comme sur les portails open data locaux. La relation avec OSM est à double sens car la collectivité peut y puiser des objets qui ne sont pas dans le champ de ses compétences (toilettes, points d'eau…) mais intéressent vivement les touristes. Les associations et entreprises locales se sont enfin emparées de l'outil pour leurs propres usages.
A Saint-Quentin, « Allô Mairie » gère les tracas du quotidien en faisant appel à la participation des habitants
En composant le 03 23 05 11 11, les Saint-Quentinois savent qu’ils auront au bout du fil une téléopératrice du service « Allô Mairie ». La mission de ces agents est essentielle : bien comprendre la demande, la reformuler, préciser la localisation. Après l'appel, une fiche est renseignée dans le logiciel Memento de l'éditeur Spallian. Une fois la fiche validée, le logiciel adresse automatiquement un mail aux destinataires définis dans une liste de diffusion.
« Le service concerné reçoit un mail avec tous les éléments de la demande », indique Olivier Spodar, responsable d’« Allô Mairie ». En effet, les listes de diffusion sont paramétrées selon la catégorie du signalement : espaces verts, dépôts sauvages, voirie, propreté, éclairage public, immeubles dangereux ou insalubres, réseau de bus...
Un patrouilleur sur place
Dans certains cas, la fiche est dans un premier temps confiée au patrouilleur du service, qui se rend en voiture sur le lieu du signalement : il prend des photos et rencontre, si besoin, l'usager qui a fait la demande. Exemple : en cas de dépôt sauvage de déchets, il est bon d'évaluer le volume pour bien calibrer le véhicule à envoyer et éviter le déplacement inutile d’un poids lourd.
Une fois le problème résolu, le service qui a mené l'intervention envoie un mail à l’équipe d’« Allô Mairie », qui finalise la fiche dans Memento. Un courrier est envoyé à l’usager pour l'informer que sa demande a été traitée.
Quand le signalement concerne des compétences intercommunales – déchets ménagers, eau et assainissement, transports urbains... -, il est renvoyé vers « AGGLO j'écoute », service similaire au niveau de l'agglomération du Saint-Quentinois.
Quid d’une application mobile ?
Quatre modes de signalement étaient accessibles au départ : le téléphone, le formulaire sur le site de la ville, la page Facebook et une application mobile fournie par le prestataire Eolas. Dans les faits, l'appli mobile s'est révélée très peu utilisée et n'a pas donné satisfaction. « Les riverains utilisent majoritairement le téléphone, relève Olivier Spodar. La qualité d'un échange téléphonique est bien supérieure aux demandes écrites qui imposent souvent d’appeler les personnes pour préciser leurs requêtes ».
Les petites dégradations et entorses à la propreté font partie des « irritants » du quotidien qui, lorsqu’ils ne sont pas résolus rapidement, sont susceptibles de braquer les habitants. D’où l’importance d’impliquer les citoyens dans les signalements et de résoudre ces derniers rapidement. À Saint-Quentin, le traitement des demandes va de quelques heures à plusieurs mois, pour des grands projets d'aménagement comme la requalification d'un secteur.
Extraction de données pour des statistiques par quartier
Pour compléter le dispositif, le service informatique de Saint-Quentin a créé un outil d'extraction de données à partir de Business Objects, qui permet de dresser des statistiques, notamment par quartier.
Afin de toucher un public plus large, le recours à une nouvelle application mobile est à l’étude.
Mobilisés pour l'emploi - Angers
Le Conseil de développement Loire Angers s’est saisi de la question de l’emploi en avril 2018, afin d’identifier les solutions à mettre en œuvre pour améliorer les conditions d’insertion des jeunes dans l’emploi et de réinsertion des personnes exclues de l’emploi, dans un contexte de profondes mutations de l’économie et des relations sociales.
La contribution propose des pistes pour améliorer l’accès à l’emploi pour tous sur les territoires urbains, péri-urbains et ruraux du Pôle métropolitain Loire Angers.
Une trentaine de membres et de citoyens associés ont travaillé durant 1 an : 10 séances de commission et 9 réunions d’équipe. Divers acteurs ont été rencontré et auditionné (acteurs de l’emploi, de la formation et de l’orientation ; acteurs de l’insertion ; acteurs de l’emploi public). 5 jeunes volontaires en service civique auprès d’Unis-Cité ont également réalisé une enquête « Recueil de la parole des jeunes sur l’emploi ». Un étudiant en stage alterné de l’UCO,4 étudiants en Économie et 4 étudiantes en Droit public de l’Université d’Angers ont également participé aux travaux.
Le Conseil de développement a cherché à mettre en avant des actions qu’il considère efficaces pour résoudre le paradoxe d’inadéquation entre offre et demande de travail. Ces initiatives et actions des différents acteurs pourraient toutefois toucher un nombre beaucoup plus important de chercheurs d’emploi du Pôle métropolitain. Pour cela, il est nécessaire de les soutenir et de développer des possibilités d’expérimentation. Mettre en place une démarche inclusive pour les personnes, les structures publiques et privées et les employeurs est un enjeu territorial fort.
Retrouvez l'intégralité de la contribution ICI
Attractivité de la métropole lilloise
Le Conseil de développement de la Métropole Européenne de Lille a apporté sa contribution à la réflexion sur l’attractivité de la Métropole.
Une ville et un territoire avec les jeunes - Annecy
Le conseil de développement du Grand Annecy a réalisé entre 2017 et 2019 une grande enquête pour déterminer les chantiers prioritaires à réaliser pour la jeunesse.
EXPÉRIMENTATION « CITOYENNETÉ ACTIVE EN RÉGION OCCITANIE » : la communauté de l'engagement citoyen mobilisée pour la Convention Citoyenne pour l'Occitanie
INFO
La Convention Citoyenne pour l’Occitanie est menée par la Région en partenariat et en lien avec l’expérimentation conduite par le Labo de Démocratie Ouverte.
Toute la démarche sur : larégioncitoyenne.fr
Retour sur l’expérimentation « citoyenneté active en Région Occitanie »
Gilets jaunes, grand débat national, référendum d’initiative partagée ADP, conflits sociaux pour les retraites, Convention citoyenne pour le climat, crise du COVID … les années 2018, 2019 et 2020 ont connu des bouleversements démocratiques sans précédent, venant questionner en profondeur nos institutions. La défiance croissante des français envers « la politique » nous appelle à repenser en profondeur le fonctionnement de nos démocraties, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale ou régionale. Aujourd’hui, « on ne peut plus faire de la politique comme avant ».
Et la Région Occitanie ne s’y est pas trompée. Depuis plusieurs années déjà, la Région innove dans sa pratique démocratique : votations, plateforme participative laregioncitoyenne.fr, co-design de certaines politiques publiques, Parlement de la mer et Parlement de la montagne, Assemblée des territoires, budgets participatifs, tournée citoyenne « La Région est à vous », renforcement des aides aux initiatives citoyennes, VIC… et aujourd’hui, en 2020, une Convention Citoyenne pour l’Occitanie.
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L’expérimentation
Ainsi, en 2018, la volonté de la Région Occitanie d’engager un processus inédit de transformation démocratique et une politique publique de citoyenneté active innovante rencontre les objectifs du collectif Démocratie Ouverte (DO) et de son laboratoire, le Labo DO. La Région et Démocratie Ouverte ont ainsi signé une convention cadre de recherche-action sur 3 ans, de début 2018 à fin 2020, autour de trois axes principaux :
La constitution et l’animation de communauté d’acteurs engagés,
L’accompagnement de la Convention Citoyenne pour l’Occitanie, dans une optique de co-construction des politiques publiques
L’acculturation interne (élus et directions) aux enjeux et pratiques de l’innovation démocratique.
Au sein de l’Institution, l’expérimentation est pilotée par la Direction de la Coordination de l’Innovation (DCI), au sein de la Direction générale de la transformation de l’action régionale, et en lien avec le cabinet de la Présidente, Carole Delga.
Tout savoir sur l’expérimentation "citoyenneté active en Région Occitanie"
Objectif 2020
Pour cette dernière année d’expérimentation, l’un des objectifs principaux de cette dernière année est de créer une relation de confiance entre la Région et ses communautés d’acteurs engagés, afin de démultiplier l’impact des initiatives citoyennes sur le territoire et de nourrir les politiques publiques régionales.
Mais qu’entend-on par « communauté » ?
Il s’agit d’un groupe de personnes qui partagent un objectif de transformation d’un domaine d’intérêt collectif et qui sont déjà actifs et innovants dans ce champ d’action (citoyenneté, biodiversité, alimentation, etc.).
Ces personnes ont en commun :
Des espaces physiques, pour formaliser leurs rencontres et faire des ponts, des synergies,
Des espaces numériques, pour confronter leurs idées et travailler ensemble en continu,
Des événements, pour communiquer sur leurs actions et assurer leur cohésion, et des projets communs, qui s’appuient sur les 3 autres points.
Comment identifier les communautés et leurs potentiels animateurs / référents ?
Afin de répondre aux enjeux de l’axe 1 en partant des réalités du terrain, Démocratie Ouverte et la Direction de la Coordination de l’Innovation ont conçu et expérimenté le dispositif « La Région est à vous ».
Des élu·e·s et agents régionaux sont allé.e.s directement à la rencontre des citoyen·ne·s. L’objectif était de créer des temps d’échanges conviviaux de proximité afin d’être à leur écoute et de recueillir leurs idées et interrogations.
Des milliers de formulaires ont été collecté puis analysé pour en extraire les aspirations, préoccupations et préconisations des citoyen·ne·s. Elles ont été ensuite classées en sept grandes thématiques. Cette matière a enrichi les réflexions des directions régionales et impactés les décisions de politique publique.
Ce « diagnostic territorial des initiatives citoyennes » a permis d’identifier des communautés existantes, et de repérer des acteurs « pionniers » dans différents domaines, potentiels « relais » pour entrer en contact avec les communautés en partant du terrain.
Il a alors été décidé de constituer une communauté « test », dénommée « communauté de l’engagement citoyen », afin de pouvoir justement tester une organisation commune entre la Région et un collectif, une communauté d’acteurs, et de pouvoir mettre en place des relations plus régulières, plus fluides et « à double sens » entre les directions de la Région et les réseaux d’acteurs impliqués localement (initiatives citoyennes, ESS, associations et entreprises, collectifs citoyens…).
La communauté de l’engagement citoyen qui a été constituée est composée de membres volontaires tels que Frédéric Gay (Koweb), Sylvain Pambour (Territoires et Projets Territoires, Citoyens en Occitanie -réseau régional UNADEL-), François Plassard (association PTM/ projet de la Tortue Maraichère), Bérénice Dondeyne (MES Occitanie -Mouvement pour l’Economie Solidaire-), Jean Maillet (UNADEL -Union Nationale des Acteurs du Développement Local-), David Coste (Agence Patte Blanche, tiers-lieuxThe Island, La Bascule), Mathias Lahiani (On Passe à l’Acte, Laboratoire de l’engagement), Alix Margado (SCIC, coopératives et associations), Laurent Marseault (YesWiki, Animacoop), Sébastien Pichot (Rd’Evolution, Réseau des ressourceries, Terre de Convergence, Collectif pour la Transition Citoyenne), Jean Cossus (Alternatiba Montpellier), Elie Daviron (La Cagette), Patrice de Féligonde (Les Jardins du Village), Simon Cossus (Enercoop, URSCOP Occitanie Méditerranée), Daniel Mathieu (Tela Botanica), Franck Bernard (collapsologue, Nouveau Monde et Perm’ACTE -festival-) ou encore Antoine Rabourdin (Rd’Evolution, Terre de Convergence, ACEGAA, Energ’Ethik).
La communauté a tout d’abord mis en place les bases d’un fonctionnement collaboratif en interne, avec une charte collective et des documents en ligne partagés.
Middle Ground
Puis le concept du « Middle Ground », amené par un des membres de la communauté « test », Mathias Lahiani, a été testé dans un soucis d’efficacité et de cohérence entre le groupe de structures fraichement réuni et le travail collaboratif avec la Région Occitanie.
Le Middle Ground est inspiré des travaux de recherche sur les « réussites connues » de Jean François Hugues, (7c Consultant, partenaire de la coopérative OPA Ecosystème, animateur de son think tank Synergizer).
Ce terme désigne la zone de contact entre une communauté (plutôt horizontale) et une organisation (plus verticale).
Les objectifs :
permettre à une communauté de se développer
permettre à une organisation d’innover
opérer des liens entre cultures complémentaires
sortir des allergies culturelles connues :
allergie au pouvoir de la part des communautés
allergie à l’insécurité et au « désordre » de la part des organisations
Le but est alors de désigner un jardinier issu de l’organisation, ici un « jardinier de la Région » (dans le cadre de l’expérimentation) et un jardinier issu de la communauté (avec un mandat tournant), ici dénommé « jardinier du territoire ».
Leurs objectifs seront :
De collecter les besoins de la communauté et de la Région (par téléphone, par rencontres individuelles ou collectives, par échanges de mails…) et les synergies inter projets et inter thématiques à encourager (pour donner de l’ampleur à leurs actions)
La transversalité est aussi un besoin au sein de la Région évoqué par les agents. L’organigramme des services de la Région est en effet établit en directions thématiques telles que, en 2020, la direction de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt, la direction de la culture et du patrimoine, ou encore la direction du sport. Mais il y a un besoin de travailler en « transversalité » en interne et en externe, pour permettre de répondre à des enjeux sociétaux tel que la précarité ou encore l’emploi par exemple. Cette dynamique de collecte et d’appui aux synergies, notamment évoquées directement par les acteurs de terrain, au plus proche des besoins réels des citoyens, y contribue. (à mettre dans une bulle à côté ?)
De se rencontrer régulièrement pour échanger sur ces données collectées,
De mettre en place des évènements et des projets pour répondre à ces besoins et ces nouvelles synergies mises en lumière.
Le but est de se réunir dans un lieu neutre, du type « tiers-lieux », avec une plateforme numérique partagée et en open source (pour permettre à l’ensemble des citoyens d’intégrer la communauté s’ils se sentent y appartenir).
Leur outil de gestion des données collectées ? Un GRC (Gestion de la Relation Citoyens ou Communauté), un tableau commun dans lequel les infos sont retranscrites et diffusables à l’organisation (ici, la Région) et à la communauté pour assurer un suivi régulier et le développement des nouveaux projets et synergies. Le GRC a pour visée d’être intégré à la plateforme numérique collaborative.
Convention Citoyenne
Un nouveau contexte en 2020, et la Convention Citoyenne pour l’Occitanie
Pendant cette dernière année d’expérimentation, les dynamiques en cours de l’axe 1 ont été chamboulé (tout comme l’ensemble du pays) par le Covid.
La pandémie du coronavirus Covid-19 a déclenché une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent. Elle vient confirmer l’impératif de repenser notre société. La Région Occitanie Pyrénées/Méditerranée, qui a fait face aux urgences dans la gestion de cette crise, a voulu aller plus loin, afin d’impulser à son échelle un nouveau modèle de développement.
La Région a alors décidé de mettre en place pendant le mois de septembre et d’octobre 2020, une convention citoyenne, dénommée Convention Citoyenne pour l’Occitanie : 100 citoyen·ne·s ont été tiré·e·s au sort pour contribuer au « plan de transformation » de la Région, ou « Green New Deal ».
Dans ce nouveau contexte, l’axe 2 de l’expérimentation a alors été dédié à la Convention Citoyenne pour l’Occitanie : sur le volet « co-construction », Démocratie Ouverte accompagne alors la convention, en lien avec son expérience lors de son accompagnement de la Convention pour le Climat à l’échelle nationale, et plus largement sur les sujets d’évaluation et de mobilisation citoyenne.
A été mise en place sur les lieux de la convention, une MOB Room (cellule de mobilisation) qui a permis à l’association de faire venir des acteurs et citoyens engagés et de les inviter à partager leurs avis et expériences sur la mobilisation de l’ensemble des citoyens et sur les conventions, les référendums et autres dispositifs de diagnostics territoriaux, afin d’encourager la mise en cohérence des actions du local au global.
C’est ici que la communauté de l’engagement citoyen a joué un rôle crucial (sur place ou à distance !), en permettant de mobiliser à son tour et d’aider à constituer une véritable chaine de la mobilisation, l’idée étant de continuer la démarche de mise en lumière des pionniers et acteurs relais, liens incontournables vers de nouvelles communautés. Cette « chaîne de la mobilisation » a été retranscrite sur une mind map, axée sur les thématiques de la Région (culture, aménagement du territoire, transports …).
De nombreux autres acteurs, réseaux et structures clés ont été contacté directement par téléphone afin de pouvoir plus directement comprendre le processus, les enjeux en présence et partager leurs avis sur la dynamique.
Un GRC a été constitué afin de pouvoir retranscrire les données collectées : l’idée sera par la suite de continuer à constituer des communautés, identifier des jardiniers et mettre en lumière les synergies potentielles préconisées par les acteurs en présence, à suivre !
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À SUIVRE !
La commune de Saillans (26) poursuit sa démarche d’implication des citoyens dans la révision du PLU
Un Groupe Pilotage Citoyen pour un PLU partagé
Pour aboutir à un PLU partagé, l’équipe municipale s’est efforcée d’élargir la base des participants en vue d’impliquer davantage de citoyens tout au long du processus et soumettre la révision à la délibération citoyenne. La commune a fait le choix de créer une instance originale de travail et de décision, le Groupe de Pilotage Citoyen. Constitué pour les deux tiers d’habitants tirés au sort (selon des critères de genre et de quartier) et un tiers d’élu de la commune, ce groupe s’est réuni mensuellement durant toute l’élaboration, sur plus de deux ans. En parallèle, des ateliers participatifs et des réunions locales ont été organisés pour l’ensemble de la population locale (citoyens, habitants et usagers de Saillans). De même, la mise en place d’un Groupe de Suivi et d’Évaluation a pu apporter des recommandations et ajustements au fil de l’eau. Invités à donner leurs avis et faire des propositions au Groupe de Pilotage Citoyen, la démarche repose avant tout sur un aller-retour permanent pour élaborer le projet du PLU, entre l’ensemble de la population et un groupe plus réduit de citoyens, formé, qui réalise les arbitrages finaux.
Une équipe originale : 12 citoyens, 4 élus et 2 agents publics
Formés et guidés par JAM ingénierie, 12 citoyens, 4 élus et 2 agents publics se sont directement impliqués sur 34 réunions pour la délibération finale du PLU. Par ailleurs, sur l’ensemble du projet, on compte 1681 participations aux 93 événements organisés entre juin 2017 à juin 2019, ce qui revient à 1 habitant sur trois ! Une participation citoyenne qui n’aurait pas pu se faire sans le temps de travail conséquent de l’équipe municipale et une communication permanente et continue via le site municipal, un Tumblr, des flash infos, des flyers ou encore des relais sur la page Facebook de la commune. Le dispositif participatif a coûté 46 500 euros en plus, majoritairement couverts par des subventions de la Caisse des Dépôts et de la fondation de France. Enfin, le rôle du Groupe Suivi Évaluation a permis de tirer des enseignements à la fois sur l’outil innovant de panel citoyen tiré au sort et sur l’implication citoyenne dans la planification urbaine. Saillans se positionne comme un des leaders sur l’innovation démocratique. Une première certainement pour la mise en place d’un PLU d’une commune !
La Mairie de Paris débloque 100 millions d’euros par an pour son budget participatif
En 2014, Anne Hidalgo, Maire de Paris, défendait le budget participatif pour qu’il contribue à répondre « au discrédit du politique en permettant aux citoyens de se réapproprier les questions de la cité ». Si des instances de participation citoyenne étaient déjà présentes (conseils de quartier, conseils citoyens, etc.), l’équipe municipale constatait que la participation des Parisiens ne dépassait pas ces cercles traditionnels. La Maire et son adjointe, Pauline Véron, ont alors souhaité que les habitants les plus éloignés se sentent eux aussi impliqués et concernés et qu’ils puissent facilement participer. Si au début le dispositif fut créé à l’échelle de « Tout Paris », il se décline désormais dans chaque arrondissement et a évolué vers de nouvelles modalités, que ce soit la mise en place d’un budget réservé de 30M€ aux quartiers populaires ou d’un budget de 10M€ dédié aux écoliers et collégiens. Progressivement, le développement de la participation et de l’engagement citoyen est devenu un enjeu majeur de la démocratie, de résilience et de cohésion sociale et du « vivre-ensemble ».
Une démarche alliant rencontres physiques et plateforme en ligne
Ce dispositif permet la réalisation de projets directement imaginés et votés par les Parisiens, dans les domaines de leur choix et relevant des compétences municipales. Tout au long de la démarche annuelle, la collectivité développe des outils consultatifs (reportages vidéo et écrits, balades urbaines, réunions publiques) et appui à l’émergence des projets (guide méthodologique, site internet, communauté d’ambassadeurs sur les réseaux sociaux, ateliers participatifs). Dès janvier, les Parisiens déposent leurs propositions sur une plateforme en ligne et plus de 150 réunions publiques et ateliers d’émergence de projets sont organisées dans toute la ville. En mars, un travail de regroupement des propositions (par lieux ou thèmes similaires) est réalisé par la collectivité et constitue l’originalité de la démarche. En effet, un engagement collectif est possible et des ateliers de co-construction permettent de réunir et d’associer les habitants entre eux pour fusionner leurs projets s’ils le souhaitent. Après étude de la recevabilité et faisabilité des propositions, les projets sont mis au vote en septembre et tous les parisiens (sans considération d’âge, de nationalité et ou de situation juridique) peuvent y participer. Les porteurs de projets peuvent faire campagne grâce à un kit de communication mis à disposition par la collectivité (affiches, réunions publiques, rencontres avec les habitants dans les espaces publics, etc.) et accéder à des sessions de formations. Plus de 200 points de votes sont disposés dans toute la ville et le vote en ligne est possible sur une plateforme dédiée.
Une mobilisation importante et croissante des citoyens
Invités à se prononcer sur l’affectation de 5% du budget d’investissement de la ville, le budget participatif représente 100 millions d’euros par an. Sur 2019, 231 822 votants au total ont pris part au budget participatif, soit 10% de plus que l’année précédente. Un record national, avec 2084 projets déposés, 196 projets lauréats dont 67 projets labélisés « quartiers populaires ». Par la mise en œuvre de gros projets et de budgets importants, que ce soit pour l’environnement, le social ou la mobilité, les directions ont ouvert le droit des citoyens à intervenir dans l’espace public et au sein des équipements de la Ville. On retiendra notamment le projet pour soutenir l’ambition zéro déchets et agir pour la propreté, voté par plus de 43 202 personnes pour un montant de 1.1 million d’euros. Si le succès de la démarche participative réside dans l’articulation du physique et du numérique, la rencontre réelle reste le premier levier d’une participation citoyenne effective. Le dispositif est devenu, en quelques années, une véritable offre de service public, intégrée et interagissant avec l’ensemble des projets pilotés par la collectivité, contribuant, par les enseignements qu’il permet de tirer, à la modernisation de l’administration.
Préjugix400mg, le médicament anti-préjugés fabriqué à Ayen (19)
En 2008, les 700 habitants d’Ayen se plaignaient du manque d’information et de possibilité de participation à la vie de la commune : peu d’invitations aux réunions officielles, des conseils municipaux sans comptes-rendus accessibles au public, une faible consultation citoyenne pour les projets locaux… Pour répondre à ces critiques, la collectivité a mis en place un ensemble d’outils à destination de ses habitants : lettres d’information, invitations aux réunions publiques, site internet, réseaux sociaux. Progressivement, la mairie teste de nouveaux dispositifs. En mai 2018, Ayen s’associe à un projet participatif destiné à entretenir le lien social et renforcer l’implication citoyenne : la fabrication de boîtes de médicament anti-préjugés.
Un outil pédagogique pour dire stop aux idées reçues
En répondant à l’appel à projet d’OS l’Association et de la région Nouvelle-Aquitaine, la municipalité s’est engagée dans une nouvelle stratégie d’implication des habitants. L’idée : créer un médicament anti-préjugés qui permet de faire réagir les habitants aux idées reçues les plus répandues et présenter ces réactions de façon simple et ludique sous la forme de textes imprimés sur de fausses notices de médicaments. Le projet « Préjugix 400mg » a fait l’objet d’un travail de co-construction dans les 12 départements de la région qui ont planché sur 16 thèmes tels que l’alcoolisme, l’autisme, le handicap, la sexualité 2.0 ou encore le chômage. En Corrèze, la démarche est propulsée et portée par la Maison des Services au Public d’Ayen à travers son comité d’usagers. Ce groupe de volontaires a choisi de travailler sur les préjugés en matière de développement durable.
Le rôle clé de la MSAP
Plus de 11 400 boîtes de médicaments anti-préjugés contenant pas moins de 16 000 notices sont attendues pour le 11 décembre 2019, date à laquelle le médicament sera distribué gratuitement dans les agglomérations et pharmacies de Nouvelle-Aquitaine. Pour réussir cette mission, la Maison des Services au Public d’Ayen s’est appuyée sur 11 citoyens référents et a réuni plus de 15 personnes pour chacun des 30 ateliers organisés. Au total, une centaine de citoyens ont pris part au projet. La municipalité se félicite d’être parvenue à dépasser les « TLM » (« Toujours Les Mêmes ») et souligne le travail collaboratif d’un élu, d’une animatrice et d’un service civique pour l’organisation des événements. Ce projet culturel et artistique à permis de renforcer l’engagement citoyen tout en instaurant des liens de proximité plus forts entre la Maison des Services au Public et les habitants du territoire.
Quand le financement participatif transforme l'école du village
Au cœur du triangle Privas-Aubenas-Montélimar, Saint-Pons a connu un regain d'attractivité au cours des 15 dernières années. « En 2010, l’école accueillait une dizaine d’enfants. Aujourd’hui, elle compte 36 écoliers », détaille le maire, Dominique Laville. Développer les bâtiments publics est alors une priorité des élus, qui projettent, à partir de 2017, d'agrandir l'école, de créer une bibliothèque et de la rendre accessible l'ensemble du patrimoine communal. La facture globale pour ces travaux s'élève à 581 000 euros. Un montant particulièrement élevé pour une commune dont le budget annuel d'investissement moyen est de 134 500 euros sur les trois années précédentes. Même avec les subventions des différentes collectivités, et un emprunt de 180 000 euros, le compte n’y est pas.
Puisque la rénovation du presbytère a fonctionné quelques années plus tôt via une levée de fonds classique, pourquoi ne pas tenter un financement participatif numérique ? se demande le maire. Parmi le programme de travaux, l’école, vecteur de lien social par excellence, est ciblée. « Nous avons identifié un point précis de financement participatif : une cloison amovible entre les écoles maternelle et élémentaire, qui s’ouvre un jour par semaine pour les enseignements mutualisés », poursuit Dominique Laville. Faite de panneaux pendulaires et dotée d’une bonne isolation phonique, cette cloison représente un coût de 19 000 euros.
Une période courte pour l’appel de fonds
D’emblée, le maire se dirige vers ulule.com, un des sites les plus connus. Les référents de la plate-forme lui conseillent de baisser l’appel de fonds à 10 000 euros et de définir une période courte, de deux mois. C’est du 14 mai au 14 juillet 2018 que la campagne est organisée : « il fallait qu’une partie ait lieu en été, car nous recevons des touristes et des habitants de résidences secondaires à ce moment-là », souligne le premier édile. Pour communiquer, les élus utilisent les mailings à disposition dans leurs répertoires : listing d’amis et de connaissances, de gens de passage en été… Des affiches sont placardées dans le village et des news publiées sur la page Facebook de la commune. Le site de financement participatif du département de l’Ardèche fait aussi passer l’information.
Mais il ne faut pas s’arrêter là : « Il importe de faire vivre la page sur Ulule : nous avons mis en ligne dix news avec photos des travaux pendant les deux mois. Je ne connaissais pas Ulule, je me suis formé sur le tas, ajoute le maire. Lors des dernières semaines, le principe de financement crée un suspense : va-t-on atteindre la somme ? C’est là, plus que jamais, qu’il faut se mobiliser et continuer à solliciter les habitants ». Le dernier jour, le 14 juillet 2018, une visite du chantier est organisée. Un bon moyen de lever les réticences des derniers citoyens hésitants.
Chèques et dons en ligne
Certaines personnes ont envoyé des chèques, allant jusqu’à 500 euros : il a fallu transférer ces sommes vers la plate-forme et actualiser le montant sur Ulule. Une activité très chronophage pour le maire et ses conseillers, mais concluante : la ville a dépassé son objectif, récoltant plus de 11 000 euros. « Les dons proviennent pour la plupart de personnes qui ont vécu à Saint-Pons, qui ont un lien avec le village, ou bien qui y résident en permanence ou seulement en été », détaille Dominique Laville. Les commentaires d’encouragement en ligne (42 au total) ou reçus par courrier ont été une source de motivation. Pour les donateurs, les contreparties varient, depuis une carte postale de Saint-Pons jusqu’à une nuit pour deux personnes à l’Hostellerie du village.
Les travaux ont été réalisés. Fin 2018, les enfants ont pu entrer dans les nouveaux locaux de l’école.
Revitalisation commerciale : avec l’outil Cmarue, les habitants ont leur mot à dire
Une boutique « Nous anti-gaspi » a ouvert en novembre dernier. Neuf autres commerces vont lui emboîter le pas, entre février et septembre 2020, dans le 19e arrondissement de Paris : magasin d’alimentation en vrac, chocolatier bio, coiffeuse/esthéticienne, poissonnier… L’arrivée de ces nouvelles boutiques est le résultat d’une mission menée conjointement par la SEMAEST et le GIE Paris Commerces. Les deux organismes sont chargés d’installer des commerces en pied d’immeubles à Paris, dans le parc privé pour l’un, dans le parc de logements sociaux pour l’autre. Tous deux faisaient depuis longtemps le constat de nombreux locaux vacants et de la faible densité commerciale dans une partie du 19e arrondissement, quartier populaire à l’est de la capitale.
Attirer des commerces « durables »
En septembre 2017, la SEMAEST a décidé de recourir à l’appli Cmarue pour solliciter les riverains sur leurs besoins en matière de commerces de proximité. La volonté étant de développer des implantations de boutiques durables et d’éviter les grandes chaînes, les franchises ou les boutiques peu qualitatives (du type téléphonie ou cigarette électronique). Au préalable, les animateurs de la start-up Cmarue ont rencontré les commerçants, les associations de riverains et trois conseils de quartier ; affiches, tracts et mailings ont aussi permis d’interpeller les habitants.
« Entre octobre et décembre 2017, les habitants ont été conviés à utiliser l’application Cmarue pour participer au choix de leurs futurs commerçants pour les adresses vacantes alentour », explique Sabrina Le Bourgeois, directrice de la communication de la SEMAEST. Le périmètre de l’étude portait sur une partie du nord du 19e arrondissement, représentant 57 000 habitants. 43 adresses géolocalisées étaient référencées sur l’application, correspondant pour moitié à des locaux vacants situés dans le parc de logements sociaux, donc commercialisés par le GIE.
Données socio-démographiques et tissu commercial
En trois mois, 1137 contributions ont été relevées, dont 173 suggestions de commerces. L’originalité du travail effectué par Cmarue consiste à avoir croisé les souhaits exprimés par les habitants avec des éléments accessibles en open data : des données socio-démographiques de l’INSEE sur le pouvoir d’achat, des informations sur le tissu commercial local issues de la BDcom (banque de données sur le commerce à Paris) et, enfin, des conversations publiques sur Instagram portant sur les habitudes de consommation du quartier.
Renforcer les aspirations locales avec Instagram
« Instagram nous permet d’observer les pratiques spontanées, les enseignes revendiquées, pour y détecter des aspirations locales et des tendances à nourrir ou renforcer, pointe Nadia Tiourtite, fondatrice de Cmarue. En parallèle, nous avons recueilli des contenus issus de territoires avec les mêmes caractéristiques, de manière à mieux révéler les saillances et spécificités du périmètre observé, dans une lecture comparée ». Résultats : les besoins exprimés par les habitants ont porté majoritairement sur l’alimentation. Plus précisément, des poissonneries, des magasins bio et/ou « responsables », des cavistes, des primeurs, des traiteurs et des fromagers ont été demandés de manière récurrente. Des conclusions corroborées par les analyses sur Instagram.
Un appel à candidatures pour 21 locaux
Pour le GIE Paris Commerces, « l’étude de Cmarue a conforté notre stratégie et les pistes de secteurs d’activité à implanter, confie Laetitia Pageot, directrice du GIE. Ces tendances ont été reprises dans un appel à candidatures pour occuper 21 locaux vacants dans le secteur Sérurier-porte Brunet, dans le 19e arrondissement, que nous avons lancé en mai 2019 ». Fin juillet, 9 locaux avaient déjà trouvé preneur. Les ouvertures vont s’échelonner entre février et septembre 2020 (lire ci-dessus). Un premier magasin a d’ores et déjà vu le jour le 6 novembre dernier dans un local géré par la SEMAEST : il s’agit d’une épicerie responsable de la chaîne « Nous anti-gaspi », qui récupère des invendus encore consommables.
Loos-en-Gohelle amplifie les initiatives citoyennes grâce au fifty-fifty
Redéfinir le projet de ville
Les municipalités situées dans le Nord de la France font l’objet d’une abstention importante et Loos-en-Gohelle n’y échappe pas bien qu’elle la contienne mieux qu’ailleurs en comparaison dans le Bassin minier. Ancienne ville d’extraction du charbon, la commune a été encadré pendant plus d’un siècle par les compagnies minières. Ne laissant aucune place à l’initiative citoyenne, les habitants n’ont pas vraiment développé une culture de l’engagement. Pour rebondir face à ce constat, l’équipe municipale menée par le Maire Jean-François Caron décide d’engager une politique d’habitants-acteurs en valorisant le patrimoine culturel et local. En changeant d’échelle, la ville a souhaité intégrer les initiatives citoyennes dans la conduite du changement de l’action publique et de la transition écologique. Dès 1995, la co-construction de la Charte du Cadre de Vie publiée en 2000 sert de point de départ d’une politique transversale de développement durable. Document stratégique, il permet à la collectivité d’amplifier les dynamiques participatives et de redéfinir le projet de ville avec et par les 6500 habitants de la commune.
Le « fifty-fifty » et le principe « gagnant-gagnant »
Destiné à favoriser, soutenir et développer les initiatives des habitants, la démarche du dispositif « fifty-fifty » repose sur 3 principes : « une idée, un appui de la commune et une convention ». En effet, lorsque les loossois (citoyen, groupe d’habitants, association, école, etc.) ont une idée ou une revendication, ils peuvent saisir la commune pour une action d’amélioration du cadre de vie. S’ils s’engagent à la mettre en œuvre et à en assurer la pérennité via le respect de la convention, alors la municipalité accompagne son essor et sa réalisation en soutenant financièrement et techniquement le projet. En revanche, la réalisation et la gestion doivent être effectuées par les demandeurs ou avec la commune dans une optique partenariale. Relevant d’un principe « gagnant-gagnant », le fifty-fifty a été à l’origine de nombreux projets concrets intégrant les habitants comme partie prenante dans la transition démocratique et écologique.
5 à 6 fifty-fiftys par an et des centaines de Loossois impliqués
Depuis le lancement de l’outil, plusieurs centaines de loossois se sont impliqués dans les fifty-fifty pour une moyenne de 5 à 6 projets par an. Ces résultats ont permis une diversification et une massification de l’engagement sur des projets aux préoccupations particulières, de la construction d’un skate-park par des jeunes de 11 à 14 ans à l’installation de panneaux solaires sur la toiture d’une église. Entre reconnaissance du rôle de l’habitant et du droit à l’initiative, Loos-en-Gohelle a su solliciter la qualité et la pertinence de l’expertise d’usage citoyenne. Si les habitants se sont parfois heurtés aux restrictions budgétaires, l’exemple de la rénovation des chemins ruraux par les agriculteurs a permis d’économiser 70% de la dépense globale. La collectivité a notamment pu refaire les chemins pour 30 000 euros grâce aux machines, bennes et travail des agriculteurs. Promoteur de lien social et de compétences collectives, le fifty-fifty est un exemple de démarche participative qui inspirera de nombreuses communes à l’avenir. Projet en cours : le plan solaire citoyen.
L’Agence de la Participation Citoyenne expérimente le théâtre législatif avec les habitants de Mulhouse (68)
Une Agence de la Participation Citoyenne
2014, Mulhouse. Des voix s’élèvent pour contester la faible consultation citoyenne exercée par la collectivité. Les habitants souhaitent s’investir davantage aux affaires municipales, en parallèle les élus veulent faire de la politique autrement. Progressivement, la collectivité met en place une nouvelle démocratie locale pour renforcer le dialogue et soutenir les initiatives citoyennes. En juin 2015, une Agence de la Participation Citoyenne voit le jour avec l’ambition de placer le citoyen au cœur de la vie publique. La structure et les 10 agents mis à disposition par la collectivité se donne comme objectif de s’appuyer sur les besoins et les usages des habitants, aussi un expert de son quartier, de sa ville. De nouveaux dispositifs sont implantés (budget participatif, balades urbaines, chantiers participatifs, etc.) et la démarche de concertation innove grâce à de nouveaux outils, physique avec les conseillers participatifs et numérique avec la plateforme « mulhousec’estvous.fr ». Un an plus tard, au mois de juin 2016 : l’Agence et ses partenaires organisent le 1er festival du théâtre législatif sur le territoire mulhousien.
Le théâtre législatif, réinventer l’agora d’Athènes
Le théâtre législatif est une représentation théâtrale jouée par un groupe de personnes qui présente des difficultés et des discriminations vécues au quotidien en présence d’un décideur (élu, directeur d’un service municipal). L’APC et l’association APPUIS ont engagé une aventure participative pour impliquer ces citoyens à construire sur plus de 6 mois un festival théâtre législatif. Accompagné aux côtés de professionnels, formateurs et étudiants en travail social, des rencontres et des ateliers participatifs ont été organisés pour écrire les scénettes et préparer la mise en scène de la pièce. L’originalité de la démarche repose sur la réalisation d’une assemblée démocratique directe à la suite de représentations sous le format théâtre forum. En effet, les participants “spect-acteurs” sont invités à intervenir en improvisation, à devenir co-législateur pour un soir pour proposer diverses pistes d’actions individuelles, collectives et institutionnelles aux problèmes posés. Avec l’appui d’un aviseur technicien sur le sujet, le décideur présent doit se positionner sur la mise en œuvre de réponses immédiates. Et bien sûr, accepter les règles du jeu.
50 participants-témoins, 5 représentations publiques
Du 7 au 9 juin 2016, 50 personnes sont devenue acteurs au rôle de participants-témoins sur 5 représentations publiques autour des thématiques vécues par les personnes accompagnées : le passage à la majorité suite à un placement, la réinsertion après un séjour en prison et en hôpital psychiatrique, la demande d’asile et l’exercice du droit de garde par un père. Le festival théâtre législatif a accueilli une centaine d’habitants par soirée et l’adjointe aux affaires sociales. Si la démarche a demandé beaucoup d'investissement pour l’Agence en raison du caractère technique, l’action décloisonnée et transversale fut une première pour le public et ses problématiques. Les personnes accompagnées ont participé à une Agora athénienne offrant des temps de formation aux professionnels, au cœur des inégalités. En outre, une méthode participative qui conduit à la rencontre de gestionnaires, de décideurs, habitants et collectifs. Avec quelques difficultés quand même, les décideurs doivent assumer un rôle d’interlocuteur face à l’interpellation directe.
La Région Bourgogne-Franche-Comté organise des Journées Citoyennes sur l’Europe
« L’Europe est-elle toujours une bonne idée ? »
La Présidente de Région a souhaité que les citoyens échangent sur l’avenir de l’Union européenne, sa place, ses valeurs, ses priorités, ses défis. Car, depuis quelques années, celle-ci n’est pas ménagée. Plus de soixante ans après la signature du traité de Rome, en 1957, la construction européenne traverse, en effet, une crise profonde. Les citoyens contestent le prêt-à-penser européen et ses réponses toutes faites. Ils demandent à être entendus pour faire émerger des questions sur leurs attentes, leurs avis sur les priorités de l’Europe, leur place dans l’Europe, la place de l’Europe dans le monde, l’Europe qu’ils désirent pour 2050 ? La Région Bourgogne-Franche-Comté a donc organisé des temps de concertation pour nourrir un nécessaire débat à l’approche des élections européennes de mai 2019. Cette concertation citoyenne originale a permis de transmettre aux autorités françaises et européennes, ainsi qu’à Madame la Ministre Nathalie Loiseau, un avis citoyen qui a par ailleurs alimenté le rapport final des Consultations Citoyennes sur l’Europe.
50 Bourguignons-Francs-Comtois aux Journées Citoyennes
Pour restaurer un dialogue citoyen sur l’Union Européenne, la collectivité a soumis la question « l’Europe est-elle toujours une bonne idée ? » à la délibération citoyenne. Un panel de 50 citoyens a été constitué recruté pour moitié sur la base du volontariat de citoyens inscrits sur la plateforme participative régionale https://jeparticipe.bourgognefranchecomte.fr tandis que l’autre moitié a été tirée au sort. De nombreux critères ont permis de respecter la diversité des citoyens en Bourgogne-Franche-Comté (parité homme-femme, urbains-ruraux, CSP, âges). En amont des Journées, la collectivité a proposé un socle de connaissances à l’ensemble des citoyens grâce à la création d’un espace ressources, aux événements organisés dans le cadre du « Joli mois de l’Europe » ou encore à un procès théâtralisé « L’Europe à la barre » programmé par la Région. Une méthodologie rigoureuse et une animation dynamique, par petits groupes a permis à chacun de s’exprimer en toute liberté selon un canevas de questions. Les citoyens ont également pu échanger avec des intervenants et experts. Des ateliers participatifs animés par des agents de la Région ont ponctué ces journées, appuyés par des agents de la Maison de l’Europe garants de la connaissance des institutions. L’avis, voté point par point, a été présenté par quelques citoyens volontaires aux 100 élus régionaux lors d’une assemblée plénière le 12 octobre 2018 puis deux citoyens tirés au sort ont participé le 25 janvier 2019 à un dialogue participatif sur l’avenir de l’Europe à Bruxelles.
400 participants en 2018, de nouveaux projets en 2020
La solution de procéder à un tirage au sort ou du volontariat a permis de toucher le public recherché par la Région Bourgogne-Franche-Comté : 20 jeunes de 17-25 ans et 30 personnes de plus de 25 ans. Un peu moins de 400 personnes ont participé à cette démarche (hors Joli Mois de l’Europe) dont 200 étaient présents aux procès théâtralisés et une centaine au webinaire. L’équipe régionale a lancé une campagne de communication web pour recruter des volontaires, complété par la radio et des affiches pour communiquer sur les temps forts grand public. Cette démarche n’est pas un projet participatif ponctuel, les citoyens continuent de s’impliquer de manière durable sur de nouveaux projets initié par des citoyens comme par exemple l’accueil de citoyens hollandais dans le Morvan, projet financé par l’Europe. Plusieurs temps fort sont également envisagés pour 2020 pour poursuivre et finaliser cette démarche : des ateliers thématiques organisés dans l’ensemble du territoire avec certains temps travaillés en miroir avec la Rhénanie Palatinat, région allemande jumelée avec la Bourgogne-Franche-Comté ; une visite du parlement européen à Strasbourg pour échanger avec des députés européens sur l’avis citoyen et sa prise en compte au niveau européen est également en préparation.
A Montauban, Tellmycity rend les usagers acteurs de la qualité de vie dans leur quartier
Montauban a été une des premières villes, en 2016, à tester la nouvelle solution Tellmycity de l'opérateur Spallian. Avec ce système, les habitants peuvent signaler, photos géolocalisées à l’appui, des nids de poule à résorber, des panneaux ou éclairages défectueux, des dépôts sauvages de déchets, des difficultés de circulation... « Nous souhaitions une plus grande réactivité dans la prise en charge des signalements, et ce système automatise celle-ci, en quelque sorte », souligne Cécile Bicaïs, directrice générale adjointe en charge des services à la population.
Les signalements – au nombre de 4800 entre janvier et octobre 2019 - concernent surtout les déchets et les entorses à la propreté urbaine (pour 40 % d’entre eux), les problèmes de voirie et de signalisation (30 %) et l'éclairage public (13 %). En moyenne, ils sont traités en moins quinze jours, voire en 48 heures pour les dépôts sauvages.
Pour la collectivité, l'interface du dispositif se présente sous la forme d’un tableau de bord avec le signalement, sa qualification et le service vers lequel il a été dirigé par le « régulateur » - un agent de la direction de la vie des quartiers chargé du suivi. Le logiciel est partagé entre les services qui peuvent filtrer les demandes les concernant. Si un signalement tarde à être traité, le régulateur relance le service en question. « C'est une manière de faire participer les usagers à la vie de la cité, pour un quotidien plus « fluide » et plus agréable », estime Cécile Bicaïs.
Un plan de communication permanent
Depuis la mi-2016, et aujourd'hui encore, chaque réunion publique est l'occasion de rappeler l’existence de l’outil et ses modalités d'utilisation. « Les élus et les techniciens prennent toujours un moment, en fin de réunion, pour faire une démonstration de l'installation et de l'utilisation de l’appli. Et nous relançons régulièrement des campagnes de communication auprès des habitants, poursuit Cécile Bicaïs. Lors de leurs passages en ville, des agents de la vie des quartiers vont vers les usagers pour faire des démonstrations ». En la matière, il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier. Aujourd'hui on dénombre un peu plus de 6100 utilisateurs de Tellmycity à Montauban, soit 10 % de la population.
Outil de pilotage de la vie des quartiers
Pour la municipalité, ce système permet un pilotage des signalements et, en quelque sorte, une mesure de la qualité de vie des habitants. Lorsque les signalements sont récurrents voire nombreux dans un quartier, la ville en tient compte. La police municipale passe plus souvent dans la zone concernée. Les élus peuvent y organiser une réunion publique pour détecter des problèmes d'incivilités et d'éventuelles poches de précarité.
Futures étapes : sondage et concertation
Seul bémol : l’outil ne peut traiter des demandes de réaménagement d'une rue ou d'un quartier ; il ne répond qu'à des désordres ponctuels, c’est bien sa vocation. Toutefois, « la dernière version que nous venons d'acquérir comporte une fonctionnalité « sondage » qui, quand elle sera activée, permettra d'aller plus loin que le seul signalement pour se rapprocher de la concertation », commente Cécile Bicaïs. Exemples de sondages ciblés que la ville envisage : « Que pensez-vous des actions menées par la ville en matière de propreté ? Quelles seraient les améliorations à apporter dans votre quartier en matière de circulation ? »
À savoir : la nouvelle version de l’outil intégrera aussi des « informations push » du type : « attention, travaux à 100 mètres ».
L’Occitanie expérimente le premier budget participatif régional en France
La première région
Une première à l’échelle d’une région française ! La Région Occitanie a pour ambition d’être une région ouverte, innovante, citoyenne à travers la Charte Régionale de la Citoyenneté active. Dans une logique de pédagogie à la décision publique et d’écoute active des idées et besoins de ses habitants, la présidente Carole Delga a lancé à la rentrée 2017-2018 des budgets participatifs lycéens. En 2019, elle a lancé des budgets participatifs thématiques en faveur de la montagne, du climat, ou encore de la citoyenneté mondiale, et les a ouvert à l’ensemble des quelques 5.8 millions d’habitants d’Occitanie.
Cette volonté politique accorde une réelle place à l’intervention citoyenne dans les processus de conception, de décision et d’évaluation des actions de la collectivité régionale. De manière inédite, l’objectif à terme est d’étendre cette expérience à d’autres politiques régionales en y consacrant 1% des dépenses d’intervention de la Région. En se différenciant des autres collectivités, l’Occitanie se pose comme le réceptacle et le relais de projets d’investissements citoyens grâce au financement régional de solutions nouvelles et concrètes.
Le budget participatif régional
Le dispositif budget participatif est un exercice mené habituellement par les communes, qui assurent la maîtrise d’ouvrage des idées déposées par les habitants. La Région n’a pas cette compétence directe. L’idée générale était donc de permettre aux citoyens de proposer des projets d’une part et de les faire voter d’autre part pour ceux qu’ils veulent voir être réalisés. Le dispositif est ouvert aux habitants d’Occitanie, âgés de plus de 15 ans ayant ouvert un compte citoyen sur le site participatif www.laregioncitoyenne.fr. Ils attestent ainsi de leur engagement à respecter la Charte Régionale de Citoyenneté Active. Les idées des citoyens sont déposées sur le site participatif après que la collectivité ait fixée l’enveloppe budgétaire. En dernier lieu, les citoyens peuvent prendre part au vote numérique sur la plateforme après l’étude d’éligibilité des projets par les services de la Région. De manière inédite, la Région inclut une phase d’accompagnement du porteur de l’idée vers la structuration d’un réel projet à réaliser.
Une cinquantaine de projets avec les lycées, 121 projets sur l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage alimentaire
Depuis 2017, une cinquantaine de projets ont été réalisés au travers des budgets participatifs lycéens.
De plus, en quelques semaines, la thématique sur l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage alimentaire a recueillie 121 projets-candidats, 104 ont été soumis à votation lors de laquelle 20 658 votes attribués.
La phase de vote est mobilisatrice, portée par les porteurs eux-mêmes qui, réussissent à créer une communauté de citoyens intéressés à la démarche et prêts à suivre la réalisation voire s’y impliquer. Cet engouement tient aussi dans le choix des médias, des événements et des supports de communication choisis spécifiquement en fonction des thématiques du Budget Participatif.
Le dispositif est très impactant en interne, sollicitant des moyens humains renforcés. L’équipe coordinatrice utilise des méthodes de travail inédites, transversales, collectives, avec un fort lien entre les élus et l’administration.
15 lieux à réinventer à Nantes
15 lieux à réinventer à Nantes
En initiant l’appel à créativité « 15 lieux à réinventer », les intentions de la Ville de Nantes étaient claires : réinventer le devenir de 15 lieux peu ou pas utilisés, identifiés par ses propres soins, en associant les citoyens à l’ensemble des étapes. La participation citoyenne sollicitée allait de la définition commune des cahiers des charges en prenant en compte les attentes et inspirations révélées des habitants jusqu'à la réalisation du projet, en passant par une votation citoyenne afin de choisir les projets. A Nantes, les habitants, la société civile, innovent en investissant, détournant et valorisant des « friches » immobilières (bâtiments désaffectés) et foncières (espaces publics délaissés ou à aménager) pour leur inventer un nouvel usage temporaire ou pérenne. La collectivité a décliné la mise en œuvre sur les 11 quartiers la composant, tous concernés car ils abritent l’un des 15 lieux.
Des lieux et des projets à la votation citoyenne
Les nantais ont été associés à la démarche de multiples façons et ont été sollicités à tous les temps forts du projet. En dehors de l’identification des 15 lieux qui a été réalisée par la collectivité, les contributions citoyennes ont nourri une première collecte « du sensible » (phase d’inspiration) réalisées avec la multiplication des modes de collecte (portrait chinois, carte postale, etc.), de communication (vidéo à 360 ° des lieux accessible sur le site de la collectivité) et l’organisation de « meet up » entre des habitants (porteurs ou non de projets). A la suite de la phase d’appel à projet (15 cahiers des charges pour 15 lieux), les nantais sous forme de collectifs d’habitants, d’associations ou d’acteurs de l’Economie sociale et solidaire ont pu proposer leurs projets après des échanges avec les services. De plus, l’ouverture d’une communauté des porteurs de projets sur un réseau social a permis à chacun des porteurs d’échanger sur l’évolution de leurs projets dans sa phase d’écriture mais également d’utiliser ce réseau pour rallier autour d’eux une communauté d’intérêt. In fine, avant de confier pour un temps la clé de ces 15 espaces à des citoyens, les nantais ont été associés au choix final, via une votation citoyenne (en présence de médiateurs).
7000 votants pour 41 projets sur les 15 lieux !
Ce projet des 15 lieux, c’est plus de 700 contributions récoltées de juin à juillet 2017, une participation de 1000 nantais à une journée découverte des 15 lieux et une délibération collective de 100 citoyens pour retenir pour chacun des lieux les inspirations et attentes citoyennes les plus fortes. Au final, plus de 7000 votants se sont exprimés sur les 41 projets déclarés recevables (sur 81 projets déposés en janvier 2018) pour choisir par lieu celui qui pourrait se réaliser. Le niveau, la qualité de la participation, et sa diversité notamment, n’aurait pas pu se faire sans une mise en mouvement d’initiatives citoyennes. Cette conduite de projet collective sollicita une instruction transversale, point très positif pour sa capacité à accueillir et accompagner des projets nouveaux non prévus et non portés par la collectivité initialement. Une démarche à suivre qui fait aujourd’hui l’objet d’un bilan. Il identifie si la démarche à contribuer à dynamiser ces lieux et espaces sous-utilisés ou non utilisés et proposer des projets et services nouveaux voire inexistants sur la ville, des projets qui ne seraient pas nés sans cette démarche car n’entrant pas dans les plans d’actions des politiques publiques.
Equipe projet et partenaires associés
Ce projet est soutenu par une gouvernance politique (autour de l’adjoint au Dialogue citoyen et à la co- construction, 13 directions ont été mobilisées au stade de l’instruction des dossiers et pour accompagner la mise œuvre opérationnelle des projets.
La démarche a été conçue par la collectivité avec l’appui de deux prestataires dans sa mise en œuvre.
SCOPIC (pour la partie dialogue)
Alphavote (pour la partie vote numérique)
L’Occitanie expérimente la votation citoyenne à l’échelle d’une région
Un nouveau contrat démocratique
Souhaitant tisser un nouveau contrat démocratique avec les habitants d’Occitanie, la Région a lancé dès 2016 de nombreuses concertations telles que les Etats généraux du Rail et de l’Intermodalité, les Schémas de l’économie, de la formation, de l’aménagement du territoire. La Région est ensuite allée plus loin que l’exercice consultatif, en offrant aux habitants la possibilité de déterminer plus directement des politiques régionales.
Aussi, l’idée d’organiser des votations citoyennes à l’échelle régionale a pris forme:
en juin 2016, avec une votation citoyenne pour choisir le nom de la nouvelle Région,
en 2018, avec une votation citoyenne pour définir les priorités du Pacte Alimentation
Il s’agissait donc d’organiser des votations sur des sujets proposés par la collectivité. Pour aller un cran plus loin encore, les votations d’initiative citoyenne ont été rendues possibles à partir de décembre 2018 : un citoyen peut déposer une proposition de votation, si la proposition est validée au regard de la Charte de la Citoyenneté Active, et atteint un seuil préalable de 10.000 soutiens, la votation est organisée.
La votation citoyenne
La votation citoyenne permet de changer les modalités de l’action politique de la collectivité et son rapport au citoyen. Ce dispositif demande également d’être à l’écoute des habitants, de se réinventer, de se laisser être interrogé afin de développer une nouvelle culture régionale.
La phase de mobilisation est cruciale, le nombre de participants doit être suffisamment significatif pour que les résultats aient une portée forte et une légitimité. Si les citoyens sont plutôt enclins à se mobiliser, le sujet doit être suffisamment familier et relié à leurs centres d’intérêt ou à leur quotidien.
230 000 participants pour le nom de la Région, un record national
La votation sur le nom de la Région a recueilli 230 000 participants, ce qui est un chiffre extrêmement important pour ce type de démarche participative. Il s’agit d’un record au moins national ! Tandis que sur le Pacte alimentation, c’est plus de 100.000 contributions dont 40.000 participants lors de la votation régionale pour définir les priorités de la collectivité.
Les commentaires des participants, positifs et encourageants, sont, au-delà du taux de participation, un encouragement supplémentaire à poursuivre dans la voie de l’innovation démocratique.
La question du vote papier et de son dépouillement a été la plus complexe à prendre en charge (en termes de logistique, de moyens humains et ressources techniques), les votations seront désormais uniquement numériques, mais facilité par des dispositifs mobiles et le recours à des urnes numériques au sein des Maisons de la Région.
Provoquer des votations et mettre en place un système de saisine par un habitant pour en organiser traduit un rapport nouveau à la confiance donnée aux citoyens.
Ailes de Taillard : les habitants parties prenantes d’un futur parc éolien
Pour réussir son projet de parc éolien, la communauté de communes des Monts du Pilat, dans la Loire, a dès le départ associé les habitants. Après dix ans de réflexion, d’action et de demandes d’autorisations, les éoliennes devraient voir le jour en 2020. La gouvernance sera tripartite, répartie entre la collectivité, les citoyens actionnaires et l’industriel. En produisant de l’énergie renouvelable, ce parc va assurer des retombées économiques pour le territoire.
« L’éolien citoyen moi j’y tiens », pouvait-on lire sur une grande banderole le 30 juin 2018, lors d’une balade organisée sur le site de la forêt de Taillard par tous les partisans du futur parc éolien. Quelques semaines avant, en avril 2018, le projet dénommé « les Ailes de Taillard » avait obtenu toutes les autorisations administratives pour que démarrent les travaux de construction de dix éoliennes. Mais depuis, plusieurs associations et quelques particuliers opposés à ce parc ont déposé des recours. « C’est la règle du jeu pour tout projet éolien en France, commente avec philosophie Stéphane Heyraud, président de la communauté de communes des Monts du Pilat, qui compte 15 000 habitants. Nous avons intégré les recours dans notre planning ». Mais ces attaques ne découragent pas les élus, qui ferraillent depuis 2009 pour faire naître ce projet… contre vents et marées.
Sur les hauteurs de la forêt de Taillard, qui couvre 205 hectares, le vent souffle avec force. La forêt a été décimée par la tempête de 2009. « Nous avons une ressource locale : le vent. Il eût été dommage que les retombées économiques ne profitent qu’à une entreprise privée », commente Stéphane Heyraud.
Dès le départ, les élus de la CC Monts du Pilat décident de miser sur l’éolien avec l’implication des habitants, pour favoriser l’acceptation du projet. En 2010, une douzaine de citoyens intéressés par la production d’énergies vertes sur leur territoire créent l’association Energies communes renouvelables, qui est invitée par les élus à participer au comité de pilotage. La zone de développement éolien (ZDE, obligatoire à l’époque) est définie en 2011. L’année suivante, la communauté de communes sélectionne un industriel prêt à s’engager dans un projet novateur où les élus et les habitants restent décisionnaires : c’est la société Aérowatt, devenue Quadran.
Une gouvernance partagée avec l’industriel
Ensuite, en 2013, la société par actions simplifiées (SAS) les Ailes de Taillard voit le jour. Trois partenaires se retrouvent au sein cette structure juridique : la société d’économie mixte Soleil, qui représente la collectivité et détient 25 % des parts ; les citoyens de l’association Énergies communes renouvelables, qui ont aussi 25 % des parts, et l’industriel Quadran, qui détient 50 % du capital. « Alors que la majorité des parcs éoliens sont montés par des sociétés privées, nous avons dissocié la gouvernance de la détention du capital, en donnant des voix aux habitants et à la collectivité, à égalité avec l’opérateur », souligne Stéphane Heyraud. Les 120 actionnaires citoyens détiennent entre 1 et 4 actions d’un montant de 100 euros ; chaque action donne un droit de vote.
Qui sont les citoyens en question ? Pour la plupart, des personnes impliquées qui connaissent très bien les énergies renouvelables, le fonctionnement des installations classées et des autorisations à demander ; leur aide a été précieuse pour faire avancer le dossier.
Des loyers pour les deux communes concernées
Le projet consiste à implanter 10 éoliennes sur un terrain de 4 hectares qu’il faut défricher, sur le site de Taillard, à 1300 mètres d’altitude et à 500 mètres des habitations. « Les 10 éoliennes vont produire 66 GWh par an – soit l’équivalent de consommation de 26 000 habitants, bien plus que celle de notre territoire », précise le président des Monts du Pilat.
Dix éoliennes seront réparties à égalité dans deux communes : cinq à Saint-Sauveur-en-rue et cinq à Burdignes. Celles-ci percevront un loyer de la part de la SAS.
Un point de vigilance à observer : les élus ont veillé à n’être ni actionnaires ni propriétaires des terrains où seront posées les éoliennes, pour éviter tout conflit d’intérêt.
Aujourd’hui, le capital global de la SAS s’élève à 150 000 euros, tous collèges confondus. Quand la production commencera, il y aura très certainement des dividendes reversés aux actionnaires. Ce qui est de nature à favoriser l’implication des habitants, au-delà de la fierté de participer à la production d’une énergie propre. « Pour les citoyens qui se plaignent de factures qui augmentent, c’est un moyen de « renverser la vapeur ». Et pour la collectivité qui détient des actions, des rentrées financières sont aussi attendues, pointe Stéphane Heyraud. Celles-ci ouvriront la voie à des actions dans le domaine de la sobriété énergétique : maîtrise des consommations, rénovation de l’habitat, réhabilitation thermique, maîtrise foncière… ».
A Nancy, un partenariat ville-université pour coconstruire la transition écologique avec les habitants
Face à l'urgence écologique et climatique, la mobilisation de tous est indispensable. Une conviction qui a conduit la ville de Nancy à initier en janvier 2018 une vaste démarche de concertation pour élaborer un plan d'actions conçu avec l'ensemble des acteurs du territoire. Le projet Osons ! Nancy en transition écologique associe en effet habitants, associations, entreprises, institutions et experts pour changer la ville d'ici 2030 et faire de Nancy un territoire résilient et exemplaire.
Un partenariat avec l'université de Lorraine
Pour mener à bien ce projet, la ville s'est alliée à l'université de Lorraine pour créer un conseil d’orientation de la transition écologique, le COTEN. Une instance constituée de 80 universitaires, représentants d'associations et d'institutions, chargée de plancher sur les sept thématiques retenues par la collectivité : transition énergétique, éco-mobilité, préservation de la biodiversité, urbanisme, transition alimentaire, gestion des déchets et fiscalité incitative. Leur mission ? se porter garant du sérieux de la consultation, poser un diagnostic chiffré, auditionner des acteurs et grands témoins, proposer des initiatives, valider la feuille de route finale et définir des indicateurs de suivi.
Une plateforme participative libre
En parallèle, une plateforme de participation a été mise en ligne au printemps 2018 sur le site de la ville pour permettre à l'ensemble des nancéiens de proposer des projets, de les commenter et de voter pour leurs favoris. La ville a opté pour la plateforme Decidim, conçue à Barcelone et promue en France par Open source politics. Un outil dont la particularité est de s'appuyer sur des logiciels libres et sur une communauté de villes et de développeurs partageant des valeurs communes : transparence, modération a posteriori, reversement de toutes les améliorations apportées à la plateforme à la communauté…
Des ateliers associés à des événements
Pour favoriser l'expression du plus grand nombre, la ville a mobilisé tous ses supports de communications (magazine, réseaux sociaux, affichage, flyers…) et deux agents, munis de tablettes, sont allés à la rencontre des habitants pour les aider à se l'approprier. Les thématiques ont ensuite fait l'objet de quatre ateliers citoyens organisés au sein d'événements locaux : la journée sans voiture pour la mobilité, les portes ouvertes de la cuisine centrale pour la transition alimentaire, l'écrin du jardin éphémère pour la biodiversité… "Ces événements ont été l'occasion de faire vivre une expérience aux participants et de leur fournir des éléments de réflexion avant de solliciter leur avis sous forme de questionnaire, de mur d'idées ou de renvoie vers la plateforme" explique Lina Bennis, chargée de mission Innovation & Qualité à la ville de Nancy.
Un tiers de propositions de nancéiens
Au total la plateforme a fait émerger 280 propositions sur lesquelles la ville s'est engagée à apporter une réponse argumentée et personnalisée. "Nous avons été surpris par ce chiffre qui a nécessité une mobilisation de l'ensemble des services municipaux car, en matière environnementale, la plupart des sujets sont transversaux" poursuit Lina Bennis. Si la ville en a vérifié la faisabilité technique, juridique, et financière, le COTEN s'est prononcé sur leur efficacité par rapport aux objectifs poursuivis par la collectivité. La mobilité et le vélo sont arrivés en tête des propositions, devant la nature en ville et la politique "zéro déchet". Compilées avec celles du COTEN, toutes ces idées ont débouché sur un plan d'actions adopté le 4 février 2019 par le conseil municipal. Plus d'un tiers des mesures proposées proviennent des nancéiens.
Val d'Ancœur : la cartographie participative au service de l'identité territoriale
Faire d'un paysage remarquable en levier de développement territorial, tel est le pari de deux EPCI de Seine et Marne. La Communauté d'Agglomération Melun Val de Seine et la Communauté de communes Brie des Rivières et châteaux se sont en effet alliées pour faire, reconnaitre et promouvoir le Val d'Ancœur. Une entité géographique, reconnue par l'atlas départemental des paysages du département, articulée autour d'une rivière, d'une vallée et ponctuée de plusieurs lieux remarquables, zones protégées et châteaux. " Le projet a émergé lors de l’élaboration du Contrat d’Intérêt National avec l’Etat et le Département. Un plan paysage permet d'aborder toutes les questions (mobilité, cadre de vie, écologie, animation) et d'anticiper les conséquences qu'auraient une augmentation de la fréquentation de notre territoire", explique Sandra Del Rio, responsable du service aménagement durable à la CA Melun Val de Seine. Le projet a été accéléré par une candidature à l’appel à projets « plans paysage » de l'Etat, la CA ayant le rôle de chef de file pour porter le projet. Au total le plan paysage du Val d'Ancœur concerne un territoire de 56 km², 11 communes et 61 000 habitants.
Une journée pour un territoire en partage
Ce projet est marqué par l'affirmation d'une identité territoriale, la plupart des habitants ayant peu conscience des richesses, des atouts et des spécificités de leur territoire. Leur pleine association au projet était donc fondamentale. Elle se devait aussi d'être multiforme pour toucher l'ensemble des parties prenantes. Un conseil consultatif, réparti en trois groupes de travail (mobilité et infrastructures, environnement et eau, patrimoine et animation) réunit les acteurs institutionnels et associatifs. L'association du grand public a ensuite pris plusieurs formes. L'événement "il était une fois le Val d'Ancœur", organisé le 19 mai 2019 dans 10 lieux et six communes du territoire, a permis de rendre visible la richesse du territoire, via des expositions photo ou des animations comme des ateliers de peinture. C'était aussi l'occasion de présenter les grandes étapes de la démarche : diagnostic partagé, définition des objectifs (2019) et plan action (2020). Des ateliers thématiques ont ensuite permis de creuser, avec un panel d’une trentaine d’habitants, plusieurs sujets : le paysage naturel et de l’eau, le paysage habité, le paysage agricole, les mobilités. Les deux EPCI ont enfin souhaité mobiliser les écoles au travers d'ateliers organisés avec les centres de loisirs car "cette jeune génération sera la première à vivre le Val d'Ancœur". Un kit pédagogique est du reste en préparation pour être diffusé dans toutes les écoles.
Une carte participative tout au long du projet
L'événement du 19 mai a été l'occasion de lancer le site du projet www.planpaysage-valdancoeur.fr et sa plateforme participative. Pour un projet visant à consolider une identité territoriale, une carte participative s'est naturellement imposée et a été intégrée au cahier des charges (cout : 16 000 euros). Conçue par la société "Fais la ville" et IMEDIA avec l’appui de l’équipe paysagiste SENSOMOTO, la plateforme visait à élargir la concertation en permettant à toute personne de participer, sans être contrainte de se déplacer pour une réunion. Via une interface conviviale, chacun pouvait (anonymement) géolocaliser un projet ou signaler, photo à l'appui, des manques ou des lieux à valoriser dans une dizaine de thématiques prédéfinies, commenter les idées des autres et voter pour elles. Ouverte pendant cinq mois, la plateforme comptait fin octobre 2019 57 inscrits, 85 avis et 59 votes. Si ces chiffres peuvent paraître modestes, ils complètent les éléments collectés lors des ateliers. La plateforme servira par ailleurs, jusqu'en 2020, à mettre en consultation les objectifs et les actions.
Bras-sur-Meuse met le grand débat national à portée de clic de ses habitants
Labellisée Ville Internet 5 arobases, Bras sur Meuse fait partie de ces rares communes rurales très en pointe dans les usages numériques, toujours prête à expérimenter de nouveaux usages. En matière de participation citoyenne, existe ainsi depuis plusieurs années un groupe Facebook fermé, strictement réservé aux Brasiliens. Un lieu pour débattre des sujets du quotidien et où la mairie lance régulièrement des mini sondages pour solliciter l'avis des habitants. "Un outil très efficace mais sur lequel la commune n'a pas totalement la main, Facebook pouvant changer à tout moment ses règles et fonctionnalités" explique Julien Didry, maire de la commune.
La commune, relais démocratique de proximité
A l'occasion du Grand débat national, impulsé par le Président de la République en décembre 2018, le maire a souhaité que les Brasiliens puissent s'exprimer. "Les communes ont un rôle de médiateur entre l'Etat central et les habitants. En tant qu'interlocuteur de proximité, nous sommes particulièrement bien placés pour recueillir l'avis des gens de manière neutre et impartiale" souligne-t-il. Aussi, parallèlement à la réunion publique organisée à Verdun par la préfecture "où les têtes grisonnantes ont tendance à dominer", le maire a souhaité tester un outil numérique innovant, plus accessible à la jeune génération.
Un questionnaire, quatre séquences
La commune a opté pour la plateforme de consultation de Vooter (500 euros/ an), qui permet de réaliser des sondages en ligne tout en garantissant l'anonymat des répondants et une pleine maîtrise des données par la collectivité. Le sondage reprenait strictement les 80 questions du grand débat national et ses quatre thématiques : transition écologique, fiscalité́ et dépenses publiques, démocratie et la citoyenneté, organisation de l’État et des services publics. La plateforme a permis cependant de séquencer le débat – quatre appels à participer autour des quatre thèmes – et de le répartir sur un mois. L'espace numérique local, le Numéripôle a mobilisé ses animateurs pour accompagner ceux qui le souhaitaient dans l'installation et l'usage de l'application.
Un outil mobilisable à tout moment
Au total, une cinquantaine de foyers ont utilisé l'outil, générant plus de 800 réponses aux questions ouvertes et fermées conçues par le gouvernement. "Un chiffre tout à fait honorable compte tenu des 700 habitants qui peuplent la commune. Par ailleurs, 30% étaient des jeunes que l'on ne voit jamais aux réunions publiques" précise le maire. Les résultats du questionnaire, extraits en quelques clics du back office de l'application, ont été transmis à la préfecture, à l'association des maires et aux parlementaires. Les préoccupations des habitants se sont révélées très proches de celles qui ont émergé à l'échelle nationale. Depuis, la plateforme a été mobilisée pour demander aux habitants s'il convenait d'aider financièrement à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Les Brasiliens se sont nettement prononcés contre. Il peut désormais être employé à tout moment par la commune pour solliciter l'avis des habitants, avec toutefois une préférence pour les sujets locaux, "plus à même de susciter leur mobilisation".
Plouhinec initie un tiers-lieu pour co-construire les transitions
Ouverts depuis juillet 2019, les ateliers Jean-Moulin hébergent pour l’instant trois associations. Tout d’abord, la Nouvelle Imagerie, collectif interdisciplinaire de faiseurs d'images artisanales (marbrures, fabrication de papiers à l'ancienne...), qui est à la fois occupant et "ensemblier" du site. Ensuite, le collectif de producteurs locaux "À vos papilles", qui distribue des paniers frais chaque semaine. Enfin, l’université des sciences et pratiques gastronomiques (USPG), association de Xavier Hamon, grand chef à Quimper, qui veut former des cuisiniers prenant en compte les circuits courts et une alimentation saine. De son côté, le collectif nantais Apala, va mettre en place un dôme-pépinière fonctionnant avec de l’énergie solaire."Notre mission est de mobiliser la population pour qu’elle vienne cultiver des graines et recenser les végétaux et légumes les plus adaptés à la région" témoigne Françoise Maine, coordinatrice des ateliers Jean-Moulin.
Réunions publiques, entretiens individuels, groupe de travail
Après la fermeture du lycée professionnel, faute d’effectifs suffisants, en 2018, la région Bretagne, propriétaire des lieux, a souhaité lui offrir une nouvelle vie, avec le concours des collectivités territoriales et des habitants. Courant 2018, le bureau d’études missionné pour réaliser un diagnostic a organisé, avec la ville de Plouhinec, quatre rencontres attirant plus de 400 habitants, complété de 40 entretiens individuels
"Ces travaux ont montré qu’il fallait valoriser trois thématiques chères aux habitants : le vivre-ensemble, le « bien manger » et l’échange de savoirs", déclare le maire de Plouhinec, Bruno Leport, qui est aussi président de la communauté de communes du Cap Sizun-pointe du Raz. Un groupe de travail rassemblant des acteurs du Cap-Sizun, dans les secteurs de la culture, du tourisme, de l’éducation, de l’économie s’est aussi réuni plusieurs fois.
Cartographier les talents et les savoirs du territoire
Au printemps 2019, la région a choisi comme "ensemblier" un binôme de collectifs issus du réseau des tiers-lieux : la Nouvelle Imagerie et Plateau urbain. Françoise Maine, de la Nouvelle Imagerie est chargée d’animer le site. Outre les initiatives des trois premiers occupants, l’ensemblier a initié plusieurs rencontres de voisins, le samedi après-midi, sur le thème « mémoires partagées ». Une cinquantaine de personnes est venue à chaque fois, dont des anciens élèves du lycée. De plus, "des espaces d’échanges de savoirs, de prêt d’outils et de matériel, de réparation et de recyclage ont ouvert, ajoute Françoise Maine. De nombreux passants voient le portail ouvert, viennent discuter ou participer aux ateliers, proposer leur aide... Nous avons prévu de cartographier les talents et les savoirs du territoire".
« Jus de pomme participatif »
Des artisans locaux se rencontrent. Un tourneur sur bois et un marbreur sur papier vont travailler ensemble. Le 7 décembre, un "jus de pomme participatif" a eu lieu : un événement ouvert à tous, réalisé avec les pommes des jardins du voisinage. Le lieu vit et frémit de projets à venir avec la participation des habitants, des associations, des entreprises du territoire. "Je continue à recevoir des porteurs de projet intéressés pour s’établir aux ateliers. Il y a de la place à occuper, le site couvre 15 000 m2², se réjouit le maire de Plouhinec. La région Bretagne a signé une convention d’occupation pour six ans, en attendant la réalisation de travaux d’ampleur. Les ateliers Jean-Moulin sont donc un tiers-lieu, mais aussi, dans un sens, une expérience d’ «urbanisme temporaire »… qui pourrait durer. Qui sait ? Si l’engouement de la population se confirme, les ateliers ont des chances d’être pérennisés.
À Saran, les idées citoyennes se concrétisent pour améliorer la qualité de vie des habitants
À Saran, la proximité entre les habitants et les services municipaux a toujours fait partie de l'histoire de la ville. La commune a complété ses services municipaux d’une plateforme de participation citoyenne pour permettre aux habitants de proposer leurs idées directement en ligne, via ordinateur ou smartphone.
“Le but n’était pas de remplacer le contact direct mais d’offrir un outil complémentaire” précise Sébastien Prévot, directeur de cabinet de Saran et référent sur la participation citoyenne. Il est difficile de faire se déplacer des habitants à des horaires, qui malgré nos efforts, ne leur conviennent pas. Le numérique permet de toucher plus largement un public bloqué au domicile ou au travail à certains horaires.”
Depuis 1 an, 7 idées venant de la plateforme ont ainsi été concrétisées et une trentaine d’autres ont fait l’objet d’informations et d'échanges avec la mairie.
Des idées concrètes pour améliorer la ville
Premiers sur le terrain, les habitants de Saran ont pu signaler facilement des points de tension et proposer des améliorations.
3 exemples d’idées citoyennes concrétisées :
La réalisation d’un défi “déchets sauvages” : une balade éco-citoyenne pour nettoyer les rues et les jardins. Après avoir recensée plus de 10 votes d’habitants en sa faveur, la balade a été organisée par la ville.
L'aménagement d’un terre-plein pour améliorer la sécurité routière.
Un bus supplémentaire à l’heure de sortie du lycée. Ici, la ville a pu compter sur les témoignages des citoyens pour étayer sa demande de bus supplémentaire auprès de la métropole.
Sept idées citoyennes ont vu le jour : un chiffre voué à augmenter “Avec la période préélectorale, nous n'avons pas pu concrétiser beaucoup de propositions. La communication a été limitée pendant cette période et doit s'intensifier dorénavant pour augmenter le nombre de participants actifs.”
393 habitants sont aujourd’hui engagés sur la plateforme quand une réunion de quartier n’en reçoit actuellement qu’une trentaine.
Faire de la pédagogie autour des compétences de la commune
Cependant, toutes les idées citoyennes ne peuvent pas être réalisées par la commune, ou ne sont pas de son ressort.
Il est possible via la plateforme, de visualiser les différentes strates territoriales et permettre une meilleure compréhension de leurs niveaux de compétences. Pour cela, il faut que les administrations adhèrent au réseau de participation et reconstruisent ainsi le millefeuille territorial.
En attendant, il faut faire preuve de pédagogie et entretenir le dialogue.
“Parfois, les habitants vont proposer des choses qui sont infaisables, car ils ne connaissent pas toutes les contraintes de l’administration. Prenons le temps de les écouter et interrogeons-nous. Ne nous braquons pas sur les propositions, mêmes les plus farfelues et les plus complexes, conseille Sébastien Prévot. Ensuite, entourons-nous d’experts. Faisons confiance aux services municipaux qui vont nous permettre d’apporter leur analyse et de réfléchir aux propositions des habitants (forces, faiblesses, opportunités, risques…). La décision finale revenant aux élus.”
La pédagogie passe aussi par un dialogue régulier entre la ville et les habitants sur la plateforme. 50 % des propositions ont ainsi reçues des réponses de la ville (notamment sur leur faisabilité ou leur alignement avec les choix d’aménagement).
Indicateurs de suivi et analyse du terrain
Pour inviter les habitants à continuer à contribuer, Saran mise donc sur la pédagogie et la transparence. Concrètement, divers indicateurs sont prévus sur la plateforme pour cela.
Les citoyens peuvent suivre l’évolution de leurs idées depuis leur publication jusqu’à leur concrétisation. À chaque étape, ils sont notifiés du changement de statut, pour rester impliqués.
Côté administration, un système de gestion propose le suivi des idées (dernières postées, votes récoltés, commentaires, statuts) et surtout d’en dégager les principales thématiques (notamment grâce à l’utilisation de mots clés).
Au-delà de la concrétisation des idées, cette analyse des tendances constitue un avantage de taille pour comprendre les besoins et les préoccupations des habitants.
“La prochaine étape sera de travailler ensemble sur des plus gros projets : l’aménagement complet d’un quartier par exemple ou la mise en place d’un budget participatif.” confie Sébastien Prévot, directeur de cabinet de la ville de Saran.
Indicateurs de suivi et analyse du terrain
Pour inviter les habitants à continuer à contribuer, Saran mise donc sur la pédagogie et la transparence. Concrètement, divers indicateurs sont prévus sur la plateforme pour cela.
Les citoyens peuvent suivre l’évolution de leurs idées depuis leur publication jusqu’à leur concrétisation. À chaque étape, ils sont notifiés du changement de statut, pour rester impliqués.
Côté administration, un système de gestion propose le suivi des idées (dernières postées, votes récoltés, commentaires, statuts) et surtout d’en dégager les principales thématiques (notamment grâce à l’utilisation de mots clés).
Au-delà de la concrétisation des idées, cette analyse des tendances constitue un avantage de taille pour comprendre les besoins et les préoccupations des habitants.
“La prochaine étape sera de travailler ensemble sur des plus gros projets : l’aménagement complet d’un quartier par exemple ou la mise en place d’un budget participatif.” confie Sébastien Prévot, directeur de cabinet de la ville de Saran.
Dole rénove son centre-ville dans la conciliation (39)
Une étude menée en 2015 faisait état d’une vacance de 24% dans le parc immobilier du centre-ville de Dole (24.000 habitants) contre 9% à l’échelle de la commune. Les logements vides se concentraient principalement dans les trois rues commerçantes du centre ancien, qui compte beaucoup de petits appartements de moins de 3 pièces plutôt sombres et compliqués d’accès en raison d’escaliers étroits et de difficultés de stationnement. L’activité commerciale pâtissait naturellement de la désaffection des habitants pour ces logements.
Programme global de requalification
La ville s’est engagée depuis longtemps à revivifier son quartier historique. Dès 2014, un plan local de redynamisation du "cœur de ville" facilitait, entre autres, les rénovations de façades, l’accession aux logements, l’implantation de commerces, et mettait en œuvre une politique d’animations pour le faire vivre et donner envie aux habitants de se rendre de nouveau dans un centre-ville qu’ils avaient pu délaisser.
"En 2016, une nouvelle Opah de renouvellement urbain a pris le relais de la précédente, achevée en 2015", rappelle le chargé des politiques habitat de Dole et de la communauté d’agglomération du Grand Dole (CAGD), Antoine Maratier. "Portée par le service mutualisé de l’interco, qui a la compétence habitat en lien étroit avec la ville, elle constitue l’armature du programme Action cœur de ville qui comporte plusieurs projets pour renforcer l’attractivité de Dole." Ces programmes sont complétés par des actions plus ciblées lancées à l’initiative de la collectivité telles que la mise en valeur des façades, l’amélioration des parties communes des immeubles ou encore l’amélioration des possibilités de stationnement.
Focus sur l’habitat dégradé
Les objectifs visent à requalifier l’habitat dégradé, à en relever les performances énergétiques, à réduire la vacance et à renouveler l’offre locative pour attirer de nouveaux ménages avec enfants. Dans un périmètre qui compte seulement 6% de logements publics, la ville entend également développer une politique de loyers adaptés et favoriser l’accession à la propriété. Dans ce but, des efforts sont fournis pour aménager les espaces publics et privés, ainsi que pour proposer de meilleurs équipements aux habitants.
Le coercitif en complément de l’incitatif
"Ces mesures incitatives ne sont cependant pas toujours suffisantes quand les opérations de requalification sont trop importantes pour les propriétaires", fait valoir le maire, Jean-Baptiste Gagnoux. "Sans compter les propriétaires indélicats ou très négligents qui laissent leurs biens dans un état de total délabrement." Dans de tels cas les dispositifs coercitifs sont nécessaires pour compléter les programmes de réaménagement. Des arrêtés de péril ont été pris par le maire et donné lieu à des obligations de travaux de sécurisation. Les propriétaires récalcitrants ont dû mettre leur bien en vente.
L’ORI déclarée d’utilité publique
Une opération de restauration immobilière (ORI) pour lutter contre l’habitat indigne dans l’hyper centre de Dole a été lancée en 2019. Un arrêté préfectoral a déclaré l’utilité publique des travaux sur trois immeubles dont l’impact sur le paysage urbain est notable. "Si les négociations avec les propriétaires n’aboutissaient pas à ce qu’ils souscrivent à un projet de réhabilitation nous pourrions aller jusqu’à l’expropriation", indique le maire. Une étude de calibrage est en cours, en vue de solliciter une aide de l’Anah dans le cadre de son dispositif de traitement de l’habitat insalubre remédiable et des opérations de restauration immobilière (Thirori).
Concilier patrimoine ancien et modernité
En parallèle du programme Action cœur de ville, le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) est en cours de révision afin de pouvoir mieux concilier la préservation du patrimoine et son adaptation aux attentes et aux usages contemporains. "Cette révision doit lever des difficultés que nous rencontrons pour procéder à certains curetages indispensables à l’amélioration de la luminosité des logements et à l’aération des espaces privatifs tels que les cours et les jardins", explique le maire de Dole.
Une résidence d’architecte pour un projet d’urbanisme participatif (67)
Sarre-Union est un bourg de 2.900 habitants au centre d’un bassin de vie de 25.000 habitants réunis dans la communauté de communes de l’Alsace Bossue. Ses atouts sont nombreux : un patrimoine architectural remarquable, de nombreuses entreprises industrielles, des écoles, un collège, un lycée général et professionnel, un centre socioculturel, un cinéma… "Mais le territoire alentour abrite aussi trois grandes surfaces qui sortent les consommateurs du centre, la gare SNCF a été fermée et les commerces sont partis de la Grand-Rue pour s’implanter sur une voie secondaire par où transite le trafic automobile de et vers Metz, Nancy ou Strasbourg", déplore la directrice générale des services de la ville, Claire Hochstrasser. Le centre historique de la commune se trouve ainsi déserté et peu attractif, avec une population un peu plus pauvre et plus âgée que la moyenne départementale.
Les élus de Sarre-Union, comme tant d’autres, se sont demandé comment enrayer cette dévitalisation qui menace, comment réhabiliter un patrimoine bâti de valeur mais ancien, avec des services publics ou privés qui se raréfient. Ils ont lancé une "étude pour un centre habité" avec la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et avec la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Cette étude, mi-2020, est toujours en cours.
La Convention citoyenne sur le climat : co-création pour la mitigation du changement climatique en France
La Convention est le fruit des conclusions du Grand Débat national, d'une proposition du collectif " Gilets citoyens " et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et est organisée par ce dernier, une institution indépendante reconnue par la constitution. Le contexte dans lequel se déroule le Grand Débat national (janvier-mars 2019) est celui d'une grave crise sociale en France, suite au mouvement des "gilets jaunes", apparu en novembre 2018. Ce mouvement est né pour protester contre la taxe dite sur la consommation domestique de produits énergétiques, qui provoque une augmentation du prix des carburants dans un climat d'inégalités et de hausse du coût de la vie, ce qui met en évidence la grande vulnérabilité sociale de certains groupes. C'est dans ce contexte-là que le gouvernement, après avoir renoncé à cette mesure, a promu cette initiative citoyenne qui met explicitement l'accent sur la justice sociale de la transition écologique.
Une fois que les personnes qui composent la convention ont été élues, le processus de 7 sessions a débuté, d'octobre 2019 à juin 2020, avec la présentation des mesures. Voici un résumé des sessions qui ont eu lieu. Notez que la dernière session (initialement prévue pour avril 2020), et donc la livraison finale, ont été retardées en raison de la pandémie de COVID-19.
Tout au long de ces mois, et toujours dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre à 40 % des niveaux de 1990, les membres ont discuté des mesures les plus appropriées, souvent en petits groupes pour faciliter l'échange d'idées. Au long du processus, les membres du CCC ont été accompagnés par des experts, sans les influencer, et ont été assistés par des juristes pour traduire les propositions en termes juridiques appropriés. Il convient de noter que pour les présentations des experts, les personnes ayant des points de vue opposés sont invitées, ce qui garantit une pluralité de points de vue. Ces méthodes ont toutes pour objectif de faciliter le dialogue collaboratif de manière à ce que les membres de la Convention co-élaborent leurs propositions, dans le cadre de la délibération. Il ne s'agit pas de fabriquer du consensus sur toute proposition, mais de faire émerger des points de vue éclairés et argumentés, qui font l'objet de mises en discussions successives dans les groupes de travail et dans la Convention réunie. Les avis minoritaires ou les réticences sont conservés parce qu'ils nourrissent également l'argumentation. Dans cette section du site web, vous pouvez trouver des interviews de certains membres pour chacune des sessions, et dans cette section tous les détails et ressources concernant les sessions (enregistrements, rapports, etc.) ainsi que tous les documents complémentaires.
Parallèlement à l'ensemble du processus de délibération des 150, les citoyens en général ont également leur mot à dire dans la proposition de mesures qui feront partie du rapport final. Pour ce faire, le CCC utilise une plateforme en ligne (basée sur le logiciel libre Decidim), de sorte que pendant la période entre chaque session, chacun puisse partager ses idées avec le public et les membre de la convention en s'inscrivant simplement sur la plateforme, dans le cadre des cinq thèmes principaux : se déplacer, se nourrir, consommer, travailler et produire, se loger (+ propositions transversales). Ces thèmes coïncident avec la structure du rapport final envoyé au gouvernement. Les citoyens étaient libres de soumettre des propositions, tandis que les organisations devaient suivre un format préétabli. Pour chaque phase (période intersession), une synthèse des contributions a été réalisée à l'aide d'un logiciel spécialisé qui, après avoir été examiné par un comité spécialisé, a été envoyé aux 150. Ces propositions sont toujours disponibles dans la section "Contribuez" du site web du CCC, ainsi que leurs résumés.
Le 18 juin 2020, les propositions ont été rendues publiques ; le 21 juin, le document final envoyé au gouvernement a ainsi été mis à la disposition du public. Le CCC a approuvé, avec 95% des votes favorables, 149 propositions, organisées en cinq groupes thématiques mentionnés ci-dessus:
le développement d'autres modes de transport que la voiture individuelle ;
la réduction de la vitesse sur l'autoroute (passage de 130km/h à 110km/h) ;
la limitation des vols aériens intérieurs ;
le développement du télétravail ;
l'encadrement renforcé de la publicité (interdiction des panneaux dans l'espace public extérieur et pour des produits à fort bilan carbone comme certains types de véhicules) ;
la promotion des circuits courts et du bio dans l'alimentation ;
la taxation plus forte de l'alimentation ultra-transformée ;
l'interdiction des semences OGM ;
la réduction de moitié d'ici 2030 de l'usage des pesticides ;
l'interdiction des terrasses chauffées ou de l'éclairage des magasins la nuit…
Toutefois, la proposition de baisse du temps de travail à 28 heures hebdomadaires (semaine de travail de quatre jours) a été rejetée à 65% par les participants.
La convention recommande que deux des mesures soient soumises à référendum : inscrire la protection de l'environnement et de la biodiversité mais aussi la lutte contre le dérèglement climatique dans la Constitution (préambule et article 1 de la Constitution) ; et introduire dans le droit français un crime d'écocide afin de sanctionner les atteintes les plus graves à l'environnement.
Les propositions peuvent être consultées sur le site spécial (accessible), qui est divisé en cinq grands thèmes :
Se déplacer
Consommer
Se loger
Produire et travailler
Se nourrir
Vous pouvez consulter ici le document complet, qui divise les propositions en familles et en sous objectifs.
Le Gouvernement répondra publiquement aux propositions et publiera un calendrier prévisionnel de mise en œuvre de ces propositions, à la suite de quoi les citoyens pourront formuler une réaction commune et publique aux réponses du Gouvernement.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 29 juin (au lendemain de la victoire sans précédent des candidats de candidatures écologistes dans les grandes villes) que la plupart des mesures seront adoptées ou soumises à un vote au Parlement. Trois des 149 mesures qu'il a indiquées sont exclues : réduire la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h, taxer les dividendes des grandes entreprises et subordonner les droits individuels à la protection de l'environnement. En outre, M. Macron s'est engagé à organiser un référendum en 2020 sur l'introduction de la protection de l'environnement dans l'article 1 de la constitution.
Le "Plan Climat Air Énergie" de Grenoble a été mis à jour suite à un processus participatif
Grenoble-Alpes Métropole a ouvert une consultation de participation citoyenne avant le lancement du nouveau Plan Climat Air Énergie 2020-2030. Après plus d'un an de processus participatif, le plan actualisé a été présenté en février dernier.
Le plan climat-air-énergie est un outil essentiel du gouvernement métropolitain pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique. Il définit les orientations définies au niveau national et international pour fixer des objectifs pour le territoire, en définissant un programme d'action pour les atteindre et en décrivant les méthodes de suivi et d'évaluation des actions entreprises par l'agglomération.
En 2005, Grenoble-Alpes Métropole a été la première agglomération française à se doter d'un Plan Climat. Depuis lors, le "Plan Climat" est devenu le "Plan Climat Air Énergie" et a réussi à réduire les émissions et les polluants atmosphériques (période 2005-2016) :
les gaz à effet de serre ont diminué de 25 %
secteur industriel (-43%), logement (-12%), bureaux (-6%) et transports (-7%)
-25% pour les particules fines (PM10 et PM2,5)
-49% pour les dioxydes d'azote (NO2)
-29% pour les " Composés organiques volatils " (COV)
Pour autant, la quasi-totalité de la population est exposée à des concentrations annuelles de particules fines supérieures aux préconisations de l'OMS. La dernière mise à jour en vigueur jusqu'en février 2020 était celle de 2014-2018 (vous pouvez consulter ses résultats ici).
Afin d'actualiser le plan à son édition 2020-2030, Grenoble-Alpes Métropole a lancé une consultation publique en janvier 2019 jusqu'en mars 2019, qui comportait différentes sections.
La première offrait un espace en ligne permettant à chacun de proposer des commentaires généraux ou spécifiques. Afin de fournir aux citoyens le contexte et les informations adéquates, le site comprend un Avis de participation du public et un document de synthèse sur les questions à traiter dans le cadre du processus participatif. Au cours de cette période, 52 propositions ont été soumises. Vous pouvez les consulter ici.
Une autre section a été structurée autour des 6 axes du plan 2014-2018 :
Aménager le territoire pour consommer moins et s'adapter au changement climatique
Diminuer la dépendance de l'habitat aux énergies fossiles en améliorant la qualité thermique des logements
Se déplacer plus sobrement en préservant la qualité de l'air
Consommer et produire localement en limitant l'impact sur l'environnement
Des services urbains sobres et propres
Mobiliser les acteurs pour construire ensemble la transition énergétique
Les utilisateurs de la plate-forme peuvent faire, approuver et refuser des propositions dans ces catégories. Ici, 399 contributions ont été faites et 2016 votes ont été exprimés par 290 participants. Vous pouvez consulter toutes les interactions ici.
La troisième section demandait aux citoyens de décrire les actions qu'ils entreprennent ou qu'ils seraient prêts à entreprendre pour lutter contre le changement climatique. 51 suggestions ont été enregistrées ici.
Les citoyens de la Haute-Garonne concevront ensemble leur société de demain
Le département français lance une consultation publique pour décider comment les politiques publiques devraient s'adapter aux besoins de ses citoyens après la pandémie de coronavirus.
Depuis déjà quatre ans, le Conseil départemental s’est engagé dans une grande démarche de démocratie de proximité auprès des Haut-Garonnaises et Haut-Garonnais. Une démarche de prospective territoriale participative a été lancée en 2018 et se poursuit en 2019, sous la forme d'ateliers citoyens, autour du cap: « faire société ensemble ».
Afin de préparer l’avenir de notre département et de ses habitants, les élus du Conseil départemental ont souhaité aller plus loin en lançant une démarche de prospective territoriale participative.
Accompagné par un groupement de bureaux d’études spécialistes de la prospective et de la concertation, le Conseil départemental souhaite connaître la vision, les idées, les souhaits des Haut-Garonnais et Haut-Garonnaises pour l’avenir du territoire.
Ma Région Demain, la consultation pour décider l'avenir de la région Grand-Est
vant la crise COVID-19, la région du Grand-Est en France avait conçu un programme participatif complet pour que ses citoyens décident de l'avenir de la région. Ce processus, appelé Ma Région Demain, avait pour but d'aborder des questions telles que la mobilité, la santé, l'environnement, l'alimentation, les défis numérique et la jeunesse. D'une manière générale, la région veut être plus attrayante, plus vivable et plus durable. La priorité est de marcher vers la durabilité : "La transition écologique ne peut être entreprise sans les citoyens", a déclaré le président de la région.
Lorsque la pandémie de coronavirus a atteint l'Europe, le Grand-Est était l'une des régions les plus touchées en France. Dans ce contexte, sans négliger le cadre plus large, cette consultation portera également sur la réponse à la crise et la politique de santé publique en général.
Nuits des débats de Paris 2017
Jeudi 23 novembre 2017, la Ville de Paris a organisé la 4e Nuit des débats. Toute une nuit pour refaire le monde et Paris dans la convivialité, dans les bars, les cafés, les bibliothèques, mais aussi les quais de Seine, parcs et jardins ouverts pour l'occasion.
La Nuit des Débats, c’est une initiative de débats citoyens lancée par la mairie de Paris en 2016 (au moment où les parisiens se retrouvaient à République pour les Nuit debout). L’idée, offrir une vitrine de communication aux parisiens pour organiser leur débat.
Si vous êtes intéressés par un sujet sur lequel vous voulez débattre, il vous suffit de trouver un lieu (ou de regarder la liste des lieux complices de la Nuit des Débats), de contacter ces lieux, bars, salles municipales, pour accueillir gratuitement votre débat ouvert à tous, puis d’inscrire votre débat sur le site paris.fr/nuitdesdebats.
Imagine Vitry : des rencontres pour faire la ville ensemble
Avec Imagine Vitry, la municipalité propose de changer d'échelle, en ayant une vision globale de la ville, et de changer de méthode en invitant les Vitriots à faire le point ensemble, entre eux, et de débattre collectivement de l'avenir de la ville.
Qu'est-ce que c'est " Imagine Vitry "?
C'est à un exercice inédit auquel le maire et son équipe invitent les Vitriots. L'objectif est de dessiner, ensemble, la ville d'aujourd'hui, de demain et d'après-demain. Pour ce faire, les Vitriots sont invités à faire le point et imaginer ensemble le futur de Vitry.
Certes, Vitry a déjà une expérience de la concertation. Mais là, il ne s'agit pas de venir présenter des projets aux citoyens et de recueillir leurs avis.
Avec Imagine Vitry, la municipalité propose de changer d'échelle, en ayant une vision globale de la ville, et de changer de méthode en invitant les Vitriots à faire le point ensemble, entre eux, et de débattre collectivement de l'avenir de la ville.
Pour cela, des réunions publiques sont organisées dans toute la ville pendant les mois d'octobre et novembre, auxquelles vous êtes invités à venir vous exprimer, à échanger et débattre, en présence des élus qui seront à l'écoute et témoins des débats.
Depuis fin août, une équipe vient à la rencontre des citoyens pour les informer et amorcer l'échange.
Une page Facebook
et une page Twitter sont à votre disposition (#Imaginevitry).
Les rencontres se tiendront dans des lieux parfois insolites, souvent en lien avec la vie quotidienne des voisins, certains totalement accessibles aux personnes à mobilité réduite. Une traduction en langue des signes ou une garderie pour les enfants seront proposées à certaines rencontres.
États généraux de l'alimentation
Les États généraux de l’alimentation, lancés le 20 juillet 2017 par le Premier ministre s’articulent autour de deux chantiers, le premier consacré à la création et à la répartition de la valeur, le second portant sur une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous.
Quatorze ateliers, dont un atelier transversal, se dérouleront entre la fin du mois d’août et la fin du mois de novembre. Les ateliers seront présidés par des personnalités dont la compétence et la connaissance reconnue sur ces différentes thématiques favorisera l’émergence de propositions et d’initiatives concrètes et innovantes.
Annoncés par le Président de la République en juin dernier, les États généraux de l’alimentation visent à :
Relancer la création de valeur et en assurer l’équitable répartition
Permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes
Accompagner la transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs
Promouvoir les choix de consommation privilégiant une alimentation saine, sûre et durable
Les citoyens seront appelés à contribuer via une grande consultation publique permettant d’enrichir la réflexion.
Elle sera ouverte le 20 juillet et s’achèvera à la fin du mois d’octobre. 14 ateliers thématiques se dérouleront entre la fin du mois d’août et la fin du mois de novembre. L'ensemble des attendus et contributions serviront à élaborer un agenda des solutions.
Budget participatif de Paris
Sur la mandature (5 ans) d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, le budget participatif Parisien affiche un montant de 500 millions d’euros, un des plus important au monde. Cette somme correspond à 5% du budget d’investissements de la ville sur cette même période. À savoir que le budget d’investissement correspond à 20% du budget total de la ville.
Comment ça marche ?
Lors d’une première phase les Parisiens peuvent proposer des projets qui sont ensuite évalués et sélectionnés selon le règlement du budget et les avis des services et d’une commission dédiée. Enfin, parmi les projets pré-sélectionnés, les Parisiens peuvent voter pour ceux qu’ils souhaite réaliser avec l’enveloppe allouée, priorisant ainsi les projets mis en œuvre.
Quel apport à la démocratie locale ?
Lorsqu’on parle budget, on touche au cœur de la politique publique : quelles priorités ? …et donc quel futur pour le territoire ?
Laisser la possibilité à tous les habitants d’une ville de voter directement une partie du budget correspond à une forme de démocratie directe : toute personne concernée peut proposer un projet, donner son avis et surtout participer directement au choix, par le vote. À Paris, cette forme de démocratie directe s’exerce sur 1% du budget, ce qui peut paraitre anecdotique mais ouvre la voie à de nouvelle pratiques …et permet de diffuser une culture démocratique.
Grand Débat & Gilets Jaunes à Nancy
Le Conseil de développement durable de la Métropole du Grand Nancy a souhaité répondre à la consultation citoyenne du grand débat national. Sollicitée par de nombreux maires, l’instance autonome a lancé un processus de participation inédit dès décembre 2018.
L‘objectif ? Faire émerger de bonnes conditions d’implication des Gilets Jaunes dans le Grand Débat, notamment sur la plateforme numérique.
Budget participatif spécial Jeunes
Un budget participatif d’un montant de 100 000 € a été initié à partir de janvier 2017 pour les habitants de Bailleul à partir de 16 ans.
Ce premier budget participatif a reçu 66 projets, avec 530 personnes qui se sont déplacées pour voter pour leurs projets préférés. Suite aux résultats, six projets ont été sélectionnés par les habitants.
Lors du bilan de cette action, la ville a constaté qu’aucun jeune n’était porteur de projet. L’équipe municipale a alors décidé de définir un budget spécifique pour les jeunes en la complétant d’une sensibilisation adaptée.
Pour 2018, ce projet s’est concrétisé par la mise en place d’un budget spécifique jeune d’un montant de 20 000€ complétant l’enveloppe initiale de 100 000€.
Afin de capter l’attention des jeunes sur la notion de projet et celle du budget participatif, la ville a décidé de créer un jeu de rôle avec la responsable de la ludothèque et du pôle jeunesse, association et sport.
En parallèle, une équipe de 5 animateurs périscolaires a été formée pour intervenir dans les deux principaux collèges de la ville. Au total, 700 élèves ont été touchés par cette action dans les collèges, 126 heures ont été consacrées à la sensibilisation et à l’accompagnement du projet et huit projets ont été déposés pour le budget participatif jeune.
Téléchargez le PDF de Décider ensemble en bas de page.
Co-construction de la révision du plan local d'urbanisme
Saint-Martin-d ’Uriage est une commune diversifiée qui a connu un fort accroissement de sa population durant la deuxième moitié du XXème siècle et au début du XXIème siècle. La ville s’est très largement urbanisée sous l’influence de l’agglomération grenobloise. Dans ce contexte, la révision d’un PLU est une procédure complexe, réglementaire et laborieuse pour l’équipe municipale.
Les élus ont souhaité se saisir de ce temps de réflexion pour initier des débats et fonder une culture partagée liée à l’aménagement du territoire. Il a donc été décidé d’inviter les habitants et les acteurs du territoire à co-construire un document le plus souvent relégué à son volet technique.
De nombreux formats et outils ont ainsi été conçus et animés pour permettre l’expression de tous, mêlant dimension individuelle et collective, échanges formels et informels dans une démarche transparente, ouverte et conviviale tout au long de la révision.
Dès le lancement de la démarche, un blog a été mis en place pour proposer une restitution de tous les temps de concertation, le téléchargement des documents en cours, des pages de contenus pédagogiques et un agenda des prochaines rencontres.
Retrouvez le dossier d'enquête sur : http://mairie.saintmartinduriage.fr/wp-content/uploads/2019/11/conclusions_PLU.pdf
Budget participatif des écoles de Paris
La ville a souhaité étendre le mécanisme aux écoles pour élargir son impact en termes d’inclusion sociale et de renforcement de la culture de la participation. Le premier budget participatif des écoles élémentaires a été lancé en 2016.
Le dispositif est répété en 2017, 2018 et 2019, avec une enveloppe de 4 millions d'euros chaque année.
Le dispositif est co-construit avec les équipes pédagogiques de l'Éducation Nationale, la Direction des Affaires Scolaires de la Ville ainsi que l'Académie de Paris qui élaborent un catalogue de projets pour lesquels peuvent voter les enfants.
Ils sont conçus pour être réalisés dans un temps adapté à la durée de la scolarité des enfants. Les écoles organisent des débats, le vote des projets et produisent le document « Mon budget participatif » qui décrit la démarche pédagogique de l'école et le choix des enfants. Les enfants sont invités à s'interroger sur le sens, le rôle et le fonctionnement de l'école.
UNE DÉMARCHE VISANT LES ÉCOLES ÉLÉMENTAIRES, UN OUTIL DE PÉDAGOGIE
Le dispositif s’applique à toutes les écoles élémentaires de la ville, sur la base du volontariat. 83% des écoles se sont inscrites dans la démarche. Il vise à apprendre aux enfants à se saisir du budget participatif dès le plus jeune âge et étendre son appropriation à toutes les catégories sociales. Il est conçu comme un outil de pédagogie, d’initiation à la citoyenneté et au vivre-ensemble et de diffusion d’une culture de la participation à même de démocratiser la société.
Plan départemental par et pour les jeunesses de Haute-Garonne 2019-2021
PRÉSENTATION DU PROJET
Le Département travaille depuis 2015 selon la méthode de la concertation citoyenne. Selon sa Charte départementale du dialogue citoyen, votée le 28 mars 2017, il renforce la participation des haut-garonnais dans la construction de ses politiques publiques. Dans cet objectif, il a décidé d’impliquer les jeunesses à la construction de l’action publique.
Le projet est piloté politiquement par le Vice-président enfance-jeunesse et une conseillère départementale déléguée aux Jeunesses, et techniquement par le Directeur Général des Services en s’appuyant sur une équipe dédiée afn de développer une démarche transversale avec I ‘ensemble des directions.
L’objectif et de mettre en place une démarche de participation citoyenne plaçant les jeunes dans toute leur diversité (1 habitant sur 4 en Haute-Garonne a entre 11 et 29 ans) au cœur du débat et de co-construire avec eux un plan par et pour les jeunesses.
Téléchargez le PDF de Décider Ensemble ici
#JEM - Jeunes en Métropole Européenne de Lille
En 2016, suite à la loi NOTRE, le fonds d’aide aux jeunes a été transféré du Département du Nord à la Métropole Européenne de Lille. La MEL peut donc, depuis cette date, piloter une compétence sociale et renforcer sa politique jeunesse. Celle-ci regroupe l’ensemble des actions concourant à l’accompagnement des jeunes vers l’autonomie par l’éducation, l’insertion professionnelle, le logement, la santé etc. La MEL a souhaité élaborer une stratégie jeunesse ambitieuse en faveur des jeunes et de son territoire. Pour cela, elle a lancé une concertation en direction des jeunes, des partenaires, des communes et de toute personne concernée. Cette concertation s’est déroulée à la fois en ligne via la plateforme de participation citoyenne de la MEL, ainsi qu’en présentiel autour d’ateliers de jeunes. Un livre vert a également été rédigé pour regrouper l’ensemble des données permettant de mieux cerner les spécificités de la jeunesse métropolitaine et les actions déjà menées par la MEL. Le livre blanc « Jeunes en Métropole » regroupe toutes les informations recueillies lors de la phase de concertation auprès des jeunes, du Conseil de Développement, des communes, des services et des partenaires de la collectivité. Il permet d’éclairer la future stratégie jeunesse en proposant également une série de champs d’actions innovants, des éléments de mise en perspective ainsi que des propositions concrètes que la MEL souhaite porter pour les jeunes.
Co-construction de la révision du plan local d'urbanisme
PRÉSENTATION DU PROJET
La révision d’un plan local d’urbanisme est souvent vécue par les équipes municipales comme une procédure complexe, réglementaire et laborieuse. Pour réaliser la révision du PLU de la ville, les élus de Saint-Martin d’Uriage ont souhaité se saisir de ce temps de réflexion pour initier des espaces de débat public et fonder une culture partagée liée à l’aménagement du territoire, l’urbanisme, le paysage, l’architecture et le patrimoine. Il a donc été décidé d’inviter les habitants et les acteurs du territoire à co-construire le nouveau PLU, document le plus souvent relégué à son volet technique.
Le cahier des charges rédigé pour sélectionner une équipe en charge de la révision du PLU incluait un volet « concertation » qui démontrait la nécessité d’inclure une compétence concertation/médiation aux côtés d’un urbaniste mandataire, d’un architecte, d’un expert environnement et d’un expert patrimoine.
Loubeyrat : L'appropriation citoyenne de l'énergie
Suite à une première expérience réussie, d'installation d'une centrale photovoltaïque sur le toit de l'école de la commune de Loubeyrat (63), des citoyens regroupés dans l'association Combrailles Durables développent et promeuvent le développement des énergies renouvelables. Avec l'objectif de montrer qu'il est possible d'envisager des circuits locaux pour la production d'électricité.
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Budget Participatif Gersois
En 2018 le Département du Gers a été le premier à mettre en place un budget participatif. Ce budget participatif est doté d’1 million d’euros dont 10 % (100 000 euros) sont destinés à des projets portés par des jeunes de moins de 20 ans.
Ce premier budget participatif a recueilli 1000 idées lors de la période de dépôt du 02 avril au 30 juin 2018. Ces idées ont permis de proposer 375 projets au vote des gersoises et des gersois.
Les règles du Budget Participatif Gersois ont été co-construites lors d’ateliers citoyens qui ont réuni en moyenne 300 à 500 personnes. Une commission citoyenne chargée du règlement du budget participatif a été mise en place avec une centaine de citoyens volontaires.
Fort du succès de la première édition en 2018 le Département a reconduit un budget participatif en 2019 avec plus de 47000 votants soit 33 % du corps électoral.
Téléchargez le PDF Décider ensemble en bas de la page
L'observatoire des goélands urbains de Lorient
Suite à un recensement des goélands nicheurs de Lorient (56) réalisé en 2012, un enjeu de conservation se dessine sur les colonies en milieu urbain, ce qui pose la question de la cohabitation avec les activités humaines et de la nécessité d’actions de médiation et d’information auprès des habitants. L'association Bretagne Vivante décide donc de mobiliser des habitants de Lorient avec l’appui des partenaires locaux pour valoriser la présence des goélands urbains comme une richesse locale. Cette dynamique citoyenne créée est elle-même destinée à agir comme une roue d’entraînement pour impliquer, par principe démocratique, les élus et les techniciens des services dont ils sont responsables.
Tarn : L'utilisation concertée des falaises
Dans le Tarn, les populations de Faucon pèlerin sont fragiles. C’est notamment le cas face aux dérangements d’origine humaine que peut occasionner l’essor de certains loisirs de pleine nature. Les naturalistes de la LPO, avec l'appui du Département, ont lancé une démarche de concertation afin de concilier les enjeux naturalistes et la pratique des sports d’escalade.
Cantonnement de pêche du Cap Roux
La réserve, ou cantonnement de pêche, du Cap Roux s’étend sur 445 hectares au cœur de l’extension marine du site Natura 2000 de l’Estérel (Bouches-du-Rhône) dans un site classé. Située dans une zone très fréquentée en été, c’est un « spot » important de plongée sous-marine. En 2011, la prud’homie de pêche de Saint-Raphaël sollicite l’association Planète Mer pour mener une réflexion en vue d’élaborer un projet sur « l’avenir du Cantonnement du Cap Roux ». Cette dynamique se met en place de 2012 à 2014 et mobilise de nombreuses parties prenantes, faisant de cette concertation multi-acteurs, bien au-delà des pêcheurs qui en sont à l’origine, une aventure singulière.
Côtes d'Armor : Gestion partagée du site de Kério
Le site de Kerio (Côtes d'Armor), à cheval sur 3 communes, se caractérise par des enjeux forts en terme de qualité de l’eau, de biodiversité et de paysage. Cette multiplicité des enjeux fait face à une multiplicité des usages et activités : production d’eau potable, sorties d’éducation à l’environnement, chasse, loisir, agriculture, production forestière. Pour anticiper de potentiels conflits entre acteurs et pour valoriser au mieux ce site remarquable, des élus locaux du territoire de la communauté de commune de Lanvollon-Plouha mettent en place une concertation sur l’usage et la gestion de ce site. Ils ont fait appel à l’AFIP, comme animateur externe, pour les accompagner dans la mise en place de ce dialogue territorial.
Dialoguer pour préserver la vie nocturne parisienne
La vie nocturne de Paris, capitale culturelle internationale, s’appuie sur la qualité et la diversité de son offre culturelle et sur la vitalité des lieux ouverts la nuit. A la fois lieux de culture et de vie de proximité, les lieux de vie nocturne contribuent au dynamisme de la vie de quartier et au renforcement du lien social de leurs habitants tout en participant pleinement à la vie économique et à la création d’emplois. Dans le même temps, l’activité nocturne dans les quartiers les plus animés de Paris engendre des conflits d’usage, notamment lié au bruit. Les Pierrots de la Nuit engagent une médiation entre les habitants de quartiers, les sortants et les exploitants de lieux de vie nocturne qui vise à concilier les différents usages de la nuit : le travail, le repos et le divertissement.
L'Ile d'Yeu : Mobilisation des propriétaires et concertation pour la remise en culture de terres en friches
L’Ile d’Yeu couvre 23 km2. Son économie (agriculture et pêche) a longtemps permis de faire vivre sa population mais elle vit désormais principalement du tourisme, une activité saisonnière qui rend son économie vulnérable et qui transforme ses paysages.
Les enjeux
L’agriculture a subi plusieurs coups durs : essor de la pêche, puis du tourisme et de l’urbanisation. Les rares agriculteurs ayant résisté ou cherchant à s’installer aujourd’hui sont à l’étroit. Il existe pourtant des terres à l’abandon, appartenant à des locaux ou achetées par des résidents, mais les propriétaires ne sont pas toujours enclins à les louer à des agriculteurs, pour diverses raisons : spéculation foncière, crainte des nuisances, etc. Sur ces terres non cultivées, les friches se sont installées, occupant aujourd’hui un quart du territoire. Les friches produisent une uniformisation du paysage qui peut nuire à la biodiversité, appauvrir les sols et rendre ces espaces impénétrables. Le projet Terres Fert’île est porté par le Collectif Agricole, une association composée d’agriculteurs et de consommateurs. Il se donne pour objectif d’aider les porteurs de projets agricoles à mobiliser des terres pour y développer des activités de production. Les objectifs sont nombreux : accroître l’autonomie alimentaire de l’île, restaurer la fertilité des sols en friche, favoriser la biodiversité, développer des activités durables toute l’année, valoriser la ressource en bois, entretenir les milieux, développer les circuits courts…
Préserver de l'urbanisation les terres fertiles de Toulouse Métropole
Terres Fertiles est un groupe de 30 personnes qui s’est constitué progressivement depuis 2015. Il n’a pas d’existence formelle et son animation est assurée par Terre de Liens Midi-Pyrénées, une association qui a pour objet de soutenir les initiatives collectives d’acquisition et de gestion de terres agricoles et de promouvoir des projets qui respectent l’environnement, créent de l’emploi et dynamisent les territoires.
Le territoire et les enjeux
Le territoire est celui de l'agglomération toulousaine et plus particulièrement les 20 communes du bassin versant de l’Hers qui font partie de Toulouse Métropole. L’agglomération est caractérisée par une croissance urbaine sans équivalent à l’échelle nationale : accueil de 12 000 à 15 000 nouveaux habitants par an, avec un étalement urbain prédateur malgré une prise de conscience récente (280 ha sont artificialisés chaque année contre 400 ha par an sur la période 2007/2010). Toutes ces tendances sont défavorables à la biodiversité des espaces cultivés, détruisent l’emploi agricole et représentent une perte de valeur ajoutée pour le territoire. L’agriculture métropolitaine ne répond pas aux attentes d’une partie de plus en plus importante de la population pour une nourriture saine et produite localement. La volonté de préserver et de valoriser les espaces naturels et agricoles est présente dans les grandes orientations des documents d’urbanisme (SCOT et PLU), mais ces principes sont contredits par la réalité. Il n’y a pas de perspective à court terme de projet métropolitain cohérent qui serait le seul garant de la protection et de la valorisation des espaces agronaturels.
Le collectif Terres Fertiles et ses alliés
Le collectif Terres Fertiles regroupe une trentaine de citoyens engagés, issus du réseau Terre de Liens, qui ne trouvent pas de logique dans les actions des collectivités, ni même un désir de projet pour les territoires agricoles et naturels. Pourtant, ces espaces peuvent et doivent s’intégrer positivement au développement de l’aire urbaine toulousaine, en retrouvant des usages utiles aux habitants et favorables à l’équilibre ville-nature. Le collectif porte la conviction qu’il faut construire en même temps :
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un « lobby citoyen » et d’acteurs concernés par la protection et la valorisation des espaces agricoles et naturels : donner à lire, caractériser, rendre visibles les « terres fertiles » et « révéler » leur potentiel à partir d’une grille de lecture multiple : économique, alimentaire, environnementale, culturelle et sociale.
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un réseau d’acteurs pour la mise en projet de la transition écologique : c’est la notion de « territoires fertiles », c'est-à-dire des initiatives portées par des acteurs à partir des ressources (humaines, naturelles…) identifiées localement.
Le projet ne répond donc pas à une commande publique. Toutefois, le collectif a toujours pris soin de sonder les acteurs institutionnels: Services de l’Etat, Agence de l’Eau, collectivités locales, Agence d’urbanisme, organisations professionnelles agricoles, Conseil de développement, associations…). Le Conseil de développement (CODEV) de l’agglomération toulousaine en particulier souhaite que les territoires fertiles soient mis « au service du projet métropolitain » et portées par les élus, les acteurs économiques et les citoyens concernés et que s’enclenche une dynamique de projets. Plusieurs membres du CODEV se sont engagés, à titre personnel, dans le collectif Terres Fertiles. D’autres acteurs regardent l’initiative avec intérêt.
Futur Narbona : une ville et le changement climatique
Ecolocal est une association créée en 2008 par des habitants du département de l’Aude. Avec le projet Futur Narbona, elle tente de répondre à la question « et si le changement climatique était l’opportunité de dépasser la simple adaptation et de repenser nos lieux de vie ? ». Ce projet a été labellisé Paris 2015 COP 21. Il a débuté en septembre 2015 avec une conférence sur le climat qui a accueilli une dizaine de scientifiques, universitaires et praticiens, suivi par deux journées « découverte du territoire » à l’attention d’étudiants. Il a pour objet de réfléchir avec les habitants et les acteurs locaux au territoire de demain dans le cadre du changement climatique.
En 2015, les étudiants ont effectué un diagnostic des représentations du changement climatique par les habitants du territoire de la Narbonnaise (qui contient l’agglomération du Grand Narbonne soit 39 communes et environ 125 000 habitants). En janvier 2016, lors d’un « forum habitant », ils ont restitué leurs travaux. Cet événement a été précédé d’une animation autour d’un « mur d’expression », sur une place publique de Narbonne. En 2016, une étudiante, a travaillé sur les imaginaires urbains à Narbonne et ses environs.
Les enjeux du territoire
Le territoire de la Narbonnaise vit du tourisme, des vignes, des oliviers et de l’artisanat. La Narbonnaise est souvent décrite comme une « mer de vignes ». Aujourd’hui, elle représente 75% de la surface agricole.
Le taux de chômage est de 20% et de nombreux emplois sont saisonniers. La pression démographique est forte : depuis la fin des années 1980, il y a une hausse de 0.7% par an de la population, l’attractivité du territoire étant due principalement à l’ensoleillement. Le tourisme provoque un doublement de la population entre juillet et août, fait augmenter les prix notamment de l’immobilier, développe les constructions le long des littoraux ou dans les zones périurbaines, et creuse un fossé entre les habitants permanents et les « temporaires ».
D’autre part, il y a des risques du fait du réchauffement climatique. Avec l’augmentation du niveau de la mer, entre +0.20 m et +0.60 m d’ici 2100, le risque de submersion marine concerne près de 39 000 habitants. L’érosion côtière, en partie naturelle mais accentué par le réchauffement climatique concerne 14% des terres du littoral audois. La sécheresse, la canicule et les pluies diluviennes sont associés au changement climatique.
Dans ce contexte, les enjeux concernent la disponibilité de la ressource en eau, la biodiversité, (12 000 hectares de zones humides, 234 plantes d’enjeux nationaux), la pression foncière… Les entretiens menés en 2015 montrent que certains habitants ont conscience de la vulnérabilité de leur territoire, mais que pour d’autres, le réchauffement climatique n’est pas une préoccupation.
Manosque : Plus de nature dans mon quartier pour mieux vivre ma ville
Le projet consiste à réaliser des aménagements favorables à la biodiversité et au cadre de vie le long d’un cheminement qui traversera plusieurs quartiers de la ville. Le territoire est constitué notamment par deux quartiers de Manosque identifiés dans le cadre de la Politique de la Ville comme quartiers prioritaires, dont le centre ancien, et qui abritent un peu moins de 5000 personnes. Entre Alpes et Provence, la commune de Manosque abrite un patrimoine naturel important riche en biodiversité méconnu. Ce cheminement sera conçu et réalisé par les habitants des quartiers, accompagnés par le CPIE en associant les services techniques et environnement de la ville, avec la participation d’entreprises situés sur le parcours. Ce projet s’inclut dans les actions du Contrat de Ville et est soutenu par le CGET et l’Agglomération Durance Luberon Verdon DLVA. Le projet consiste à réaliser des aménagements favorables à la biodiversité et au cadre de vie le long d’un cheminement qui traversera plusieurs quartiers de la ville. Le territoire est constitué notamment par deux quartiers de Manosque identifiés dans le cadre de la Politique de la Ville comme quartiers prioritaires, dont le centre ancien, et qui abritent un peu moins de 5000 personnes. Entre Alpes et Provence, la commune de Manosque abrite un patrimoine naturel important riche en biodiversité méconnu.
Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature de l'Ain : Concertation territoriale pour des Atlas de la biodiversité communale participatifs
Le déclin de la biodiversité est alarmant et pour la FRAPNA Ain (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature de l'Ain), il est nécessaire que les citoyens s’approprient cet enjeu. Suite à des expérimentations menées en Lorraine, la démarche ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) est promue par le ministère de l’Environnement, sous l’impulsion de France Nature Environnement, depuis 2010. La FRAPNA Ain a participé à une expérimentation en travaillant avec la commune de Dagneux et souhaite la développer avec quatre autres communes de l’Ain. Ces quatre communes sont très différentes de part leur taille (de moins de 500 à plus de 14 000 habitants), leur situation géographique et leur activité agricole : viticulture et élevage à Journans ; polyculture-élevage et populiculture (culture de peupliers) à St Bénigne ; élevage et grandes cultures à Ambérieu ; espaces agricoles restreints comportant essentiellement des grandes cultures à Artemare. Le déclin de la biodiversité est alarmant et pour la FRAPNA Ain (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature de l'Ain), il est nécessaire que les citoyens s’approprient cet enjeu. Suite à des expérimentations menées en Lorraine, la démarche ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) est promue par le ministère de l’Environnement, sous l’impulsion de France Nature Environnement, depuis 2010.
Région Hauts de France : Mieux connaître et sauvegarder les pollinisateurs des bords de champs
Lestrem Nature est une association de protection de l’environnement qui travaille sur la biodiversité en milieu agricole en partenariat avec des organismes locaux. Le territoire de la Plaine de la Lys, dans la région Hauts de France, est largement dominé par l’agriculture et laisse peu de place aux espaces boisés et aux habitats semi-naturels. Les milieux prairiaux sont en forte régression depuis les drainages des années 1960, les milieux semi naturels se fragment du fait de la forte pression démographique et foncière de la métropole lilloise. Les abeilles et autres insectes pollinisateurs sont menacés, or ils sont indispensables pour la conservation de nombreuses espèces végétales et ils procurent un service important à l’agriculteur en assurant la fécondation de certaines cultures. En effet, la production de plus des trois quarts des cultures bénéficie de l'activité pollinisatrice des insectes. Par ailleurs, plus de 97% des apiculteurs sont amateurs. Les mortalités d’abeilles ont abouti ces dernières années à une diminution de ces « petits apiculteurs ». Le service de pollinisation est un service gratuit mais qui pourrait avoir un impact important d’un point de vue économique si les pollinisateurs venaient à disparaitre. Enfin, de nombreuses plantes sauvages (80%) dépendent des pollinisateurs pour se reproduire et de nombreux animaux dépendent à leur tour de ces plantes.
Campus zéro déchet : Projet test à l'Université Paris-Dauphine
De nombreux établissements ont voulu s’engager dans la réduction des déchets, que ce soit une volonté de la direction ou d’associations étudiantes. Cependant, les administrations et les associations étudiantes ont du mal à monter des projets communs et à travailler ensemble. Les associations étudiantes adhèrent difficilement aux projets des administrations sur les déchets (non prise en compte des contraintes des établissements, frictions diverses avec l’administration), quand, d’un autre côté, l’administration elle-même a des difficultés à faire participer les usagers du campus sur la réduction et le tri des déchets (non prise en compte des usages des locaux par les usagers, non intégration de ceux-ci au processus de réflexion et de décision). Le REFEDD, réseau national travaillant aussi bien avec les directions d’établissement qu’avec les étudiants et leurs associations, souhaite jouer un rôle de médiateur dans la création et le développement de projets Campus zéro déchet. Il s’est associé à l’association Zero Waste France, spécialiste des questions de déchets en France.
Ville de Reims : Transition écologique dans un quartier d'habitat social
Unis-Cité, association pionnière du Service Civique en France, encourage les jeunes à s’engager durant 6 à 9 mois, sur des missions d’intérêt général en France, tout en acquérant des compétences utiles pour leur propre insertion sociale et professionnelle. Le quartier Croix Rouge, de Reims compte plus de 9 000 logements pour près de 20 000 habitants, c’est le plus grand quartier d’habitat social de Reims et plusieurs parties ont été retenues au titre des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Plusieurs communautés sont représentées dans le quartier (Tchétchènes, Syriens…) mais se mélangent peu. Les habitants décrivent un quartier vivant mais souffrant de tensions entre ces communautés et de la présence de jeunes qui occupent les halls d’immeuble. Depuis 2009, le bailleur social (Plurial Habitat), aidé par la ville, a entrepris un important programme de réhabilitation énergétique d’une partie des logements et de désenclavement du quartier.
Mobilisation des habitants et transition écologique dans un quartier d’habitat social
L’envie de contribuer à l’avenir du quartier est exprimée par de nombreux habitants, notamment les jeunes du quartier lors de rencontres avec les salariés et volontaires en service civique de l’association Unis Cité. Le projet lui-même fait suite à un incident grave survenu en 2016, quand les volontaires Unis-Cité se sont fait agresser violemment par d’autres jeunes du quartier au sein de leur propre local. La Ville de Reims souhaite vraiment qu’Unis-Cité puisse continuer à intervenir au sein de ce quartier, en nous permettant d’être plus visible et mieux ancré à la vie de quartier, grâce à une présence physique continue et à l’animation de ce lieu par les volontaires. L’association Unis Cité est présente sur ce quartier depuis 2014 grâce au programme "Les Médiaterre". Les volontaires accompagnent les familles du quartier à l’adoption d’éco gestes, visant à réduire leurs factures d’énergie et d’eau, mais également à sensibiliser les habitants aux enjeux du développement durable (prévention des déchets, consommation plus responsable….). Alors que les enjeux individuels (réduction des factures) sont pleinement appropriés par les habitants, c’est la dimension collective qui fait défaut : « Pourquoi mieux trier mes déchets quand certains de mes voisins jettent les leurs par la fenêtre ? » « Pourquoi préserver l’environnement de mon quartier quand certains espaces communs sont dégradés ? ». Le « besoin » de transition écologique n’est pas exprimé par les habitants du quartier : leurs témoignages révèlent davantage une envie de collectif et un besoin d’être acteur dans la vie de leur quartier. C’est le parti pris du projet : s’appuyer sur cette envie de collectif pour proposer une démarche de transition écologique qui ne soit pas «savante» mais s’appuie sur des actions concrètes, visibles et co-construites avec les habitants. Unis-Cité, association pionnière du Service Civique en France, encourage les jeunes à s’engager durant 6 à 9 mois, sur des missions d’intérêt général en France, tout en acquérant des compétences utiles pour leur propre insertion sociale et professionnelle.
Ici Foresta! Une valorisation de l'espace co-construite à Marseille
Le projet se situe sur un terrain de 20 hectares dans les quartiers nord de Marseille (15ème et 16ème arrondissement). Cette zone argileuse en nord de mer a développé une forte production industrielle autour de la tuile et de la brique. En cela c’est un site qui relie depuis fort longtemps ressources environnementales et histoire sociale autour d’un paysage singulier alliant bâtisses de villégiatures, campagne agricole et industries sur de grands domaines privés. Cet immense espace ouvert est utilisé que par peu de riverains et par aucun habitant de la métropole marseillaise. L’enjeu est donc de qualifier ce terrain au niveau environnemental et paysager mais aussi dans son usage social et sociétal. Il s’agit d’expérimenter dans la construction d’un projet urbain environnemental dans des quartiers où règne le sentiment d’abandon et de non prise en considération des habitants.
Deux structures sont associées pour la réalisation du projet : Yes we camp pour les compétences de designers / constructeurs / paysagistes et le Bureau des guides pour les compétences territoriales / patrimoniales.
Normandie : Développer le glanage agricole solidaire pour réduire le gaspillage alimentaire
Le Comité régional d’étude pour la Protection et l’Aménagement de la Nature, en lien avec des structures locales de l’aide alimentaire, un restaurant associatif et des structures solidaires, souhaite développer le glanage agricole, dans le but de lier les sur-plus dans les champs des agriculteurs et les besoins en fruits et légumes frais, et ce afin de réduire le gaspillage alimentaire. Ce projet, qui permettra donc de réduire le gaspillage alimentaire et de favoriser une meilleure répartition des aliments, se déroulera sur l'ensemble de la région Normandie, et s'articule avec le réseau REGAL qui œuvre pour la réduction du gaspillage alimentaire sur la région.
Fives en transition : Initier un mouvement collectif de transition dans un quartier de Lille
Le projet se déroule sur le territoire du quartier de Fives, situé à l'est de Lille et comptant environ 19 000 habitants. Fives se caractérise par un tissu serré, un bâti très dense au sol. Le quartier, dépourvu d’espaces de respiration et de transition, s’est créé autour des deux grandes usines, Peugeot et Fives Cail Babcock (FCB). Le réaménagement actuel de la friche FCB met en synergie des acteurs liés à l'économie circulaire, sociale et solidaire : projet de tiers-lieux (café citoyen, épicerie solidaire, coworking…), implantation envisagée d'un supermarché coopératif et participatif (Superquinquin), projet d'activités sur le réemploi et la réutilisation de matériaux (Fives circulaire). Ces initiatives, nombreuses, sont souvent très locales et manquent parfois de visibilité, et une majorité de la population locale n’en a peu ou pas connaissance. Dans cette idée de se mettre en réseau, les associations et habitants du quartier de Fives souhaitent mettre en action un modèle de transition écologique, telle qu’elle peut être décrite et appliquée par Rob Hopkins en Angleterre, à travers le modèle des Villes en transition.
Ce projet, porté par l’association les Saprophytes, cherche à répondre aux besoins des habitants, notamment de se réapproprier des espaces délaissés et d’accompagner les réflexions et actions concrètes pour promouvoir et activer une transition énergétique à l’échelle du quartier.
Avant d’amorcer des actions concrètes, la première phase du projet constituera en une étude de faisabilité pour à la fois réaliser une veille partagée (sur le concept de monnaie locale, de ville en transition…) et des enquêtes de terrain sur les usages réels, et ce afin d’adapter au mieux les actions.
Une filière agro-alimentaire locale, de saison et biologique.
Le projet est né de l’engagement de la commune d'Ungersheim dans une politique de la transition économique, sociale, démocratique et écologique basée sur le principe de l’autonomie intellectuelle, de l’indépendance énergétique et de la souveraineté alimentaire qui inclus la filière de la graine à l’assiette et la volonté de se réapproprier la production d’énergie. L’idée émane de la conjonction de réflexions et de débats menés au sein de commissions participatives composées essentiellement de citoyens issus de la société civile.
Il s’agit dans le cadre de ce projet de se centrer sur la filière agro-alimentaire, dans une optique d’approvisionnement, de transformation et de vente locale. Actuellement composée de deux exploitations maraîchères, d’une conserverie et d’une cuisine collective, la chaîne agro-alimentaire sera complétée d’une micro-malterie, d’une micro-brasserie, d’une épicerie et d’une production d’énergies renouvelables citoyenne gérées par un système coopératif (SCIC).
Canal du Biel : quand le patrimoine est aussi environnemental
Le territoire de ce projet se situe sur la Plaine de la Bièvre et la Plaine du Liers. Longtemps restée à l’écart du développement économique de Grenoble, le territoire a accueilli depuis les années 90, et surtout ces 15 dernières années, de nombreux habitants à la recherche d’un habitat individuel à des prix relativement bas en proximité de Grenoble. Au fil des ans, différents projets de décharges, d’incinérateurs, d’épandage des boues de station d’épuration ou de captage d’eau pollués, ont conduit l’association Bièvre Liers Environnement à travailler activement avec les habitants et les élus à la recherche de réponses acceptables par tous, et au bénéfice du territoire. Aujourd’hui encore, à l’heure de la cop 21 et du défit climatique, il s’avère que nombre d’élus n’ont pas pris conscience des enjeux, alors que la population adhère de plus en plus à l’idée qu’il faut changer de modèle de consommation.
Le projet vise à répondre modestement à des enjeux de taille : Sensibiliser aux enjeux environnementaux globaux et agir sur la relocalisation de la production alimentaire en proposant une action proche des gens et collective. Pour cela, l’association base son travail autour d’un secteur particulier à savoir un terrain qui borde le canal du Biel qui pourrait se prêter pour un verger partagé, et de travailler ainsi sur l’action collective et la relocalisation d’une production alimentaire saine et de qualité.
Citoyens pour l'eau dans le département de l'Aude
Le territoire du projet est le bassin versant hydrographique de rivière de l’Argent Double, affluent de l’Aude. C’est une rivière de type méditerranéen torrentiel, avec une partie montagneuse d’une part, et une partie en piémont de l’autre.
Les citoyens et la gestion de l'eau
Les enjeux sont à la fois liés aux risques d’inondation mais également de gestion quantitative de la ressource (épisodes de sécheresse entrainant des problématiques pour l’irrigation). L’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux, dans le respect de la directive cadre sur l’eau, ne pourra aboutir que par une gestion multi-partenariale à l’échelle du bassin versant, en faisant coexister de manière durable la préservation de la ressource en eau et les habitats associés, le développement de l’espace rural et les activités socio-économiques. Au niveau politique, la promotion de la participation des citoyens à la planification et la gestion de l'eau est aussi vue comme une opportunité d’instaurer des principes de démocratie participative sur le territoire de l’Argent Double. Pour cela le Groupe d’Education à l’Environnement de l’Aude, (Gée Aude) appuyé par l’Irstea (devenu Inrae, Institut national de recherche pour l'environnement et l'agriculture) a accompagné un panel de citoyens pour gérer la ressource en eau du bassin.
Le territoire du projet est le bassin versant hydrographique de rivière de l’Argent Double, affluent de l’Aude. C’est une rivière de type méditerranéen torrentiel, avec une partie montagneuse d’une part, et une partie en piémont de l’autre.
Energie solaire à Belle-Ile
Le projet se déroule à Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan. D’une surface de 84 km², l’île possède une population annuelle de 5300 habitants, qui varie jusqu’à 40.000 en été. Près de 400.000 visiteurs la fréquentent chaque année. L’attractivité engendre une fragilité du territoire au regard de la gestion de ses flux : eau, déchets, énergie sont autant de domaines dont la gestion doit tenir compte d’une forte variation intra-annuelle de la population. L’île est notamment dépendante à 99% du « continent » pour son énergie. Un navire pétrolier l’approvisionne en hydrocarbures et un câble la relie au continent pour son électricité.
Valorisation des lisières de la plaine
La Plaine de Montesson et alentours (400 hectares à moins de 15 km de Paris, dans les Yvelines) est un vaste espace ouvert qui contribue par sa superficie et sa localisation au maintien de la ceinture verte régionale et représente une enclave agricole et naturelle au sein de l’urbanisation. Cet espace « ouvert » est un lieu d’activité économique de production agricole important à l’échelle de l’Ile-de-France puisqu’une quinzaine d’exploitations agricoles mettent en valeur cet espace. C’est aussi un espace ouvert au milieu d’un tissu urbain dense. A ce titre, la Plaine répond à des enjeux :
Environnementaux : ce sont des sols vivants supports de biodiversité, perméables dont l’utilité est reconnue en cas de crue de la Seine ; ce sont aussi des espaces de fraîcheur importants en cas de forte chaleur ou de canicule dans les villes.
Sociétaux : ces espaces participent au cadre de vie et représentent des espaces de respiration, un poumon vert pour les habitants.
Patrimoniaux : ils participent à la typicité des cœurs de village qui ont un caractère encore rural, et soulignent l’axe historique entre le Louvre et la Croix de Noailles…
Etude de faisabilité sur l'habitat partagé
Parmi les 13 actions territoriales de l’Agenda 21 de la Ville d’Angoulême, définies en concertation avec les services de la collectivité, les habitants et les acteurs du territoire, figure l’action « Etudier la cohabitation intergénérationnelle ». Pour la mettre en œuvre, la municipalité a souhaité constituer un groupe de travail pluri-acteurs mandaté pour étudier de manière concertée les conditions de la mise en œuvre d’un projet de cohabitation intergénérationnelle sur le territoire de la Ville d’Angoulême. Près d’une quarantaine d’invitations ont été envoyées aux différents acteurs du territoire angoumoisin concernés par les problématiques relatives au logement, aux aînés et aux jeunes, pour les convier à une première réunion en octobre 2015. L’intitulé du projet a évolué au cours de la démarche : les termes « habitat partagé » ont été privilégiés à ceux de « cohabitation intergénérationnelle » afin d’ouvrir la réflexion à des publics plus larges : jeunes (étudiants, apprentis, stagiaires...) et accueillants (foyers ayant une chambre libre à mettre à disposition en échange de menus services et/ou participation aux charges du logement : retraités, personnes âgées, familles...).
Concertation sur un bassin d'alimentation en eau potable
En matière de protection des ressources en eau utilisées pour l’alimentation en eau potable, le Syndicat des Eaux du Centre-Ouest (SECO) a engagé un programme de reconquête de la qualité de l’eau souterraine. Ce programme s’est traduit par la réalisation d’un Contrat Territorial (CT) de 5 ans (2011-2016) mis en œuvre dans le cadre du programme régional Re-Sources (programme visant à reconquérir et préserver la qualité de l’eau destinée à l’alimentation en eau potable en Poitou-Charentes dans le cadre de démarches partenariales). Compte tenu des enjeux, le SECO a souhaité que les acteurs concernés, les « parties prenantes », soient impliqués, dans le cadre d’une démarche de concertation à la préparation du futur CT 2016-2020. L’accompagnement et l’animation de celle-ci ont été confiés à l’Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement (Ifrée).
Co-construire un programme d'actions Agenda 21
La Communauté de Communes de l’Estuaire (CCE) – 11 communes et 12 000 habitants – est engagée depuis 2005 dans une démarche de développement durable. Depuis 2014, elle a lancé l’élaboration d’un second programme d’actions, avec la volonté de rendre plus lisible et plus visible la démarche auprès des personnes concernées : élus, agents, acteurs du territoire, habitants, partenaires institutionnels… et de favoriser l’émergence et le portage, en concertation avec les parties prenantes, d’un regard collectif sur les réalisations (réussites et difficultés) dans le but de se projeter sur une nouvelle programmation. La CCE a souhaité profiter de l’opportunité que représente la préparation d’un second programme d’actions pour :
S’approprier une méthode générale de travail pour élaborer son second Agenda 21,
Intégrer une démarche participative au projet, pour que les actions soient portées par la CCE, mais aussi par des communes membres de celle-ci et des acteurs locaux ;
Resserrer le programme d’actions pour une meilleure visibilité de la politique de développement durable de la structure, et pour en faciliter le suivi et l’évaluation.
Consultation sur un budget communal
La Ville de Cognac a entrepris depuis plusieurs années une démarche active de participation et de consultation des habitants sur les questions de gestion de la cité et notamment dans les projets en lien avec les questions de développement durable. Depuis 2014, la municipalité traverse une période de contraintes budgétaires. Elle évoque la baisse « drastique » des dotations de l’Etat pour un montant annuel de 2 M€ entre les exercices 2015 et 2017. En perspective de la construction du budget 2016, les élus se sont fixés pour objectif de ne pas augmenter ses recettes par l’imposition des contribuables, mais de réaffecter son budget pour réaliser une économie de 800 000 €. Pour atteindre cet objectif, la Ville a activé plusieurs leviers, dont la mise en place d’un Comité consultatif d’Acteurs Locaux (CAL) missionné pour accompagner la réflexion municipale sur les budgets 2016 et 2017. Le CAL est une instance consultative de citoyens, composée d’une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine sont des conseillers de quartiers et une trentaine sont des citoyens actifs dans la vie de la cité, issus du monde économique, social et associatif. L’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement), a été missionné par la Ville de Cognac pour organiser et animer les débats au sein du CAL, afin de faire émerger et de formaliser les propositions de réaffectation budgétaire 2016, exprimées par les membres de cette instance. Cet accompagnement a été renouvelé pour une deuxième année de consultation du CAL. La Ville de Cognac a entrepris depuis plusieurs années une démarche active de participation et de consultation des habitants sur les questions de gestion de la cité et notamment dans les projets en lien avec les questions de développement durable. Depuis 2014, la municipalité traverse une période de contraintes budgétaires. Elle évoque la baisse « drastique » des dotations de l’Etat pour un montant annuel de 2 M€ entre les exercices 2015 et 2017. En perspective de la construction du budget 2016, les élus se sont fixés pour objectif de ne pas augmenter ses recettes par l’imposition des contribuables, mais de réaffecter son budget pour réaliser une économie de 800 000 €. Pour atteindre cet objectif, la Ville a activé plusieurs leviers, dont la mise en place d’un Comité consultatif d’Acteurs Locaux (CAL) missionné pour accompagner la réflexion municipale sur les budgets 2016 et 2017.
Implantation d'une unité de méthanisation
Les projets de production d’énergies renouvelables sont parfois sources de tensions lorsqu’ils s’implantent sur des territoires. D’après l’analyse effectuée par l’Association Technique Energie Environnement (ATEE) – Club biogaz, « l’implantation et l’exploitation d’une unité de méthanisation présente des défis importants, dont l’un d’eux est incontestablement l’acceptation sociale par la majorité des citoyens, qu’ils soient directement ou indirectement concernés par ses retombées et ses impacts ». Aussi, plusieurs motifs d’opposition peuvent devenir des obstacles à l’implantation d’une unité de méthanisation, parmi lesquels :
Les nuisances olfactives (sur site et pendant les ransports) ainsi que celles générées par le trafic routier,
L’impact sur le paysage et la perte de valeur des terrains limitrophes,
Les impacts sur la biodiversité,
Les risques d’explosion ou d'incendie,
Le bruit.
Au regard de ces motifs et de la sensibilité de ce type de projet, il apparaît important d’informer les citoyens sur les impacts d’un tel projet dans leur environnement. Il s’agit de faire connaître le fonctionnement d’une unité de méthanisation, de présenter le projet en question, d’en montrer la plus-value et les impacts, de répondre aux questions et préoccupations des habitants riverains. C’est en créant des espaces d’information, de dialogue et de co-construction offrant la possibilité de formuler des propositions d’amélioration du projet que les citoyens et les acteurs socio-professionnels environnants seront les plus à même d’appréhender un projet d’implantation d’une unité de méthanisation. Le contexte Dans le cadre de la politique « énergie-climat » de la Communauté d’agglomération du Niortais (CAN) en Deux-Sèvres, des projets de développement des énergies renouvelables sont en cours de réflexion ou de mise en œuvre. Afin de favoriser l’implantation de deux unités de méthanisation auprès des citoyens et plus largement des acteurs du territoire, la CAN a souhaité développer, avec les porteurs de projet et en partenariat avec l’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement), une méthodologie visant à mettre en place un dispositif de concertation et de communication, et accompagner les habitants et les acteurs locaux mobilisés au sein de groupes de travail thématiques, jusqu’à la présentation de propositions visant une meilleure intégration du projet au territoire. L’Ifrée intervient dans ce sens depuis 2015 auprès d’un GAEC de 3 associés en élevage de vaches laitières, situé sur une des communes de la CAN, pour la mise en place d’une unité de méthanisation sur cette même commune.
Co-construction d'un schéma des mobilités actives
La Ville de Buxerolles - reconnue Agenda 21 local - s’est engagée à conduire son territoire vers une transition énergétique à l’horizon 2018. Pour cela, elle a choisi de s’appuyer sur les projets Cit’ergie et TEPOS (Territoire à énergie positive), dont une des actions concerne la mise en place d’un schéma des mobilités actives, afin de susciter l’usage facile du vélo et de promouvoir les déplacements à pied. Dans ce but, la municipalité s’est donné pour objectif de réaliser, avant la fin 2016, un plan communal des déplacements des buxerollois. Pour mener à bien ce projet, les élus ont souhaité engager une démarche participative en associant les conseils de quartier, le conseil des aînés et tout habitant pratiquant régulièrement la marche ou le vélo à cette réflexion, afin de recueillir leur expertise d’usage. La Ville de Buxerolles - reconnue Agenda 21 local - s’est engagée à conduire son territoire vers une transition énergétique à l’horizon 2018. Pour cela, elle a choisi de s’appuyer sur les projets Cit’ergie et TEPOS (Territoire à énergie positive), dont une des actions concerne la mise en place d’un schéma des mobilités actives, afin de susciter l’usage facile du vélo et de promouvoir les déplacements à pied. Dans ce but, la municipalité s’est donné pour objectif de réaliser, avant la fin 2016, un plan communal des déplacements des buxerollois.
Élaboration participative d'un ScoT
Débutée en 2011, la démarche d’élaboration du SCoT du Pays du Ruffecois – quatre Communautés de communes et 89 communes – est entrée, depuis septembre 2013, dans sa première phase opérationnelle d’études, pour se poursuivre jusqu’en 2016. Au-delà des élus du Comité de pilotage mobilisés dans la réflexion l’animation de l’élaboration du SCoT, la mobilisation de l’ensemble des élus du Comité syndical du Pays du Ruffecois pour s’approprier les données et les conclusions des documents de diagnostic, d’orientation et d’objectifs composant le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable du SCoT) constituait un enjeu majeur pour envisager la poursuite de la démarche. En effet, la contribution des élus du territoire aux contenus du PADD est indispensable pour consolider l’étape réglementaire de sa validation (prévue en mars 2016).
Réseau d'acteurs de l'aide alimentaire
En 2014, la Banque Alimentaire a distribué 2 888 091 repas à 15 511 personnes. Cela représentait une augmentation de 51% du nombre de repas et de 38% du nombre de bénéficiaires concernés sur l’ensemble de la Charente entre 2013 et 2014. Sur ce même département, les Restos du Coeur ont également servi à l’issue campagne d’hivernale de 2014 : 419 736 repas à 6 496 personnes (13 866 repas à La Rochefoucauld et 8 439 repas à Montbron).
Face à ces chiffres et aux personnes démunies qu’elles rencontrent dans leurs lieux de distribution, les associations caritatives ont alerté les services du Conseil Départemental de Charente. Ce dernier, aux côtés du Syndicat Mixte du Pays Horte et Tardoire, s’est donc engagé dans une étude sur l’aide et la distribution alimentaire en Horte et Tardoire en partenariat avec l’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement).
Suite à la Convention Citoyenne pour l’Occitanie, la Région prépare une VOTATION pour 4,5 millions de personnes
INFO
La Convention Citoyenne pour l’Occitanie est menée par la Région en partenariat et en lien avec l’expérimentation conduite par le Labo de Démocratie Ouverte.
Suite à la Convention Citoyenne pour l’Occitanie, la Région prépare une VOTATION pour 4,5 millions de personnes
Alors que le gouvernement entame les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat en multipliant les renoncements et les “jokers” (moratoire sur la 5G, taxe sur le transport aérien…), des collectivités locales lancent à leur tour des conventions citoyennes, mais en innovant, pour éviter certains écueils du modèle national.
Ainsi, la Région Occitanie a fait le choix de coupler la démocratie directe à la démocratie délibérative : suite à la Convention Citoyenne pour l’Occitanie, le Conseil Régional va lancer une grande votation, ouverte à tou·te·s les habitant·e·s de plus de 15 ans, soit plus de 4,5 millions de potentiels votants !
L’objectif ?
Voter pour décider des grandes mesures du plan de transformation et de développement durable de la Région, qui impactera directement les 6 millions d’habitants, avec pour ambition d’améliorer la résilience de leur territoire face aux crises écologiques, sociales et sanitaires.
La Convention Citoyenne pour l’Occitanie
Au printemps 2020, en réaction à la pandémie mondiale, Démocratie Ouverte, au sein du collectif “Nous Les Premiers”, s’adressait au Président de la République pour proposer une sortie de crise démocratique (tribune France Info). Au cœur de cette proposition : s’appuyer sur des citoyens tirés au sort pour définir un plan de transformation structurelle, permettant de construire une société plus juste et plus résiliente.
Nous regrettons le choix du gouvernement, qui a construit son “plan de relance” de manière très classique et descendante. Heureusement, en même temps, des responsables politiques locaux se sont saisis de nos propositions et ont fait le choix de l’innovation démocratique pour co-construire de véritables plans de transformation. C’est le cas de la Région Occitanie, qui à l’instar de la Convention Citoyenne pour le Climat, a lancé en septembre une convention composée de 100 citoyennes et citoyens tirés au sort, représentatifs de la diversité des habitant·e·s de la Région.
Plus large que celui de la Convention Citoyenne pour le Climat, le mandat confié aux citoyen·ne·s leur permet de proposer des transformations profondes allant jusqu’à “la mise en place d’un nouveau modèle de développement”, “la création de nouvelles solidarités […] pour une meilleure justice sociale” ou même “de nouvelles pratiques démocratiques”. Au final, c’est un “Green New Deal” qui sera co-construit à l’échelle régionale. Une première en Europe.
Une votation de grande ampleur
Alors que l’on attend toujours que le Président de la République honore son engagement de soumettre certaines propositions de la Convention au referendum, tel que demandé par les 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat, la Présidente de Région et son Assemblée Régionale ont pris l’engagement d’organiser une votation citoyenne ouverte à l’ensemble des habitant·e·s de la Région. Ainsi, les habitant·e·s d’Occitanie pourront “s’exprimer de manière directe sur l’ensemble des préconisations choisies par la Convention”. Organisé à la mi-octobre 2020 cette votation impactera directement le vote du budget 2021.
Nous saluons cette avancée qui consiste à relier l’exigence de la démocratie délibérative exercée dans les conventions citoyennes (lorsqu’elles sont bien organisées, de manière indépendante) et la participation large et populaire de la démocratie directe lors de votations ou référendums.
Nous appelons tous les relais d’opinion à s’intéresser de près à cette innovation démocratique et à contribuer à la faire connaître aux citoyennes et citoyens, qu’ils vivent en Occitanie (car ils pourront voter) ou ailleurs (pour les inspirer).
Site de la convention et de la votation =>
jeparticipe.laregioncitoyenne.fr/consultation/convention-citoyenne-occitanie/presentation/la-demarche
Réseau des POTEs en Bourgogne-Franche-Comté
Le réseau des POTEs en Bourgogne-Franche-Comté
Gestion de la transition avec les Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique (POTEs) en Bourgogne-Franche-Comté
Cette fiche a été rédigée par Démocratie Ouverte en partenariat avec la Banque des Territoires.
Démocratie Ouverte vous propose également une fiche-ressource du retour d’expérience de la Région Bourgogne-Franche-Comté en format pdf et version imprimable.
INFO
Cette fiche est publiée sous licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez les auteurs : la Région Bourgogne-Franche-Comté, Démocratie Ouverte et la Banque des Territoires.
Bourgogne-Franche-Comté – Lancement du réseau des POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique)
RÉSUMÉ
La Région Bourgogne-Franche-Comté s’est engagée dans une démarche permettant d’expérimenter une nouvelle approche complémentaire aux politiques de réglementations existantes plus classiques : les POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique). Relais de pionniers, précurseurs d’innovations sur les territoires de la région, ce réseau de personnes a pour objectif de donner de l’élan à la transition énergétique à travers une dynamique collective régionale.
LE PROJET
La démarche des POTEs, relais et précurseurs d’innovations sur les territoires
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A l’occasion du Débat National sur la Transition Energétique en 2013, la Région Bourgogne-Franche-Comté, en lien avec Energy Cities et l’ADEME Franche-Comté, avait souhaité s’appuyer sur des POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique) pour porter le débat, révéler les porteurs d’initiatives et d’actions de transition énergétique. En parallèle, les agents de la collectivité avaient valorisé des portraits de ces pionners en utilisant des formats vidéos innovants. Cette étape avait permis de montrer que la transition énergétique était déjà en marche sur le terrain.
Par la suite, la Région Bourgogne-Franche-Comté a réaffirmé cette volonté de s’appuyer sur ces POTEs, reconnus comme des relais d’innovations sur les territoires et donnant de l’élan à la transition énergétique, dans le cadre de la stratégie « Bourgogne-Franche-Comté, région à Energie positive à l’horizon 2050 ». La Région s’est ainsi engagée en 2017, avec Energy Cities et en partenariat avec l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté, dans une démarche exploratoire, expérimentale et itérative, de :
« Gestion de la transition avec les Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique (POTEs) ».
Cette approche d’innovation sociale et de mobilisation des acteurs pionniers est née aux Pays-Bas. Elle fait le pari que la mise en réseau de précurseurs d’un territoire (les POTEs en Bourgogne-Franche-Comté) porte un potentiel créatif et d’innovation tel qu’il peut déclencher des changements de grande ampleur, ainsi que l’exige la transition écologique et énergétique. L’idée est de valoriser les précurseurs pour leurs nouvelles manières de penser mais aussi de les soutenir comme agents du changement et acteurs de l’amorçage de la transition.
Le rôle de l’Equipe « Gestion de transition avec les POTEs »
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Dès mai 2017, la démarche est lancée lors d’un séminaire d’acculturation de 2 jours réunissant une vingtaine d’agents de la Région issus de différentes directions ainsi que d’une équipe d’Energy Cities. A l’issue du séminaire, une quinzaine d’agents de la Région s’est portée volontaire pour faire partie de l’Equipe « Gestion de la transition avec les POTEs », équipe opérationnelle d’animation du processus. Cette Equipe de Gestion des POTEs est constituée d’une équipe experte (Energy Cities, Pepik Henneman via son bureau Monsieur Lion et Philippe Schiesser), d’une équipe Région, et d’une équipe partenaire (l’ADEME). Son rôle est double : accompagner le groupe des POTEs et travailler en miroir de ce groupe. En effet, les membres de l’équipe réalisent des interviews, participent à l’organisation des rencontres, formalisent les réflexions et travaux de POTEs, communiquent, etc…
Parallèlement à la constitution de l’équipe, les référents internes et Energy Cities ont identifié des POTEs selon leurs expertises qualifiées dans leurs domaines de compétence : bâtiment, mobilité-transport, économie, agriculture, la biodiversité et l’eau, les déchets, la qualité de l’air et la santé, l’ESS, l’éducation et les lycées, la culture, la formation… Les POTEs sont par nature souvent impliqués dans différents secteurs d’activités et représentants de plusieurs types d’organismes. Ils s’investissent dans la démarche à titre personnel et non en tant que représentant d’une structure.
Au départ, seule une quarantaine de précurseurs/POTEs avait vocation à intégrer la démarche de Gestion de la Transition. L’équipe de Gestion des POTEs a alors procédé à la réalisation d’interviews d’une quarantaine de POTEs entre juin et septembre 2017 afin de leur présenter la démarche, de susciter leur intérêt, de capter leur façon de comprendre le développement de la région et leur vision du futur, mais aussi leur appréciation des innovations et des signaux faibles qui émergent sur le territoire régional ou sur leur propre territoire.
Un vivier de plus de 300 POTEs !
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A ce jour la communauté des POTEs compte 300 membres ! La Région Bourgogne-Franche-Comté a organisé 4 visites des POTEs territorialisées sur diverses thématiques (écoconception à Côté d’or, Villages en transition à Nièvre, EnR participative et citoyenne dans le Jura ou sur l’occupation temporaire d’espaces délaissés pour repenser des lieux en transition à Doubs).
Le réseau existe depuis le 12 octobre 2017, date officielle de lancement de la 1 ère rencontre régionale à laquelle sont conviés les POTEs interviewés. A l’issue de cette rencontre, un programme d’animation a été co-construit. Aujourd’hui, il permet d’organiser des rencontres, des visites chez les POTEs, des supports d’animation (vidéos POTEs), une plateforme numérique d’échange et de partage intégrant une cartographie (ouverte fin novembre 2019). Grâce à ce programme, la deuxième édition d’un jeu-concours à destination des lycéens de Bourgogne-Franche-Comté « POTEs en herbe » a pu se faire pour sensibiliser les plus jeunes sur les questions de transition énergétique avec plus de 200 participants. Enfin, un webinaire a été organisé autour de la thématique « Les POTEs donnent de l’élan à la transition énergétique en Bourgogne-Franche-Comté » pour intégrer au sein de la communauté une formation-action en continue.
En 2020, avec plus de 1 000 nouveaux POTEs attendus, la démarche s’attachera à recruter de nouveaux précurseurs. A la suite des échanges entre les équipes d’animation des dispositifs TES-Transition énergétique et Sociétale en Pays de Loire (animé par le Collège des Transitions de Nantes) et Gestion de la transition avec les POTES en Bourgogne-Franche-Comté, la Région cherche aussi à renforcer la fertilisation croisée des démarches afin de croiser les regards et de faire dialoguer les deux expériences pour les enrichir mutuellement. De plus, Carine Dartiguepeyrou, une politologue, a mené une analyse des valeurs des POTEs à partir des interviews de plus 40 POTEs du 1er cercle.
Cette communauté élargie pourra s’appuyer sur un espace réservé de la plateforme participative, destiné à donner sens à ce réseau, à le faire vivre, échanger et essaimer dans le territoire. Un réel pari pour la Région Bourgogne-Franche-Comté !
CALENDRIER
2017
Lancement de la démarche de "Gestion de la transition avec les POTEs" la Région Bourgogne-Franche-Comté s’engage avec Energy Cities et en partenariat avec l’ADEME.
Mai 2017
Séminaire d’acculturation et constitution de l’équipe Gestion des POTEs
Les séminaires ont réuni une vingtaine d’agents de la Région issus de différentes directions ainsi que d’une équipe d’Energy Cities
Juin - Septembre 2017
Constitution d’un 1er cercle de POTEs
Une équipe opérationnelle d’animation composée de 15 agents de la Région, d’Energy Cities et d’Ademe a procédé à la réalisation d’interviews d’une quarantaine de POTEs selon leurs expertises qualifiées dans leurs domaines de compétence.
12 octobre 2017
Lancement officiel du réseau des POTEs
Date officielle de lancement de la 1ère rencontre régionale à laquelle sont conviés les POTEs interviewés.
SATISFACTIONS / OBSTACLES
Le fait de s’appuyer sur des personnes qui ont des valeurs humanistes (valeurs altruistes, de partage, le sens du collectif…) et qui les partagent, qui s’intéressent et s’impliquent dans la démarche.
Miser sur le fait que la transformation du système passe par le rôle de précurseur des POTEs qui sont des agents du changement et qui testent concrètement sur le terrain des expériences de niches qui seront répandues plus largement demain
Faire le pari que la transition s’accélère en s’appuyant sur les POTEs qui possèdent une expertise qualifiée dans leurs domaines, en créant un dialogue avec les institutions aux côtés des politiques plus classique.
Mobilisation à l’échelle de la région et dans la durée s’avère être plus complexe que sur le papier.
En tant qu’institution, développer une approche d’expérimentation qui sort des chemins battus.
RÉSULTATS
300 membres au sein de la communauté des POTEs.
1000 Membres attendus pour l’année 2020 au sein de la communauté des POTEs.
15 agents composent l’équipe Gestion des POTEs
200 participants aux concours « POTEs en herbe » sur l’édition 2018-2019
4 visites territorialisées et inspirantes entre les POTEs
1 webinaire sur « Les POTEs donnent de l’élan à la transition énergétique en Bourgogne-Franche-Comté »
TEMOIGNAGE
Sans le savoir, nous étions POTEs. Il est bon d’être en contact et en liaison avec des personnes
qui sont porteuses d’initiatives et qui ont envie d’avancer.
Un POTE.Habitant de la Région Bourgogne-Franche-Comté
ASTUCE
Avoir confiance dans l’expertise qualifiée des POTES, se laisser surprendre par leur maturité et leur
humanité, parier sur la force de l’intelligence collective pour réaliser la transition énergétique et
écologique. Se faire confiance.
Le Grand Débat & Gilets Jaunes à Nancy
Le Conseil de Développement Durable (C3D) du Grand Nancy (54) permet aux Gilets Jaunes de s’impliquer dans le Grand Débat National.
Cette fiche a été rédigée par Démocratie Ouverte en partenariat avec la Banque des Territoires.
Elle est aussi publiée dans l’espace Dialogue Citoyen du site de la Banque des Territoires.
Démocratie Ouverte vous propose également une fiche-ressource du retour d’expérience du Conseil de développement durable en format pdf et version imprimable.
INFO
Cette fiche est publiée sous licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez les auteurs : la Conseil de développement durable du Grand Nancy, Démocratie Ouverte et la Banque des Territoires.
Nancy – Rencontre entre les gilets jaunes et les membresdu Conseil de développement durable (31 Janvier 2019)
RÉSUMÉ
Le Conseil de développement durable de la Métropole du Grand Nancy a souhaité répondre à la consultation citoyenne du grand débat national. Sollicitée par de nombreux maires, l’instance autonome a lancé un processus de participation inédit dès décembre 2018.
L‘objectif ? Faire émerger de bonnes conditions d’implication des Gilets Jaunes dans le Grand Débat, notamment sur la plateforme numérique.
LE PROJET
Articuler la réponse des Gilets Jaunes au Grand Débat
–
Le Grand Débat National (GDN) a été lancé par le Président de la République en réponse au mouvement des Gilets Jaunes et à la colère d’une grande partie de la population. Sur une période de 3 mois (janvier – mars 2019), le gouvernement a organisé une « consultation citoyenne » de très grande ampleur, ouverte à l’ensemble de la population, comprenant notamment un dispositif numérique : la plateforme www.granddebat.fr opérée par la start-up Cap Collectif.
Très vite, le Conseil de développement durable (C3D) de la Métropole du Grand Nancy a été très critique au sujet des choix méthodologiques effectués autour de cette plateforme de participation en ligne : une participation individuelle directe, sans phase de débat préalable, sans temps collectifs de délibération. Face à ce risque de « démocratie du clic » plus proche du sondage d’opinion que du réel débat, le C3D a voulu pallier aux défauts du dispositif national officiel en y ajoutant une phase préalable de délibération locale garantissant l’éthique du débat et la diversité des prises de paroles.
Sollicitée par de nombreux maires, le C3D, instance indépendante constituée de bénévoles, a su être très réactive pour concevoir (dès décembre 2018) et animer un processus participatif inédit permettant une contribution qualitative du territoire au Grand Débat National.
Débat à Bouxières-aux-Chênes (11 février 2019)
Recueillir la parole citoyenne en s’appuyant sur des garants scientifiques et sur l’outil CartoDÉBAT
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A la suite de l’appel de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes, des rencontres entre les membres du C3D et des Gilets Jaunes du territoire ont permis d’engager un processus participatif impliquant autant des acteurs institutionnels que des acteurs issus d’un mouvement social très revendicatif.
Cette volonté d’assurer l’engagement de divers acteurs du territoire, dont des gilets jaunes locaux, a demandé une méthodologie rigoureuse pour recueillir la parole des citoyens. Quatre approches ont permis de construire un corpus exhaustif et représentatif : (1) des débats en présentiel, (2) d’autres à distance via le numérique, (3) des micros-trottoirs réalisés par des radios locales et (4) les cahiers de doléances en mairie.
Devant le nombre et la diversité des données recueillies (verbatims par exemple), les membres du C3D ont eu recours à l’intelligence artificielle via la plateforme CartoDÉBAT. Ils ont surtout fait appel à deux garants scientifiques pour réaliser une analyse sémiologique et sociologique des propos et comportements. Une première en France sur les corpus du GDN. Le point d’orgue de la démarche était l’ultime rencontre en présentiel : la « manufacture des solutions ».
Ce temps a permis de présenter un rapport intermédiaire des contributions, basé sur un mélange d’IA et d’analyse humaine …et qui a nourri le vote, au jugement majoritaire, pour hiérarchiser les propositions issues des débats.
Débat à Jarville-la-Malgrange (7 février 2019).
14 événements pour 650 participants et plus de 775 verbatims
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Au total, environ 650 personnes ont pris part aux 14 événements participatifs organisés sur le territoire de la Métropole du Grand Nancy de janvier à mars 2019. La plateforme CartoDÉBAT a quant à elle restitué 775 verbatims entre débats, enquêtes des radios locales et transparence des cahiers de doléances.
Le 15 mars 2019 (délai fixé par le gouvernement pour la fin du GDN), le Conseil de Développement Durable publie le rapport « Faire émerger les conditions d’écriture d’un nouveau contrat social avec les citoyens » dont la manufacture des solutions priorise plus de 150 propositions. Ce débat territorial animé par le C3D a donné la parole localement à des personnes ou groupes de personnes qui ne se sentaient plus entendus.
Cet exercice a été l’occasion de démontrer la pertinence et l’adaptabilité du rôle d’animateur des Conseils de développement, outils de la République au service du commun. Grâce à la plateforme CartoDÉBAT, et aux formats d’animation innovants, la démarche a permis d’inventer des lieux apaisés de participation citoyenne et de tester des méthodologies efficaces pour mener des réflexions collectives.
CALENDRIER
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Décembre 2018
Conception du processus de participation
Janvier 2019 - Mars 2019
Recueil des contributions citoyennes (débats présentiels et distanciels, micro-trottoirs, cahiers de doléances)
Mars 2019
Manufacture des solutions (ultime rencontre en présentiel pour le rapport intermédiaire)
Avril 2019
Votes au jugement majoritaire des pistes de propositions
Mai 2019
Restitution finale aux participants, aux élus locaux, au Président de la République
SATISFACTIONS / OBSTACLES
Temps d’analyse des contributions par des spécialistes et des élus locaux
Organisation de débats avec des publics hétérogènes, qui ne trouvent pas traditionnellement d’espaces de prise de parole et d’échange.
Lutter contre les appréhensions, postures de certains. La présence aux débats présentiels aurait pu être encore plus nombreuse.
Difficulté à toucher un public de jeunes, peu concernés par les questions fiscales notamment.
RÉSULTATS
650 participants sur l’ensemble des événements participatifs
775 interventions, verbatims restitués sur la plateforme CartoDEBAT
14 événements participatifs organisés par le Conseil de développement durable.
Budget : 12 860 euros
ETP
Deux chargées de mission pour l’ingénierie d’animation et de restitution
Deux garants scientifiques (chercheurs en sociologie et sémiologie).
Des membres bénévoles du Conseil de Développement pour l’ingénierie d’animation.
Une plateforme de débat.
Verbatims
Une plateforme des verbatims toujours consultable https://cartodebat.fr/granddebat/
ASTUCE
« L’enthousiasme et la mobilisation des citoyens interrogés, présents ou interagissants à distance, ont été très importants. Les règles de bienséance, de fraternité, et de « savoir-vivre » ont fait partie d’un accord « tacite ». La majorité des personnes souhaitant s’exprimer a pu le faire dans cet espace commun qui repose sur des valeurs citoyennes et républicaines partagées. On ne peut que regretter l’absence de ceux qui ne partagent pas ce cadre ou ces valeurs et dont la parole n’a pas pu être entendue. »
Dominique Valck Président du Conseil de développement durable du Grand Nancy
CONTACT
Adresse (Conseil de développement)
22/24, Viaduc Kennedy, CO 80036, 54000 Nancy Cedex
Population
256 610 habitants (2016)
Téléphone
03 83 91 83 91
Mail
dominique.valck@grandnancy.eu
Site web
www.grandnancy.eu
www.conseildedeveloppementdurable.grand-nancy.org
Pour aller plus loin
Synthèse de la contribution du conseil de développement durable au grand débat
Interview avec Dominique Valck (17.04.2019)
Découvrez l’entretien de l’hebdomadaire La Semaine avec Dominique Valck, président du Conseil de développement durable du Grand Nancy, sur le projet métropolitain et le grand débat :
« Les conseils de développent durable, à l’échelle de leur territoire, peuvent être des lieux pacifiés et audacieux, changeant des jeux de posture »
Le Codev pour les nuls !
Ce livre blanc est un manifeste du CESER et des conseils de développement du Grand Est pour contribuer au renouvellement des pratiques démocratiques dans le Grand Est. Ce Livre Blanc est un guide support à l’usage de la société civile et des élu.e.s et présente dix fiches pour accompagner les initiatives des acteurs impliqués dans le renouveau de l’action publique et, in fine, au renforcement de la démocratie…
FICHE-RESSOURCE
Pour accompagner les territoires dans les démarches participatives, voici une fiche-ressource du Conseil de développement durable de la métropole du Grand Nancy en version pdf et imprimable.
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La Maison de la Citoyenneté à Kingersheim
La ville de Kingersheim se dote d’une Maison de la Citoyenneté (68
Cette fiche a été rédigée par Démocratie Ouverte en partenariat avec la Banque des Territoires. Elle est aussi publiée dans l’espace Dialogue Citoyen du site de la Banque des Territoires. Démocratie Ouverte vous propose également une fiche ressource sur la Maison de la Citoyenneté de la commune de Kingersheim en format pdf et version imprimable.
INFO
Cette fiche est publiée sous licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez les auteurs : la commune de Kingersheim, Démocratie Ouverte et la Banque des Territoires.
Porteur de paroles
Commune de Saillans
RÉSUMÉ
En 2006, Kingersheim invente un véritable amphithéâtre moderne, lieu central où s’exercent les fonctions essentielles de la démocratie. Pour le Maire de la ville, Jo Spiegel, ce lieu, symbole d’une « démocratie-construction », permet l’exercice démocratique en-dehors des périodes électorales et une implication continue des habitants à la vie de la commune.
LE PROJET
Avant tout, un état d’esprit démocratique
–
Dès 1998, le Maire a l’intuition d’aller au-devant de ces 13400 habitants pour faire de la démocratie autrement et les associer dans l’intervalle des élections. Une concertation est engagée en porte-à-porte sur la thématique “Parlons ensemble de notre ville” pour questionner leur implication citoyenne. En 2004, le Conseil municipal instaure les Etats-généraux permanents de la Démocratie, réceptacle du partage d’un véritable état d’esprit avec l’ensemble des collaborateurs.
Réussite, car les élus, les agents, les acteurs engagés et les citoyens de Kingersheim développent mutuellement un écosystème où le pouvoir d’agir des habitants est au coeur du renouveau démocratique. Progressivement, la collectivité a mis en place un travail en transversalité entre services et la recherche du sens dans chaque action, chaque projet mis en place.
Une démarche qui n’aurait pas pu se faire sans la Maison de la Citoyenneté, ancienne ferme restaurée en 2006 en un lieu symbolique dédié à l’apprentissage de la démocratie.
Porteur de paroles
Commune de Saillans
La Maison de la Citoyenneté et les conseils participatifs
–
A Kingersheim, la démarche participative repose sur 3 leviers fondamentaux : un lieu qui est la Maison de la Citoyenneté, un principe, les séquences démocratiques et enfin un outil, le conseil participatif.
En effet, tous les projets font l’objet d’une séquence démocratique, de la consultation à la co-construction citoyenne, qu’ils soient portés par la Municipalité ou à la demande d’habitants eux-mêmes. Au départ, les habitants sont invités à une réunion publique à la Maison de la Citoyenneté pour donner du sens et débattre sur le projet. La réunion se conclut ensuite par la création d’un conseil participatif qui regroupe toutes les ressources de sens, d’intelligence et d’expertise.
Le lieu permet de regrouper les phases de la séquence, décisive à décisionnelle, et réunit de plain-pied tous les protagonistes qui ont tendance à s’ignorer et donc à s’opposer (élus, habitants, experts, acteurs engagés). En parallèle, la Maison de la Citoyenneté accueille des événements participatifs, les « Olympiades de la démocratie » pour susciter le désir démocratique et toucher davantage d’habitants.
Porteur de paroles
Commune de Saillans
800 personnes impliqués dans la durée et plus de 40 conseils participatifs
–
Environ 800 habitants sont impliqués dont 40 de manière permanente dans le Conseil Communal de la Démocratie (impulse, suit et évalue les projets participatifs depuis 2015), et plus de 40 conseils participatifs au sein de la Maison de la Citoyenneté. Une participation forte sur des parcours démocratiques exigeants et mobilisant sur le long-terme, qui n’aurait pas pu se faire sans les personnes impliquées et les différents membres des conseils participatifs investis de manière durable.
Si la Maison de la Citoyenneté fut un coût pour Kingersheim, la démarche participative montre qu’elle n’est pas une dépense mais un investissement. En effet, la séquence démocratique permet au projet co-construit avec les habitants de répondre dès le départ à leurs attentes et de réduire ainsi les marges d’erreur.
L’écosystème impulsé par la Municipalité encourage ainsi les habitants à travailler ensemble et à devenir des citoyens à part entière, qu’ils désirent participer ou pas. On appelle ça la démocratie-construction, et la Maison de la Citoyenneté en illustre un des exemples les plus inspirants.
CALENDRIER
1998
Concertation en porte à porte « Parlons ensemble de notre ville »
2004
Lancement des Etats-généraux permanents de la Démocratie
2006
Construction de la Maison de la Citoyenneté
2015
Agora 15-20, création du Conseil Communal de la Démocratie
SATISFACTIONS / OBSTACLES
Les différents membres des conseils participatifs qui s’investissent d’une manière durable.
Le continuum démocratique qui se réalise lors des Conseils municipaux où la suspension de la séance permet aux représentants des différents collèges des Conseils participatifs de proposer leurs travaux aux élus du CM qui sont en mesure de décider comme on cueille un fruit mûr. C’est le moment qui traduit l’impact réel de la phase de co-construction (décisive) sur la phase de décision.
La difficulté de mobiliser les « exclus », les « invisibles », les gens modestes.
La difficulté de restituer la richesse du débat, de la co-construction, des décisions intermédiaires des conseils participatifs à la population. Entre la Haute Qualité Démocratique éprouvée par quelques-uns et la population, la restitution, voire le partage sont essentiels.
CHIFFRES CLÉS
Durée du projet : Depuis 20 ans : 1998 – aujourd’hui
Budget : Coût de construction de la Maison de la Citoyenneté : 2 366 700 €
Co-financements pour la construction de la Maison de la Citoyenneté :
Participation de l’Union européenne : 440 000 €
Participation du Conseil général : 80 000 €
Participation du Conseil régional : 47 500
A la charge de la Ville 1 432 790 € (récupération TVA 366 410 €)
ETP
Une directrice de Cabinet en charge du développement des valeurs et des pratiques démocratiques
Une à deux chargées de mission en fonction des besoins
RÉSULTATS
40 habitants impliquées de manière permanente dans le Conseil Communal de la Démocratie qui impulse, suit et évalue les démarches participatives.
Près de 40 conseils participatifs environ à ce jour (plus de 800 personnes impliquées dans la durée – 3000 présentes lors des réunions-débats de lancement – 6500 foyers informés). Exemples : Aménagement des Rythmes de l’enfant, création d’un Parc Public, création d’un éco-quartier, AMECO, révision du Plan Local d’Urbanisme, projet de lieu de culte musulman, etc.
ASTUCE
Il faut désormais considérer l’élection comme un passeport pour une démocratie continue, réelle, effective et le rôle de l’élu (et de son équipe) comme un animateur avant d’être un décideur.
Jo Spiegel Maire de Kingersheim
CONTACT
Adresse (Mairie)
Place de la Libération, 68260 Kingersheim
Référente du projet
Séverine SPICACCI, Directrice de Cabinet en charge du développement des valeurs et des pratiques démocratiques
severine.spicacci@kingersheim.fr
Population
13 336 habitants (Insee 2016)
Téléphone
03.89.57.04.04
Mail
http://cabinet.spiegel@kingersheim.fr
Site web
https://www.ville-kingersheim.fr/
FICHE-RESSOURCE
Pour accompagner les territoires dans les démarches participatives, voici une fiche-ressource sur la Maison de la Citoyenneté de Kingersheim en version pdf et facilement imprimable.
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Journée Citoyenne
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Qu’est-ce que la journée citoyenne ?
Chaque année, durant une journée, les habitants d’une commune ou d’un quartier se mobilisent bénévolement pour réaliser ensemble des projets qu’ils ont eux-mêmes proposés (chantiers d’amélioration du cadre de vie, rénovation d’équipements, projets culturels…), dans des lieux symboliques utiles à tous. Cette démarche s’illustre par sa forte dimension participative puisque le choix des travaux à réaliser et l’organisation de la Journée citoyenne résulte de la collaboration entre les habitants et les élus du Conseil Municipal. Cette initiative, portée par les communes, les agents municipaux et les partenaires locaux (associations, entreprises, artisans, commerçants…), favorise l’échange entre les habitants, toutes générations confondues, et crée un lien fort et fédérateur, plaçant le citoyen en tant que véritable acteur de sa ville.
Pour qui ?
Chaque habitant, du plus petit au plus grand, quel que soit son origine, son sexe ou son milieu social est le bienvenu et peut apporter sa contribution à cette journée. Par ailleurs, les agents municipaux ainsi que les partenaires locaux volontaires (associations, entreprises…) peuvent également se mobiliser. La commune se place dans un rôle d’accompagnant, c’est l’implication des habitants, en amont et pendant la Journée citoyenne, qui donne toute sa valeur à une Journée citoyenne. La première année, la collectivité à un rôle moteur et fait des propositions afin de lancer la dynamique et de susciter l’implication des habitants.
Pour quoi ?
C’est l’occasion pour tout habitant volontaire de devenir acteur pour le bien commun, accompagné des élus qui retissent ainsi des liens forts avec leurs concitoyens. Cela permet de fédérer toutes les énergies positives autour des valeurs de civisme, de respect et de partage. Ainsi, la Journée Citoyenne met en synergie tous les acteurs du territoire en créant les conditions de leur coopération, de la construction à la finalisation du projet. En favorisant ainsi la communication et la convivialité entre habitants, anciens et nouveaux, élus, associations et entreprises, ce « faire ensemble » contribue au mieux vivre ensemble toute l’année.
Quels impacts ?
Cohésion Sociale : grâce à la Journée Citoyenne, tous les liens des différents échelons de la communauté se resserrent : entre les personnes, entre les cultures, les âges et les sexes, entre les associations, les entreprises, les artisans, les agriculteurs et les populations, et même entre les communes : les services techniques ont désormais le réflexe de s’entraider tout au long de l’année, et les maires, dont les problématiques sont loin d’être toujours les mêmes, échangent plus régulièrement.
Appropriation du cadre de vie : en permettant aux habitants de s’approprier leur cadre de vie, la Journée Citoyenne crée un sentiment collectif favorable à l’instauration d’un climat positif au sein de la commune.
Participation des habitants : La Journée Citoyenne valorise les habitants et favorise une citoyenneté active en les mettant dans un rôle d’acteur et non plus de consommateur.
Aménagement de la commune : entretien et création d’espaces verts, rénovation du mur du cimetière, élagage, mis en place d’un nouvel éclairage, réfection des chemins ruraux, des murs de la salle du conseil municipal, etc.
Financier : cette démarche ne constitue pas un coût supplémentaire pour les communes organisatrices et permet au contraire d’optimiser l’investissement public en facilitant la conception et la mise en œuvre des projets.
Valorisation : le partage d’expérience et la participation de chacun dès la construction du projet contribue à valoriser les habitants, mais aussi les associations, les élus et l’administration municipale. Il met également en lumière le travail des entreprises et des artisans engagés dans l’aventure.
Vidéo
Site web
www.journeecitoyenne.fr